(Gaby @ mardi 10 mai 2011 à 20:13 a écrit : (redaxe @ mardi 10 mai 2011 à 20:03 a écrit : (Gaby @ mardi 10 mai 2011 à 11:51 a écrit :
Il faut parfois s'inspirer de l'expérience des politiciens à la petite semelle (même si en vrai ceux que je mentionnais valaient n'importe quel révolutionnaire d'aujourd'hui cent fois).
J'ai un doute, tu fais allusion à Madison et Jefferson là?
Oui dans la parenthèse, sinon je pense aussi assez généralement qu'on peut apprendre de la vie politique large actuelle, pas seulement de l'expérience très limitée des révolutionnaires.
a écrit : La limite du nombre de mandats existe aux USA depuis le 22ème amendement quelques années après la mort de FD Roosevelt. Il ne change en rien la nature de classe de l'Etat américain, c'est vrai...Ce n'en est pas moins une idée qui avait été défendue par les révolutionnaires bourgeois qui avaient en horreur la possibilité d'un retour d'un tyran (Jefferson et Madison par exemple, pourtant deux adversaires). Une idée progressiste
Bon alors la limite du nombre des mandats est une idée progressiste dont il faut s'inspirer, la preuve c'est qu'elle a été défendue par de valeureux révolutionnaires animés par la haine de l'opression, comme Jefferson et Madison, sur lesquels on ferait bien de prendre exemple...
Ben vraiment je ne suis pas du tout d'accord.
Enfin on mélange tout, là! Comment tu peux encenser deux présidents des Etats-Unis, des hommes parmi les plus riches de leur pays, et les comparer à des révolutionnaires au sens où nous on l'entend! Les garde-fou qu'ils voulaient mettre en place, c'était autant contre le pouvoir du peuple que contre la possibilité d'un "tyran"!
Ok ils se sont débarassés des anglais, mais parmi les pauvres il y en avait qui préféraient encore la "tyrannie" de la couronne à celle de leurs propres bourgeois, qui s'exerçait directement et parfois de manière plus féroce!
Ils avaient peut-être la "tyrannie" en horreur, les Madison et compagnie, mais ce qu'ils avaient surtout en horreur, c'était la démocratie directe, le partage des richesses, l'abolition des dettes pour les petits paysans ruinés qui après avoir servi dans la guerre d'indépendance se retrouvaient à l'occasion emprisonnés pour dette... Madison explique ça très bien dans certains textes: la Constitution permettra d'empêcher les rébellions, il faut éviter la tyrannie de la majorité... C'est que les riches avaient en tête la révolte de Shay dans le Massachussets, qui avait menacé de s'étendre... Ca les avait quand même bien affolés ces pauvres qui se rebellaient contre les possédants et leurs tribunaux, et c'est surtout à cause de ce genre de menaces qu'ils se sont décidés à centraliser un peu plus l'Etat, tout en prétendant que c'était pour garantir la liberté. Le baratin habituel, quoi, les politiciens américains d'aujourd'hui sont bien les dignes héritiers des pères fondateurs...
Ce qui aurait été progressiste, de la part de Jefferson, ça aurait été d'affranchir ses 200 esclaves...
Si on commence à prendre au mot les sophismes républicains des politiciens, on n'a pas fini, ceux dont on parle utilisaient les mots liberté et tyrannie à toutes les sauces...
Au final, je pense qu'il faut comparer ce qui est comparable, la vie politique passée et présente est riche d'enseignements je te l'accorde, mais de là à chercher dans les institutions des Etats-Unis un modèle pour une organisation révolutionnaire, au nom de la prévention contre la "tyrannie" qu'elles sont censées représenter ...