Après les européennes, que doit faire LO ?

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par com_71 » 10 Juin 2009, 16:56

(El convidado de piedra @ mercredi 10 juin 2009 à 14:16 a écrit :
Il ne s'agit tout d'abord d'un "programme commun" ce qui évidement serait impossible, mais d'une unité sous la forme d'un objectif ou des objectifs communs; d'une plateforme de lutte et/ou d'un ensemble de revendications à soutenir lors d'une campagne électorale. De chercher cette unité.
Bon, tu ne parles pas d'un programme commun, mais d'accords partiels, limités, sur des points ou l'unité de front de la classe ouvrière est souhaitable.

S'il s'agit des luttes réelles, bien concrètes, de la classe ouvrière, cela va presque de soi.

Sur le plan électoral, c'est autre chose. Si plus ou moins localement, dans une grève, un mouvement, on peut assumer ou partager la direction de la lutte, c'est une chose. Pour des élections nationales, le rapport des forces compte plus, mais aussi, plus fondamentalement, le fait que la classe ouvrière n'a rien à gagner des élections. dans les années 70, Mitterrand avait les 35h à son programme, il aurait été absurde d'être prêt à le soutenir pour cela. Par contre s'adresser au PCF, pour dire qu'on était prêt à être à ses côtés, s'il résistait à l'OPA de Mitterrand, c'est déjà une autre démarche, qui a d'ailleurs été tentée, d'une manière ou d'une autre. Sans grande chance d'aboutir vu le rapport des forces.

Mais dans la période actuelle, l'apparition électorale nationale c'est surtout la défense d'une perspective, de références, et si on a pas les mêmes, à quoi bon faire semblant ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 10 Juin 2009, 21:38

(lo a écrit :Les élections du 7 juin : piètres résultats pour l'UMP, et encore plus pour le PS

« L'onde de choc », titrait un quotidien au lendemain des élections européennes. « Un séisme », soulignait un autre. Si cela en était un, c'était dans un bac à sable... Ces élections, dont les résultats passionnent tant les commentateurs et excitent les dirigeants des partis politiques, se sont déroulées dans un climat d'indifférence dans la majorité de la population. Cette indifférence a marqué la campagne elle-même comme les résultats.

Avec un taux de 59,35 %, la courbe des abstentions aux élections européennes atteint un sommet. 40,65 % de l'électorat seulement se sont donné la peine de se déplacer. À cela s'ajoutent les 4,34 % qui ont voté blanc ou nul.

L'abstention a été particulièrement élevée dans les villes ou les quartiers populaires. Il est par exemple caractéristique que, dans un département de la banlieue parisienne comme la Seine-Saint-Denis, si dans quelques villes comme Le Raincy, Gournay-sur-Marne, Neuilly-Plaisance ou Villemomble le nombre de votants atteint voire dépasse la moyenne nationale, dans les villes les plus populaires, il est nettement en dessous (Aubervilliers, 27,4 % ; Bobigny, 25,4 % ; Clichy-sous-Bois, 22,6 % ; Stains, 22,1 %).

En conséquence, « la victoire de l'UMP », titre du Figaro, ou « le résultat historique », dont se vantent les dirigeants de l'UMP, se mesurent à l'aune de cette abstention. Manifestement, à l'abstention signe d'apolitisme et de désintérêt, s'ajoute une abstention de protestation aussi bien contre le parti au pouvoir que contre le principal parti d'opposition, le Parti Socialiste.

L'UMP en profite pour clamer que ses résultats confirment l'accord de la population avec la politique de « réformes » de Sarkozy, ainsi que sa brillante prestation pendant les six mois où il a assuré la présidence de l'Union européenne. Le ridicule ne tuant pas, on a même entendu il y a quelques jours le chef de l'UMP, Xavier Bertrand, affirmer que, grâce à Sarkozy, l'Union européenne avait évité d'être entraînée dans la guerre entre la Géorgie et la Russie ! En écoutant ces tartarinades, il faut avoir à l'esprit que les 27,87 % recueillis par le parti gouvernemental ne représentent que 12 % de l'électorat. L'UMP sarkozyste est habituée à cette escroquerie qui consiste à présenter toutes ses mesures, même les plus violemment antipopulaires, comme des mesures voulues par la majorité de la population.

