un référendum pour la constitution

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Message par Barnabé » 23 Juin 2004, 13:53

a écrit : Mais vous, vous êtes contre le projet de constitution européenne, oui ou non? 

La question semble s'addresser à LO en tant que telle. Donc à toutes fins utiles, au delà des positions individuelles, voici ce qui a été voté au dernier congrès de LO (extrait du texte "situation internationale"):
a écrit :
Les partisans les plus convaincus de l'union de l'Europe parmi les forces politiques de la bourgeoisie ont beau pousser dans le sens d'une Constitution européenne, un texte constitutionnel, même accepté par tous, est d'un poids bien insuffisant pour contrebalancer les divergences d'intérêts, voire les rivalités entre puissances impérialistes d'Europe.
Si le texte de ce projet de Constitution a été finalement accepté par tous les gouvernements, c'est précisément parce qu'il n'est guère contraignant pour ce qui est des relations entre puissances impérialistes de l'Union européenne. Quant aux autres pays, en particulier les pays de l'Est nouvellement adhérents, ils n'ont guère, eux, que le droit d'exprimer leurs réticences. Le projet de Constitution consacre « l'Europe des États », et nullement les « États-Unis d'Europe ». Il officialise aussi une Europe à plusieurs vitesses, permettant à un groupe d'États d'établir des relations plus poussées entre eux qu'avec d'autres États de l'Union. C'est déjà le cas : la « zone euro » n'inclut que 12 États de l'Union européenne sur 15 (et bientôt sur 25). L'espace dit de Schengen regroupant les États qui ont supprimé entre eux les contrôles aux frontières intérieures n'inclut, de son côté, que 13 des 15 États de l'Union - sans la Grande Bretagne et l'Irlande, donc, mais avec en plus la Norvège et l'Islande qui, elles, n'adhèrent pas à l'Union européenne.
Bien plus nombreux sont encore les cas de « coopération renforcée » entre certains États de l'Union, et pas d'autres, dans les domaines des grandes négociations économiques, de la diplomatie ou de la politique de défense.
L'issue des récents démêlés des gouvernements français et allemand avec la Commission européenne au sujet du déficit budgétaire élevé de ces deux pays (eu égard aux critères de Maastricht) rappelle que, dans cette Europe où les États sont censés être égaux, il en est qui sont « plus égaux que d'autres ».
Les discours « libéraux » ou « anti-étatiques » ne sont proférés par les gouvernements d'Europe que pour justifier leur désengagement croissant des services publics. Mais l'argent ainsi économisé au détriment des classes populaires est réinjecté par l'État dans l'économie en subventions et aides au patronat et en cadeaux fiscaux à la bourgeoisie. C'est précisément au moment où les gouvernements, de France et d'Allemagne notamment, font des coupes claires dans les budgets sociaux et dans les crédits aux services publics, que les déficits budgétaires s'envolent dans les deux pays au point de dépasser les 3 % autorisés par le traité de Maastricht.
La Commission européenne, si chatouilleuse sur les critères de Maastricht quand il s'agit de petits pays, se contente dans ce cas de quelques admonestations.
En réalité, si la stagnation économique se poursuit en Europe, les bourgeoisies impérialistes de l'Union continueront à s'asseoir sur les critères de Maastricht. À moins qu'elles parviennent à imposer aux institutions européennes d'aider davantage « l'industrie européenne », c'est-à-dire le grand patronat. Une évolution dans ce sens est déjà perceptible. Mais, si les principales puissances impérialistes d'Europe, la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne en particulier, parviennent à imposer leur volonté aux autres, il leur est plus difficile de s'entendre sur le partage entre elles.
En officialisant la pratique de la « coopération renforcée » entre certains États de l'Union, le projet de Constitution légalise aussi l'association des puissances impérialistes dominantes de l'Europe en petit comité pour marchander entre elles des prises de position communes que les petits États - notamment les dix pays nouvellement intégrés - n'auront plus qu'à accepter.
L'appartenance à l'Union européenne n'a pas mis fin à la domination du grand capital d'Europe occidentale sur les pays de l'Est européen, elle a seulement réglementé la rivalité entre prédateurs impérialistes.
Leur projet de Constitution non seulement n'est pas démocratique vis-à-vis des peuples, mais il consacre sur le plan juridique une réalité : la mainmise des trois principaux impérialistes, allemand, français et britannique, sur les petites nations de l'Union européenne.
Pour ce qui est de cette Constitution européenne, nous sommes fondamentalement contre, non pas parce qu'elle est européenne, mais parce qu'elle est bourgeoise, c'est-à-dire destinée à préserver la propriété privée, l'exploitation et la domination de la bourgeoisie sur la société. Mais, la Constitution européenne n'est ni plus ni moins bourgeoise que celle de la France, et nous n'avons pas à choisir entre les deux Constitutions.
Si le projet de Constitution est soumis à référendum - à en juger par les réticences de Chirac et du gouvernement, ce n'est pas le plus vraisemblable -, nous appellerons les travailleurs à s'abstenir. Nous refusons de mêler nos voix à celles de l'un ou l'autre des deux camps de la bourgeoisie : celui qui se prononce pour une Constitution européenne et celui qui la refuse par « souverainisme » de droite ou de gauche.  Mais, la Constitution européenne n'est ni plus ni moins bourgeoise que celle de la France, et nous n'avons pas à choisir entre les deux Constitutions.
Si le projet de Constitution est soumis à référendum - à en juger par les réticences de Chirac et du gouvernement, ce n'est pas le plus vraisemblable -, nous appellerons les travailleurs à s'abstenir. Nous refusons de mêler nos voix à celles de l'un ou l'autre des deux camps de la bourgeoisie : celui qui se prononce pour une Constitution européenne et celui qui la refuse par « souverainisme » de droite ou de gauche.
Barnabé
 
