L'exclusion de deux lycéennes voilées divise l'EG

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Louis » 09 Oct 2003, 11:30

Le port du voile a l'école est souvent présenté, outre le soucis de "pudeur" comme une "protection" contre les agressions masculines. Or celles ci existent, bien entendu De sorte que ce probleme doit aussi etre traité, et traité de façon politique !

un autre aspect de "l'oppression" des femmes (des filles) à l'école c'est aussi la "sexualisation" des carrieres : il y a largement plus de femmes dans la branche info com qu'en école d'ingénieur, plus de femmes dans certains secteurs dévalorisés que dans d'autres, plus de femmes en proportions chez les instits que chez les prof d'universités Au plan de la "représentation de soi", il y a aussi tous les problemes d'apparence, entre le soucis de se conformer a un role de séductrice "bombe latine" et la nécessité de gommer son apparence physique
Louis
 
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Message par faupatronim » 09 Oct 2003, 11:41

CITATION (LouisChristianRené @ jeudi 9 octobre 2003, 13:07)Il me semble que pour LO, la question est simple (voir simpliste): l'interdiction du voile à l'école se résume  à l'exclusion des jeunes filles qui tentent d'imposer leur voile à l'école.[/quote]
C'est une caricature. Le problème est de ne pas accepter de remiser notre opposition au voile sous prétexte que la seule solution restante est l'exclusion. Il faut être pret à aller jusqu'au bout. Sinon on reste au niveau des rodomontades morales, pas du combat politique. J'insiste sur restante car la demande d'exclusion n'est jamais la première voie, évidemment !

CITATION Mon opinion personnelle est que tout ca n'est pas si simple, et que l'analyse un peu plus fine des motivations diverses de ces jeunes filles peut nous amener a des stratégies différenciées[/quote]
Ce n'est jamais simple ! Mais dans tous les cas il ne faut pas accepter que l'oppression ait pignon sur rue. Les filles ont certainement des motivations différentes. Sont elles plus acceptables pour autant ? Même si des filles sont volontaires pour le port du voile, leur attitude met en cause le combat de celles qui se battent pour ne pas le porter. On ne peut être neutre face à cela.

CITATION et quelque chose me géne profondément dans le rappel a la laicité ou a la lutte contre l'oppression des femmes. Est ce que vraiment, la SEULE attaque contre la laicité ou l'oppression des femmes a l'école soit le fait du voile ? Vraiment ? [/quote]
Mais c'est quoi ce type de raisonement ? Il y a pire ailleurs alors on doit être "tolérant" avec les intolérants !
On mène le combat là où on est. Même si plus une fille ne porte le voile à l'école, on n'aura pas mis fin à l'oppression des femmes. Ce serait une raison pour ne pas mener le combat ? Ou à moitié ?
Je crois plutôt qu'il y a, chez certains militants, une gène à se battre contre les islamistes dans le contexte raciste actuel. Pourtant les islamistes sont parmi nos ennemis, et fournissent un autre type de racisme aux populations immigrées. Il faut les combattre tout autant que les curés, les rabbins, les voyantes et autres.

CITATION Ce que cherchent a faire accroitre les islamistes (...) est précisément ça : sous couvert de lutter contre l'oppression des femmes ou la défense de la laïcité on ne cherche a dénoncer que les formes spécifiques et minoritaires en france de l'islam, sans dénoncer les autres formes de dévolution de la laicité.[/quote]
C'est bien ce que je disais. Donc comme ils cherchent à le faire croire, baissons les bras ? Non. Soyons ferme avec toutes les oppressions. Cela au moins dépend de nous.

CITATION Il me semble là extremement étrange (mais je vais sans doute avoir une explication convainquante) que lutte ouvriere qui se fait le champion de la lutte contre l'oppression des femmes se refuse par ailleurs a le mettre a l'honneur dans le programme électoral dont nous discutons par ailleurs[/quote]
Pour discuter du programme électoral, c'est dans un autre fil.
faupatronim
 
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Message par stef » 09 Oct 2003, 11:41

Et pour ta conclusion de ton post précédent, LCR.

