par meichler » 05 Avr 2010, 09:35
Non ! La gauche DIT qu'elle «peut» «aménager», ou «limiter les dégats», mais en réalité IL N'EN EST RIEN. Ce n'est qu'une ruse de menteurs pour faire passer la MEME destruction des droits acquis ouvriers, avec seulement un autre emballage, un autre discours. On ne PEUT PAS défendre les droits ouvriers, sans rompre avec l'impérialisme en crise permanente, si l'on accepte le cadre du capitalisme pourrissant et décadent, ce que fait aujourd'hui ouvertement la soi-disant «gauche». On ne PEUT PAS sauver à la fois le système capitaliste en faillite et les conquêtes sociales que les travailleurs ont arraché dans le passé, par leurs luttes. Le temps n'est plus où le mode de production capitaliste pouvait s'accomoder de réformes progressistes en faveur des travailleurs. C'est désormais tout le contraire. La «gauche» ne «gère» jamais désormais que les plans de contre-réforme, elle ne «gère» que la destruction des acquis ouvriers, car elle refuse de s'en prendre sérieusement au capital.
La DIFFÉRENCE existe, mais elle n'est pas là. La différence, c'est que lorsque le prolétariat (les travailleurs, si l'on veut) utilise (à défaut d'autre chose) les partis qu'il avait constitué au cours de son histoire politique, pour vaincre politiquement «la droite» (les partis de la bourgeoisie), le prolétariat gagne en confiance en ses propres forces de classe, il chasse le personnel politique classique de la classe ennemie, et en ce sens il gagne sur le plan politique, il modifie de ce fait les rapports politiques en sa faveur. Cependant, si le prolétariat s'en tient là, s'arrête et attend de «la gauche» quoi que ce soit en sa faveur, il s'expose 1°) à la déconvenue, aux désillusions, à la démoralisation, à la division 2°) à la perte de ses acquis, que les politiciens «de gauche» n'auront aucun scrupule à liquider (voir les séquences 1981-1986, 1988-1993, 1997-2002, par exemples).
La prétendue «gauche» n'a jamais rien préservé quand elle est arrivée au pouvoir. Elle a poursuivi tous les chantiers de démolition engagés par la droite. Il n'y a rien à EN ATTENDRE. Le seul inérêt de voter pour eux (PS, PC, PG), c'est de tenter de renforcer la cohésion politique, le rassemblement politique de la classe. ET C'EST TOUT (bien que c'est déjà beaucoup). Et encore, ce ne sont que les premiers pas, le B-A BA du rassemblement politique de la classe. On est encore très loin du compte, du compte à régler à la bourgeoisie.
Mais on ne peut comprendre en quoi consiste la DIFFÉRENCE entre partis issus du mouvement ouvrier et partis classiques de la bourgeoisie, que si l'on distingue entre la politique des appareils et le mouvement réel des masses qui les pousse à tenter d'utiliser ses vieux outils politiques (les seuls qui existent comme instruments immédiats), même si c'est avec de moins en moins d'illusions. Et si l'on comprend les relations politiques concrêtes entre ces deux termes.
Ni LO, ni Valière et ses pareils (pour des raisons symétriques) ne parviennent à tenir ensemble les deux bouts de ce raisonnement dialectique indispensable.
La contradiction est une contradiction RÉELLE qui ne peut se dénouer que dans le mouvement politique réel, vivant. Les révolutionnaires, le parti, l'organisation qui combat pour le construire, sont les clés, les outils pour résoudre cette contradiction. Rien n'est joué d'avance, ni dans un sens ni dans l'autre. C'est la lutte vivante qui décide, au final.
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»
(Baruch SPINOZA)