Une pratique dont j'ai été témoin :
un proprio achète l'appartement (l'infâme chambre de 15 m² sans confort - 7è étage sans ascenseur, WC sur le palier) au dessus-de chez moi.
Il l'achète aux enchères (après une première réquisition déjà), je suppose pas trop cher, et il ne fait qu'un premier réglement.
Il y met trois gaillards qui travaillent dans le bâtiment, sans papiers, à qui il fait payer un loyer (dans mon immeuble cela peut aller jusqu'à 600 euros mensuels pour une telle surface - peut-être leur faisait-il payer plus).
Une inondation plus tard (ils avaient installé à la va-vite une douche où ils se succédaient tous les trois chaque jour... juste au-dessus de ma chambre), je constate que des scellés ont été mise à la porte de leur "appartement".
Le proprio n'avait jamais eu l'intention de payer l'intégralité de l'appartement. Evidemment, il ne payait pas les charges incombant au propriétaire. Pendant que le syndic de l'immeuble faisait les démarches pour récupérer l'appartement, le proprio encaissait les loyers des ouvriers qui y logeaient.
Lorsque le syndic parvient à récupérer le logement pour le revendre une fois de plus aux enchères, il en expulse aussi les locataires.
Qui sont devenus quoi ?
Le proprio, lui, a perdu le logement, mais il s'en était déjà remboursé largement, grâce aux loyers des ouvriers. Et il n'est nullement inquiété pénalement : le syndic arrête ses poursuites au seul résultat qui l'intéresse : récupérer l'appartement pour l'attribuer à quelqu'un qui va payer les charges. Le proprio indélicat peut recommencer son coup ailleurs, tranquillement ; il peut procéder partout pareillement simultanément et s'enrichir en toute illégalité, mais en toute tranquillité.
Quand ils ne poussent pas le vice jusqu'à refuser devant les tribunaux de se voir expropriés... et gagner régulièrement leur procès !
Sinon, concernant la question de la crise du logement, d'une manière générale, je me souvenais de ça :
France - le logement malade du capitalisme, LDC n°63, janvier 2002
A relire !