Pourquoi crois-tu que nous disons "Ni foulard, ni croix, ni kippah à l'école !", si ce n'est justement pour éviter toute ambiguité qui pourrait faire croire que l'Islam seul est vié sur cette question ?
stef
 
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Message par pelon » 09 Oct 2003, 11:55

CITATION (stef @ jeudi 9 octobre 2003, 10:13)Je trouve très savoureux que le tract de JCR se prononce pour défendre la liberté de culte. Très "communiste révolutionnaire", tt ça.  
:D

Soit dit en passant, les lutteurs ouvriers, vous êtes contre la défense de la laïcité des établissements ? C'est vrai, ça ?  :o[/quote]
Nous avons simplement dit que le problème principal avec le voile c'était l'émancipation de la femme. En plus du signe religieux, il est un élément de l'oppression des femmes. (Nous sommes évidemment contre la religion à l'école, contre le concordat en Alsace-Lorraine, pour que les curetons ne fassent pas leurs "cours" religieux dans les écoles comme c'est souvent le cas même si ce n'est pas obligatoire etc.
CROA CROA Dehors les curetons de toutes religions !)
pelon
 
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Message par pelon » 09 Oct 2003, 11:57

CITATION (tk2003 @ jeudi 9 octobre 2003, 11:21) CITATION Les JCR sur cette question se font phagocyter par les jeunes militants de L'Etincelle, qui défendent des positions qui ne sont pas forcément les nôtres" indique-t-on à la LCR.[/quote]

Rien à voir avec le sujet (perso, je suis contre le port du voile à l'école, pas par laicardisme mais par volonté d'avoir une école qui reste neutre), mais c'est marrant : quand c'est pour protéger le port du foulard à l'école, il n'y a pas de centralisme démocratique. Les mêmes qui a LO justifie totalement notre exclusion pour avoir condamné le vote chirac n'y trouveront rien à redire. cqfd : les problèmes dans une orga, même révolutionnaire, sont toujours politiques.[/quote]
;) Rien compris.
pelon
 
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Message par stef » 09 Oct 2003, 12:05

CITATION (pelon @ jeudi 9 octobre 2003, 13:55)CITATION (stef @ jeudi 9 octobre 2003, 10:13)Je trouve très savoureux que le tract de JCR se prononce pour défendre la liberté de culte. Très "communiste révolutionnaire", tt ça.  
:D

Soit dit en passant, les lutteurs ouvriers, vous êtes contre la défense de la laïcité des établissements ? C'est vrai, ça ?   :D
stef
 
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Message par alex » 09 Oct 2003, 13:21

CITATION (faupatronim @ )[/quote]
Même si des filles sont volontaires pour le port du voile, leur attitude met en cause le combat de celles qui se battent pour ne pas le porter. On ne peut être neutre face à cela.

C'est la clé du raisonnement et c'est ce qui justifie l'attitude a adopter; Quelque soit les motivations des jeunes filles il faut se battre pour protéger celles qui tentent de résister aujourd'hui et maintenant, ce qui sera plus difficile si le voile se développe à l'école,avec à coup sûr la pression de certains pères, frères et copains; Les insultes fuseront plus facilement vis à vis de celles qui résisteront.
L'argument principal qui est avancé pour ne pas exclure de lycéennes est le droit au savoir et un contact social plus large maintenu, or il ne faut pas oublié que le CNED existe pour tous ceux qui ne peuvent ou ne veulent aller à l'école:
seule l'instruction est obligatoire!
alex
 
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Message par boispikeur » 09 Oct 2003, 14:17

-- Aux modérateurs: A vous de voir si ce post doit rester là (comme je le crois) ou s'il doit être déplacé dans le nouveau fil sur la laïcité que vous venez d'ouvrir)--

La pétition qui est sur le site "les mots sont importants" (pointé par Barikad le mercredi 8 octobre 2003 ici) n'est pas la même que celle qu'il cite, déstinée seulement aux enseignant-es, je le mets donc aussi en ligne.

