papillons de la LCR

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Ottokar » 07 Juin 2005, 20:21

(touriste @ Tuesday 7 June 2005 à 20:23 a écrit : Pour en revenir au sujet initial, il parait inconstestable que ce gouvernement soit massivement rejete pas la France active, et donc on ne voit en quoi une campagne d'agitation sur le theme "gouvernement illegitime - dehors" presente un quelconque caractere comique !

Et certains ont des dons en (para)psychologie pour deviner des illusions electoralistes dans l'appel de la LCR a la dissolution.

Le gouvernement est rejeté, tu as raison, et il s'en moque. Et plus les gens le rejettent, et plus il continue dans la même voie. C'est même ce que titrait LO cette semaine. De ce point de vue, on peut le dire "illégitime" par rapport à ce que pensent les travaileurs et les électeurs.

Mais pour nous révolutionnaires une politique ne doit pas seulement partir de ce que ressentent les gens, mais les amener plus loin. Et on peut se demander où les amnène le mot d'ordre de "dissolution".

Il n'y a pas 36 solutions, vu l'état des forces de l'extrême gauche, unie ou pas. S'il y a fait de nouvelles élections, il n'y aurait que deux cas possibles : une victoire de la droite, inespérée pour elle, qui la remettrait en selle, ou une victoire de la gauche, qui amènerait un gouvernement Fabius-Hollande-DSK-Jospin ensemble ou pas, avec ou sans MG Buffet (je suppose que tu ne souhaites pas y voir figurer Besancenot).

Il mènerait la politique de Jospin, une politique contre le monde du travail. Qu'aurait-on gagné ? On aurait amené les gens à changer la tête de leurs ennemis, en se faisant des illusions sur ce changement de tête.

Je préfère encore entendre Arlette dire tout le mal qu'on pense de Jospin et de Fabius.
Ottokar
 
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Message par Barnabé » 07 Juin 2005, 20:27

a écrit :Mais ce qui est marrant dans la situation presente c'est que d'habitude les revolutionnaires proposent des objectifs incompatibles avec la survie du systeme et quand les masses s'en apercoivent elles demolissent le systeme

c'st un poil schématique comme lecture du programme de transition, mais passons. Enfin, sur le "d'habitude" mettons que d'habitude on essaie d'avancer des revendications qui correspondent aux aspirations des travailleurs mais qui nécessite au fond de s'en prendre au pouvoir des bourgeois et de lutter et s'organiser pour le faire. Dire que "d'habitude, les masses démolissent le système" me paraît excessif...
a écrit : 
Or la, les masses ont exprime leur desaprobation contre la politique "neoliberale" du gouvernement. Et en reponse le gouvernement leur repond "je vous ai compris, on accelere le liberalisme !"

Certes, il y a là une provocation. Mais à part montrer que le gouvernement est profondément anti-ouvrier (mais ça tout le monde le savait), faire monter le mécontentement (qui pourrait se traduire dans les luttes, mais ce n'est pas certain), cela ne règle pas le problème des perspectives. Cela fait un moment que les travailleurs se rendent compte que ce gouvernement c'est de la merde. La question c'est: qu'est-ce qu'on fait? On attend 2007? On essaie de remplacer ce gouvernement par un "vrai gouvernement de gauche"? Ou on lutte pour défendre nos intérêts? entre les deux dernières options, les mots d'ordre de la ligue ne tranchent pas, et n'empêchent pas de croire qu'elles sont compatibles. Tout le problème est là.
a écrit : 
Si bien que d'une certaine facon c'est Chirac qui joue le role du Parti en montrant aux masses que la survie de ce gouvernement est incompatible avec les objectifs (les besoins surtout) des travailleurs !

Tu ne vois pas un petit glissement entre ce que tu dis 2 paragraphes plus haut: entre "des objectifs incompatibles avec la survie du système" et "la survie de ce gouvernement est incompatible avec les objectifs" .
Nous tout notre problème est de faire comprendre que ce n'est pas ce gouvernement qui est incompatible avec les intérêts des travailleurs, mais bien le capitalisme.
Cela ne passe certes pas uniquement par la dénonciation des trahisons passées et la mise en garde contre les trahisons futurs de la gauche (fut-elle pour le non). Ce qui est nécessaire, c'est que le mécontentement qui s'est exprimer dans le résultat du référendum s'exprime sur des revendications claires, sur les intérêts du monde du travail: 300 euros d'augmentation pour tous, l'interdiction des licenciements, retour à 37,5 annuité de cotisation pour tous, contrôle des compte des entreprises, pas de privatisations et des embauches massives dans les services publics etc. C'est justement le seul terrain où la gauche (et la gauche de la gauche) ne peut pas s'engager. Et notre rôle c'est justement de montrer, en essayant de le populariser, qu'un tel programme, qui répond aux intérêts des travailleurs, ne sera certes pas appliqué par Chirac (qui en doute?) mais ne le sera pas non plus par un gouvernement Bové-Buffet-Mélanchon-Sallesse-Lereste. Combattre le gouvernement Chirac-Villepin, oui, mais ce combat est subordonné à la défense d'un programme de lutte répondant aux intérêts du monde du travail. Sinon le faire sur la base de l'illégitimité prouvée par le référendum (et en passant, moi même une assemblée élue à la proportionnelle intégrale, c'est-à-dire aussi par tout un tas de parasites sociaux, patrons, flics, militaires, curés etc., n'est pas "légitime", ce qui est légitime c'est la force des travailleurs, la grève), c'est entretenir des illusions sur la légitimité "démocratique" en général (si le "oui" était passé, le TCE aurait été légitime?) et en particulier sur celle qu'aurait un gouvernement "vraiment de gauche" éventuellement sorti des urnes. Non à cette légitimité là, nous opposons celle des travailleurs à défendre leurs intérêts.
Barnabé
 
