DES ACCORDS DOIVENT SE FAIRE SUR UN PROGRAMME
Avant toute chose, il semble aussi que toute allliance, accord tactique, doit se faire sur la base d'un programme, meme minimum. LO devrait donc commencer par proposer un programme, qui ne serait évidemment pas un programme socialiste, mais un programmer correspondant aux interets des travailleurs et des classes populaires, au niveau local et national.
En l'absence d'engagement sur un tel programme, qui peut se négocier mais pas trop à la baisse tout de meme, je ne pense pas qu'on puisse s'allier avec qui que ce soit. Sinon il s'agit d'une alliance sans principe, purement électoraliste. Meme au deuxième tour, je pense qu'on peut exiger des engagements d'un candidat avant de le soutenir. Quand on n'a aucune audience ou une audience très faible, c'est évidemment difficile et la politique qui consiste à voter Mitterrand comme en 81 "par solidarité avec les travailleurs qui ne veulent plus de la droite" est acceptable (à l'époque j'étais contre personnellement).
Mais les quelques % de LO et de la LCR peuvent aujourd'hui être déterminants. Je ne vois pas pourquoi on les accorderait sans rien exiger - je parle pas d'exiger des postes élus, mais des engagements.
La meilleure démarche consisterait donc à avancer ce programme et s'allier avec les forces d'extrême-gauche et éventuellement de gauche qui l'acceptent, à commencer bien sur par la LCR. On verrait bien sur quoi accepterait de s'engager des candidats du PC et éventuellement quelques uns du PS.
En revanche, envoyer par courrier une proposition d'alliance dès le premier tour à une personnalité comme Danielle Bousquet, ex-directrice de campagne de Ségolène Royal - sur le seul objectif de conquérir ou de garder une mairie est une
démarche sans principe.
Concrétement, si des accords locaux devaient être conclus au coup par coup, comment cela pourrait-il se faire ? A partir des chances d'obtenir des élus ? A partir de la bonne volonté des candidats PC-PS ? Sur le bilan de la politique locale des personnalités en question ? On voit bien qu'on n'en sortirait pas. Une telle politique au coup par coup ne serait pas une politique nationale et apparaitrait inévitablement comme totalement opportuniste. On voit encore que la seule façon de procéder qui ne brouille pas complètement l'image de LO, c'est d'énoncer publiquement et nationalement le programme minimum sur lequel un accord est possible et souhaitable. Le mieux serait d'ailleurs d'établir ce programme avec la LCR et de s'adresser ensuite aux autres forces, car nous aurions ainsi beaucoup plus de poids que de nous livrer à des négociations locales en ordre dispersé. (Comme quelqu'un le soulignait, on n'est d'ailleurs pas sorti de l'auberge là où il y a plusieurs listes PC ou PS concurrentes, dissidentes etc formées généralement sur la base de rivalités personnelles et d'ambitions déçues !)
CAUTIONNER LE FUTUR PARTI DE LA LCR OU CAUTIONNER LE PS ?
Une des craintes semble être de cautionner l'opération de la LCR en s'alliant à elle.
Oui, ce risque existe évidemment. Mais ne vaut-il pas mieux cautionner la LCR que de cautionner le PC ou le PS ? La LCR n'est tout de même pas l'ennemi principal.
Il semble vraiment que LO manque de confiance dans ses militants et sympathisants en redoutant ainsi qu'ils ne restent pas suffisamment fermes sur leurs positions face à une LCR qui a le vent en poupe (enfin un petit vent qui peut tomber vite.)
Dans un interview de LIbération (samedi), Fabius constatait que le PS venait de se déconsidérer auprès du monde du travail à l'occasion des mouvements sociaux. Est-ce à nous de le remettre en piste en l'aidant à apparaîrte un peu plus à gauche à l'occasion des élections ?