A savoir: sur le même site, un argumentaire contre l'exclusion des éleves voilées.

En dehors de la volonté sans aucun doute maligne des journalistes pour "montrer" des tensions entre LO et LCR, moi je vois surtout les tensions qu'il peut y avoir entre l'orga de jeunesse de la LCR (les JCR) et la LCR.
La position de la LCR est un peu (!) alambiquée, "contre le voile, mais contre l'exclusion", et ne me semble pas aller au bout des choses: comment faire en pratique??

Le tract des JCR est pour moi pire que tout! 2 lignes sur "A bas les religions", rien sur l'asservissement des femmes, sur le voile. A force de fréquenter le SPEB (ACG), ils deviennent tout autant oportunistes.
CITATION Oui à la laïcité, non aux lois d'exception


Appel d'acteurs de l'éducation et de militants associatifs laïques et féministes contre toute loi d'exclusion des élèves voilées et pour une véritable politique éducative


Cet appel est paru dans Libération du 20 mai 2003 sous un titre dans lequel les auteurs ne se reconnaissent pas.



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Il est à nouveau question, dans le débat public, d'une loi très " stricte " visant à " redéfinir " l'application du principe de laïcité à l'école. Cette loi s'apparente à une loi d'exception, construite sur mesure autour du foulard islamique. Personne n'est dupe : c'est le foulard qui est à l'origine du débat, et c'est lui qui serait seul touché par une loi, même si celle-ci se présentait comme " générale ".

Ce foulard recouvre des réalités diverses, et nous avons des appréciations diverses, voire divergentes, de sa signification ; mais nous sommes tous d'accord pour estimer que, dans tous les cas (que le foulard soit imposé aux jeunes filles ou qu'il résulte d'un choix), l'exclusion est la pire des solutions.

Nous ne sommes pas des " partisans du voile " ; nous sommes simplement partisans d'une école laïque qui œuvre à l'émancipation de tous, et non à l'exclusion. Car la laïcité, telle que la définissent les lois de 1881, 1882 et 1886, est une obligation qui concerne les locaux, les programmes scolaires et le personnel enseignant, et non les élèves. Aux élèves s'imposent des règles comme l'assiduité à tous les cours ou le respect d'autrui, mais il n'est pas légitime de multiplier les exigences pour des jeunes en formation, qui viennent à l'école précisément pour apprendre, se former et se transformer - surtout si ces exigences n'ont aucune nécessité du point de vue du fonctionnement de l'école. Nous sommes plusieurs à côtoyer ou à avoir côtoyé ces élèves voilées dans des établissements scolaires, et nous témoignons qu'à aucun moment leur présence n'a empêché les enseignants d'enseigner, ni les élèves ou les étudiants d'étudier.

Nous n'oublions pas l'égalité des sexes, bien au contraire. Mais, que le foulard soit l'objet d'un choix ou qu'il soit imposé, on ne peut pas considérer la jeune fille voilée comme coupable, et ce n'est en aucun cas à elle de " payer ". Dans tous les cas, c'est en l'accueillant à l'école laïque qu'on peut l'aider à s'émanciper, en lui donnant les moyens de son autonomie, et c'est en la renvoyant qu'on la condamne à l'oppression.

Nous refusons aussi la focalisation sur le foulard islamique parce qu'elle s'inscrit dans un mouvement d'ensemble qu'il est urgent d'enrayer : la colonisation de tous les espaces de la vie sociale par des logiques punitives. Après la fraude dans le métro, le stationnement dans les halls d'immeuble et l'outrage au drapeau ou à l'hymne national, c'est l'outrage à enseignant qui est devenu passible de prison. L'exclusion des élèves voilées s'inscrit dans cette surenchère punitive, au détriment des interrogations et des solutions politiques et pédagogiques. Elle ne peut donc être ressentie par l'ensemble des élèves que comme une mesure brutale et discriminatoire, venant redoubler toutes les injustices que subissent déjà, dans leurs quartiers, les jeunes des milieux populaires, notamment ceux qui sont issus de l'immigration post-coloniale. Le minimum d'estime réciproque requis entre professeurs et élèves pour que la relation pédagogique ait lieu risque d'être gravement compromis.