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Message par Barnabé » 23 Juin 2004, 14:04

Donc pour récapituler, nous sommes contre la constitution européenne comme contre toute les constitutions bourgeoises, et c'est pourquoi dans le cas d'un référendum (que nous ne demandons pas) n'offrant que le choix entre deux constitutions bourgeoises, nous appellerons à l'abstention.
Barnabé
 
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Message par Barikad » 23 Juin 2004, 14:10

Pour eviter les faux procès: Les élues LO ainsi que ceux de la LCR ont votés contre le projet Giscard. Ils ont expliqués pourquoi. Dans notre campagne commune, nous avons dit que nous étions contre le projet Giscard, mais le titre de la profession de foi était clair "L'europe unie des travailleurs, sans frontieres entre les peuples, c'est l'avenir !" ce qui nous permettais de mettre en avant l'internationalisme, de nous demarquer des nationalistes de droite, ou des chauvins de gauche.
Maintenant, on nous pose le probleme d'une eventuelle echéance réferendaire. Certains sont pour un "non de gauche" à la constitution. C'est le cas de mon organisation. L'ajout de "de gauche" au "non" est censé nous demarquer des Villiers, Le Pen et autres Pasqua...
Bon admettons que cela suffise à nous demarquer des souverainiste de droite. Qui à "gauche" est contre la ratification. Essentiellement des social-chauvin, défenseurs de la "république francaise, garante des droits sociaux ect.... " (au passage, ca vous rappelle pas quelquechose ?). Ne parlons pas de Chevenement, mais le PC, la gauche du PS (Melenchon par exemple, Emmanuelli, ....). Tous affirme que l'europe c'est le dementelement de la république en derniere analyse.
Alors comment se demarquer de la gauche social chauvine ? En menant une campagne pour "un non de gauche, internationaliste, anticapitaliste, ect....".
Soyons serieux, en cas de réferendum, au soir du vote, tout le monde analysera le vote "NON" comme un vote souverainiste (ou "euroseptique" ce qui n'est pas mieux).
Je prefererais, au lieu de perdre mon temps avec ce baton merdeux de referendum, qu'on mene campagne en direction des travailleurs pour leur dire que la défense des droits sociaux, c'est pas le vote "non" qui va la mener, c'est eux-meme, en s'organisant, en luttant, ici et maintenant, contre les mauvais coups du patronat et du gouvernement.
Et vive les etats unis socialiste d'europe !
Barikad
 
