DSK : garde à vue pour agression sexuelle

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par canardos » 04 Juil 2011, 19:16

je donne raison à Luc à quelques nuances pres. Il y a vraisemblablement eu un piege encore que la possibilité d'une veritable agression ne soit pas écartée mais le doute doit profiter à l'accusé.

cela dit si Dominique Strauss-Kahn n'avait pas eu un comportement maladif il ne serait pas tombé dedans, faire des avances aux femmes de chambre dans les hotels n'est ni digne ni glorieux meme si ce n'est pas criminel.

Cela dit aussi il reste une veritable affaire de droit de cuissage au FMI, indeniable celle la, l'affaire Piroska et Tristane Banon s'est enfin décidée à porter plainte pour une ancienne affaire de tentative de viol

a ce sujet voila l'interview de Tristane Banon dans l'Express:



a écrit :

Tristane Banon: "Pourquoi je porte plainte contre DSK"
Propos recueillis par Claire Chartier et Delphine Saubaber, publié le 04/07/2011 à 19:29


Tristane Banon: "Je n'en peux plus d'entendre dire que je suis une menteuse du fait que je ne dépose pas plainte" contre DSK.


Tout au long de l'affaire du Sofitel, elle était restée silencieuse. Aujourd'hui, alors que, à New York, le dossier connaît des rebondissements spectaculaires, la jeune romancière sort de l'ombre et annonce, le 4 juillet, qu'elle dépose plainte contre DSK pour tentative de viol. Pourquoi maintenant, pourquoi huit ans après? Elle s'explique dans un entretien exclusif à L'Express.
L'affaire Banon

En couverture du prochain numéro de L'Express, à paraître ce mardi: l'autre affaire DSK et la longue interview exclusive de Tristane Banon accusant l'ex-patron du FMI de tentative de viol.

DR

Depuis que l'affaire du Sofitel a éclaté, pour les médias du monde entier, elle est "l'autre". L'autre femme qui accuse, la seule connue en France qui dit avoir été victime des assauts sexuels de Dominique Strauss-Kahn. Depuis le 14 mai, on cherche Tristane Banon, on la traque, la clameur médiatique parle à sa place, voudrait la faire sortir du bois. Les premiers temps, elle reçoit jusqu'à 300 demandes d'interview par jour, du Brésil, d'Italie, de Suède, de Chine. Même de Corée du Sud. Elle, se tait.
C'est pourtant bien la jeune romancière qui avait lâché la bombe sur un plateau télé, chez Thierry Ardisson, en 2007, parlant alors, sur un ton badin, du "chimpanzé en rut" qui lui aurait sauté dessus, au cours d'une interview quatre ans plus tôt. Le nom de DSK est aussitôt bipé, l'affaire pas n'est relayée. Avant de rebondir lorsque le Wall Street Journal révèle, en octobre 2008, le scandale lié à la liaison du patron du FMI avec l'économiste hongroise Piroska Nagy. Au même moment, Tristane Banon confirme, sur le site AgoraVox, qu'elle parlait bien de DSK. L'AFP publie une dépêche des avocats du patron du FMI, menaçant de poursuivre "avec détermination" quiconque propagerait des "rumeurs"... Finalement, l'histoire de Tristane Banon continuera de cheminer dans les dîners parisiens... Jusqu'à l'épisode de la suite 2806.
Au terme de nombreux contacts, Tristane Banon nous a accordé une première interview le 29 juin, au cabinet parisien de son avocat Me David Koubbi. Deux jours, donc, avant le rebondissement du 1er juillet, elle nous annonçait qu'elle avait décidé de porter plainte et nous expliquait pourquoi, huit ans après les faits. C'est une petite jeune femme de 32 ans qui en fait 20, très frêle, les yeux effarouchés par les nuits sans sommeil, fragile et forte à la fois. Autour de son poignet, elle a écrit sa devise: "Never look back, never think twice" (Ne regarde jamais en arrière, n'y pense jamais deux fois). C'est pourtant ce qu'elle a accepté de faire, dans ces colonnes, en racontant son parcours durant toutes ces années et l'agression dont elle dit avoir été victime. Une agression totalement démentie par DSK, cité pour la première fois sur l'affaire dans le livre de Michel Taubmann, Le Roman vrai de Dominique Strauss-Kahn (éd. du Moment).
Deux jours après notre rencontre, le 1er juillet, le jour du retournement de situation à New York, nous l'avons rappelée pour la revoir, et compléter l'interview. Qu'allait-elle faire? Porter plainte au moment précis où DSK semblait en passe de sortir de son cauchemar américain? "Ce retournement ne change rien pour moi", a-t-elle répondu.  Depuis le 14 mai et l'affaire du Sofitel, vous vous taisez et votre avocat laisse planer le doute sur votre intention de porter plainte. Alors qu'à New York le dossier DSK semble tourner en faveur de l'ex-patron du FMI, vous décidez enfin de le faire, pour tentative de viol. Pourquoi?

Je n'en peux plus d'entendre dire que je suis une menteuse du fait que je ne dépose pas plainte. Depuis huit ans, je porte cette histoire seule, j'entends les rumeurs, les mensonges à mon sujet. Depuis le 14 mai, on décide de ce que veut dire mon silence, on interprète chaque mot de mon avocat sans même l'écouter. On n'a pas non plus compris que je ne vienne pas soutenir Nafissatou Diallo sur les plateaux télé. Je n'ai pas voulu commenter car je ne sais rien de son cas. Si elle a menti sur certains sujets, ça ne veut pas forcément dire qu'elle a menti sur le viol. Mais, pour moi, c'était devenu insupportable. Et puis, aujourd'hui, de voir Strauss-Kahn libre, dîner dans un restaurant de luxe entre amis, ça me rend malade. Je sais bien que la moitié des gens me croira, l'autre non. Il n'y a pas de bonne solution, seulement une qui fait que je pourrai enfin me regarder dans la glace. Dans la façon dont j'ai vécu mon histoire depuis huit ans, c'est Dominique Strauss-Kahn qui a tenu les rênes de ma vie. Il a des problèmes au FMI? Au Sofitel? On ressort l'histoire de la Banon... Pour une fois, je voudrais être maîtresse de ce qui m'arrive. Je voudrais que l'on m'entende, parce que j'ai peut-être enfin une chance d'être écoutée. 