Un autre aspect à relever est le mauvais résultat du Parti Socialiste qui réalise, avec 16,48 %, un de ses scores les plus faibles. Rappelons qu'aux élections européennes de 2004 les listes du Parti Socialiste étaient arrivées en tête, et de loin, recueillant 28,9 % des suffrages exprimés, alors que l'UMP en était à 16,6 %. En 2004, l'électorat avait choisi le vote socialiste comme moyen d'affirmer son opposition au gouvernement UMP (Chirac-Raffarin). Cette fois, non seulement cela n'a pas été le cas, mais une partie de son électorat traditionnel lui-même a déserté le vote PS.

Malgré sa longue cure dans l'opposition, le Parti Socialiste n'a pas réussi à regagner durablement cet électorat populaire qu'il a écœuré par sa politique propatronale pendant les cinq ans du gouvernement de la Gauche plurielle, de 1997 à 2002. Le Parti Socialiste n'a rien à dire aux classes populaires, et plus particulièrement aux salariés durement frappés par l'offensive de la classe capitaliste, redoublée par la crise. Et sa base petite-bourgeoise, plus importante sans doute numériquement, est aussi plus versatile. Quant aux rivalités qui déchirent la direction, peu ragoûtantes car sur la base d'une même absence de politique, elles sont autant une conséquence qu'un facteur aggravant de cette situation du PS.

Cela fait un certain temps que bien des commentateurs s'attendaient à une OPA sur ce parti. Ils attendaient Bayrou, et finalement ce fut Cohn-Bendit.

Avec 16,8 % des voix, les listes des écologistes talonnent celles du Parti Socialiste, et dans bien des endroits elles les dépassent. Les écologistes doublent donc leurs résultats par rapport aux 7,41 % des européennes de 2004, sans même évoquer la comparaison avec le 1,57 % réalisé par Voynet au premier tour de la présidentielle de 2007.

Ce serait simplifier les choses que de trouver l'explication de cette progression explosive dans la progression des préoccupations écologistes dans la population. Une partie de l'électorat du Parti Socialiste, qui recoupe sans doute celle qui, il y a peu, louchait vers François Bayrou, a marqué sa défiance vis-à-vis du Parti Socialiste en votant pour les écologistes. Ce n'est certainement pas une poussée à gauche. Ce méli-mélo composite qu'est le courant écologiste n'est pas plus à gauche que le Modem de François Bayrou, si tant est qu'on puisse trouver une unité de mesure dans ce domaine. L'un est aussi loin que l'autre des intérêts du monde du travail. La percée des écologistes, si elle se révèle autre chose qu'un feu de paille, et le recul concomitant du Modem ouvrent la possibilité de nouvelles ma-nœuvres et de nouvelles combinaisons en vue des prochaines élections, régionales notamment.

Sur la gauche du Parti Socialiste, ce sont les listes du Front de Gauche qui arrivent en premier, avec 6,05 % des voix. Ce front, dont on ne sait pas trop s'il est temporaire ou destiné à devenir une alliance durable entre le Parti Communiste et le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, dépasse donc le NPA qui, de son côté, a obtenu 4,88 % des voix.

Malgré les envolées lyriques de L'Humanité, les résultats du Front de Gauche ne constituent pas une percée car il faut rappeler que, lors des européennes de 2004, le PCF avait obtenu 5,88 % des suffrages. Tout au plus, pourra-t-on constater, si l'alliance se révèle durable, que le sénateur ex-socialiste Mélenchon, ex-ministre au côté de Marie-George Buffet dans le gouvernement Jospin, aura réussi son OPA sur le PCF et ses militants. Le Front de Gauche ne cache pas son ambition de faire partie d'une nouvelle combinaison gouvernementale, devenant un des éléments possibles de la « recomposition politique » de la gauche de gouvernement.

Le NPA, qui espérait rééditer la performance d'Olivier Besancenot à la présidentielle et être la principale force électorale « à la gauche de la gauche », espoir qui semblait être conforté par des sondages très favorables au début de la campagne, n'aura pas transformé cet espoir en réalité. Le NPA peut invoquer, à juste raison, le fait que l'électorat populaire qu'il visait a préféré l'abstention pour exprimer sa défiance vis-à-vis des partis gouvernementaux, y compris de gauche. Le seuil de 5 % et le changement antidémocratique du mode de scrutin se conjuguent pour que le NPA n'ait pas d'élus au Parlement européen.