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Message par Louis » 23 Juin 2004, 15:01

qu'il faille faire campagne pour qu'il y ait un référendum, c'est l'évidence meme ! quand meme, on est révolutionnaire et communiste, et on laisserait faire un tel recul ! Mais la constitution française serait réécrite pour qu'ellle garantisse le caractére "libéral" de la république une et indivisible (pour parler comme nos amis du pt) Lo lutterait "bien évidemment" contre cela !

Raison de plus pour lutter contre quand le recul ne serait pas celui de la seule classe ouvriere française, mais celle de toute l'europe !

bien évidemment, il faut se battre pour faire apparaitre un pole progressiste qui s'opose bille en tete a celui bien réactionnaire incarné par le marquis De villier ! Et défendre l'idée des états unis socialistes d'europes, seuls capables de s'oposer a la régression du tout marché et a la régression nationaliste !
Louis
 
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Message par Barikad » 23 Juin 2004, 16:07

(Barikad @ mercredi 23 juin 2004 à 15:10 a écrit : Pour eviter les faux procès: Les élues LO ainsi que ceux de la LCR ont votés contre le projet Giscard. Ils ont expliqués pourquoi. Dans notre campagne commune, nous avons dit que nous étions contre le projet Giscard, mais le titre de la profession de foi était clair "L'europe unie des travailleurs, sans frontieres entre les peuples, c'est l'avenir !" ce qui nous permettais de mettre en avant l'internationalisme, de nous demarquer des nationalistes de droite, ou des chauvins de gauche.
Maintenant, on nous pose le probleme d'une eventuelle echéance réferendaire. Certains sont pour un "non de gauche" à la constitution. C'est le cas de mon organisation. L'ajout de "de gauche" au "non" est censé nous demarquer des Villiers, Le Pen et autres Pasqua...
Bon admettons que cela suffise à nous demarquer des souverainiste de droite. Qui à "gauche" est contre la ratification. Essentiellement des social-chauvin, défenseurs de la "république francaise, garante des droits sociaux ect.... " (au passage, ca vous rappelle pas quelquechose ?). Ne parlons pas de Chevenement, mais le PC, la gauche du PS (Melenchon par exemple, Emmanuelli, ....). Tous affirme que l'europe c'est le dementelement de la république en derniere analyse.
Alors comment se demarquer de la gauche social chauvine ? En menant une campagne pour "un non de gauche, internationaliste, anticapitaliste, ect....".
Soyons serieux, en cas de réferendum, au soir du vote, tout le monde analysera le vote "NON" comme un vote souverainiste (ou "euroseptique" ce qui n'est pas mieux).
Je prefererais, au lieu de perdre mon temps avec ce baton merdeux de referendum, qu'on mene campagne en direction des travailleurs pour leur dire que la défense des droits sociaux, c'est pas le vote "non" qui va la mener, c'est eux-meme, en s'organisant, en luttant, ici et maintenant, contre les mauvais coups du patronat et du gouvernement.
Et vive les etats unis socialiste d'europe !


J'ajouterais, que si il y avait election d'une constituante, nous devrions bien evidemment defendre notre programme pour l'Europe (les EUSE) en présentant des candidats. Mais ce n'est pas le cas.

De plus, si la situation était différente, que toutes les fractions de la bourgeoisie étaient unanimes derriere la construction européenne, le traité Giscard, et que d'un autes coté le mouvement ouvrier serait vacciné contre le patriotisme et baigné d'internationalisme, on pourrait mener une campagne lisible pour une europe des travailleurs, meme dans un cadre réferendaire.