A quel moment avez-vous pris votre décision?

Depuis le 15 mai, on y travaille, mon avocat et moi. On a pris la décision à la mi-juin, avant le ­dernier rebondissement. 

En apprenant les doutes sur la crédibilité de la femme de chambre, vous n'avez pas été tentée de faire machine arrière?

A aucun moment, puisque depuis le début, mon avocat l'a dit et répété, je ne veux pas que mon destin soit lié à celui de Nafissatou Diallo. Quoi que Dominique Strauss-Kahn lui ait fait ou pas, ça ne change rien à ce qu'il m'a fait. Si les choses ne se sont pas passées là-bas comme elles nous étaient présentées, il me faudra donc prouver davantage qu'il m'a fait du mal à moi. Sinon, je vais encore me faire traiter d'affabulatrice. Je suis donc encore plus déterminée. Si je veux un jour mettre un terme à cet enfer de huit ans, il faut que ce soit jugé. 

Vous parlez aujourd'hui d'une chose grave: une tentative de viol. Comment se fait-il que vous n'ayez pas porté plainte avant, durant ces huit années? C'est, au fond, ce que l'on n'a jamais compris.

Pour toute femme dans ce cas, c'est très dur. On vous demande de raconter minute par minute ce qu'il s'est passé, alors que vous, vous n'avez qu'une envie: oublier minute par minute ce qu'il s'est passé. Et c'est encore plus dur quand vous savez à l'avance que c'est voué à l'échec. Je ne supporte plus d'entendre les gens répéter à l'infini: ah, si elle avait porté plainte, elle serait plus crédible! Mettez-vous à ma place. Il y a huit ans, quand j'évoquais l'idée d'une plainte, tout le monde me faisait comprendre que cela n'aboutirait jamais. Dans ces affaires, c'est parole contre parole. Que valait celle d'une jeune stagiaire en journalisme préparant son premier livre et qu'on allait soupçonner de se faire de la publicité? Que valait ma parole face à celle de Strauss-Kahn, l'époux d'Anne Sinclair, même s'il n'était pas encore le patron du FMI? Rien! Il avait toutes les chances de son côté, moi aucune. Et quand on pense que, de toute façon, ça ne vous fera pas rembobiner le film et tout effacer, on finit par se dire à quoi bon... 

La version de Dominique Strauss-Kahn: "La scène qu'elle raconte est imaginaire"

Couverture du livre de Michel Taubmann, Le Roman vrai de Dominique-Strauss-Kahn.


Ce que dit DSK le 20 mars 2011 à Michel Taubmann,
auteur de sa biographie autorisée, Le Roman vrai de Dominique Strauss-Kahn (éd. du Moment). Extrait.
Quand je prononce le nom de Tristane Banon, le ton se fait plus grave. DSK dément totalement le récit de la jeune écrivaine et déclare en substance: "C'est complètement faux! La scène qu'elle raconte est imaginaire. Vous me voyez, moi, jetant une jeune femme à terre, et lui faisant violence comme elle le raconte? Avant cette interview, je ne la connaissais pas. Elle m'avait contacté de la part de ma fille Camille dont la mère, ma deuxième épouse Brigitte Guillemette, est la marraine de Tristane Banon. L'entretien s'est déroulé normalement et, à son issue, j'ai passé un coup de fil à Michel Field afin qu'il lui accorde à son tour une interview. Quand j'ai appris qu'elle m'accusait d'agression, j'ai été stupéfait."
Je lui demande alors pourquoi il ne l'a pas attaquée en diffamation. Il me répond d'une part que son nom était "bipé" dans l'émission
d'Ardisson et que, par ailleurs, celle-ci n'avait reçu aucun écho dans la presse après sa diffusion. "Pourquoi faire de la publicité à une affaire totalement oubliée?"
Cette question, il me l'adresse aussi comme un reproche. "Vous faites comme vous voulez, c'est votre livre, me dit-il, mais c'est un peu dommage de finir l'ouvrage là-dessus et de vous intéresser plus à cette affaire qu'à mon bilan au FMI. Même si vous prenez vos distances avec les accusations de Tristane Banon, vous les répercutez quand même auprès de vos lecteurs à un moment où aucun de vos confrères journalistes ne s'y intéresse." Avant de raccrocher, je l'interroge à propos d'Anne Mansouret, la mère de Tristane Banon. Il me confirme qu'il l'a croisée deux ou trois fois après l'émission de Thierry Ardisson dans le cadre d'activités du Parti socialiste. Ils ont parlé des accusations lancées contre lui par la jeune écrivaine. Et se sont, d'après lui, quittés en bons termes, comme si cette affaire n'était qu'un malentendu.  Vous avez raconté l'agression que vous déclarez avoir subie sur un ton badin dans une émission de Thierry Ardisson en 2007. Vu la gravité de ce que vous décriviez, cela paraissait ahurissant.

Il faut bien voir le contexte. Ce jour-là, Ardisson me lance sur le sujet - contrairement à ce qu'on a dit, ce n'est pas moi qui ai voulu en parler. Le bruit courait dans le milieu parisien depuis des années... Ce jour-là, donc, je me retrouve un peu prise au piège. On me sert du champagne, ma parole est un peu déliée, et je me dis: dans une émission comme ça, assez joyeuse, il faut avoir l'air de quelqu'un qui a pris du recul et qui s'est reconstruit. Donc, je n'entre pas dans les détails glauques. Il y avait là plusieurs journalistes politiques, à qui j'avais envie, en fait, de dire: allez-y, enquêtez! D'autres femmes auraient raconté ça les larmes aux yeux... Ce n'est pas mon genre. 

