Constitution européenne

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Barnabé » 29 Sep 2004, 22:32

Bien sûr tout se discute. Cela dit je ne suis pas sûr que la position de caupo soit juste. Là où je suis d'accord c'est avec ça:
a écrit : Autre problème est: Comment faire pour profiter du réferendum (je pense que les bourgeois sont en train de l'imposer comme "le" sujet politique de l'année) et faire avancer les idées communistes parmi les travailleurs le plus politisés (ceux qui s'intéreseront immanquablement au référendum)

Sauf que cela ne me semble pas plus facile à faire en votant non et en s'associant qu'on le veule ou non à des positions réactionnaires. Ce n'est pas le risque d'être confondu avec Le Pen ou de Villiers, mais c'est tout le discours des tenants du "non de gauche" (en premier lieu le pc) qui imputent toutes les attaques de la bourgeoisie à l'europe. Et c'est en cela que ce que nous devons défendre, c'est que le sort des travailleurs ne se jouera pas dans ce référendum, il ne se jouera pas dans l'adoption ou non de cette "constitution", mais dans les rapport de forces entre les classes, dans la lutte contre la bourgeoisie. Est-ce qu'on peut défendre ça (et être compris) en appelant à voter non? Je suis extrêmement sceptique.
Barnabé
 
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Message par Serp i Molot » 29 Sep 2004, 23:05

Chirac a donc annoncé un référendum pour l'automne 2005 à propos de la Constitution Européenne.
Les dirigeants socialistes se chamaillent comme des petits enfants. Strauss-Khan, Delanoe et d'autres voteront le projet pendant que Emmanuelli ou Montebourg voteront contre. Cette bagarre de cour de récréation n'a guère d'importance, les arguments des uns et des autres se rejoignant finallement. La seule chose qui les sépare sont des manoeuvres subalternes par exemple pour se placer comme futur candidat à la présidentielle. Socialistes, PCF et compagnie, tous sont pour l'Europe capitaliste.
Quand à la Confédération Européenne des syndicats (CES)à laquelle appartiennent tous les syndicats bourgeois français, elle a décidé à l'unanimité de voter oui parce qu'elle considère que cette constitution offre un point de départ à la fameuse Europe sociale.
La course acharnée à la baisse des couts salariaux que se livrent les grands groupes capitalistes européens et leurs gouvernements est-ce cela le point de départ de l'Europe sociale ? Dans tous les pays de l'UE à commencer par ceux dont les salaires et le pouvoir d'achat sont le moins bas, comme l'Allemagne, la France ou l'Angleterre, le chantage à la délocalisation est de plus en plus utilisé pour imposer cette régression sociale
Aux Pays-Bas, le ministre de l'Economie déclare que la semaine des 40 h (contre 38 actuellement)doit redevenir la norme pour soutenir l'économie. Timmermans, le Seillière belge, vient de déclarer que les belges doivent faire face à un handicap salarial allant de 8 à 10 % par rapport aux pays voisins. En Angleterre, le socialiste Tony Blair multiplie les contrats de plus en plus précaires à durée très extensible pour liquider la règlementation du travail.
Les luttes en Allemagne montrent que les résistances s'organisent dans ce pays. En France, il y a des luttes dans des corporations, des entreprises. Pour qu'elles grandissent, il faut faire la clarté sur les attitudes politiques des uns et des autres. C'est une duperie de faire croire que cette Europe pourrait être sociale. C'est une duperie aussi de se dire à la fois contre cette constitution et pour l'Europe.

Un seul vote est donc valable : le vote non !
Le non des travailleurs à l'Europe capitaliste !
Serp i Molot
 
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Message par Valiere » 30 Sep 2004, 14:19

Je vais aborder la question sous un autre angle, surtout que je n'ai pas de divergences fondamentales, semble t-il avec mon prédecesseur.
Dans la Confédération européenne des syndicats, intégrée à l'europe capitaliste, de nombreuses voix commencent à s'élever contre le positionnementde sa direction et de ses principales composantes.
Il est urgent que les syndicalistes indépendants de toutes les orgas se rassemblent afin sur ce terrain de prendre une initiative.
Ne faudrati-il pas appeler au départ de cette CES?
Valiere
 
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Message par John Connor » 01 Oct 2004, 13:54

Salut, d'abord, je vous préviens que je suis très ému par ma première intervention sur ce forum :emb:

Ensuite, juste une remarque un peu rentre-dedans : quand on regarde "politique française" dans le sommaire, les trois fils les plus longs sont... trois fils consacrés au référendum. Je sais qu'on est entre gauchistes, mais c'est d'autant plus dommage, alors que le patronnat et le gouvernement dépouillent (rackettent) la classe ouvrière à coup de chantages arrogants, qu'on soit (et moi de même d'ailleurs) en train de causer d'un référendum hypothétique de dans un an...

