(zeanticpe @ vendredi 26 mai 2006 à 09:22 a écrit : Bonjour Barikad,
moi, ca me gène un peu ce que tu écris là.
Quand une grève, un tant soi peu suivi se termine par une victoire des travailleurs. Là, je suis d'accord, ca redonne confiance à tout le monde.
Mais, sans entrer dans les impacts de cette loi europeenne, je ne pense pas que cela soit une victoire pour la classe ouvrière.
Sur un autre plan, le fait que la gauche ait remporté les elections ne s'est pas traduit par une reprise des luttes, ni en 81 ni en 88. Cela n'a pas redonné l'envie de se battre mais cela en a plutot rendu certaisn resignes.
Alors, ce n'est pas tout à fait la même chose, et je suis bien d'accord par ailleurs que cette loi était contraire aux intérets des ouvriers d'europe.
Salut,
a écrit :si je traduit peut-etre un peu mal ce que tu dis, reprends-moi!
Donc acte.
a écrit :Mais cette idée que les luttes du prolériat peuvent repartir après une défaite de ce qu'aurait bien aimé la droite, cela nous entraine sur un terrain trop électoraliste.
Je ne sais pas ce qui déclenchera un mouvement de révolte demain qui s'amplifiera et qui mènera à la révolution. On sait tous les deux que cela arrivera.
Mais je ne crois pas que ce sera un referendum, ni un vote.
Ce n'est pas ce que j'ai ecrit. J'ai dit exactement çà:
a écrit :Le resultat d'une election peut peser, plus ou moins selon les situations, sur les consciences, leurs maturations.
C'est un facteur parmis d'autres dans la maturation des consciences, mais je n'ai jamais affirmé ou meme pensé que cela se traduisait automatiquement en luttes. Tu me parles de 1981... efffectivement, difficile de nier que la victoire de la gauche en 1981 ne fut pas suivi d'une vague de luttes comme certains l'esperaient. La LCR pronostiquait d'ailleurs à cette epoque que l'on vivrait un phenomène similaire à juin 36. Hors c'est le contraire qui s'est passé. Pourquoi ? Parce les circonstances etaient radicalement différentes.
En juin 1936, la victoire du Front Populaire etait la traduction, en meme temps que sa trahison, de la montée ouvrière qui était perceptible depuis au moins 1934. Et cette victoire electorale à donné un coup de fouet à la combativité, à servir de detonateur. En résumé, la victoire electorale du FP n'a pas crée le mouvement de greve, elle l'a encouragé et certainement precipité.
En 1981, la victoire de F. Mitterand et de l'union de la gauche était la parenthèse qui se refermait sur 1968 et ses suite. La decrue avait déjà commencé, et d'un certain point de vue, les electeurs attendaient des elections ce qu'ils n'avaient pu obtenir par la lutte. C'etait une victoire electorale qui accompagnait une defaite sur le terrain le plus important, celui de la lutte de classe. C'est cela que la LCR n'a pas compris à l'epoque, enfermé dans une analyse triomphaliste de la periode ("L'histoire nous mord la nuque" de Bensaid).
Chaque election importante se joue dans un contexte donné. Et on a coutume de dire que ce n'est qu'un termometre (pasqu'on l'a dans le fion ? dixit Zelda :hinhin: ) Et c'en est un, effectivement, mais pas seulement. Le themometre en l'occurence agit egalement sur la temperature du patient, à un niveau variable selon le contexte.
Il faut replacer cette histoire de référendum dans les événements des dernieres années.
Si on reste sur un terrain purement electoral, le referendum a été l'occasion de solder la grande duperie du 5 mai 2002. Reprenons un peu la chronologie:
21 avril 2002, premier tour des présidentielle: defaite cuisante de TOUT les partis de gouvernements, 3 millions de voix se porte sur les candidats d'extre gauche, l'extreme droite maintient son score, mais, mecaniquement, par l'affaiblissement de l'UMP et du PS, arrive à se placer au second tour.
5 mai 2002, effecés, les resultat du premier tour, par un tour de passe passe politique, "l'escroc" devient le sauveur de la democratie, et des millions d'electeurs vont mettre un bulletin dans l'urne pour Chirac, la mort dans l'ame.
mars 2004: elections regionales et cantonales: Claque historique de la droite, le gouvernement est sanctionné comme jamais aucun gouvernement avant lui avec une participation en hausse. Les electeurs, sensible au "vote utile" et encore traumatisé par leur vote du 5 mai 2002 utilisent le bulletin PS pour sanctionner Raffarin et Chirac, l'extreme gauche (LO/LCR) maintient son score des regionales de 98, mais pas celui de 2002. Certains qualifient çà de defaite, on pourrait en reparler.
juin 2004, elections européenne: Abstention tres forte dans le monde du travail (80 % chez les ouvriers, 75 % chez les employés et les jeunes), comme s'il avaient fait leur part en mars, les travailleurs sont restés chez eux. De nouveau, claque pour le gouvernement et victoire du PS. Celui ci se sent regaillardi et se dit que le 21 avril 2002 est effacé.
Le referendum viendra infirmer cette belle conscience du PS. Une occasion en or s'est présenté pour mettre une claque au gouvernement, qui malgrès les illusions n'a pas cessé sa politique antisociale suite aux defaites précedente. Metre une claque au gouvernement, mais aussi au "social liberalisme", puisque PS et CFDT appelaient à voter oui. Ceux qui se sont investit dans la campagne ont l'impression d'avoir gagné, seul contre tous, et ça, ca compte !
Quand je parle de ceux qui se sont investits dans la campagne, ce n'est pas seulement ceux qui ont rejoint les comités théodules divers et variés, comités qui ont pesé d'un poid negligeable, mais réels. Je pense à tous ces jeunes qui se sont engueulé avec leurs parents parcequ'ils allaient voter NON, ces collegues de bureaux qui se sont etripés pendants des semaines autour de la machines à café, etc... le 30 mai, ils sont arrivé au boulot, à la fac ou au lycée avec un sourire. Ni plus, ni moins.