a écrit :Mais faire prendre conscience aux gens que l'on peut vivre autrement, en se déplaçant, en achetant sa nourriture, n'est ce pas un début de réflexion anti-capitaliste? Je sais ce que vous allez me dire: "Assasin, tu as la chance de pouvoir se poser ce genre de questions, certains sont dans la galère et n'ont pas le temps pour ça!" Je me trompe?
En ce qui me concerne, au moins, oui

Je crois que le problème n'est pas tellement là. Il est que vouloir vivre sans gaspiller, ou sans s'abrutir à croire que c'est la marque de baskets qui te donne une personnalité, ça n'a en soi pas grand chose à voir avec l'anti-capitalisme. Même avec un "début" d'anti-capialisme.
L'anti-capitalisme, le seul qui mérite ce nom, c'est celui qui explique qu'il y a une classe sociale qui est maître du monde, qui ne pense qu'à son profit, quitte à mener toute l'humanité à la catastrophe - et soit dit en passant, il y a dans le monde bien plus de gens qui souffrent de ne pas avoir assez que de gens à qui il faut expliquer qu'ils ont trop (mais ça, je crois que tu es d'accord).
Bref, pour être anti-capitaliste, une idée ne doit pas seulement s'attaquer plus ou moins vigoureusement à un des nombreux effets pervers du capitalisme (parce qu'à ce compte-là, les oeuvres de charité des réactionnaires religieux sont anticapitalistes). Elle doit viser les fondements de la domination de la bourgeoisie, son argent, sa propriété, son pouvoir d'Etat, et expliquer aux exploités que tant qu'il n'auront pas pris le problème à la racine, il n'y aura aucune issue.
Non ?