Une seule position : voter Oui à l'interdiction des licenciements, avec ses pieds et ses poings !

PS : quand à la question de notre position, on se la posera un mois avant le référendum c'est bien suffisant. Mais non seulement, on n'est pas obligé de faire campagne, mais en plus, à l'heure actuelle, tout est envisageable : ne pas donner de consignes, appeler à l'abstention ou au boycott, appeler au non et même... appeler au oui.
John Connor
 
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Message par emman » 01 Oct 2004, 13:58

(John Connor @ vendredi 1 octobre 2004 à 15:54 a écrit : Salut, d'abord, je vous préviens que je suis très ému par ma première intervention sur ce forum  :emb:

Ensuite, juste une remarque un peu rentre-dedans : quand on regarde "politique française" dans le sommaire, les trois fils les plus longs sont... trois fils consacrés au référendum. Je sais qu'on est entre gauchistes, mais c'est d'autant plus dommage, alors que le patronnat et le gouvernement dépouillent (rackettent) la classe ouvrière à coup de chantages arrogants, qu'on soit (et moi de même d'ailleurs) en train de causer d'un référendum hypothétique de dans un an...

Une seule position : voter Oui à l'interdiction des licenciements, avec ses pieds et ses poings !

PS : quand à la question de notre position, on se la posera un mois avant le référendum c'est bien suffisant. Mais non seulement, on n'est pas obligé de faire campagne, mais en plus, à l'heure actuelle, tout est envisageable : ne pas donner de consignes, appeler à l'abstention ou au boycott, appeler au non et même... appeler au oui.

Salut et bienvenue. Tu peux te présenter icisi tu le souhaites.

Sur le référendum, beaucoup ici sont d'accord avec toi et préfèrerait ne pas en parler, mais hélas pour nous, ce n'est pas encore nous qui décidons de l'actualité, et certains à l'extrème gauche semblent avoir épousés de tout leur corps cette nouvelle diversion bourgeoise...
emman
 
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Message par Barnabé » 01 Oct 2004, 14:24

D'accord avec le camarade connor. Ce qui est sûr c'est que ce référendum est quand même agité à la fois par chirac et la la gauche pour faire diversion et détourner l'attention des vrais problèmes. La pire des choses serait de tomber dans ce piège, de passer les mois qui viennent à discuter de ça, d'aborder toutes les vraies questions par ce biais (la casse du service public serait la faute à l'europe, les licenciments ramenés aux délocalisations... la faute à l'europe, etc.).
Sinon pour info, l'édito du dernier numéro de convergences révolutionnaires (avec par ailleurs un dossier sur la défense des services publics):
a écrit : Le seul référendum à préparer : dans la lutte, la rue, la grève



Chirac lui-même ne doit pas en revenir. Certes, en inventant un référendum au beau milieu d’une période de trois ans sans élections (trois ans, vous vous rendez compte, comment la classe politique pourrait-elle tenir !) il en espérait certainement, outre une division de la gauche, une polarisation des attentions sur ce sujet plutôt que sur ceux qui concernent vraiment la vie des gens. Mais un tel déchaînement de passions (le plus souvent feintes, bien sûr) alors que nous sommes plus d’un an avant que le référendum n’ait lieu et sans même la certitude qu’il aura lieu...

Certes, on ne s’étonne pas que le Parti socialiste tout entier, des « éléphants » aux animaux de moindre envergure, se soit rué sur l’occasion. Pour ces gens tout est bon pour éviter d’intervenir, de faire campagne sur les problèmes de la population laborieuse, le chômage, les bas salaires, les conditions de travail, ou même d’en parler sérieusement.

Et le psychodrame autour des états d’âme de Fabius et de ses chamailleries avec ses pairs ne prêterait qu’à rire s’il n’avait d’autre conséquence que de régler des comptes au sein de la direction du PS, voire de décider qui sera ou ne sera pas le candidat du parti aux prochaines présidentielles. Mais il vient se surajouter aux campagnes pour le non pratiquement déjà entamées par le PCF et même une partie de l’extrême gauche.

