(Gaby @ lundi 3 mai 2004 à 11:05 a écrit : Oui ben moi j'aime pas du tout l'excès inverse d'appeller fascisme tout et n'importe quoi... On en perd le sens, et c'est presque insultant envers ceux qui l'ont vécu. D'ailleurs c'est pas très convaincant d'en parler dans le contexte actuel, essayez donc de militer en décrivant le régime actuel comme un fascisme et regardez les convaincus que vous ferrez... Demandez aussi à la gauche de 58 à quel point ca a marché ce discours, lors de l'introduction de la Vème République.
Pour détruire un ennemi, faut le connaitre mais pas lui prêter des torts excessifs.
Dénonce le nationalisme, la propagande conservatrice sous toutes ses formes, le fonctionnement du capitalisme, etc, etc... mais ne va pas parler de fascisme quand tu peux être d'extrème gauche et vivre en toute tranquilité. Peut-être le moment viendra où tu pourras reprendre ce discours.
a écrit :Les Journées d'Appel à la Préparation à la Défense, avec leur glorification du patriotisme et de l'obéissance aux chefs, c'est du fascisme.
Tiens moi c'est pas ça, alors qu'ils organisaient une visite du site où j'étais, j'ai passé la journée d'appel à discuter politique avec un gradé.
Disons que c'est ouvrir la porte au fascisme... comme le fait Monsieur 82% qui n'a aucunement appelé le Conseil Constitutionnel pour censurer les mesures reprises du programme du FN...
Sinon, je pense que c'est faux de dire que l'on peut-être militant révolutionnaire sans être inquiété par les tenants du pouvoir. Sinon pourquoi les RG feraient des rapports classifiants tous les mouvements d'extrême-gauche ? Sinon pourquoi les CNTistes se font tabasser par les CGTistes sans intervention de la police ou de la justice pour condamner la CGT ?
Et puis crois-tu que la bourgeoisie française serait incapable de faire comme la bourgeoisie américaine qui fait bombarder son propre peuple comme (ben oui, des femmes et des enfants, c'est très dangereux...) à Philadelphie, le 13 mai 1985, ou qui "laisse" agir les terroristes (11 septembre). Et puis le Rwanda en 1994, c'est quoi ? Et tout ce qui a été fait dans les colonies ? Et le traitement des objecteurs de conscience ? Et la répression des étudiant-e-s ? Où est donc la liberté ? Liberté de se faire caserner ? Liberté de se faire exploiter par le patronat ? Liberté de se faire bourrer le crâne dans les écoles ? Tout cela n'est pas libre, c'est imposer au peuple et protéger par la bourgeoisie, qui pour moi exerce une véritable dictature. Si l'on n'a quelques libertés, c'est que cela arrange la bourgeoisie pour conserver le pouvoir, et parce qu'elle sait très bien qu'un régime du type de Mussolini ne peut pas durer très longtemps parce qu'il est trop extrême.
Pour répondre à manu, qui dit que "les électeurs sont suffisament informés pour ne pas avoir d'excuse quand on vote le pen". Suffisament informés ? Quant la télé te montre sans cesse un reportage où une vieille femme se fait tabasser, où est légitimé l'expulsion des sans-papiers, etc, tu ne trouves pas un peu normal que Le Pen fasse plus de 15% ? Sans compter le PS qui se sert du FN... Les gens sont complètement aliénés par le système, et ce n'est donc pas étonnant que le fascisme soit rampant. Il y a effectivement un rôle énorme joué par les conditions matérielles. Conditions, dans lesquelles on peut inclure la déformation de la religion par certain-e-s assoifé-e-s de pouvoir et qui se sont servis de Dieu pour qualifier leur pouvoir de "divin", ce qui est une aberration totale. Lorsque l'on répand une "religion" de soumission, inévitablement, cela justifie tout. Si Dieu était vraiment oppresseur, on se sentirait oppressé sans arrêt, même dans une situation où les conditions matérielles ne sont pas oppressantes. Or ce n'est pas le cas, donc Dieu ne peut pas être oppresseur, et toutes les "religions" se fondant sur le pouvoir ne sont pas des religions, mais des doctrines politiques. Tu peux effectivement dire que les électeurs sont handicapés, c'est la vérité, mais ce n'est qu'une partie de la vérité, l'autre partie de la vérité étant que c'est le système qui les a handicapés, et il faut en prendre conscience.