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Message par boispikeur » 07 Juin 2005, 20:57

(Barnabé @ Tuesday 7 June 2005 à 21:27 a écrit : Ce qui est nécessaire, c'est que le mécontentement qui s'est exprimer dans le résultat du référendum s'exprime sur des revendications claires, sur les intérêts du monde du travail: 300 euros d'augmentation pour tous, l'interdiction des licenciements, retour à 37,5 annuité de cotisation pour tous, contrôle des compte des entreprises, pas de privatisations et des embauches massives dans les services publics etc. C'est justement le seul terrain où la gauche (et la gauche de la gauche) ne peut pas s'engager. Et notre rôle c'est justement de montrer, en essayant de le populariser, qu'un tel programme, qui répond aux intérêts des travailleurs, ne sera certes pas appliqué par Chirac (qui en doute?) mais ne le sera pas non plus par un gouvernement Bové-Buffet-Mélanchon-Sallesse-Lereste. Combattre le gouvernement Chirac-Villepin, oui, mais se combat est subordonné à la défense d'un programme de lutte répondant aux intérêts du monde du travail.
Ok.
Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi pour l'instant en tous cas- il n'y a pas ces revendications dans les éditos de LO (En tous cas, pas lu/vu).
Le moment est propice, non?
C'est clair que pour la LCR, c'est noyé dans ses tracts et ses différentes commnications, mais elle a quand même resorti 10 mesures d'urgence à l'occasion de ce referendum.

pour Lo, pour l'instant, je ne vois que
a écrit :A moins que, sur le front social en France, voire en Europe, cette victoire du non, ce rejet de cette Constitution, redonne de l’espoir aux masses populaires et leur donne les moyens de passer à une offensive contre le patronat.

a écrit : Il est plus que jamais clair que seule l’intervention de la classe ouvrière dans les entreprises et dans la rue, pourra amener un changement politique qui soit favorable aux classes populaires.


Rappel utile, mais qui manque un peu de perspectives, non?
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Message par Jacquemart » 07 Juin 2005, 22:17

a écrit :Le mot d'ordre de dissolution est de mon point de vue une tactique politique pour affaiblir l'Etat bourgeois

Eh oui, les mots, ça coûte moins cher que les actes, alors autant aller en chercher des grands...

Blague à part, si la dissolution de l'assemblée nationale est un affaiblissement de l'Etat bourgeois, alors Chirac est un traître coupable d'un acte de haute lutte de classe contre son propre camp en 1997 !

Il faut être un peu sérieux dans ses raisonnements, sinon on prend des vessies pour des lanternes, et des lampes de poches pour un incendie révolutionnaire. La dissolution, si elle avait lieu aujourd'hui, profiterait à Fabius, et à personne d'autre. Et d'une. Elle n'apporterait strictement rien aux travailleurs. Et de deux. Et de trois, c'est une revendication parfaitement hors de leur portée à l'heure actuelle. Et de quatre, quitte à développer des objectifs qui jusqu'à nouvel ordre, sont purement propagandistes, autant convaincre sur des revendications qui ébranlent réellement la domination de classe de la bourgeoisie plutôt que sur ce genre de miroir aux alouettes que n'importe quel politicien socialiste pourrait reprendre à son compte.
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Message par logan » 07 Juin 2005, 22:32

(touriste a écrit :Et a la reflexion quand on fait un flashback sur ces dernieres annees, meme les gens les moins politises se disent "on a tout essaye pour les stopper, rien n'a marche, et si on essayait un nouveau 68"


Ca fait des années et des années que j'entends ça : "Il faudrait un nouveau mai 68"
Le problème c'est que personne ne dit "Maintenant, moi, je fais un nouveau Mai 68"

(Touriste a écrit :Le mot d'ordre de dissolution est de mon point de vue une tactique politique pour affaiblir l'Etat bourgeois


Jack Lang et De Villiers ont adopté ce mot d'ordre.
Et je ne pense pas que leur objectif principal soit d'affaiblir l'état bourgeois. :hinhin:
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Message par boispikeur » 07 Juin 2005, 23:11

(logan @ Tuesday 7 June 2005 à 23:32 a écrit :
Ca fait des années et des années que j'entends ça : "Il faudrait un nouveau mai 68"



Comme dans le dernier édito de LO :D

a écrit :Le problème c'est que personne ne dit "Maintenant, moi, je fais un nouveau Mai 68"

Ben oui, pourquoi??
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