Mais avec des si, on serait 30 000 inscrits à ce forum et on aurait d'autres chats à fouetter (pauvres chats !)
Barikad
 
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Message par Barnabé » 23 Juin 2004, 16:47

Je suis globalement d'accord avec Barikad. Pour wolf, certes il s'agit d'un traité et pas d'une constitution qui remplacerait celles des états nationaux. Le problème c'est que en cas de référendum, on sait bien que chaque réponse possible (oui ou non) correspondront à une option politique de la bourgeoisie, et nous n'avons certainement pas la force de faire apparaître un troisième camps, celui d'un "non internationaliste", qui apparaisse distinct du "non chauvin" ("de gauche" ou "de droite"). Notre problème, en effet est de savoir comment on défend au mieux nos idées, l'internationalisme prolétarien, nos perspectives, les états-unis socialistes d'europe et la révolution communiste. Et je ne pense pas qu'un appel au non serait un bon moyen pour le faire.
Ensuite est-ce qu'en soi une victoire du non serait progressiste, ou du moins un "moindre mal". Sur une base de replis national, c'est loin d'être clair.
Quand à se prononcer et dénoncer le caractère réactionnaire de ce traité, il me semble que nous avons été clairs.
Exemple:
a écrit :
Lutte Ouvrière n°1835 du 3 octobre 2003
Parlement européen : un projet de constitution au service des exploiteurs

Lors de la session plénière de septembre, les parlementaires européens étaient invités à donner leur approbation au projet de Constitution européenne concocté par les gouvernements de l’Union européenne. Les députées de Lutte Ouvrière, Arlette Laguiller, Armonie Bordes et Chantal Cauquil, ont voté contre. Voici leurs explications à ce sujet.

«Nous avons voté contre le projet de Constitution européenne car, par-delà les détails de ses formulations, elle est destinée à être un des fondements juridiques des lois destinées à préserver l’ordre social existant et à assurer les privilèges des possédants.

Notre rejet de la Constitution européenne ne signifie en rien le repliement sur la Constitution nationale, tout autant conçue pour défendre la propriété bourgeoise et l’exploitation. Partisans d’une Europe totalement unifiée, d’un bout à l’autre du continent, mais débarrassée de la domination de la grande bourgeoisie et de la dictature des groupes financiers sur l’économie, nous n’avons aucune complaisance pour le souverainisme anachronique.

Nous nous sommes abstenues sur la plupart des amendements car même les mieux intentionnés se proposent d’améliorer une Constitution que nous rejetons.

Nous nous sommes abstenues sur l’amendement proposant d’organiser des référendums sur le projet de Constitution. Outre le fait que les questions sont toujours biaisées par les autorités qui les posent, nous ne considérons pas les référendums comme l’expression de la volonté populaire dans une organisation sociale où les moyens d’information et les médias sont monopolisés par la classe riche.»
Barnabé
 
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Message par tovarich1917 » 23 Juin 2004, 17:10

Attention : Valière va certainement nous proposer un regroupement avec mélanchon... :roll:
tovarich1917
 
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Message par joakool » 23 Juin 2004, 21:14

Alors, le référemdum est nécessaire ! On ne peut pas laisser un texte aussi libéral prendre place sans consulter les citoyens qui seront forcément concernés si la constitution est ratifiée ! La logique de certains membres de LO du forum me parait vraiment stupide : "dire non à ça, c'est dire oui à autre chose", bin voyons... Il ne faut pas non plus exagéré, vous préférez sans doute avoir de textes nuls plutôt que un (5ème république)...sans compter que si cette constitution passe, la situation va empiré. J'ai l'impression que vous voulez seulement garder votre image, ne pas être assimiler aux connards de de villiers, le pen et autres... Mais, je crois, que en effet, on peut dire un "NON de gauche", défendre notre point de vue sans "colaborer" avec les autres cons ! Apeller à l'abstention, c'est bien ça...ça me rapelle les élections de 2002 bien que ça n'est rien à voir, c'est tout aussi dangeureux... :headonwall: . Il faut donner la liberté d'expression aux citoyens par référemdum ! Ce n'est pas en disant non, mais en restant dans son trou que les choses vont changer, d'accord, c'est l'utopie qui à fait avancé le monde mais ça à ses limites, redécendez sur terre !
joakool
 
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