Soyons clairs: ce que vous avez raconté chez Ardisson fait plutôt penser à une agression sexuelle, laquelle serait aujourd'hui prescrite. Quels sont vos éléments pour parler d'une tentative de viol?

Si on veut chercher la description approchant ce qu'il s'est passé, c'est dans Trapéziste, un roman autobiographique paru en 2006... Dans son livre sur DSK, Michel Taubmann m'attaque au prétexte que dans le chapitre censuré de mon premier livre, Erreurs avouées, qui relate mon entretien avec Strauss-Kahn en 2003, il n'y avait pas trace d'agression. De fait, je n'allais pas porter plainte dans ce livre puisque j'avais décidé de ne pas le faire dans la vraie vie! Ce n'était pas le propos. Ce qui s'est passé, il faut aller le chercher dans ce roman, Trapéziste, que j'ai écrit pour me libérer... La jeune Flore qui y raconte ses aventures dans le milieu politico-littéraire, qui se fait avoir, c'est moi. La jeune femme qui raconte, au chapitre XIII, son rendez-vous avec un politique dans un appartement vide, et qui écrit: "Je me débats, tape, hurle, il aime les cris, ce mec est un malade", c'est moi, et "il", c'est Strauss-Kahn. 

Tout y est?

Non, je ne parle pas des détails sordides, de ses doigts dans ma bouche, de ses mains dans ma culotte après m'avoir fait sauter le jean et le soutien-gorge, sous mon col roulé noir... Quand je suis rentrée dans cet appartement, je me suis sentie tout de suite mal à l'aise. Il était quasi vide, blanc, poutres apparentes, une machine à café, une table ronde, avec, à droite de la partie salon, une bibliothèque vide, et, tout au fond, une chambre avec un lit. On a commencé à parler un peu, il m'a proposé un café, j'ai sorti mon dictaphone, il a voulu qu'on aille sur le canapé, puis que je lui tienne la main pour répondre, "sinon je n'y arriverai pas", a-t-il dit. J'ai voulu m'en aller. Il a arrêté le dictaphone, m'a attrapé la main puis le bras, je lui ai demandé de me lâcher, et c'est de là qu'est partie la bagarre. Il m'a tirée vers lui, on est tombés par terre et on s'est battus au sol, pendant plusieurs minutes... C'est de la drague, un homme qui fait ce qu'il veut avec votre corps, vous ceinture par-derrière, vous pelote les seins, se frotte contre vous, pendant que vous sentez tout? Je pèse 40 kilos toute mouillée et il s'est montré violent. Quand j'ai compris qu'il voulait vraiment me violer, je me suis mise à lui donner des coups de pied avec mes bottines, j'étais terrorisée et je lui ai dit: "Vous n'allez pas me violer?" Et puis j'ai réussi à me dégager, j'ai dévalé les escaliers, je me suis retrouvée dans ma voiture, j'ai appelé ma mère car je n'arrivais même pas à conduire tellement je tremblais. 

Combien de temps cette rencontre a-t-elle duré?

Plus d'une demi-heure, entre le moment où je suis sortie de ma voiture et celui où j'y suis rentrée. 

Comment pouvez-vous en être sûre, alors que vous dites en être sortie tétanisée?

A cause du parcmètre. J'avais mis trente minutes et j'ai eu un PV. 

Mais pourquoi n'avoir pris que trente minutes pour aller interviewer un politique de ce rang?

Parce qu'il ne s'agissait que d'un complément d'information. Durant ma première interview avec lui, il n'avait fait que de la langue de bois, alors il m'avait fixé ce deuxième rendez-vous, en février 2003. Je pensais qu'il referait la même chose, et j'avais 23 ans, je ne savais pas encore bien estimer les choses. 

Où cela s'est-il passé?

C'était entre Montparnasse et l'Assemblée nationale, dans une rue proche du boulevard des Invalides; il m'a dit que c'était l'appartement d'un ami. Dominique Strauss-Kahn, lui, sait où ça s'est passé et j'aimerais bien qu'il dise où se serait déroulé notre deuxième entretien ailleurs que dans cet appartement vide. 

Comment se fait-il que vous ne soyez pas plus précise sur le lieu?

Nous en avons parlé avec mon avocat, ces informations seront communiquées en leur temps aux autorités compétentes. 

Quelles ont été les répercussions de cet événement sur votre vie personnelle?

J'en suis restée traumatisée. Plus jamais je n'ai eu de relations normales avec des hommes. Ça a été rien, puis tout, puis j'ai peur, tout le temps. Pour moi, ils étaient tous devenus des obsédés qui pouvaient me faire du mal. Donc, à un moment, il fallait que j'aie le sentiment que c'était moi qui maîtrisais, en ne m'attachant pas, en passant de l'un à l'autre. Strauss-Kahn a considéré qu'il pouvait faire ce qu'il voulait avec mon corps, sans me demander mon avis. Et depuis, les hommes qui m'ont aimée m'ont dit: "On a l'impression que tu es détachée de ton corps." En effet, c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour passer dans ma tête à autre chose. Il s'est servi de mon corps, et ce n'est pas moi. 

Et sur le plan professionnel?

A plusieurs reprises, je me suis retrouvée blacklistée, sans comprendre. Je travaillais dans un endroit et, du jour au lendemain, tout se passait mal. Un exemple: j'étais directrice de collection au Cherche Midi depuis l'été 2009. Tout se passait bien jusqu'au mois de septembre 2010, où tout d'un coup le patron, Philippe Héraclès, me dit que je travaille mal, etc. Je n'ai pas compris. Et il y a peu de temps, sur Internet, j'ai lu une interview de lui révélant qu'il avait un accord de principe avec les collaborateurs de DSK: quand celui-ci annoncerait sa candidature, le Cherche Midi publierait son livre de campagne. Je trouve la coïncidence étonnante. Nous avons rendez-vous aux prud'hommes le 25 octobre pour requalification de contrat. 