Pour ce qui est des listes Lutte Ouvrière, elles ont recueilli 206 119 voix, soit 1,22 % de l'électorat. C'est un résultat modeste, du même ordre que les 215 205 suffrages (0,85 %) recueillis aux législatives de 2007. Il témoigne cependant de la permanence dans l'électorat d'un courant qui vote pour des candidats qui se revendiquent du communisme révolutionnaire.

Il n'y a rien d'étonnant à ce que, au-delà des variations accidentelles en fonction du contexte politique, une telle organisation reste, en temps ordinaire et plus spécialement en ces temps de poussée vers la droite, extrêmement minoritaire sur le plan électoral. Il n'y a pas à s'en désoler, il faut le constater.

Les élections constituent un thermomètre. Les résultats électoraux sont un reflet, très approximatif et déformé, des mouvements d'opinion dans les classes populaires et, par là même, un reflet indirect de la réalité. Mais ils ne sont pas la réalité...

Cette réalité, c'est l'offensive de la bourgeoisie contre la classe ouvrière, aggravée par la crise, c'est l'intensification de la lutte de classe, menée pour le moment pratiquement à sens unique. Ce qui comptera pour l'avenir, ce ne sont pas les scores électoraux et les combinaisons fluctuantes qu'ils dégagent, mais la capacité de la classe ouvrière à modifier les rapports de forces avec la bourgeoisie par les luttes collectives. C'est au pied de ce mur-là, c'est-à-dire dans les luttes ouvrières à venir, qu'on jugera le courant communiste révolutionnaire.

Georges KALDY
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Message par com_71 » 10 Juin 2009, 21:43

(lo a écrit :
Perpignan - Une liste NPA-Lutte Ouvrière aux prochaines municipales

Suite à l'annulation pour « fraude massive » de l'élection municipale de mars 2008, élection qui avait vu la victoire de l'UMP Jean-Paul Alduy, le Nouveau Parti Anticapitaliste et Lutte Ouvrière se sont mis d'accord pour présenter une liste commune à l'occasion des nouvelles élections, fixées aux 21 et 28 juin prochain.

Cette liste intitulée « Une Gauche de lutte ! liste présentée par le Nouveau Parti Anticapitaliste et Lutte Ouvrière », avec le soutien d'Olivier Besancenot et de Nathalie Arthaud, sera conduite par Michaël Cufi et Annie Rideau pour le NPA et par Liberto Plana et Pascale Advenard pour LO.

Elle entend dénoncer la politique, soutenue par la droite locale, qui consiste à faire payer la crise aux couches populaires, et propose d'élire des hommes et des femmes qui défendront les intérêts du monde du travail au sein du Conseil municipal, quelle que soit la couleur politique de la future municipalité.

Correspondant LO
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Message par McQueen » 10 Juin 2009, 23:16

(com_71 @ mercredi 10 juin 2009 à 21:38 a écrit :
Pour ce qui est des listes Lutte Ouvrière, elles ont recueilli 206 119 voix, soit 1,22 % de l'électorat. C'est un résultat modeste, du même ordre que les 215 205 suffrages (0,85 %) recueillis aux législatives de 2007. Il témoigne cependant de la permanence dans l'électorat d'un courant qui vote pour des candidats qui se revendiquent du communisme révolutionnaire.


J'apprend donc que les candidats de LO se sont revendiqués du "communisme révolutionnaire" durant cette campagne, mais aussi que le résultat du vote témoigne de la "permanence d'un électorat" pour ces candidats.
Presque 5% pour le NPA, j'espère qu'on fera mieux ensemble la prochaine fois, mais c'est déjà pas mal.
Pourvu qu'on ne vienne pas de découvrir "la permanence d'un électorat qui soutient des candidat du NPA...."
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Message par com_71 » 10 Juin 2009, 23:33

(El convidado de piedra @ mercredi 10 juin 2009 à 22:17 a écrit :
Que l'une conditionne l'autre, la reflète, l'influence. Que la condition nécessaire d'un bon travail "syndical" (ou en directe vers la classe ouvrière, chais pas comment dire) est une bonne politique national d'unité de la classe.

