par meichler » 03 Juil 2011, 17:28
« DSK, épisode II », tout aussi écœurant et à vomir que le premier. Donc : « la menteuse » (qui a menti, donc qui ment, mentira, et ne peut que mentir, toujours et en tout), contre « le séducteur vertueux » (qui n’a jamais fait usage, pour prendre les femmes, que de la toute-puissance supposée de sa « séduction », de sa position sociale, et des ressources d’argent quasi-illimitées que lui confère sa fortune), et qui, lui, faut—il croire, dit nécessairement toujours la vérité. Mais c’est bien vrai ! Mafissatou DIALO, pauvre immigrée africaine, n’a pas dit « toute la vérité » aux flics américains de l’immigration. Elle vivait au Bronx, en contact avec des « individus peu recommandables », trafiquants de cannabis, plutôt qu’avec d’honnêtes exploités acceptant leur sort sans moufter. Elle leur a servi de prête-nom pour recycler des espèces issues de leurs trafics. Elle disposait de plusieurs téléphones portables (horreur !). Elle qui n’avait rien, a cherché à soutirer quelque argent à un brave milliardaire infortunément obsédé sexuel, après qu’il lui ait fait l’hommage de quelques gouttes d’ADN sur le col de son uniforme de femme de chambre. Et lui, désormais en position de « victime » (enfin !), qui n’a juste fait que « se servir » d’une petite s*** de femme de chambre qui passait là, juste à portée de sperme, et qui ensuite a osé se plaindre pour quelques instants de jouissance. La presse, qui toujours fait preuve d’un sens de la nuance et de la retenue sans égal, va donc tenter de « repêcher » un homme de la classe dominante, un des leurs en somme, si compétent au compte du capital. Il leur semblerait en effet bien dommage de s’en passer. Donc, je persiste et je signe : Cette affaire illustre les mœurs d’une classe toute imbue de sa prétendue toute-puissance, toute pénétrée des mâles valeurs du phallus du pouvoir, pour qui une femme, qui plus est femme de chambre, qui plus est pauvre, qui plus est noire ; et qui passe à leur portée, n’est tout juste qu’un kleenex à peine un peu plus chaud et animé, un objet de leur désir de domination et de jouissance pour eux sans conséquences (et qui doit le rester). La jouissance du capital et de ses hommes ne souffre aucune limite, et ses proies sont invitées à se taire, ou à se faire traîner dans la boue et accuser de « menteuses ». La façon répugnante et inhumaine dont ces hommes de la haute finance et des sommets du pouvoir traitent les êtres des classes opprimées, ne fait pas pour autant de ces derniers des « anges tout blancs », ni des parangons de vertu. La férocité des loups ne rend pas les agneaux meilleurs. Mais cela ne saurait conduire pour autant à leur refuser par avance d’entendre leurs paroles et de les prendre au sérieux.
Le système judiciaire étasunien, modèle de tous les États capitalistes dits « démocratiques » ou « de droit », perd les apparences qu’il avait un instant illusoirement revêtu lors de l’épisode I de ce fait divers, et retrouve la réalité de son fonctionnement normal : dur aux pauvres et aux miséreux, et toujours prompt à innocenter les puissants.
Il n’en demeure pas moins qu’un des chefs de l’ennemi de classe, DSK, a dû mettre un genou à terre et a sans doute perdu ses « chances » dans le derby présidentiel de 2012. Tout révolutionnaire ouvrier ne peut que se réjouir de ce qui affaiblit, un tant soit peu, l’énorme machine de domination de la classe capitaliste.
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»
(Baruch SPINOZA)