On vous soupçonne de vouloir vous faire de la publicité. Dans le contexte actuel, encore plus...

Absurde! En 2003, à l'époque des faits, tout va bien pour moi: stagiaire à Paris Match, je signe chez un éditeur parisien... Ensuite, tout s'est cassé, tout... Comprenez qu'à aucun moment je n'ai eu la maîtrise des choses. Que s'est-il passé? Au début, je ne veux en parler à personne d'autre qu'à ma mère. Oublier. Mais très vite, un proche, un homme de télévision connu, me sentant très mal, me fait cracher le morceau. Pensant bien faire, c'est lui qui en informe des journalistes. Je les vois, mais je ne veux pas qu'on sache que j'ai parlé. J'ai trop peur. Tous me disent que ça les arrangerait que je porte plainte pour leur article, mais ils me le déconseillent en même temps. Parce que parole contre parole, avec quelqu'un de si connu... 

Dès le début, votre mère, élue socialiste et amie de Dominique Strauss-Kahn, vous a aussi dissuadée de porter plainte. Elle dit le regretter aujourd'hui...

Elle savait que je me ferais laminer. Cela étant, je pense sincèrement que si tout le monde m'avait conseillé de porter plainte et seule ma mère m'avait dit le contraire, j'y aurais plus réfléchi. Aujourd'hui, depuis que ma mère a affirmé qu'elle regrettait de m'avoir "empêchée" de porter plainte, elle a été lâchée au PS. 

Qui savait, selon vous, au PS?

Dans l'entourage de Laurent Fabius, beaucoup étaient au courant. François Hollande, lui, connaissait l'histoire. A la foire de Brive, en 2008, au moment de l'affaire Piroska Nagy, il est venu me voir, me disant qu'il pensait beaucoup à moi. Il m'a appelée une fois, en 2003, après les faits. Très inquiet, François Hollande m'a dit qu'il avait parlé de tout ça avec ma mère. Il espérait que je suive le conseil qu'il lui avait donné, à savoir de porter plainte. Récemment, son bras droit, qui était son directeur de cabinet à l'époque, Stéphane Le Foll, a confirmé que François Hollande "avait appelé Tristane Banon" et que "c'était lui, en direct, qui gérait". 

Pourtant, sur France Inter, le 23 mai dernier, François Hollande a affirmé n'avoir eu aucune connaissance de ces faits.

Il ment. Pour moi, François Hollande était quelqu'un de bien. Je n'aurais jamais pensé ça de lui, et l'entendre nier a été un élément déterminant dans ma décision de porter plainte. 

Depuis le Sofitel, quelqu'un du PS vous a-t-il appelée?

Non. 

Et à droite?

Non plus. 

Comment vivez-vous, ces temps-ci?

Mal. Je ne peux pas m'empêcher de regarder la télé. Je ne vais tout de même pas aller m'enterrer au fond de l'Amazonie pour ne pas entendre les commentaires à mon sujet. On fait venir sur les plateaux des avocats, des chroniqueurs, et tous ces gens se retrouvent autour d'une table pour dire ce qu'ils pensent des cas Diallo et Banon. Et je regarde, je subis. Et je ne me reconnais pas. 

Où vivez-vous?

Je me suis réfugiée en dehors de Paris avec mon chien Flaubert. Je vis de rien parce que je ne peux plus travailler. Je ne dors quasiment pas et j'écris ce que je ne peux pas dire depuis le 15 mai. 

Dans son livre, Michel Taubmann fait réagir Dominique Strauss-Kahn, qui s'exprime sur vous pour la première fois et dément formellement. Il parle d'une scène "imaginaire" (lire l'encadré ci-dessus).

Qu'il dise que la scène est "imaginaire" ne me surprend pas... C'est sa défense. Mais quand il dit: "Vous me voyez, moi, jetant une femme à terre en lui faisant violence?", oui, moi je le vois très bien! 

Il connaissait vos relations avec sa fille Camille?

Evidemment, j'étais proche d'elle. Je suis la filleule de sa deuxième femme et, à l'époque, il était l'ami de ma mère. D'ailleurs, pendant la rencontre, au moment où ça tournait mal, je lui ai dit: "Je suis proche de Camille, j'ai son âge...", il m'a répliqué: "Qu'est-ce que Camille vient faire là-dedans?" 

Certains vous décrivent comme une fille peu équilibrée, une aguicheuse qui a multiplié les aventures avec les gens célèbres et voudrait se venger des hommes... Qu'en dites-vous?

Je vis mal ce genre de médisances, car comme toutes les médisances, elles ont un noyau de vérité et sont fausses à la fois. Dans le milieu littéraire que je découvrais, vous trouverez incontestablement quelques hommes avec qui j'ai eu des histoires sans lendemain ou pas, mais de là à faire de moi une prédatrice sexuelle... Quant à se venger... Michel Taubmann, dans son livre, me prête ce propos que j'aurais tenu au conseiller de Strauss-Kahn Ramzi Khiroun: "Je me vengerai de Dominique Strauss-Kahn!" Je l'aurais appelé pour le lui dire, écrit Taubmann. Or je n'ai jamais appelé cet homme, je ne connais pas sa voix et, sérieusement, vous me voyez appeler un homme si influent, à 23 ans, pour le menacer? C'est vrai que je n'ai pas eu une enfance très drôle: ma mère était une femme d'affaires peu passionnée par les gazouillis des enfants. J'ai été élevée par une nounou qui me battait. Je n'ai pas connu mon père et ne sais pas s'il est encore vivant. A côté, je n'avais aucun souci d'argent, une très bonne éducation dans les beaux quartiers. En conclure que mon contexte familial fait de moi une déséquilibrée... Aujourd'hui, si je porte plainte, ce n'est pas pour me venger de DSK, mais pour me relever. Mon seul moyen d'avancer, de ne pas m'écrouler complètement, est que la justice reconnaisse que c'est moi, la victime. 

