Un vote qui fait plaisir mais ....

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par pelon » 23 Mars 2004, 10:05

Ce sur quoi nous nous basons pour parler de démoralisation, ce sont nos discussions sur le terrain. Si on fait remonter ce qu'en disent nos milliers de copains, il y a convergence : les gens n'ont pas la pêche. Qu'ils votent PS ou PC, en soi, ne signifie pas grand chose. Ce qui compte aussi c'est ce qu'ils disent pour justifier leur vote.
Mais nous ne sommes pessimistes pour autant. Tout peut changer très vite et Raffarin ou un autre finiront bien par déclencher le mouvement qui fait défaut. Les miltants vont avoir à sa mobiliser (par exemple sur la sécu) contre toutes les attaques dont la classe ouvrière est la cible est privilégiée. Oui, avec les masses en grève, dans la rue, la question du pouvoir peut être posé. Il ne l'a pas été par les élections (il ne pouvait pas l'être). Il aurait fallu que celles ci se situent dans une période de mobilisation.
Or dans une telle période, les chiffres bruts sont que l'ED et la droite font plus de 50% des voix. La force des travailleurs réside en premier lieu dans les luttes.
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Message par Jacquemart » 23 Mars 2004, 10:09

(gzzz @ mardi 23 mars 2004 à 07:34 a écrit :salut,

désolé pour les pas trop bons scores. Ca aurait été mieux de faire plus. Je suis décu avec vous.
Aprés tout ce qui c'est passé en 2003, ca fout vraiment les boulles. 

Est-ce que votre programme va changer pour les européennes. Notament le mot d'ordre sur les licenciements

Comment est-ce que vous interprétez les résultats dans le nord. C'est la ou normalement il aurait du avoir le plus d'impact. Or les résultats sont trés en dessous de ce qu'on pouvait espéré. Est-ce que vous pensez que ce programme ne touche pas assez de personnes, en particulier (les précaires, les chomeurs, les contrats-jeunes, les vacataires ceux qui se disent qu'aprés tout si les subventions peuvent sauver mon emploi etc..) ? En particulier il ne touche pas directement les personnes qui ont été dans les mvts de 2003.

Une fois j'ai lu dans le forum que c'était une revendication qui si les ouvriers se l'appropriaient pourrait déboucher sur une prise de conscience révolutionnaire (si j'ai bien compris :roll:

Salut Gzzz

C'est vrai qu'il arrive à certains intervenants d'être un peu rudes dans leurs réponses, mais c'est le plus souvent parce que leurs interlocuteurs sont, disons... irritants.
Comme ce n'est pas du tout ton cas, et que tes questions sont bien légitimes, tu n'as je crois rien à craindre !
Pour te répondre en deux mots, tous ceux qui gardent les yeux braqués sur notre score "historique" des présidentielles sont victimes d'un trompe-l'oeil. Aux présidentielles, on sortait de cinq ans de gouvernement de gauche, et une partie des électeurs PC voire PS se sont servis du vote Arlette ou Olivier pour signifier leur mécontentement à leurs partis. Le PC, en particulier, a fait un score particulièrement épouvantable.
Mais on pouvait se rendre compte dès ce moment-là que ce déplacement de voix du PS et du PC vers nous n'exprimait pas une radicalisation profonde, ni même un accord plus important qu'auparavant sur notre programme (je ne parle même pas de nos perspectives plus lointaines). Nous ne constations ni une remontée de la combativité ouvrière, ni un afflux vers nos meetings, ni une vague d'adhésions, ni même de nombreux électeurs ou militants PC qui seraient ne serait-ce que venus vers nous pour écouter ce que nous avions à dire.
Le coup du 21 avril, la situation qui a suivi, a vite remis les pendules à l'heure et ramené au bercail de la gauche une partie importante de ses électeurs provisoirement égarés. Et aux législatives qui ont suivi, LO comme la LCR ont pris une taule.
Là, aux régionales, on retrouve l'électorat qui est le nôtre depuis dix ans, et le PC retrouve aussi une partie du sien (dans le Nord comme ailleurs).
Sur le fond, on ne peut pas, ou pas vraiment, espérer faire des scores aux élections sans une remontée de la combativité et de la conscience des travailleurs. Et ce, quel que soit l'aspect de notre programme sur laquelle on insiste dans ces élections.
Ceux qui croient que c'est grâce à tel ou tel mot d'ordre qu'on va gagner des voix se fourrrent le doigt dans l'oeil (même s'il faut avoir des mots d'ordre justes, c'est une autre discusion).
Quant aux grèves de 2003, elles n'ont entraîné qu'assez peu de monde au final, et surtout, elles n'ont pas modifié le rapport de forces et la conscience des travailleurs. On peut le déplorer, mais il faut le comprendre.
Alors nous, dans les élections, on continue à défendre, à populariser les revendications dont on souhaite que les travailleurs s'emparent dans les futures luttes. Parce que c'est sur cette perspective qu'on mise, et que ce sont ces revendications qui pourraient donner à ces luttes un autre caractère.
Bien entendu, ça n'épuise pas la question...
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Message par ianovka » 23 Mars 2004, 10:10

Wolf, ayant participé à la campagne et en entendant les divers témoignages des copains pendant celle-ci, je peux te certifier que la démoralisation est profonde dans la classe ouvrière ainsi que la résignation.

