Exproprions les banquiers

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Ottokar » 18 Oct 2008, 15:11

(Vérié a écrit :Je ne suis d'ailleurs pas d'accord pour dire comme Ottokar pour dire que ces glissements n'auront pas de conséquences
on voit bien que cela chagrine Vérié, mais c'est ainsi ! Les mots que nous employons n'ont guère d'importance, même si moi aussi je suis prêt à me battre pour le mot juste, et à noircir des feuilles et des feuilles (aujourd'hui, faire bouger des milliards d'électrons) pour UN mot, bien que je n'aie pas autant que lui le culte du dernier mot (quoique... :D )

a écrit :...pas de conséquences si le NPA reste un petit groupe. D'ores et déjà, Besancenot est très écouté. C'est le seul avec Arlette qui apparait dans les médias comme un critique virulent du capitalisme. Son discours a donc un impact très fort

Et bien non, le NPA est un petit groupe, comme LO, sans grand impact. Il peut parler de grève générale, de riposte, de luttes, il n'est pas capable d'en impulser, ne serait-ce que dans quelques entreprises importantes. Ou du moins il ne l'a pas fait jusque là, contrairement même à la petite échelle de LO (PSA, Snecma, profs du 93, pour ne pas remonter à Arlette au Crédit Lyonnais etc.). Et pourtant LO en est réduit aujourd'hui à faire de la propagande, pour tenter de profiter de la popularité de son porte parole. Mais "son discours N'a PAS un impact très fort", pas plus que celui de Besancenot.

Besancenot peut s'agiter, il ne réunit pas grand monde. Krivine est très fier de parler de créer un parti de 10 000 adhérents, ce qu'il n'est pas sûr de faire, mais qu'est-ce que 10 000 ADHERENTS même pas militants, quand il y a plus de 20 millions de salariés ? dans combien de villes de plus de 10 000 habitants n'y a-t-il pas un seul représentant d'extrême gauche ? Dans combien d'entreprises, d'union locale n'y a-t-il pas un seul représentant d'extrême gauche ?

C'est ce que je voulais dire. Pour parler des grands ancêtres, Trotsky a rompu avec Andres Nin quand celui-ci a commencé à employer des mots à double sens, à oublier certains de nos mots de son vocabulaire pour créer un "grand" parti de 5 ou 10 000 adhérents. Mais en 33-34, ce n'étaient que les erreurs de Nin. En 36-37, quand le POUM aurait pu avoir une autre politique, qui l'aurait conduit à la tête des masses, ce fut un drame. Pour la révolution espagnole et pour Nin lui-même.

Mais encore une fois, ce n'est pas une raison pour dire n'importe quoi, tout et son contraire ou des phrases à double sens, dans lesquelles chacun peut se reconnaître. Et je préfère lire un journal qui a des mots d'ordre clairs.
Ottokar
 
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Message par Vérié » 18 Oct 2008, 15:22

(Ottokar @ samedi 18 octobre 2008 à 16:11 a écrit : le NPA est un petit groupe, comme LO, sans grand impact.
BIen sûr. Nous sommes entièrement d'accord là-dessus. Quand je dis que Besancenot bénéficie d'une grande audience, ce n'est que d'une audience médiatique pour le moment. Mais les idées qu'il présente à des millions de gens sont importantes, meme si ces gens ne sont même pas pour le moment prets à participer à une réunion de quartier ou d'entreprise qui n'engage à rien. Ca a tout de meme un sacré impact meme si ça n'est pas relayé, ou très peu, par des militants sur le terrain. Et, avec la crise, quand les gens vont être directement touchés, ça peut changer très vite.

Donc il ne faut ni surestimer ni sous-estimer cet impact médiatique.
Vérié
 
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Message par shadoko » 18 Oct 2008, 18:07

a écrit :
Donc il ne faut ni surestimer ni sous-estimer cet impact médiatique.

Oui, je suis d'accord. Ni le contraire, d'ailleurs.
shadoko
 
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Message par Ottokar » 19 Oct 2008, 07:23

Je suis bien d'accord, je l'ai dit. Mais cependant...

:D
Ottokar
 
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Message par Crockette » 19 Oct 2008, 14:12

de toute façon je crois que pour réveiller les travailleurs (je suis tristement d'accord avec le constat d'OTTOKAR) il faut avoir des discours qui collent au terrain, apporter des solutions concretes aux salariés...

déjà leur dire que le système de l'entreprise est un système dictatorial ou oligarchique (avec les conseils d'administration) et que des comités de salariés doivent être élus et présents partout...