Avez-vous revu Strauss-Kahn?

Je l'ai croisé deux ou trois fois dans une brasserie. Une fois, il s'est arrêté: "Ah! comment vous allez?" C'est tout. 

Avez-vous peur des répercussions de votre plainte?

Evidemment que je crains des représailles, l'entourage de DSK qui va vouloir m'abattre parce que je serai peut-être sa plus grosse épine dans le pied. Je crains les gens qui le voyaient comme le héros qui allait sauver la France et qui se sont remis à y croire. Je reçois beaucoup de messages de soutien, mais aussi d'insultes, d'une violence inimaginable. 

Si Dominique Strauss-Kahn est disculpé à New York, comment réagirez-vous?

J'en déduirai que la justice a décidé qu'il est innocent là-bas, mais moi, je ne souhaite qu'une chose, qu'il revienne en France avec sa présomption d'innocence pour que l'on aille devant un tribunal. Je sais bien que dans ce genre d'affaire, où c'est parole contre parole, sans même parler de gens si puissants, les présumés coupables sont souvent relâchés. Mais moi, je sais que je dis la vérité. 

canardos
 
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Message par lavana » 04 Juil 2011, 19:52

(luc marchauciel @ dimanche 3 juillet 2011 à 21:00 a écrit : Qu'est ce qui est véridique, là dedans, exactement ?
Meichler fait des moulinets de phraséologie lyrique, sans connaître la réalité de ce qui s'est passé entre DSK et Nafissatou Diallo. Pour dire quelque chose de véridique, il faudrait déja savoir ce qui est "vrai", en l'occurence.
Il est véridique qu'il y a eu un petit déferlement de commentaires sexistes et américanophobes en France en "défense" de DSK, avec des réflexes de caste chez certains. Pour le reste, qu'est ce qui est véridique là dedans....

Je partage une partie du commentaire de Lavana, mais pas tout : non, je ne suis pas indifférent au fait qu'un type soit éventuellement condamné pour quelque chose dont il est innocent, ce type fut-il une crapule comme DSK.. Que DSK soit condamné à vivre chichement d'un travail manuel pénible en réparation de ses actes en tant que dirigeant bourgeois, ça me va très bien. Mais qu'au nom de ça il "tombe' pour autre chose ça me pose un problème, si dans cet autre chose il est innocent [ce dont on est pas sûr, mais en tous cas il est désorrmais établi que le cas est bien plus trouble que l'histoire de la prolétaire sexuellement agressée par le bourgeois]. C'est aussi con que ça.

Le genre de logique que vous êtes quelques uns à développer, puisque Lucifer y adhère aussi, est en gros la même que celle des guesdistes qui ne s'émeuvaient pas de la condamnation de Dreyfus [je compare pas DSK à Dreyfus, OK], et pour qui le fait qu'un homme innocent [j'ai pas dit que DSK l'est] soit emprisonné n'avait aucun intérêt, puisque c'était un militaire et qu'il n'y a pas de frontière de classe dans l'affaire. [il y a une grosse différence quand même : Dreyfus a été accusé parce que juif, DSK ne fait partie d'aucun groupe opprimé sur lequel on s'acharne à l'occasion de l'affaire. Mon parrallèle a donc des limites]
Je me doutais que tu allais faire référence à Dreyfus.. Même avec les réserves que tu mets. Or dans mon cas il ne s'agit pas de cela.

J'avais eu l'occasion de dire que je réservais à Strauss-Kahn, l'attitude qu'il aurait probablement eu s'il y avait eu des "accusés" lors de l'affaire du RER D.

Il y a de par le monde des tas de gens injustement accusés qui méritent notre compassion et notre soutien.

Lui n'a jamais (à ma connaissance) soutenu ou dénoncé une injustice...il n'est pas connu pour ça en tout cas.

Il a de l'argent et des amis pour le défendre.

Et donc au cas où... son sort ne m'aurait pas tracassé.

Ca lui fait de bien de profiter aussi des mauvais côtés d'un système dont il jouit pleinement le reste du temps.

En somme, je maintiens...qu'il crève, je m'en tape...

Disons que dans ma hièrarchie de la compassion ou du soutien ou de l'indignation au sort qui lui est fait...il arrive bon dernier. (pour l'instant)
lavana
 
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Message par Boutanche » 04 Juil 2011, 20:15

a écrit :il est désorrmais établi que le cas est bien plus trouble que l'histoire de la prolétaire sexuellement agressée par le bourgeois


En quoi ?
Moi ce qui me dérange dans la deuxième version, c'est qu'à partir du moment où on apprend que la personne qui a porté plainte pour agression sexuelle, a menti, ait une vie avant de croiser DSK etc... Du coups on suppose que "ce qui s'est passé dans la chambre n'est pas forcément ce qu'elle a raconté"

Arrêtez moi si je me trompe mais sur les faits : rien de nouveaux.
Sur les preuves non plus : les lacérations sur le torse de DSK et sur les fameuses brutalités constatés sur la vagin de la victime.

Bref : ce qui change c'est que si tu connais un dealer, que tu mentes pour rentrer aux USA, et qu'en plus, tu aies pu te prostituer : tu ne peux pas être violée.

Ce que prouve le développement actuel de cette histoire luc, c'est justement que toute cette justice est pourrie !

Il est clair que DSK a violé cette femme, sinon sa défense aurait prouvée sa non culpabilité au lieu d'attaquer la respectabilité et l'honneur de cette femme !

Tes appels à la prudence et la retenue alors que toute cette histoire est gerbante, que DSK visiblement coupable des faits qu'on lui reproche va s'en sortir par une pirouette par ce que la carte verte aux USA est particulièrement difficile à obtenir : je trouve ça limite !

