André Gérin plus fort que Sarko

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Puig Antich » 12 Juil 2006, 22:57

(Communisme/GCI a écrit :Katrina, les prolétaires montrent les dents !
* * *
Durant l'été 2005, l'ouragan Katrina soufflait sur le Golfe du Mexique, dévoilant une plaie béante, celle de l'organisation sociale capitaliste. Ainsi, ce qui allait se passer dans la plus grande puissance de la planète, les Etats-Unis, ressemblera à ce qui se passe régulièrement dans les zones les plus désertifiées, les plus abandonnées du capital. Les prolétaires allaient découvrir que leur nationalité ne les protégeaient pas de la pratique rapace des bourgeois de "leur" pays ! Et comme à chaque fois, après avoir versé quelques larmes de crocodiles sur les habitants chassés de leur foyer ou ensevelis sous la boue, les capitalistes sont rapidement passés aux "choses sérieuses": des cadavres humains flottaient encore mais déjà les raffineries étaient réparées et les plateformes pétrolières reconstruites; les quartiers les plus ravagés par l'ouragan étaient toujours inaccessibles mais déjà les spéculateurs fonçaient sur les prolétaires désemparés pour racheter leurs maisons (ou leur emplacement). Money makes the world go round !

Personne n'ignorait les dangers d'inondation encourus par les différentes villes de cette région, mais en haut lieu d'autres priorités règnaient et les budgets prévus pour la construction et la fortification des digues avaient été déviés vers l'armement et l'envoi des troupes en Irak. C'est bien l'argent qui fait le plus de victimes sur cette planète. C'est l'argent qui dirige, impulse, conduit toute décision, toute action. Une fois l'ouragan passé, la prise en charge catastrophique de l'évacuation et des rescapés a de nouveau montré à quel point le capital se fiche de notre existence lorsqu'il ne peut nous exploiter. Ceux qui (précisément par manque d'argent) n'avaient pu fuir avant l'arrivée de l'ouragan, d'abord complètement laissés à eux-mêmes, ont ensuite dû subir les "secours": être parqués comme des animaux au Superdome (35.000 personnes) et au Convention Center (20.000 personnes) sans eau ni nourriture, à même le sol, sans toilettes et avec interdiction formelle de sortir... les cadavres restant même avec les survivants !

Plongés dans ce chaos, certains prolétaires ont réagi de la manière la plus humaine qui soit en enfreignant les règles meurtrières de l'économie et de la propriété: ils ont arraché vivres, vêtements, eau et médicaments là où ils se trouvaient: magasins, supermarchés, villas... ont été vidés de leur contenu. Une réaction de survie élémentaire qui a immédiatement conduit l'Etat aux Etats-Unis à imposer une "tolérance zéro" à l'égard de tous ceux qui oseraient continuer à enfreindre le Droit Souverain à la propriété privée. Mais les arrestations arbitraires, les centres de détention illégaux (et soi-disant provisoires) les proclamations de la loi martiale (comme à Biloxi -Mississipi- pour protéger les casinos), n'ont pas réussi à empêcher des groupes de prolétaires de lutter pour leur survie, prolétaires qui ont immédiatement été catalogués de "gangs de pilleurs violents", de "bandes armées", de "petits groupes subversifs"...

Dès le 1er septembre, G.W. Bush donne l'ordre aux forces de police de "procéder à l'arrestation pure et simple de tous les pillards". A la Nouvelle Orléans l'état de siège est décrété, les opérations de sauvetage sont négligées pour se concentrer sur les opérations de police. La priorité des forces de l'ordre est de protéger les magasins, mais malgré tous ces efforts, la situation reste incontrôlable. Le 3 septembre (4 jours après le passage de Katrina), l'arrivée de soldats chargés de rétablir l'ordre et de défendre la propriété privée déclenche de violents affrontements. Les prolétaires ne se laissent pas faire. Kathleen Blanco, gouverneur de Louisiane, impose alors le couvre-feu à la Nouvelle Orléans et prévient que les 300 premiers soldats de la Garde Nationale revenus spécialement d'Irak et d'Afghanistan ont "une certaine expérience des combats. Ils rétabliront l'ordre dans les rues. Ils ont des M-16 prêts à faire feu. Ces troupes savent comment tirer et tuer et elles sont plus que jamais prêtes à le faire". Contre un prolétariat qui cherche à survivre, la consigne à appliquer est "Shoot to kill". Tandis que, malgré la répression, les pillages continuent, quatre "pillards" meurent dans un affrontement armé contre des policiers.