ça c'est pas faire de la théorie et du grand blabla. en plus ça révolutionnerait pas grand chose...ds un premier temps, ça ferait peur à personne.

car les travailleurs ont des idées dures (j'en parle ds ma boite) comme les chomeurs c'est des faineants, du boulot y en a si tu te lèves tot, les profiteurs de la cAf, ya trop d'immigrés etc, etc, le fait de considérer son employeur comme son deuxième papa...
en fait sur le smillions de salariés au bas de l'échelle, combien votent LO ou lCR ? pas bcp.
tous ces arguments font que pour l'instant aucune révolte ne sera possible.Meme avec un NPA.

La bataille sur gagnera sur le plan idéologique...Marx est ringard le communisme est associé aux régimes de l'URSS
plus tu bouffes de la précarité et de la flexibilité , plus t'es moderne...
la droite a gagné la bataille idéologique grace à des types comme BLAIR et ses adeptes...du social libéralisme...
Crockette
 

Message par Crockette » 19 Oct 2008, 14:16

dure dure de faire ce constat mais depuis quand la droite est au pouvoir en france ?

le PS qui s'enfonce ds un social libéralisme s'est fait piquer ses idées de soi disant modernité par la droite, MG BUFFET ne sait plus quoi dire..
les Verts s'enfoncent..

pourtant y aurait dela place pour un vrai parti à gauche du PS qi écrase tout sur son passage et qui redonne de la dignité aux ouvriers et employés en leur octroyant par la loi plus de droits face à leurs patrons.
Crockette
 

Message par com_71 » 21 Oct 2008, 09:32

(Crockette @ dimanche 19 octobre 2008 à 15:16 a écrit :
pourtant y aurait de la place pour un vrai parti à gauche du PS qi écrase tout sur son passage et qui redonne de la dignité aux ouvriers et employés en leur octroyant par la loi plus de droits face à leurs patrons.
Donc tu supposes que la loi devrait octroyer aux patrons le droit de continuer à diriger...

Un "vrai parti" comme ça... :prosterne: :prosterne:
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Ottokar » 25 Oct 2008, 07:08

Soyons juste, les articles de Rouge qui ont attiré notre attention ont suscité des réactions. Pas au point de revenir dessus et de publier un démenti, ni même une explication ou d'annoncer un débat sur le problème. Non, on fait comme dans l'Huma on lâche la vapeur avec le courrier des lecteurs. Une pratique qui confirme ce qu'on se disait. On trouve de tout dans Rouge, la même semaine dans la même page ou à 8 jours ou 3 pages d'intervalle.
a écrit :Courrier des lecteurs  Rouge n° 2271, 23/10/2008

Décalage. Je constate un décalage entre les tracts du NPA ou les éditos de Rouge d’une part, qui parlent d’interdiction des licenciements par la loi et d’expropriation des détenteurs du système financier, et certains articles d’économistes (Rouge n° 2269 et 2270), où il est question, dans une perspective plus classiquement antilibérale, de supprimer les licenciements par un mécanisme économique (la nuance n’est donc pas que sémantique), de reréglementer ou de soutenir la demande. Attention à ne pas laisser s’installer l’idée que le discours revendicatif s’oppose à l’analyse, l’un étant simplificateur et l’autre responsable, car plus complexe. Au contraire, tout doit s’articuler, et c’est aussi une des vertus de la crise que de faire coïncider, à une échelle immédiatement lisible, nos revendications à la situation économique (J. L., Paris).


Pas concret. Aucun des trois articles concernant la crise dans le n° 2269 de Rouge ne dit concrètement comment arriver aux différents buts : par un gouvernement de gauche ? Par un mouvement de masse, des grèves généralisées et des manifestations ? Comment imaginez-vous le contrôle des comptes en banque et des comptes des entreprises ? Contrôle par des bureaucraties syndicales ou par des comités élus et révocables par les salariés ? Rien de concret, tout reste dans le flou le plus grand. Est-ce par oubli ou est-ce voulu ? Pratiquement toutes les revendications ont l’air de « déjà vu » dans les programmes de Mitterrand & Cie. […] On se rappelle bien de l’euphorie au début et de la démoralisation suivante (E. X., Pantin).