Bref... Je l'admet sans soucis, je suis pas un jury impartial !
Mais voir sa tronche souriante et ses connards du PS faire les "on vous l'avez bien dit" ça me gave au plus haut point en ce moment !

Qu'on soit clair entre nous Luc : les derniers développement de cette affaire ne changent rien au fond de l'affaire !
Tu reste sur tes positions du début, dont acte, je reste aussi sur les miennes du début de cette histoire.

Ce sont ceux qui soudainement mettraient en doute les faits parce que la femme serait une ex-menteuse et que sa respectabilité est à prouver qui me font gerber, en ce moment.
Boutanche
 
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Message par luc marchauciel » 04 Juil 2011, 20:46

(lavana @ lundi 4 juillet 2011 à 20:52 a écrit :

Disons que dans ma hièrarchie de la compassion ou du soutien ou de l'indignation au sort qui lui est fait...il arrive bon dernier. (pour l'instant)
Entre ne pas avoir de compassion pour DSK [ce qui peut se comprendre, notamment pour les raisons rappelées par Canardos, même si là encore on a pas un accès immédiat aux faits, et surtout pour la raison que tu rappelles toi même à propos du RER D], et théoriser sur les "moeurs pourries de la bourgeoisie" à partir d'un fait divers, il y a comme un fossé.
luc marchauciel
 
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Message par luc marchauciel » 04 Juil 2011, 21:01

Boutanche, quelles infos sont vérifiées [par une instance compétente, policière ou judiciaire], dans celles que tu avances ? Le fait qu'il y ait eu du sperme sur le tablier de la femme de chambre est avéré, et les avocats de DSK allaient plaider le rapport consenti.
Mais le reste ? Les bleus sur le vagin, les traces de griffes sur le torse ? On a entendu tellement de trucs fondés sur des rumeurs [ex : DSK aurait appelé sa femme peu de temps après pour lui dire que quelque chose de grave venait de se passer. c'est resté 24h00 et ça a disparu, on a jamais eu la source de cette "info", je crois] Quels sont les éléments réellement existants entre les mains du procureur [ qui se ferait un plaisir d'aller au procès avec des éléments matériels probants, même si sa principale "témoin" est partiellement décrédibilisée, pas tellement pour avoir menti avant l'affaire, mais aux policiers après avoir porté plainte] ?
Si t'as des sources sûres, donne les, ça m'intéresse ([vraiment, pas ironiquement]
Sinon, autant le dire pour que ce soit clair : on en a évidemment rien à foutre que quelqu'un ait éventuellement menti aux services d'immigration pour obtenir un titre de séjour, si la liberté de circulation était garanties aux prolétaires comme elle l'est aux DSK [sauf très temporairement dans son cas], il n'y aurait pas besoin de mentir.
Sinon encore, il me semble que c'est un acquis de la civilisation, bourgeoise ou pas, que de considérer que l'on ne condamne pas quelqu'un si on a pas la preuve de sa culpabilité. Faut pas confondre les champs de la sociologie et de la politique avec celui de la justice.
luc marchauciel
 
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Message par Boutanche » 04 Juil 2011, 21:46

a écrit :La femme de chambre prête à se montrer devant les caméras

L'avocat de Nafissatou Diallo, Kenneth P. Thompson, n'a pas directement démenti ces accusations mais a rappelé dans un mail au New York Times que «rien ne change concernant le fait le plus important, à savoir que Dominique Strauss-Kahn a agressé sexuellement la victime dans cette chambre de l'hôtel Sofitel».

A l'issue de l'audience de Dominique Strauss-Kahn vendredi après-midi, l'avocat a martelé que le récit de Nafissatou Diallo concernant son agression n'a jamais varié et qu'il existe des preuves médicales des violences qui lui ont été infligées, notamment des photos de bleus au vagin et un ligament déchiré à l'épaule. Sa cliente se dit même prête à se «montrer devant les caméras pour dire au monde entier ce qu'a fait Dominique Strauss-Kahn». L'ancien homme fort du FMI a «d'abord saisi ses seins et a commencé à l'attaquer» avant de «saisir son vagin avec tant de force qu'il l'a blessée» et a déchiré les ligaments de son épaule en la plaquant violemment au sol, a déclaré Kenneth Thompson. Après avoir été obligée, selon lui, par Dominique Strauss-Kahn, à lui faire une fellation, Nafissatou Diallo «a craché son sperme sur le mur, elle l'a craché sur le sol».

Kenneth Thompson admet que sa cliente a menti pour obtenir l'asile aux Etats-Unis. «Elle m'a dit qu'elle voulait dire la vérité au procureur sur les conditions dans lesquelles elle est arrivée dans ce pays». Elle a demandé l'asile aux Etats-Unis non pas parce qu'elle a été violée,mais par «peur que sa fille née en Afrique subisse le même sort ou soit soumise à des mutilations génitales».

Il a également réfuté l'implication de sa cliente dans un trafic de drogue . «La victime a peut-être commis des erreurs, mais cela ne signifie pas qu'elle n'a pas été victime d'un viol», a-t-il rappelé. «Le procureur a simplement peur de se confronter à cette affaire», a encore dénoncé Kenneth Thompson, accusant Cyrus Vance d'avoir «maltraité» sa cliente en lui hurlant dessus lors d'une rencontre dans son bureau de Manhattan.

L'avocat a enfin affirmé qu'une des assistantes du procureur était mariée à un des avocats de Dominique Strauss-Kahn, que les fuites au New York Times avaient pour but de discréditer sa cliente et que l'ancien ministre français des Finances n'avait jamais été sommé de s'expliquer par les enquêteurs.