Le 6 septembre, la ville est quadrillée par les forces de sécurité et survolée en permanence par des hélicoptères de l'armée. L'armée appelée en renfort et les soldats retirés du front irakien doivent, selon la FEMA1, "venir en aide aux populations sinistrées" de toute la région. Les prolétaires, n'ayant nul doute quant à l'objectif de ce déploiement de force, auraient abattu deux de ces hélicoptères de combat. Le climat est tendu, le prolétariat ne se laisse pas impressionner par ce déploiement de force. Un soldat du 101ème régiment parachutiste revenu d'Irak pour assurer la paix sociale à la Nouvelle Orléans décrit ce qu'il y vit comme "l'équivalent de mes pires jours à Bagdad"2. L'Irak n'est vraiment pas loin: là-bas aussi les policiers se font "tirer dessus" par des prolétaires catalogués de "pillards" et de "terroristes", et là-bas comme ici, cela ne les encourage pas à poursuivre leur sale boulot aux ordres de la propriété. Aux Etats-Unis, face à des prolétaires déterminés à ne pas se laisser faire, des agents de police remettent leur badge et refusent de poursuivre leur boulot: "on a tout perdu, y a pas de raison de se faire tirer dessus par des pillards"3. A la Nouvelle Orléans, 228 policiers sont ainsi toujours placés en examen pour abandon de poste et 15 pour pillage. Un cinquième des forces de police de la ville a abandonné son poste. Parmi ceux qui sont restés, certains ont rejoint les "pillards", volant 200 cadillacs au dépôt Sewell Cadillac Chevrolet.

De leur côté, des prolétaires travaillant dans les raffineries sont entrés dans les chantiers navals, ont pris des bateaux et sont partis à la rescousse de leurs voisins réfugiés sur les toits. D'autres prolétaires ont récupéré ce qui pouvait l'être dans des cuisines commerciales et ont improvisé des repas communs pour des centaines de  leurs frères.

Lorsque des prolétaires commettent le crime suprême, le plus grand blasphème: lorsqu'ils attaquent la propriété privée, la bourgeoisie, touchée au plus profond de son essence, crie "aux terroristes". Lorsqu'écoeurés par les traitements dont ils sont l'objet, des prolétaires rompent le consensus démocratique, la Loi et l'Ordre, lorsqu'ils violent les sanctuaires du Dieu Marchandise, la bourgeoisie paniquée hurle "aux terroristes". Pour nous, par leurs actions ces prolétaires manifestent clairement l'antagonisme total qui sépare leur survie en tant qu'êtres humains de celle de ce système de terreur qui sème la mort et la douleur au nom du profit et de la valeur, un système terrorisant prêt à tout pour se maintenir et conserver le monopole de la violence.

