(l'Express a écrit :La stratégie de Besancenot pour les régionales contestée
La ligne d'Olivier Besancenot a été mise en péril au sein de son propre parti.
REUTERS/Pascal Rossignol
Ce lundi soir, les militants du NPA se sont exprimés sur la possibilité de former des alliances en vue des régionales. La ligne autonome d'Olivier Besancenot a été mise en péril par les partisans de l'unité de la gauche radicale.
Olivier Besancenot est sur la sellette. Sa stratégie pour les régionales est contestée au sein même de son parti. Hier soir, lors d'un scrutin interne, son texte défendant des listes autonomes au premier tour n'a recueilli que 36,3% des voix. Il est talonné par les 31,5% du texte défendant des "listes unitaires" au sein du Front de Gauche avec le PCF et le Parti de Gauche (PG). Une position défendue par Leïla Chaibi et Yann Cochin.
"Avoir 36% des voix, ce n'est pas bon pour la direction d'un parti, il y a un vrai désaveu", a reconnu à l'AFP Pierre-François Grond, membre de la direction du parti et proche d'Olivier Besancenot."On a été un peu pris en tenaille" entre ceux pour qui l'unité est "vouée à l'échec", et "ceux qui nous reprochent de ne pas être aller jusqu'au bout" dans les discussions unitaires, explique-t-il.
"Un vrai désaveu"
Le différend entre les proches d'Olivier Besancenot et le Front de gauche porte sur la participation aux exécutifs régionaux. A l'inverse du PCF et du PG, le porte-parole du NPA refuse tout "accord de gestion" avec le PS. Les négociations entre NPA, PCF et PG ont pour l'instant échoué, chacun se rejetant la responsabilité des blocages. En Bretagne, en Languedoc-Roussillon ou en Basse-Normandie, des listes unitaires devraient toutefois voir le jour.
"Comment va-t-on s'en sortir?", se demande Leïla Chaibi, jointe par LEXPRESS.fr. Elle juge que "quand on fait une négociation, chacun doit faire un pas vers l'autre". "La priorité, c'est de rassembler une gauche de conviction", affirme-t-elle. Si elle se déclare elle aussi hostile à tout accord avec le PS, elle estime qu'"il ne peut pas y avoir de blocage si le PCF entre de son côté au sein des exécutifs régionaux". Et ajoute: "Si le NPA part seul, je ne ferais pas campagne".
La lutte des gauches
La ligne d'Olivier Besancenot avait déjà été contestée au sein du NPA par Chrisitian Piquet. Ce dernier avec son mouvement "Gauche Unitaire" avait quitté le parti pour rejoindre le Front de gauche aux côtés du PCF et du Parti de Gauche. Pour Leïla Chaibi, la question d'un départ se pose aussi au sein de son courant: "une partie veut proposer une campagne unitaire avec le Front de Gauche, l'autre, majoritaire, s'y refuse".
La gauche radicale a toujours eu de la peine à s'unir. En 2007, les "collectifs anti-libéraux" avaient cherché en vain à présenter une candidature unique à la Présidentielle. Et lors des Européennes de juin, l'union du NPA avec le Front de gauche avait déjà échoué.
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