Un frère de Nafissatou Diallo a également rejeté toute attaque contre la moralité de sa soeur. Ces accusations sont «archi-fausses», estime Mamadou Dian Diallo qui vit à Conakry. «C'est une fille correcte qui n'a pas un goût prononcé pour l'argent. Elle travaille juste pour ne pas mendier, nourrir et subvenir aux besoins de sa fille unique, a-t-il assuré. Qu'on cesse de nous distraire par des arguments mensongers. Nous savons que c'est un combat entre David et Goliath, entre les riches de la terre et la pauvre jeune femme issue d'une famille pauvre, d'un pays pauvre, mais la vérité éclatera un jour.»


Le figaro.

Oui, ma source c'est l'avocat de la plaignante.
Et oui, le coups du rapport consentit, c'est du déjà vu.
Boutanche
 
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Message par quijote » 04 Juil 2011, 23:25

(luc marchauciel @ lundi 4 juillet 2011 à 22:01 a écrit :
Sinon encore, il me semble que c'est un acquis de la civilisation, bourgeoise ou pas, que de considérer que l'on ne condamne pas quelqu'un si on a pas la preuve de sa culpabilité. F
Alors là , je ne te suis pas .. te fais-- tu des illusions et crois tu au prétendus "droits de l 'homme " Crois tu en la "justice"impartiale , neutre? si c'était le as , mummia Abu Jamal ne serait pas en taule dans le couloir de la mort.. ( aux USA justement), il n ' y aurait pas eu l 'affaire Outreau .. et ce ne serait pas la première fois qu'on invente un coupable ( une coupable en l 'occurrence) bien qu 'en l 'état actuel des choses on ne puisse avoir de certitudes irréfutables..;
quijote
 
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Message par artza » 05 Juil 2011, 07:29

(quijote @ mardi 5 juillet 2011 à 00:25 a écrit :
(luc marchauciel @ lundi  4 juillet 2011 à 22:01 a écrit :
Sinon encore, il me semble que c'est un acquis de la civilisation, bourgeoise ou pas, que de considérer que l'on ne condamne pas quelqu'un si on a pas la preuve de sa culpabilité. F

Alors là , je ne te suis pas .. te fais-- tu des illusions et crois tu au prétendus "droits de l 'homme " Crois tu en la "justice"impartiale , neutre? si c'était le as , mummia Abu Jamal ne serait pas en taule dans le couloir de la mort.. ( aux USA justement), il n ' y aurait pas eu l 'affaire Outreau .. et ce ne serait pas la première fois qu'on invente un coupable ( une coupable en l 'occurrence) bien qu 'en l 'état actuel des choses on ne puisse avoir de certitudes irréfutables..;

Vous ne parlez pas de deux choses différentes là?

Les affaires Dreyfus, Liaboeuf et Durand, les deux derniers sont bien moins célèbres pour des raisons de classe évidentes, n'ont pas montré que la révolution française était un leurre. ;)
artza
 
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Message par luc marchauciel » 05 Juil 2011, 08:10

(quijote @ mardi 5 juillet 2011 à 00:25 a écrit :
(luc marchauciel @ lundi 4 juillet 2011 à 22:01 a écrit :
Sinon encore, il me semble que c'est un acquis de la civilisation, bourgeoise ou pas, que de considérer que l'on ne condamne pas quelqu'un si on a pas la preuve de sa culpabilité. F

Alors là , je ne te suis pas .. te fais-- tu des illusions et crois tu au prétendus "droits de l 'homme " Crois tu en la "justice"impartiale , neutre? si c'était le as , mummia Abu Jamal ne serait pas en taule dans le couloir de la mort.. ( aux USA justement), il n ' y aurait pas eu l 'affaire Outreau .. et ce ne serait pas la première fois qu'on invente un coupable ( une coupable en l 'occurrence) bien qu 'en l 'état actuel des choses on ne puisse avoir de certitudes irréfutables..;
Quand on défend Mumia, on ne le fait pas en disant "c'est un militant qui est de notre côté dans la lutte des classes, donc libérez-le". On avance les trucages de l'enquête, les failles du procès et des trucs du genre, qui prouvent bien que l'on se réfère à des normes de justice "neutre et indépendante" [appelons cela comme ça]en accusant la justice US de ne pas les avoir respectées.
Le fait que les normes de la justice même bourgeoise actuelle soient qualitativement supérieures à celle de l'inquisition [= on te torture, donc tu avoues, donc on te condamne] ou des procès de Moscou est un progrès de la civilisation que l'on doit défendre et étendre.
luc marchauciel
 
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Message par luc marchauciel » 05 Juil 2011, 10:11

Un coup de balancier dans un sens, puis dans l'autre.
Ce qui est étonnant dans cette affaire, c'est la manière dont plein de choses fuitent avant que les vérifications aient été faites.
Je sais pas quelles certitude on peut avoir, mais je commence à en avoir une : il y a un problème dans la manière dont cette enquête est menée.

Le Figaro du jour, tôt le matin:

a écrit :
Affaire DSK : les cartes magnétiques du Sofitel parlent



05/07/2011 | Mise à jour : 06:27



«L’enquête continue»: c’est le message officiel délivré par le procureur Cyrus Vance vendredi, après la levée de l’assignation à résidence de Dominique Strauss-Kahn. Pourtant, pendant ce long week-end férié d’Independence Day, les spéculations se poursuivent, dans l’attente des prochaines révélations du côté de la défense ou de l’accusation sur un dossier qui tremble sur ses bases.

Plusieurs points restent à éclaircir. Parmi eux, la scène de l’agression au Sofitel décrite par Nafissatou Diallo demeure encore bien mystérieuse. L’idée que la femme de chambre ait pu mentir devant le «grand jury», dans la semaine qui a suivi l’arrestation de DSK, est l’un des principaux éléments ayant sapé sa crédibilité. Mentir sous serment devant ces jurés est un crime, selon les critères américains. Or, selon les informations du Figaro, l’analyse des cartes magnétiques de l’hôtel apportent des précisions sur la chronologie de cette fin de matinée du 14 mai. Elle accrédite le récit initial de la Guinéenne.

