Quelques échos :
a écrit :Écho de la caravane Puy-de-Dôme - Quand la SNCF ferme une gare...
A Saint-Éloy-les-Mines, une ville industrielle du Massif Central, la SNCF vient de supprimer au 1er juin le transport de marchandises et de fermer le 1er juillet la gare voyageurs.
Cette décision fait planer la menace de la fermeture complète de la ligne Montluçon-Clermont-Ferrand via Volvic, et l’accélération de la désertification de la région des Combrailles, déjà très touchée par les fermetures d’entreprises. Cette annonce tombe alors que Nicolas Sarkozy, en visite, a présenté un prétendu plan de réindustrialisation (c’est-à-dire des subventions pour les entreprises) pour la région. Si l’avenir d’une ville et d’une région n’était pas menacé, cela ressemblerait à une mauvaise plaisanterie.
La SNCF n’a même pas pris soin de prévenir la commune de la fermeture de la gare. Ce sont les cheminots CGT, avertis des suppressions de postes, qui ont donné l’alerte.
Jusque-là, la SNCF acheminait les 53000 tonnes de matières premières de Rockwool, la principale entreprise de la ville, essentiellement du basalte pour la fabrication de la laine de roche. Avec la suppression du fret, la ville subira 5000 passages de camions supplémentaires par an. Les conséquences seront funestes en matière de bruit et de pollution. Elles seront aussi financières car ce sont les collectivités locales qui devront payer la dégradation inévitable du réseau routier des environs. Enfin, cette décision est un non-sens du point de vue de la sécurité, car Rockwool fait encore transiter des produits extrêmement dangereux, comme du phénol et du formol. Ainsi, il y a quelques années, lors d’un «dépotage» - le transfert de produit d’un camion dans une cuve- une erreur avait entraîné une montée en température très dangereuse. L’alerte maximale avait été déclenchée car l’explosion aurait transformé la ville en cratère.
Rockwool assure que ce type d’incident ne peut plus se produire, mais un accident peut toujours se produire sur une route, lors de la traversée de villes. Le transport par rail offrirait bien plus de sécurité. Plutôt que d’obliger Rockwool à cette solution, la suppression du fret la condamne de façon irréversible. Des menaces courent aussi pour la ville de Volvic, située sur la même ligne.
En supprimant le fret, la SNCF en a profité aussi pour fermer la gare voyageurs. Les trains s’arrêtent encore, mais alors que Saint-Éloy compte un collège, un lycée professionnel, un Greta et un internat, beaucoup craignent que cette décision préfigure à terme la fermeture complète de la ligne de chemin de fer.
Les élus, les syndicats et les unions locales CGT et FO ont organisé des manifestations de protestation à Saint-Éloy et à Volvic pour faire revenir la SNCF sur sa décision, mais jusque-là sans effet.
a écrit :Écho de la caravane Vosges - Nestlé : profits et suppressions d’emplois
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Nestlé prévoit une restructuration drastique dans sa branche eaux minérales avec les départs anticipés de 1 047 salariés de plus de 55 ans d’ici à 2007 (sur un effectif de 4 100 personnes). Sur les sites de Vittel et Contrexéville, dans les Vosges, plus de 600 salariés sont concernés par le projet de regrouper deux usines d’embouteillage qui sont voisines de quelques kilomètres.
Les départs ne seraient compensés que par 276 embauches, ce qui entraînerait 771 suppressions nettes d’emplois.
Et pourtant, Nestlé, géant de l’agroalimentaire, se porte très bien. Il a déclaré près de 4 milliards d’euros de bénéfices pour 2003. Mais cela ne suffit pas aux principaux actionnaires du groupe, parmi lesquels figure en bonne place Liliane Bettencourt, la personne la plus riche de France, qui possède au travers de l’Oréal entre 4 et 5% de Nestlé.
Nestlé financerait ces suppressions d’emplois avec l’argent des contribuables (les salariés de plus de 57 ans partiraient avec une préretraite payée en grande partie par l’État).
La CFDT et la CGC voulaient signer l’accord proposé par la direction, la CGT, qui est majoritaire sur l’ensemble du groupe, s’y oppose. Elle était pourtant prête à accepter la suppression de près de 500 emplois.
Pendant plusieurs semaines, le secrétaire du CCE a refusé de signer l’ordre du jour de la réunion de consultation des syndicats et la CGT vient de faire valoir son droit d’opposition au projet de départs en préretraite, ce qui bloque momentanément le plan de la direction.
La direction essaie d’isoler la CGT, particulièrement à l’usine de Vittel où elle est minoritaire, jouant sur l’aspiration des salariés les plus âgés à partir au plus vite. Mais les militants que nous avons rencontrés résistent à la pression. Et Nestlé Waters brandit la menace de vendre l’usine Perrier de Vergèze, dans le Gard, cette fois pour dessaisir la CGT de la majorité au CCE !
Espérons que cette opposition, qui se situe sur un terrain juridique, ouvrira la voie à un mouvement plus large contre cette destruction programmée de l’emploi par un des groupes capitalistes les plus florissants de la planète.