Le scandale du MEDEF

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Crockette » 31 Oct 2007, 12:49

pour ce qui est du journaliste qui a attaqué la cgt d'opacité sur ses comptes, de l'aveu même du présentateur, il n'a pas pu se présenter sur le plateau car il avait l'anniversaire de sa maman....

le trésorier de la CGT lui a donné le détail des comptes, et le journaliste au téléphone a dit que oui mais vous avez pas les comptes de vos syndicats affiliés...

une petite réponse à ce monsieur : chaque syndicat à la CGT est autonome financièrement et juridiquement, alors qu'à la CFDT chaque syndicat a la forme juridique d'une section syndicale, cette section est affiliée automatiquement au département puis à la région puis à la fédération...

donc même avec la meilleure des volontés, la CGT ne peut pas publier les comptes des syndicats qui s'affilie à la confédération, c'est impossible., il faudrait un énorme dispositif informatique pour tout centraliser...un boulot titanesque.

le journaliste qui fetait l'anniversaire de sa maman n'a pas dû voir tout cela en détail...
c'est superbe comment un scandale qui touche d eprès le numero 2 du medef se transforme en attaque contre les syndicats...avec aucune preuve à l'appui.
Crockette
 

Message par zejarda » 31 Oct 2007, 15:57

(Vérié @ mercredi 31 octobre 2007 à 11:34 a écrit :A lire dans Libération du mercredi 31 le témoignage d'un militant CFTC qui a été l'objet d'une tentative de corruption de l'UIMM.
A noter l'article mouille aussi, de façon très contestable, la CGT. (Certes, tous les cégétistes ne sont sans doute pas incorruptibles, mais les éléments fournis par un encadré de Libé qui généralise ne sont pas probants.)

("Libé du 31 octobre 2007" a écrit :
Un syndicaliste accepte d’évoquer, à visage découvert, les relations parfois incestueuses entre l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) et les syndicats de salariés. Jean-Claude Duret, 65 ans, ancien ingénieur chez Thomson (rebaptisé Thalès), a milité pendant quinze ans à la CFTC. Il n’entend pas démontrer que le patronat arrose systématiquement les syndicats pour leur arracher une signature, simplement narrer sa propre expérience.

La scène se passe en juin 1998, au siège parisien de l’UIMM. Les partenaires sociaux sont réunis pour renégocier la convention collective des cadres. Le patronat souhaite rogner leur régime de départ en retraite: à la différence des autres salariés, les cadres peuvent travailler jusqu’à 65 ans; si leurs employeurs veulent s’en débarrasser dès 60 ans, il doivent verser l’équivalent d’une indemnité de licenciement.

Jean-Claude Duret,membre de la délégation CFTC, ne voit pas pourquoi il devrait lâcher du lest. D’entrée, il est marqué par l’ambiance au QG de l’UIMM : «La CGC donne à Denis Gautier-Sauvagnac du “monsieur le président” long comme le bras. Seule la CGT gueule, pour la forme.» Assis à la table des négociations, son supérieur de la CFTC lui glisse : «Tu vas faire capoter la réunion si tu poses des questions. Te casse pas la tête, on signera quand même.»

Sauf que Duret est du genre tête brûlée. Après esclandre, il quitte brusquement la réunion, suivi par un type en costard, membre de la délégation de l’UIMM. qui lui pose cette question fâcheuse: «Quels sont vos besoins?» Jean-Claude Duret s’indigne derechef, le type en costard ne se démonte pas: «Tout homme a son prix, un syndicaliste n’est pas incorruptible. Je vous serre la main, c’est pour la dernière fois.»

De fait, Duret ne sera pas convié par la CFTC aux réunions suivantes. Il y voit «la preuve que le patronat choisit ses partenaires syndicaux.» Dernier souvenir de cette mémorable journée: le soir, l’ensemble des délégués syndicaux se retrouvent au restaurant. Duret veut régler son addition. On lui rétorque : «T’inquiète, c’est payé par le patronat.» Interrogée hier par Libération, l’UIMM n’a pas souhaité réagir. Au sein de la CFTC, un ex-cadre confirme l’histoire. De surcroit, la centrale syndicale lui aurait fait miroiter une retraite aux petits oignons contre son silence...

La révision à la baisse de la convention collective des cadres a finalement été signée dans son dos. Deux ans plus tard, il s’agit de la ratifier entreprise par entreprise. Chez Renault, pilier de l’UIMM, le financement des syndicats par l’employeur fait alors jaser en interne: «Une fois de plus, on achète le silence et le bon vouloir des syndicats.» Chez Thomson, Duret entend faire de la résistance locale en tant que délégué CFTC. Il fait circuler une pétition exigeant la «suppression de l’accord UIMM», dénonçant le «chantage du patronat pour obtenir des syndicalistes dociles».

Après avoir suspendu ses subventions à la CFTC, la direction de Thomson obtiendra la tête de Duret. En août 2000, la Fédération de la metallurgie retire sa délégation aux syndicalistes maison, remplacés par des apparatchiks fédéraux. En octobre, la Fédération metallo de la CFTC présente à la direction de Thomson la liste de ses candidats aux élections professionnelles, précisant que «le nom de M. Duret n’y figure pas»…

Un an plus tard, c’est la mise à la retraite d’office, Jean-Claude Duret étant victime directe de la révision au rabais de la convention collective,qu’il a combattue en vain. L’adversaire était-il trop fort ? Sa plainte pour discrimination syndicale vient d’être validée par la Cour de cassation. Il est désormais prêt à tout déballer devant les tribunaux.
zejarda
 
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Message par kalim » 31 Oct 2007, 17:48

Dans le genre transformation de l'affaire en attaque contre les syndicats on a peu ente on a peu entendu parler (même si au niveau des sommes en jeu ça paraît anecdotique) de l'achat suspect d'un appartement à Paris du même Gautier Sauvagnac en 2004. je n'ai trouvé qu'un article succint du monde là dessus.

faudrait quand même pas donner l'impression que les patrons utilisent aussi cet argent pour leurs propres besoins, alors que les corruptibles, c'est bien connus, ne peuvent être que des politiciens et des syndicalistes.

