a écrit :Mais ce qui est marrant dans la situation presente c'est que d'habitude les revolutionnaires proposent des objectifs incompatibles avec la survie du systeme et quand les masses s'en apercoivent elles demolissent le systeme
c'st un poil schématique comme lecture du programme de transition, mais passons. Enfin, sur le "d'habitude" mettons que d'habitude on essaie d'avancer des revendications qui correspondent aux aspirations des travailleurs mais qui nécessite au fond de s'en prendre au pouvoir des bourgeois et de lutter et s'organiser pour le faire. Dire que "d'habitude, les masses démolissent le système" me paraît excessif...
a écrit :
Or la, les masses ont exprime leur desaprobation contre la politique "neoliberale" du gouvernement. Et en reponse le gouvernement leur repond "je vous ai compris, on accelere le liberalisme !"
Certes, il y a là une provocation. Mais à part montrer que le gouvernement est profondément anti-ouvrier (mais ça tout le monde le savait), faire monter le mécontentement (qui pourrait se traduire dans les luttes, mais ce n'est pas certain), cela ne règle pas le problème des perspectives. Cela fait un moment que les travailleurs se rendent compte que ce gouvernement c'est de la merde. La question c'est: qu'est-ce qu'on fait? On attend 2007? On essaie de remplacer ce gouvernement par un "vrai gouvernement de gauche"? Ou on lutte pour défendre nos intérêts? entre les deux dernières options, les mots d'ordre de la ligue ne tranchent pas, et n'empêchent pas de croire qu'elles sont compatibles. Tout le problème est là.
a écrit :
Si bien que d'une certaine facon c'est Chirac qui joue le role du Parti en montrant aux masses que la survie de ce gouvernement est incompatible avec les objectifs (les besoins surtout) des travailleurs !
Tu ne vois pas un petit glissement entre ce que tu dis 2 paragraphes plus haut: entre "des objectifs incompatibles avec la survie du système" et "la survie de
ce gouvernement est incompatible avec les objectifs" .
Nous tout notre problème est de faire comprendre que ce n'est pas ce gouvernement qui est incompatible avec les intérêts des travailleurs, mais bien le capitalisme.
Cela ne passe certes pas uniquement par la dénonciation des trahisons passées et la mise en garde contre les trahisons futurs de la gauche (fut-elle pour le non). Ce qui est nécessaire, c'est que le mécontentement qui s'est exprimer dans le résultat du référendum s'exprime sur des revendications claires, sur les intérêts du monde du travail: 300 euros d'augmentation pour tous, l'interdiction des licenciements, retour à 37,5 annuité de cotisation pour tous, contrôle des compte des entreprises, pas de privatisations et des embauches massives dans les services publics etc. C'est justement le seul terrain où la gauche (et la gauche de la gauche) ne peut pas s'engager. Et notre rôle c'est justement de montrer, en essayant de le populariser, qu'un tel programme, qui répond aux intérêts des travailleurs, ne sera certes pas appliqué par Chirac (qui en doute?) mais ne le sera pas non plus par un gouvernement Bové-Buffet-Mélanchon-Sallesse-Lereste. Combattre le gouvernement Chirac-Villepin, oui, mais ce combat est subordonné à la défense d'un programme de lutte répondant aux intérêts du monde du travail. Sinon le faire sur la base de l'illégitimité prouvée par le référendum (et en passant, moi même une assemblée élue à la proportionnelle intégrale, c'est-à-dire aussi par tout un tas de parasites sociaux, patrons, flics, militaires, curés etc., n'est pas "légitime", ce qui est légitime c'est la force des travailleurs, la grève), c'est entretenir des illusions sur la légitimité "démocratique" en général (si le "oui" était passé, le TCE aurait été légitime?) et en particulier sur celle qu'aurait un gouvernement "vraiment de gauche" éventuellement sorti des urnes. Non à cette légitimité là, nous opposons celle des travailleurs à défendre leurs intérêts.