("AFP" a écrit :Nouveau parti de Besancenot: Arlette Laguiller n'en sera pas
PARIS (AFP) — Lutte ouvrière d'Arlette Laguiller a rejeté la proposition d'un nouveau parti anticapitaliste avancée par Olivier Besancenot de la LCR, après une rencontre au sommet des deux partis frères ennemis trotskistes, une première depuis trois ans.
Six mois après la présidentielle qui s'est soldée par un score honorable pour Olivier Besancenot (4,08%) et un effondrement pour Arlette Laguiller (1,33%), les dirigeants des deux formations ont repris langue mercredi soir en pleine grève des cheminots pour parler des luttes, des municipales et de stratégie.
La rencontre au sommet - "nous n'avions pas eu ce genre de rencontre de direction à direction depuis trois ans", a souligné jeudi à l'AFP Arlette Laguiller - s'est achevée sur un communiqué commun de soutien aux cheminots.
Sur "le reste il n'y pas eu de conclusion", souligne-t-elle. Les divergences perdurent.
Alors que LO avait accueilli avec intérêt en août dernier l'idée d'Olivier Besancenot en faveur d'un nouveau parti - qui abandonnerait la référence au trotskisme et dépasserait le cercle étroit de l'extrême gauche- elle prend aujourd'hui ses distances.
"On n'est pas sur le même axe et ce n'est pas le même type de parti tous azimuts que nous voulons faire", a affirmé Mme Laguiller.
"On tient à garder nos bases programmatiques politiques - le marxisme, le communisme, le trotskisme - on n'est pas prêts du tout à renier tout cela", insiste-t-elle.
Le refus de LO ne gêne pas la LCR dont les dirigeants ont insisté à plusieurs reprises qu'ils n'entendaient pas constituer un "front d'organisations", stratégie tentée à maintes reprises et qui a échoué autant de fois, rappelle son leader historique Alain Krivine.
Les deux partis ne sont pas non plus sur la même longueur d'ondes pour les municipales: "la LCR veut présenter des listes ouvertes, intégrant des gens qui ne sont pas de la LCR, mais indépendantes du PS et des institutions", déclare à l'AFP M. Krivine.
Lutte ouvrière, en revanche, n'exclut pas des alliances, au niveau local, avec la gauche et notamment avec le PS. "Il n'y pas de consigne générale, chaque structure locale de LO discute au cas par cas, selon les villes et en fonction de la réalité sur le terrain, avec l'ensemble de la gauche", précise Arlette Laguiller.
"Ce qu'on ne veut pas c'est nuire à la gauche dans les endroits où elle est fragile, ni nuire au PCF là où le PS veut lui prendre la mairie", souligne Mme Laguiller.
"En même temps on prépare nos listes" - en 2001 LO était présente dans une centaine de villes - "mais cela n'exclut pas qu'ici ou là on puisse faire des alliances avec d'autres", notamment le PS, le PCF ou la LCR, souligne-t-elle.
D'éventuelles alliances entre LO et le PS seraient une innovation pour l'organisation trotskiste.
Mais, souligne Mme Laguiller, LO reste attachée à ses "fondamentaux": "on a l'habitude des aléas électoraux, on a les yeux tournés vers l'avenir et le renforcement de notre parti", affirme-t-elle. Ces questions seront au coeur du Congrès de Lutte ouvrière les 1er et 2 décembre.