Les patrons,, quand ils utilisent de l'argent sale, c'est par devoir moral, jamais ils ne s'en mettent plein les poches.

Et il me semble aussi que l'UIMM a un budget bien plus élevé que le Medef lui-même. Quelqu'un peut-il m'expliquer ça ? ou m'indiquer si je me trompe?
kalim
 
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Message par Vérié » 31 Oct 2007, 18:24

Le MEDEF est une fédération de syndicats patronaux dont l'UIMM est le plus riche. Dans les ciasses du MEDEF, on n'aditionne pas les fonds des syndicats adhérents mais leurs cotisations.

En ce qui concerne l'appart de DGS, on en a tout de meme parlé dans plusieurs canards, meme si c'est vrai que les grands médias sont plus discrets là-dessus que sur la "nécessaire réforme du financement des syndicats" (il y a un dossier dans Le Monde sur ce sujet.) Néanmoins, DGS va être mis en examen ou l'est déjà...
Vérié
 
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Message par yannalan » 01 Nov 2007, 10:59

Je trouve déjà délirant de parler de "syndicat", ce ne sont pas les patrons qui raquent , mais leurs entreprises : on va faire les gros yeux parce que des syndicalistes sont détachés sur le budget de leur entreprise, mais que le MEDEF soit entièrement financé par les cotisations desdites entreprises, ça c'est normal !
yannalan
 
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Message par pelon » 27 Nov 2007, 13:09

a écrit :
UIMM : Denis Gautier-Sauvagnac interrogé par la brigade financière
LE MONDE | 27.11.07 | 08h15  •  Mis à jour le 27.11.07 | 10h55

Denis Gautier-Sauvagnac devait être placé en garde à vue, mardi 27 novembre à 14 heures, par la brigade financière. C'est l'ultime étape de l'enquête préliminaire ordonnée le 26 septembre par le parquet de Paris, après la découverte de retraits suspects en liquide à l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM).

Vingt personnes, dont Yvon Gattaz, l'ancien patron du CNPF (l'ancêtre du Medef), ont déjà été entendues par la brigade financière ; quatre d'entre elles à deux reprises. La garde à vue de M. Gautier-Sauvagnac pourrait être portée à quarante-huit heures. A l'issue de son interrogatoire, il sera présenté à un juge d'instruction si le parquet décide d'ouvrir une information pour "abus de confiance et recel". Dominique Renaud, cosignataire des chèques de retrait, devait elle aussi être placée en garde à vue, bien qu'elle ait déjà été entendue à deux reprises.

Après avoir analysé 136 comptes bancaires – 47 de l'UIMM, 89 de personnes physiques – et saisi près de 300 gigaoctets d'informations comptables, la brigade financière a aujourd'hui une vision plus précise des mouvements de fonds. Au total, 26 millions d'euros ont été retirés en liquide des comptes de l'UIMM depuis 2000 ; près de 350 000 euros ont par ailleurs été saisis dans un coffre lors d'une perquisition.

Le programme de l'interrogatoire s'annonce serré : Denis Gautier-Sauvagnac devrait d'abord avoir à s'expliquer sur les destinataires des fonds. Il s'y est jusqu'ici refusé : reconnaissant seulement qu'ils servaient "à participer au financement de diverses organisations de notre vie sociale", il a nié tout financement politique.

Il a déjà expliqué que les fonds provenaient de cotisations volontaires d'entreprises, placées depuis 1972 dans une caisse d'assistance baptisée EPIM (Entraide professionnelle des industries de la métallurgie). Quelque 290 millions ont ainsi été engrangés par l'UIMM, 170 millions ont été sortis depuis trente-cinq ans, les 120 autres, astucieusement placés, valent aujourd'hui 600 millions.

BOUTEILLES DE CHAMPAGNE

Les enquêteurs ont tenté de mettre en regard ces retraits avec des campagnes électorales ou des négociations syndicales mais n'ont pas d'éléments solides sur les destinataires, tout au plus une liste de bouteilles de champagne pour une trentaine de bénéficiaires (six par politique, des directeurs de cabinet pour l'essentiel, douze par syndicaliste).

L'ancien patron des patrons, François Ceyrac, qui avait témoigné à "DGS" "sa sympathie et sa solidarité", a assuré devant les policiers que l'argent de l'EPIM n'avait jamais été destiné à verser du liquide à qui que ce soit.

Le second axe d'enquête porte sur les libéralités dont ont bénéficié des salariés de l'UIMM, notamment des primes en liquide, de 10 000 euros en moyenne. L'ancien président de l'UIMM Daniel Dewavrin a reconnu avoir emprunté 3 000 euros pour un week-end parce qu'il "n'avait pas eu le temps de passer à la banque".

Une quinzaine de salariés ont bénéficié de prêts de la fédération à des taux intéressants, dont Denis Gautier-Sauvagnac, qui a reçu en 2005 un prêt de 300 000 euros remboursable à 3 % en 2013 pour racheter son appartement de fonctions.

Gérard Davet et Franck Johannès
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