Ce que nous n'acceptons pas, c'est également que l'élève voilée joue le rôle d'un bouc émissaire. Car tel est bien le cas : pour justifier leur exclusion, on invoque souvent, pêle-mêle, des faits dans lesquels ces jeunes filles ne sont pas forcément impliquées : indiscipline, absentéisme massif, injures et inscriptions sexistes ou racistes (notamment antisémites)... Nous estimons que les injures sexistes et racistes doivent être sanctionnées, mais que la sanction doit s'appliquer à ceux qui en sont les auteurs, et non à ces jeunes filles qui sont la plupart du temps respectueuses et studieuses.

Nous refusons les fantasmes, les amalgames et l'enfermement dans un faux débat qui encourage toutes les divisions et tous les affrontements identitaires (entre " la France " et " les immigrés ", entre " la République " et " l'Islam ", ou encore entre les diverses confessions), alors que les principaux problèmes sont socio-économiques et politiques : libéralisation de l'économie, chômage de masse, précarisation des salariés, extension du contrôle social et des logiques sécuritaires, permanence des discriminations racistes et de l'inégalité sociale entre hommes et femmes…

L'école est elle-même traversée par des problèmes nombreux et profonds (classes surchargées, manque de personnels et multiplication des statuts précaires, manque de soutien pour les élèves en échec ou en difficulté...), que les " réformes " annoncées ne feront qu'aggraver. C'est pourquoi, à la question qui nous est imposée : " faut-il interdire l'école aux jeunes filles qui portent un foulard islamique ? ", nous répondons sans hésiter : Non, car l'école laïque est une école qui doit accueillir tout le monde - et nous exigeons que soient enfin posées les vraies questions. Nous appelons les associations féministes et laïques, les fédérations de parents d'élèves, ainsi que les syndicats étudiants et enseignants, à signer et faire signer ce texte. Nous appelons tous ceux qui partagent cette orientation à se mobiliser afin de rendre visible une force laïque tournée vers l'émancipation, et non vers l'exclusion.
[/quote]
boispikeur
 
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Message par faupatronim » 09 Oct 2003, 15:04

Et cette semaine dans Lutte Ouvrière :

CITATION (Lutte Ouvrière n°1836 @ 10 octobre 2003)

Ni putes ni soumises : tenir bon contre tous ceux qui oppriment les femmes



Il y a tout juste un an, le 4 octobre 2002, Sohane, 18 ans, était brûlée vive dans un local à poubelles de la cité Balzac à Vitry-sur-Seine, aspergée d'essence par un garçon de la cité à qui elle résistait, brûlée vive parce qu'elle refusait de se soumettre aux lois imposées par ces garçons qui considèrent les femmes comme des objets soumis aux hommes. Six mois après le crime, lors de la reconstitution des faits, à sa descente du fourgon de police, l'assassin de Sohane était accueilli sous les applaudissements de garçons de la cité. Et depuis, comme l'a déclaré le 5 octobre dernier lors de l'Université des femmes de quartiers, Fadela Samara, présidente du mouvement "Ni putes, ni soumises" et auteur du livre du même nom, des garçons disent à des filles qui ne se plient pas à leur loi: "Ferme ta gueule, sinon je vais te cramer".

L'horrible tragédie de Vitry n'était qu'une des manifestations extrêmes de cette situation et il n'y a pas un pouce de terrain à céder à ceux qui refusent aux femmes d'être des personnes à part entière et leur dénient, sous la contrainte ou la menace, le droit de pouvoir choisir leur vie en dehors des lignes tracées par des préjugés réactionnaires.

Il faut lire le livre de Fadela Amara(1), sa dénonciation de ce qui se passe aujourd'hui dans les cités de toutes les banlieues où sévissent les caïds ignorants sous l'emprise des intégristes islamistes.

