par Alceste » 19 Mai 2004, 10:28
Pas pareil !
On fait de la politique ou on se dore les doigts de pieds en se moquant de nous même et en considérant la moindre controverse comme une prise de tête inutile. Je suis désolé mais la politique c’est sérieux, la bourgeoisie l’a très bien compris, et quand elle met en place les institutions qui organisent la destruction de la classe ouvrière, c’est sûrement pas uniquement pour que trois pignoufs puissent en rigoler sur le forum des potes de LO.
Donc, moi, considérant que la discussion mérite d’être soulevée, surtout avec des militants ouvriers dont les organisations siégent depuis 6 ans au sein du parlement européen (dans le groupe rassemblant les débris des appareils staliniens…), sans une seule fois s’être levées pour dénoncer l’illégitimité de cette assemblée, je poursuis sur la question de la nature des institutions européennes.
Pour répondre à Wolf : (sur ma conclusion, « La seule issue du proletariat est de detruire ces institutions pour pouvoir etablir l’union démocratique et libre des peuples d’europe. »)
C’est pas très malin de lancer bons et mauvais points sans argumenter, sinon en invoquant l’autorité de Lénine et Trotski.
D’abord je n’ai accusé personne de réviser Trotski, bien au contraire : ce que je trouve problématique, c’est justement que la LCR se réclame toujours du programme de transition et de la quatrième internationale sans en partager, dans les faits et dans les actes, les principes et les conclusions pratiques. C’est pourquoi je les encourage à entreprendre une action salvatrice pour le mouvement ouvrier : mettre en accord leurs références, leur analyse politique avec leurs actes. Révisez Trotsky et Lenine ! Apres tout, la nature du capitalisme et les taches du prolétariat ne sont peut être plus celles que dessinaient L et T, peut-être se sont ils trompés sur les perspectives…
Moi, et ce n’est pas une manifestation d’autorité, j’estime que le programme qu’a fournit T en 1938 au prolétariat est encore valable, c’est la raison pour laquelle je m’en réclame et pour laquelle il nourrit mon analyse de la situation d’aujourd’hui. Voilà.
Maintenant pour revenir à la phrase litigieuse, peut-être est-elle équivoque. Donc, je précise.
Ce que je voulais exprimer, c’est que la réalisation des états-unis d’Europe, avec réunions de tous les peuples d’Europe, ne sera jamais le fait de la bourgeoisie : celle-ci ne peut avoir d’autre action que la dislocation des nations et de la classe ouvrière. Que voit on aujourd’hui sur la réalité de la construction européenne ? La balkanisation de la Yougoslavie ! L’impossibilité de réaliser seulement l’unification de la nation allemande et de ses institutions (entre la classe ouvrière de l’Est et de l’Ouest) ! La régionalisation qui détruit tous les cadres institutionnels dans lesquels les classes ouvrières des différents pays ont acquis leurs droits !
Ce ne peut donc être que le fruit de l’action révolutionnaire du prolétariat, et dans ce cadre le mots d’ordre d’états unis d’Europe ne peut être qu’un mot d’ordre transitoire, l’issue étant la révolution mondiale…
Or, comment Lénine comprenait le mot d’ordre des bolchevik de 1914, « états-unis républicains d’Europe » ? Comme un mot d’ordre sous-tendu par la nécessité de bannir les régimes les plus réactionnaires de l’époque (les monarchies russes, allemandes et autrichiennes…) : il faisait un lien indissociable entre le mot d’ordre transitoire (états unis d’Europe) et la lutte ouvrière dans chaque pays pour en finir avec les régimes antidémocratiques.
Il y a loin de cette conception à celle, aujourd’hui portée par les élus européens LO-LCR, de se saisir des institutions européennes impérialistes pour y porter les « avancées sociales »…
Est-ce que l’actualité de la revendication transitoire d’ « états unis socialistes d’Europe », ce n’est pas plutôt la lutte contre les institutions destructrices de Maastricht, contre les institutions antidémocratiques de la cinquième république, pour l’élection d’une assemblée constituante souveraine, pour la reconquête de la Sécu de 1945, pour le rétablissement des services publiques supprimes et du code du travail, en France et dans chaque pays ?