Ainsi tout est fait par cette gauche pour persuader ceux qui peuvent lui prêter attention, c’est-à-dire la majorité des travailleurs combatifs et des militants du mouvement ouvrier, que la question décisive des dix-huit mois à venir sera ce référendum et son résultat. Déjà des directions nationales des syndicats se positionnent, CFDT pour le oui, Sud pour le non, et la discussion enfle parmi les militants, notamment de la CGT, allumée par les partisans du non, mais tisonnée par le fait qu’aucune autre perspective de combat ne leur est proposée.

C’était là le piège tendu par Chirac : distraire des vrais problèmes, agiter un leurre. Car tout le monde sait, et bien des partisans du oui comme du non le disent ouvertement, que quel que soit le résultat il n’aura pas de conséquences fondamentales sur la construction européenne : rejetée la constitution proposée laisserait les choses en l’état où elles sont déjà, adoptée elle ne les aggraverait ni ne les améliorerait. Comme il n’aura pas non plus de conséquence sur la politique française puisque, qu’on dise oui, qu’on dise non ou qu’on s’abstienne, Chirac restera président et la droite majoritaire au parlement. Qu’est-ce que les victoires successives et rapprochées de la gauche aux élections régionales et aux européennes ont changé ?

Alors ? Alors il est de la plus grande importance que les travailleurs, les militants ouvriers, syndicalistes, de gauche se persuadent que, quelle que soit l’attitude qu’il conviendra d’adopter dans les urnes quand Chirac nous aura délivré sa question, qu’ils penchent pour le non ou l’abstention - ce qui à notre avis ne pourra être réellement décidé que dans le contexte politique et social du référendum lui-même - ce n’est absolument pas le problème qui est à l’ordre du jour.

Alors que les attaques patronales et gouvernementales s’intensifient et se multiplient, contre les services publics, contre les salaires et le temps de travail, et que tout est fait pour pressurer les plus pauvres pour donner encore aux plus aux riches - le projet de budget 2005 en étant la parfaite illustration- c’est de préparer la contre-offensive dont il convient de se préoccuper. De rien d’autre et surtout pas des fausses questions posées par nos adversaires.

En tout cas ce devrait être l’attitude de l’extrême gauche. Sans ambiguïté. Sans essayer de marier les contraires comme, par exemple, le fait la LCR qui propose deux campagnes parallèles. Car, dans l’atmosphère que toute la gauche s’emploie à aider la droite à créer, la campagne pour le non au référendum a toutes les chances de prendre le pas, pour ne pas dire d’étouffer, celle contre la casse de la Poste et des services publics. Or c’est celle-ci qu’il faudrait développer et tenter de mener à bien.

26 septembre 2004
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Message par zarta » 01 Oct 2004, 14:57

(Caupo @ jeudi 30 septembre 2004 à 19:26 a écrit : Quaund une manifestation des millions de personnes se trompe de rue, ce n'est pas la peine de se mettre à coté et crier que ce n'est pas la bonne direction; mieux vaut d'en prendre la tête et faire en sorte de canaliser le flux dans la bonne direction. C'est sur il y aura d'autres pour gueuler une autre direction, mais si on reste à coté il n'y aura pas la moindre chance d'y parvenir.
mais ça veut dire quoi concrètement ? qu'on attend de voir ce que les gens pensent ? Mais ils ne pensent rien de ce référendum à la noix !
n'est-ce pas le rôle d'un parti de proposer une position ?
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Message par zarta » 01 Oct 2004, 15:01

(emman @ vendredi 1 octobre 2004 à 14:58 a écrit :
Sur le référendum, beaucoup ici sont d'accord avec toi et préfèrerait ne pas en parler, mais hélas pour nous, ce n'est pas encore nous qui décidons de l'actualité, et certains à l'extrème gauche semblent avoir épousés de tout leur corps cette nouvelle diversion bourgeoise...
Parler du référendum n'empêche pas de réflêchir sur les vrais problèmes actuels... on n'est quand même pas faibles d'esprit au point de ne pouvoir aborder qu'une seule question à la fois, surtout quand tout est lié, et surtout qu'il existe de nombreux fils sur le site qui parlent d'autre chose.
Je pense pour ma part que de se positionner seulement un mois avant le référendum en question ne laisse pas forcément assez de temps pour un véritable échanges d'idées. Mais l'échange, il est vrai, n'est pas toujours le point fort du forum :unsure:
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