(Sterd @ mercredi 5 septembre 2007 à 08:46 a écrit : (Paingrillé @ mardi 4 septembre 2007 à 22:20 a écrit : Mais les langues c’est ce qui permet de confronter des idées différentes, non ?
Non
a écrit : Alors la disparition des langues régionales, c’est quand même triste car comme vous le dites c'est une vision du monde qui s’effondre
Attention, terrain particulièrement glissant. Une langue ce n'est pas une vision du monde, la vision du monde est plus fonction de l'appartenance a telle ou telle classe sociale qu'à la langue. Un prolétaire américain à une "vision du monde" bien plus proche d'un prolétaire japonais que de son patron New-Yorkais.
Une langue ça a une durée de vie de 5 à 10 siècles, mais ce ne sont pas les vecteurs de cultures qui la forgent. Le français, c'est du latin parlé dans les étables, les bordels et les salles de gardes. Ce ne sont ni Ciceron, ni Pline qui ont pu empêcher la création du Français, de l'Italien, du Sarde, du Castillan ou même de l'Occitan. Ces langues ce sont formées parce que les populations en avaient un usage tout simple : Au lieu de déclamer des poêmes latins avec grâce, ils l'utilisaient bêtement pour communiquer entre eux. Ils ont donc adapté un latin déformé avec les usages locaux des populations préexistantes et des différents envahisseurs pour former d'autres langues. Langues avec lesquelles des Ronsards, des Cervantes et des Dantes ont pu à leur tour forger de jolis poêmes. La langue c'est d'abord et avant tout un instrument de communication avant d'être un instrument de culture.
Quand les populations chassées de Grande Bretagne au haut moyen age on envahi l'Armorique, leur sabir celto-breton qui avait peut à voir avec le Gaulois plus utilisé depuis des centaines d'années dans ces régions, a naturellement remplacé les parlers gallo-romains qui y étaient en usage depuis 6 ou 7 siècles. Non par une supériorité d'une langue par rapport a une autre, mais parce que ils étaient les plus nombreux et que donc le vecteur de communication le plus efficace c'était leur variante du celtique. Alors aujourd'hui ou le vecteur de communication est le français ou même l'anglais pour d'évidentes raisons de facilités de communications. La disparition du Breton est parfaitement naturelle et est l'expression même du progrès. Tant pis si au passage on perd les vingt sept mots différents qui permettent de nommer les différentes variantes de la pate à crêpes.
C'est vraiment caricatural ça...
Je ne me sens pas plus concerné que ça, mais je ne comprends pas cette satisfaction de voir des langues disparaître. Ne pas faire de conservatisme linguistique, soit ; mais de là à confondre progrès et égalité avec uniformisation par le bas... :nono2:
Si la culture et l'éducation étaient réellement au service des prolos, tout le monde pourrait maîtriser deux ou trois langues couramment (cf. Islandais, Suisses, Polonais,Hispano-étatsuniens par la force des choses), et je ne pense pas que ça soit inutile et vain...