L'unité des forces combattantes de la classe ouvrière, d'accord bien sûr.

Face à la montée de Hitler, Trotsky, contre la politique préconisée par Staline, a défendu la perspective que les partis ouvriers (communiste et socialiste) se défendent ensemble, physiquement, organisant la défense de l'ensemble de la classe ouvrière (milices, patrouilles communes, etc.). Il considérait cependant qu'aux élections, même dans cette situation critique, les communistes devaient défendre séparément leur propre programme, défendre leur droit et leur devoir de s'organiser séparémeent des réformistes.

Aujourd'hui quelle unité électorale entre LO et un ou d'autres partis (PS, PCF, NPA...) apparaît nécessaire à ne serait-ce qu'une fraction de la classe ouvrière, comme pouvant renforcer ses capacités de lutte ?

Toute cette discussion ne correspond à rien dans la période présente.
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Message par pelon » 11 Juin 2009, 08:47

A propos des autres classes (ou couches) sociales que la classe ouvrière. Il est évident que nous devons avoir une politique. Plus exactement, vis à vis de ceux qui ne s'en sortent plus, victimes du système capitaliste.
Lors de la dernière campagne nous avons, par exemple, dénoncé le fait que le prix du lait augmentait dans les hypermarchés et qu'il était acheté à un prix dérisoire aux producteurs. J'ai eu l'occasion de m'adresser à des petits paysans (ou à des gens proches) et de leur expliquer que nous avons des intérêts communs et commencer à détailler un peu notre programme. Pour le moment nous sommes les seuls à demander l'ouverture des livres de comptes (j'espère que nous serons rejoint un jour, comme pour l'interdiction des licenciements, par d'autres organisations).
Ce fameux contrôle des comptes peut paraitre bien théorique aujourd'hui. En tout cas on remarque que l'Etat ne réussit même pas (le veut-il vraiment ?) à imposer aux hypermarchés l'affichage de son prix d'achat. Donc, rien ne se fera sans luttes.
Bien entendu, ce n'est qu'un petit exemple mais sur ce problème et d'autres les travailleurs, consommateurs et paysans pourraient se battre et imposer l'ouverture des comptes. Leurs intérêts convergent.
pelon
 
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Message par redsamourai » 11 Juin 2009, 09:06

(pelon @ jeudi 11 juin 2009 à 08:47 a écrit : A propos des autres classes (ou couches) sociales que la classe ouvrière. Il est évident que nous devons avoir une politique. Plus exactement, vis à vis de ceux qui ne s'en sortent plus, victimes du système capitaliste.
Lors de la dernière campagne nous avons, par exemple, dénoncé le fait que le prix du lait augmentait dans les hypermarchés et qu'il était acheté à un prix dérisoire aux producteurs. J'ai eu l'occasion de m'adresser à des petits paysans (ou à des gens proches) et de leur expliquer que nous avons des intérêts communs et commencer à détailler un peu notre programme. Pour le moment nous sommes les seuls à demander l'ouverture des livres de comptes (j'espère que nous serons rejoint un jour, comme pour l'interdiction des licenciements, par d'autres organisations).
Ce fameux contrôle des comptes peut paraitre bien théorique aujourd'hui. En tout cas on remarque que l'Etat ne réussit même pas (le veut-il vraiment ?) à imposer aux hypermarchés l'affichage de son prix d'achat. Donc, rien ne se fera sans luttes.
Bien entendu, ce n'est qu'un petit exemple mais sur ce problème et d'autres les travailleurs, consommateurs et paysans pourraient se battre et imposer l'ouverture des comptes. Leurs intérêts convergent.
il me semble que, bien qu'elle soit la seule à se concentrer là-dessus, LO n'est quand même pas "la seule organisation" à défendre l'ouverture des livres de compte et l'interdiction des licenciements. Pour ma part, je l'ai aussi entendu de la bouche de Besancenot.

mais il est quand meme vrai, surtout pour ce qui est de la comptabilité des entreprises, que le NPA y attache beaucoup moins d'importance dans sa propagande.
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