La baisse de l'abstention ainsi que les bons scores de "l'ensemble des formations issues du mouvement ouvrier" sont plus à imputer à un reflexe anti-21 avril 2002 qu'à une remontée de la combativité de la classe ouvrière.
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
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Message par Barnabé » 23 Mars 2004, 10:31

Ce qui est certain c'est que dans la campagne on ne s'est pas rendu compte d'un regain de combativité ouvrière. Mais dans le même temps il y avait quand même ce raz le bol général du gouvernement. Je crois que c'est exactement ça qu'expriment les résultats électoraux. Il y a bien sans doute un message adressé, mais je crois que ce n'est pas "Chirac, Raffarin cassez vous!" mais plutôt "on en peut plus de Chirac et Raffarin", le ton n'est pas le même. Et du coup sans perspectives réelles (et sans croire à celle que l'on portait), c'est devenu le vote pour le moins pire, bien souvent sans illusions (j'ai eu quand même pas mal de discussion avec des travailleurs qui admettent qu'on a raison mais qui, ne croyant pas vraiment possible une riposte sur le terrain de la lutte des classes se résignait à voter ps). Là où il y a peut-être eu un peu plus d'illusion c'est dans les listes du genre Buffet avec un discours au fond "gauche de la gauche" ménageant la chèvre et le choux apparaissant assez radical mais proposant des (fausses) perspectives électorales.
Alors ce qu'on a à dire ce n'est pas "Chirac dehors!" (pas tout de suite) comme si on pouvait s'appuyer sur la colère explosive que les masses auraient exprimer dans leur vote. Ce qu'on a à dire c'est "oui y'en a marre de ce gouvernement, et on se réjouit déjà que les élections se soient fait l'expression de ce raz le bol. Mais si on veut finir par le foutre dehors, ce n'est pas le vote "gauche plurielle" qui le permettra, il faudra des luttes d'ensemble des travailleurs, il faut se préparer à défendre la sécu, à en finir avec les licenciments etc.". Je crois que c'est ça qui correspond à l'état de conscience et de combativité des travailleurs.
Barnabé
 
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Message par Barnabé » 23 Mars 2004, 10:43

a écrit : Mais où est le mouvement dans ces élections? Vers quoi tend-il? Comment le nourrir? Voilà ce à quoi il faut répondre.

C'est sans doute une bonne manière de poser la question. Maintenant justement ce n'est pas simple. Je crois que pour l'instant on en est au raz le bol général contre le gouvernement. Pour le reste cela dépend largement de la suite. Les directions syndicales réussiront-elles à permettre le passage sans vraie réaction de la casse de la sécu? S'il y a des luttes d'ampleur réussira-t-on (les révolutionnaires) à y apparaître comme une alternative politique aux appareils réformistes(seule condition en fait pour que la réforme ne passe pas)?
C'est quand même de cela que dépendront aussi les évolutions ultérieures. Une défaite (et encore pire une défaite sans combat) risque de nous marginaliser fortement (nous ne seront plus crédible à parler d'une riposte des travailleurs qu'eux même ne se sentiront pas capable de mener), et ça profitera aux réformistes, voire à une éventuelle gauche de la gauche sur l'axe gauche-populaire/ATTAC/gauche du PS (en espérant que la ligue ne décide pas de leur servir de marche-pieds). Tout cela ne permettant évidemment pas d'organiser une riposte des travailleurs, on irait dans une période avec toujours plus d'attaques, de reculs et dégradation des conditions des travailleurs, des appareils de plus en plus intégrés etc., et peut-être des mouvements de révoltes désespérés très spontanés et isolés.
Une riposte des travailleurs face au gouvernement raffarin pourrait changer bien des choses, inverser le rapport de force et ouvrir réellement une période de montée des luttes.
Alors je ne crois pas qu'il s'agit d'attendre et de voir. Aujourd'hui notre tâche est de faire le maximum pour préparer ces luttes, mais vu ce que nous sommes on sait quand même que pour l'instant on ne peut agir qu'à la marge.
Barnabé
 
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Message par mael.monnier » 23 Mars 2004, 10:44

(ianovka @ mardi 23 mars 2004 à 10:10 a écrit : Wolf, ayant participé à la campagne et en entendant les divers témoignages des copains pendant celle-ci, je peux te certifier que la démoralisation est profonde dans la classe ouvrière ainsi que la résignation.
Parce que la classe ouvrière ne voit pas d'alternative au capitalisme, pense que communisme = totalitarisme, et a donc son horizon idéologique totalement bouché. Il y a donc un énorme travail militant à faire de ce côté là. Et ce qui serait intéressant de savoir à propos des élections, c'est le taux d'abstention parmi la classe ouvrière, ce qui reflèterait le taux de celles et ceux qui pensent "Tous pourris".
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Message par artza » 23 Mars 2004, 10:53

Wolf le refus de voter PS n'était pas l'axe de la campagne et tu le sais fort bien. Parler du second tour dans ces élections au premier tour auraient été un peu contre-productif. Dans une campagne électorale en générale on appelle pas à voter pour les autres et on parle pas du second tour avant de connaître les résultats du premier. Tout çà est un peu difficile à entendre pour des camarades peu familiarisés avec les compétitions électorales et qui les observent d'assez loin pour pouvoir appeler discrètement à voter concurrement pour plusieurs listes adverses! Ceci dit AL et OB répondaient à cette question lorsqu'elle leur était posée par un journaliste ou un auditeur. La réponse avait été prévu par le protocole d'accord LO-LCR. D'ailleurs la formulation d'AL et celle d'OB était à l'oreille un peu différente pour l'une et l'autre.
Maintenant l'éditorial des bulletins d'entreprise que faut-il dire aux travailleurs. Le titre est l'excellent constat de la situation et reprend le fil des perspectives nécéssaires. La lecture de W ne me déçois jamais. Trop de militants trotskystes passent la moitié de leur temps à coller des formules extraites du Prog. de trans. sur des situations et des événements qu'ils ne connaissent que de seconde ou de troisième main l'autre moitié à combattre ardemment la tendance dont ils sont le plus proche celles-ci étant responsable de tout et d'abord de l'échec répété de la révolution mondiale.
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