a écrit :Je te pose la question: la bourgeoisie française a-t-elle besoin une seule seconde des USA pour s'en prendre aux acquis sociaux? A-t-elle attendu les USA pour définir l'objectif politique d'en finir avec l'éducation publique?
Si ta réponse est oui, je ne vois aucun intérêt à dégoiser sur le thème du "parti américain", sauf à vouloir semer la confusion d'une façon absolument réactionnaire. Si ta réponse est non, si tu estimes qu'aujourd'hui l'ennemi principal n'est plus dans notre propre pays, alors tu vis sur une autre planète que la mienne.
Ouf, on revient sur le fond du débat : merci Pastorius.
Bon j'imagine que tu as fait une petite interversion au 2° para entre les réponses "oui" et "non".
Bien évidement la bourgoisie française n'a jamais eu besoin des US pour faire son sale boulot, et tu ne trouveras personne au PT pour prétendre le contraire. Seulement l'univers n'est pas figé et les armes économiques concoctées par le capitalisme se sont terriblement perfectionnées au fil des années. Quand je lis ça (Lénine, préface à l'édition française de "l'impérialisme, stade suprême du capitalisme") :
a écrit :... En réalité, les liens capitalistes, qui rattachent par mille réseaux ces entreprises à la propriété privée des moyens de production en général, ont fait de cette construction [le chemin de fer] un instrument d'oppression pour un milliard d'hommes (les colonies plus les semi-colonies), c'est-à-dire pour plus de la moitié de la population du globe dans les pays dépendants et pour les esclaves salariés du capital dans les pays "civilisés".
...Le capitalisme s'est transformé en un système universel d'oppression coloniale et d'asphyxie financière de l'immense majorité de la population du globe par une poignée de pays "avancés". Et le partage de ce "butin" se fait entre deux ou trois rapaces de puissance mondiale, armés de pied en cap (Amérique, Angleterre, Japon) qui entraînent toute la terre dans leur guerre pour le partage de leur butin.
Et bien quand je lis ça, je me dis plusieurs bricoles :
1) que si le chemin de fer est annoncé en 1920 comme un nouvel instrument capitaliste d'exploitation de l'homme par l'homme, ce n'est sûrement pas au jour d'aujourd'hui la dernière des nouveautés en matières d'armement de la bourgeoisie.
2) que l'Europe signée à Maastricht n'étant pas celle des ouvriers, est forcément celle des bourgeoisies européennes. Et que c'est donc une arme de plus dans la panoplie de ceux d'en face. Une de ces nouveautés dont aurait pu parler Lénine s'il avait encore été là.
3) que ces liens dont ils parlent, ces "mille réseaux" ont dû méchamment se densifier, se complexifier et se centraliser depuis...
4) que le butin se partage aujourd'hui à Wall Street, via Londres, Paris et Tokyo.
5) que la puissance mondiale qui offre le plus de confort à l'épanouissement des exploiteurs reste l'Amérique. Ce "rapace de puissance mondiale" arrive à faire bander aujourd'hui toutes les bourgeoisies du monde : il s'agit DU modèle.
Bien sûr, on peut encore reprocher à Gluckstein le choix des mots : mais comment peut-on ne pas voir qu'il parle du "parti du modèle américain" et que cela n'a absolument rien à voir avec je ne sais quel "ennemi de l'étranger".