Lorsqu'une nation déclare la guerre, le soldat part souvent la fleur au fusil. Au bout d'un moment, sous le feu, les balles et les bombes, la fleur se fâne et le soldat découvre ses chaînes, nues, crues. Alors débute la vraie histoire, celle de la désertion, de la mutinerie, de la révolution. Katrina, c'est pareil. Avant lui, on survivait dans les "bas" quartiers de la ville: chacun pour soi et la concurrence acharnée entre tous. Mais l'ouragan est passé, l'eau, la boue, la crasse ont tout dévasté et les illusions se sont envolées. Alors, le prolétariat a découvert ses chaînes, nues, crues et sa véritable histoire a commencé: s'organiser, s'entraider, se réapproprier et distribuer.
Aux Etats-Unis comme ailleurs,
la propriété privée nous prive de tout,
privons donc ce monde de toute propriété privée !
Notes
1- La FEMA (Federal Emergency Management Agency), créée pour venir en aide aux sinistrés, a reçu (en avril 2001) l'ordre d'économiser et de privatiser. En 2003, elle a été transférée au Ministère de la Sécurité Intérieure dont la tâche principale est de lutter contre le terrorisme (Le Monde du 05/09/05).

2- Libération, le 03/09/05.

3- Libération, le 03/09/05.
 
Puig Antich
 
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Message par Puig Antich » 12 Juil 2006, 23:01

Il y a aussi une brochure je crois d'un anarchiste quebecquois ou francais je ne me souviens plus qui se trouvait sur place et raconte la vie collective d'un groupe de quelques centaines de personnes qui fait face à l'adversité, et notamment à l'armée.
Puig Antich
 
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Message par logan » 13 Juil 2006, 09:41

(Vérié @ jeudi 13 juillet 2006 à 10:32 a écrit :
(disset @ mercredi 12 juillet 2006 à 23:42 a écrit :
(Vérié @ mercredi 12 juillet 2006 à 20:04 a écrit : [ Notons néanmoins, que, dans certains circonstances, inondations par exemple, en l'absence d'autres corps organisés,  l'intervention de l'armée est utile dans certains pays.

Enfin une armée est surtout la pour faire la guerre. La plus grande armée du monde était en irak pendant que la nouvelle-orléans était noyée par kathrina.

Sans aucun doute. Je voulais seulement souligner que, dans certaines circonstances, la capacité de mettre en oeuvre des groupes d'hommes nombreux, entrainés à certaines taches et disciplinés peut s'avérer très utile, y compris dnas une société socialiste qui n'échappera pas complètement aux inondations, tremblements de terre etc. Un service civil destiné à faire face à ces problèmes n'aurait évidemment aucune fonction répressive et serait placé sous le controle des organismes démocratiques de la population.

Dans une société socialiste il n'y aura pas besoin de contraintes pour que les individus s'entraident.

Bref le service civil ce sera tous les jours et tout le monde. :hinhin:
logan
 
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Message par Crockette » 13 Juil 2006, 19:20

je suis d'accord avec vérié oui à un service civil dans une société communiste, d'ailleurs en parallèle une milice du peuple (par exemple faite d'ouvriers et d'employés) ça serait bien aussi.
transmettre dans ces institutions du peuple des valeurs d'entraide notamment lors de catastrpohes naturelles, c'ets pas mal, mais la question d'une armée dans une société communiste ne peut que se traiter en abordant à la même période la situation du capitalisme ds le monde...

pour coller à la réalité d'aujourd'hui, ça ramène quoi à ces jeunes ce service civil ? personne ne parle des indemnités qu'ils toucheront par exemple, et des qualifications qu'ils pourront acquérir, pour ne pas pointer ensuite directement à l'anpe...
Crockette
 

Message par jedi69 » 13 Juil 2006, 22:23

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?



Comme le faisait remarquer trés justement DISSET à propos de l'armée des USA par rapport à l'Irak et Katrina.



D'ailleurs "les catstrophes naturelles", j'écris : "catastrophes naturelles" entre guillemets car généralement elles le sont de moins en moins.

Aujourd'hui, on a répertorié pratiquement toutes les régions à risque de la planète. On les survéille, du moins en ont à les moyens par satellites et d'autres moyens plus terre à terre.

On peut donc prévoir, agir en conséquence, faire de la prévention au sein de la population, faire des simulations, préparer la population à ce genre d'"évènement naturelle". Au Japon, sur la côte ouest des USA, on y met les moyens, en fin, dans le sud Est des USA, ces moyens avaient été réduits, et c'est le pourquoi de la catastrophe ... qui donc là perd de sa nature !!!



