a écrit :
Pedro
Zut alors, pas un mot sur l'islamophobie. (Dans un article de LO du 26/12/09) C'est pas de chance mon pauvre vérié.
Ce qui serait bien, vois-tu Pedro, ça serait d'essayer de discuter, de comprendre ce que dit l'autre, bref d'échanger des idées, au lieu de polémiquer de cette façon, de chercher à "coincer" l'autre, à le démolir en termes méprisants. Un forum des amis de LO, ça pourrait aussi servir à ça.
Le terme "islamophobie", on en a déjà discuté très, très longuement. LO l'a employé une fois dans la LDC (références plus haut), mais, d'une façon générale, ne l'emploit pas. Certains, sur ce forum, pensent que c'est une création des islamistes, que l'employer, c'est se faire complice des islamistes etc. Libre à eux.
Mais, dans l'interview que je ne cesse de citer, Nathalie Arthaud a parlé de développer "la peur de l'islam" et précisé "C'est l'islam qui est visé" etc. Quijote lui-même a employé l'expression "anti islam". Alors, ça veut dire exactement la même chose...
Donc, laissons tomber la terminologie pour parler du phénomène lui-même, à savoir la campagne xénophobe, nationaliste, raciste. C'est une campagne de toute évidence dirigée contre l'Islam, contre les Musulmans, présumés Musulmans etc. La burqa sert de symbole, d'épouvantail en France, comme le minaret (et aussi la burqa sur les affiches) a servi d'épouvantail en Suisse. C'est cela qu'il faut comprendre, au delà de la différence évidente entre un minaret et une burqa.
Il me semble qu'il ne devrait plus y avoir de désaccord sur ces questions, c'est à dire sur le fond.
Où sont ( ou étaient) les désaccords ?- Le rôle de la religion, de l'obscurantisme, de la superstition sous toutes ses formes ? Il ne peut pas y avoir de désaccords de principe entre nous sur une question pareille, ce n'est pas sérieux de l'imaginer une seconde.
-Les droits des femmes ? Sur ce plan non plus, il ne peut pas y avoir le moindre désaccord. La défense de ces droits fait partie de nos principes - communs - fondamentaux.
Les désaccords portent donc sur des
questions tactiques :
-Quels sont les meilleurs moyens de combattre la religion et l'oppression des femmes ?
-Une loi anti burqa est-elle opportune en France aujourd'hui, peut-elle être utile ?
Et ces désaccords portaient aussi, jusqu'à la dernière intervention de Nathalie, sur la nature de l'opération anti burqa et l'analyse du contexte général dans lequel elle se déroule. Est-ce une initiative positive, comme par exemple une interdiction du tabac ou une loi sur la sécurité routière, même prise par des députés de droite ? Ou est-ce une grossière manoeuvre de diversion xénophobe ?
Aujourd'hui, il apparait aux yeux de tous qu'il s'agissait dés le début d'une grossière manoeuvre de diversion xénophobe, probablement manipulée par l'Elysée.
Et le problème qui rend la discussion difficile, la rend très agressive voire hargneuse, c'est que, aux yeux de certains, tout désaccord avec LO sur une analyse circonstancielle ou sur une tactique, par rapport à la burqa ou au foulard devient une très grave divergence de principe. Quiconque émet un doute sur les choix tactiques de LO devient ipso facto un complice des islamistes indifférent aux droits des femmes etc.
Le fait que LO ait changé de position, ce qui est une bonne chose, montre au contraire que les choix ne sont pas aussi simples que certains semblent le penser. Tout défenseur des droits des femmes n'est pas tenu illico de se prononcer pour une loi anti burqa. Et ceux qui s'opposent à cette loi ne sont pas nécessairement des copains de Ben Laden ou même de Tarik Ramadan.
Face à un problème, il y a parfois plusieurs réponses possibles, même en se revendiquant des mêmes principes. Et des choix différents ne font pas de nous des ennemis de classe.