Voici le déroulement des faits tel que l’ont reconstitué au Figaro des sources new-yorkaises.

Les expertises des cartes magnétiques donnant accès aux chambres montrent que l’employée ne serait pas allée faire le ménage dans une autre chambre avant de déclarer l’agression, comme le laissait entendre sa dernière version. D’après les relevés de ces cartes, saisis dans les ordinateurs de l’hôtel, la femme de chambre a nettoyé la suite 2820, au 28ème étage, avant d’entrer dans la suite 2806, au même étage, à 12h06. Elle croise alors un employé du room service qui lui indique que la voie est libre.

Puis, après 12h26, la clé magnétique de l’employée ouvre successivement la suite 2820 - pendant une minute au plus - puis la 2806. Le scénario serait donc le suivant: Nafissatou Diallo, après avoir quitté précipitamment la suite occupée par DSK, se réfugie dans la chambre 2820 qu’elle sait inoccupée, avant d’être trouvée par la responsable de son étage. Sa supérieure hiérarchique la conduit alors dans la 2806 pour qu’elle lui explique ce qui vient de se produire et qu’elle reprenne ses esprits. Telle est la version donnée d’emblée aux enquêteurs par la responsable d’étage du Sofitel et par Nafissatou Diallo. Mais la confirmation par les cartes magnétiques n’est parvenue que tardivement à l’accusation. Selon le site Daily Beast, ce n’est que vendredi que le procureur Cyrus Vance a reçu les résultats des expertises. Mais il avait alors déjà rendu publics ses doutes sur la crédibilité de la femme de chambre… A l’origine, seules les données sur les passages dans la suite 2806 avaient été expertisées, a confié au Figaro une source proche de l’enquête.

Retard incompréhensible

Dans ce schéma, les raisons qui ont poussé la plaignante à modifier sa version sur le tard restent bien obscures. «On sous-estime peut-être les problèmes de compréhension d’une femme qui maîtrise mal l’anglais et dont les relations avec les enquêteurs sont devenues très tendues», note un avocat familier des méthodes des limiers de Cyrus Vance.

Voici donc le type d’indices que l’équipe du procureur s’emploie à vérifier en reprenant les déclarations des employés du Sofitel, en recoupant les versions et en les confrontant aux éléments matériels recueillis. Avec un retard incompréhensible, notent les commentaires d’avocats ou procureurs cités par la presse américaine, de plus en plus critiques sur la conduite de l’enquête.

Un autre point soulève encore bien des interrogations: les motivations de Nafissatou Diallo lorsqu’elle est entrée dans la suite de l’ancien patron du FMI. À l’origine, elle expliqua qu’elle avait cru la chambre vide, l’un de ses collègues du room service lui disant que la voie était libre, et qu’elle ne connaissait absolument pas l’identité VIP de son occupant. Des explications corroborées par les premiers interrogatoires de ses collègues du Sofitel. Mais aujourd’hui mises à mal par la personnalité trouble de la jeune Guinéenne, sa relation étroite avec un homme en prison et cette phrase accablante prononcée au téléphone, selon des sources officieuses: «Ne t’inquiète pas, ce type a plein d’argent. Je sais ce que je fais.»

Depuis ces révélations, l’hypothèse d’une femme de chambre ayant l’habitude de relations sexuelles tarifées avec certains clients de l’hôtel ou ayant tenté de soutirer de l’argent à DSK est fortement envisagée. Le New York Post, tabloïd qui fait rarement dans la nuance, a même assuré ce week-end, après avoir traité le Français de «pervers» à la une en mai, que la jeune femme pouvait appartenir à un réseau de prostitution guinéen. Les avocats de DSK maintiennent, eux, leur ligne de défense: «Il n’existe aucun élément démontrant une relation sexuelle non consentie» entre les deux protagonistes. Et c’est par un communiqué cinglant, mais somme toute sibyllin, que Benjamin Brafman et William Taylor ont répliqué dimanche aux rumeurs sur une éventuelle relation tarifée qui aurait mal tourné: «Il n’y a pas eu de dispute entre les parties parce qu’il n’a pas été question d’argent.»

Mouvements suspects sur le compte bancaire de Nafissatou Diallo, épluchage des appels reçus ou donnés depuis les téléphones portables en sa possession: l’équipe du «district attorney» peut encore procéder à d’ultimes vérifications. «Fermer les dernières portes», comme disent souvent les enquêteurs… Mais ils savent aussi qu’après le bref répit du week-end, une immense pression va s’exercer pour que le mot «Fin» s’inscrive au plus vite sur le scandale du Sofitel


Et quelques heures plus tard, ça donne ça :

a écrit :
Le procureur va abandonner les charges contre DSK (média)


05/07/2011 | Mise à jour : 10:03 

«Pop the champagne, DSK». Littéralement, «DSK peut déboucher le champagne». Le procureur de New York, Cyrus Vance, va abandonner les charges contre Dominique Strauss-Kahn lors de sa prochaine audience ou même avant. C’est ce qu’avance aujourd’hui le New York Post, citant un enquêteur haut placé, pour qui cette éventualité ne fait aucun doute.

«On sait tous que ce cas n’était pas tenable», explique cette source, citée sur le site internet du quotidien new-yorkais. Raison invoquée : le manque de crédibilité accordé à Nafissatou Diallo, qui accuse DSK, dont l'assignation à résidence a été levée vendredi, de tentative de viol. « On ne peut rien croire qui sorte de sa bouche », explique cette source, ajoutant qu’il est désormais possible qu’on ne connaisse jamais le fin mot de cette affaire.

Sollicité par le quotidien, l’avocat de DSK, Benjamin Brafman, a refusé de répondre au sujet d’un éventuel abandon des charges ou sur une rencontre, prévue demain, entre la défense et le procureur.


Le Figaro devrait éviter les futurs de l'indicatif pour ses titres sur cette affaire, je trouve.
luc marchauciel
 
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