On peut faire ça déjà en mode capitaliste, mais les capitalistes n'en ont rien à faire apparemment et fondamentalement aussi, ce n'est pas dans leur priorité, dans leurs intérêts...

Il y a eu le Tsunami aussi qui à soulevé un élan de solidarité autour du monde mais totalement freiné par le capitalisme, il préfère utiliser la haute technologie pour détruire en Irak, en Afghanistan et ailleurs ... avions de chasse hyper sonique, avions "paquebots", coordinations militaires par satellites, mouvement d'un bout à l'autre de la planète de milliers de militaires, comme-ça, "en claquant des doigts pratiquement".

Vous imaginez donc ses moyens en période révolutionnaire, sous la dictature du prolétariat, sous la domination des travailleurs armés en quête de culture et de science et plein d'initiatives collectives.



Comme on utilise le Parlement Européen, l'Assemblée Nationale faute de Soviét pour faire de l'agitation, pour défendre nos idées, notre programme politique, nos armes de classe : Réunions, rassemblements, manifs, grêves, AG, comité, soviét ... éducation des travaileurs, organisation indépendante des travailleurs ... Parti Ouvrier Communiste

En devenant un Parti révolutionnaire, on aura une politique de classe au sein de l'armée bourgeoise quelques soient ses formes( En 1917 et pendant le communisme de guerre, les travailleurs ont réussi à mettre de leurs côtés ou à neutraliser des groupes armés les plus fidèles à la bourgeoisie et surtout au Tzarisme, je pense au cosaque par exemple).

Cette politique aura pour objectif, à court terme : que les travailleurs s'approprient, exproprient, collectivisent l'armement, pour renverser la bourgeoisie, pour la domination de la société.



Dans le contexte où ils organiseront collectivement leur travail sur toute la planète, où ils travailleront 30 heures, 20 heures, de moins en moins pour de plus en plus de loisirs, de plus en plus de vacances (là, en pein été ça fait du bien de penser à ça, bon, je veux ça pour toute les saisons, dans tous les conins de la planète!), jusqu'à ne plus travailler, un de leurs objectifs sera aussi le désarmement de toute l'humanité...

Comme l'extinction de tout Etat, la fin de la lutte des classes ... et bien d'autres ojectifs du communisme, là où on rejoind en fin les anarchistes ... sauf que jusque là, ils se "taperont" le socialisme, la dicature du prolétariat avec tout le monde, comme tout le monde !



André Gérin est bien loin de nous orienter dans ce sens. Je pleins le militants du PCF, heureusement au quartier ou au taf, on peu parler avec eux, ils sont aussi parfois sur le Forum, ça se trouve, ils lisent.




voilà, voilà


Good Night !!!


A+
jedi69
 
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Message par Serp i Molot » 25 Juil 2006, 10:45

a écrit :André Gérin s'était déjà distingué en novembre en soutenant l'Etat d'Urgence

Stalinisme quand tu nous tiens ...


Mais oui l'ultra-réformiste Gérin, qui dans ses livres (ou plutot torchons)met sur un pied d'égalité fascisme, colonialisme et "stalinisme", est sans aucun doute "stalinien". Qu'est-ce qu'il faut pas lire...... :roll:
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Message par com_71 » 26 Juil 2006, 00:43

(Serp i Molot @ mardi 25 juillet 2006 à 11:45 a écrit :

Mais oui l'ultra-réformiste Gérin, qui dans ses livres (ou plutot torchons)met sur un pied d'égalité fascisme, colonialisme et "stalinisme", est sans aucun doute "stalinien". Qu'est-ce qu'il faut pas lire...... :roll:
Disons qu'il porte bien les marques de sa formation...
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Puig Antich » 26 Juil 2006, 01:38

Le stalinisme au sens large ce n'est pas forcément l'adhésion explicite au personnage de Staline.
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