Participation. « La participation d’une représentation des salariés aux pouvoirs de décision » (Rouge n°2269), ça rappelle le « partenariat social » entre patrons et salariés allemands, le « comanagement ». Dans toutes les grandes entreprises existe cette « participation de représentants » des salariés dans les conseils d’administration. Tous les dirigeants syndicaux siègent, très bien rémunérés, dans les conseils d’administration de Lufthansa, de BMW, de Mercedes, etc., avec tous les privilèges et la corruption matérielle et morale qui vont avec. Ces dirigeants syndicaux sont encore plus influencés par les idées d’« union d’intérêt » entre salariés et patrons que Chérèque ! Il faut dire clairement si on veut le contrôle des salariés, à travers des représentants démocratiquement élus par les salariés eux-mêmes, ou des représentants de la bureaucratie syndicale, pour qui les livres de comptes des entreprises sont bien ouverts, mais qui respectent envers les salariés et le public le secret de tout ce qu’ils savent (P. X., Berlin).
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Message par com_71 » 25 Oct 2008, 08:43

Et dans le n° précédent :
a écrit :Mesures d’urgence 1. Dans le n° 2269 de Rouge, trois mesures d’urgence anticapitalistes sont proposées. C’est bien d’être dans la proposition, surtout dans un contexte de tentative de régulation de la crise « faute d’un système alternatif ». En revanche, une des mesures me semble encore floue : « opérer un prélèvement exceptionnel sur les dividendes » – en gros, mettre en place l’idée de la taxe Tobin – pour « financer l’interdiction des licenciements en garantissant le maintien des revenus des chômeurs » est un non-sens, ou cette proposition doit être précisée. Si je comprends bien, le licenciement reste possible, mais le salarié devenu chômeur conserve son salaire d’origine (par quel biais ? L’État ?). Donc, l’entreprise, face au même choix économique, a tout « intérêt » à garder son salarié plutôt que de le licencier. Il est donc question, non pas « d’interdire le licenciement », mais de le rendre si peu avantageux pour les entreprises qu’il ne corresponde plus à une variable d’ajustement. De plus, cela ne concerne que les entreprises qui font du dividende. Et les autres ? […] (C. N.).

Mesures d’urgence 2. « Il n’y a donc pas lieu de s’opposer, sur le principe, au sauvetage des banques » ? Le chantage à l’économie est une arme de la bourgeoisie : si un patron est ruiné, alors ses salariés vont trinquer… Oui, c’est vrai, si l’on conserve le même système économique. Mais si, au lieu de verser 1 000 milliards de dollars aux banques, comme aux États-Unis, on emploie cet argent pour renflouer les entreprises socialement utiles ? Alors, on peut laisser couler les banques sans problème (P. X., Lyon).

Mesures d’urgence 3. « Il n’y a donc pas lieu... » Je ne suis pas très forte en économie, mais ne pas s’opposer au sauvetage des banques, ce n’est pas un peu du réformisme ? Quel enfant de quatre ans pourrait croire que les salariés d’ici ou d’ailleurs sont en mesure d’imposer un regard, ou pire un contrôle sur les futures transactions de gens absolument intouchables parce que trop puissants ou quasiment virtuels ? Nous aurons des mensonges. Moraliser le capitalisme… Comme si un chauve promettait d’avoir des cheveux ! Nous suivons des formations au NPA nous expliquant que cette crise n’est qu’un début de chaos et que les milliards volés aux budgets des États (à nous) ne serviront qu’à continuer ce jeu morbide de plus de profit, de morts, de misère et de pollution ! Et il faut attendre qu’« ils » se refassent avant, attendre que tout soit propre, avant d’arriver avec nos gros sabots ? Ben, merde, je ne suis pas sûre, moi ! Faut pas se louper, là, les gars et les filles, pas laisser le train passer, le NPA c’est… arg (B. F., Perpignan).
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Vérié » 25 Oct 2008, 09:05

(Ottokar @ samedi 25 octobre 2008 à 08:08 a écrit : on fait comme dans l'Huma on lâche la vapeur avec le courrier des lecteurs.

Euh... dans LO, on ne la lache pas, la vapeur. Je n'ai pas souvenir d'avoir lu dans LO des critiques de lecteurs un peu sévères de points essentiels... par exemple de la politique suivie aux dernières municipales.
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