"A partir du moment où ces imams se sont implantés dans bon nombre de cités, on a vu un certain nombre de garçons adopter des comportements radicaux par rapport aux filles, notamment en voulant les faire rentrer à la maison. (...) Cet islam des caves et sa propagande religieuse intolérante ont donné aux garçons un cadre théorique et des outils pour opprimer les filles. Celles qui ne rentraient pas dans le moule se sont fait traiter de "mécréantes" ou de "mauvaises femmes".

Ce sont ces garçons qui aujourd'hui cherchent à imposer aux filles le port du voile islamique. Il y a celles qui résistent et refusent de porter le voile. "Ces résistantes sont encore majoritaires dans nos quartiers mais elles trinquent tous les jours. Ce sont elles que les mecs des cités prennent le plus volontiers comme cible de leur violence. Elles subissent un véritable harcèlement fait d'insultes, de bousculades quotidiennes. Sans parler des viols, dont elles sont aussi les premières victimes. La vie de ces femmes est souvent un enfer."

Quant à certaines qui portent sciemment et volontairement le voile: "Ce ne sont pas des gamines en désarroi psychologique, en situation de faiblesse ou en quête identitaire, qui porteraient le voile parce qu'il leur assure une reconnaissance, en signifiant leur appartenance à une communauté. Non, ce sont de vraies militantes. (...). Les filles de ma génération -y compris les musulmanes pratiquantes dont je fais partie- se sont battues contre ce foulard parce qu'il a toujours été synonyme d'oppression et d'enfermement des femmes".

Ce n'est pas parce qu'il est, ou n'est pas, "islamique" qu'il faut s'opposer au voile partout où on le peut et notamment dans les établissements scolaires, c'est parce qu'il est un élément et un symbole de cette oppression des femmes que des hommes veulent faire régner. Et, ce n'est pas parce que ces garçons sont musulmans qu'il faut baisser les bras devant l'accusation aussi fausse que démagogique d'encourager le racisme. C'est tout le contraire. Tous les préjugés religieux -qu'ils soient le fait des religions musulmane, catholique ou juive- doivent être combattus parce qu'ils sont réactionnaires. Ce sont les droits des femmes qui sont menacés, tout comme ils le sont lorsque des commandos d'intégristes catholiques empêchent des interruptions volontaires de grossesse et, comme aux États-unis, assassinent des médecins qui acceptent d'en pratiquer; ou encore que des intégristes juifs, musulmans et bientôt catholiques imposent des horaires spécifiques pour les femmes dans les piscines. Dans les établissements scolaires, là où nous sommes, c'est possible et c'est donc un devoir de combattre cet obscurantisme.

Ceux qui baissent les bras devant cette pression, sous prétexte de ne pas écarter de l'école les jeunes filles qui portent le voile, se trompent. Pire, ils ouvrent la voie à l'oppression de toutes celles qui résistent.

"Quand à la fin des années 1980, le phénomène est apparu avec les premières tensions à l'école autour d'une poignée de filles qui sont venues voilées dans l'enceinte scolaire, j'ai fait partie, écrit Fadela Amara, de ceux qui disaient qu'il ne fallait pas les exclure. Notre raisonnement était simple: ces filles sont sous la pression familiale; pour les aider à s'en extraire, il est préférable de les garder à l'école. Nous voulions parier sur l'école républicaine pour qu'elles arrivent à trouver les moyens d'imposer leurs choix de vie et refuser ensuite le voile. L'avis du Conseil d'État, en 1989, qui autorisait les signes religieux à condition qu'ils ne soient pas ostentatoires et qu'ils n'apparaissent pas comme du prosélytisme, nous apparaissait juste et balancé. Il permettait à ces jeunes filles, malgré la pression, de pouvoir continuer à aller à l'école, seul lieu, pour elles, d'émancipation possible. Malheureusement, dix ans après, c'est un échec."

Il faut que l'école, par l'interdiction du voile pour toutes -les volontairement soumises et les réfractaires- soit un havre et un lieu de résistance pour toutes celles que l'on cherche à contraindre de le porter.

Sophie GARGAN

(1) Ni putes ni soumises
de Fadela Amara
Éditions La Découverte
12 €

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