a écrit :Mais encore, il faut des analyses vivants; il y a trop tendance (partout) au culte des livres, aux citations pour éviter la réflexion concrète sur une réalité complexe à laquelle personne encore a trouvé la clef.
Effectivement convidado, mais La Riposte publie beaucoup d'analyses et fait référence aux oeuvres des théoricien assez souvent mais ce n'est pas un culte, mais ça dépend aussi dans quel contexte: au PCF les livres et citations ça manque. Il n'y a pas de clef, je pense, mais des stratégies et des perspectives. La stratégie est une composante du marxisme c'est pourquoi com 71 était fondé à critiquer mon "compréhensible".
Je ne suis pas d'accord avec toi quant à la lisibilité de nos analyses, elle sont claire assez courtes et accessibles à tous. J'ai lu une brochure du cercle Léon Trotsky, c'était une bonne analyse du colonialisme et elle était 3 fois plus longue que nos brochures, mais tout à fait lisible.
Pour ce qui est de la stratégie tu donne toi-même une réponse à ta question.
a écrit :je ne comprends pas toujours leur tactique.
En tout cas, qui vivra verra et ce n'est pas mal s'il y a des marxistes au sein du PCF et qui se battent (bien) pour une ligne communiste au sein du plus important parti des travailleurs.
Les sections de la TMI militent autant que faire ce peu dans les partis de masse des travailleurs car nous considérons que c'est nécessaire (pas seulement: "pas si mal") car les travailleurs se tournent avec beaucoup plus de facilité vers ces parti que vers de petit partis avec une ligne plus juste. Les travailleurs se tournent vers ces partis pour infliger des défaites à la droite, et enfin il se trouve plus de militants qui veulent en finir avec le capitalisme dans ces partis que dans les petites organisations.
Dans les luttes les militant PCF, et même parmi eux ceux qui ont des illusions dans le réformisme, sont présents.
Dans la pratique les militants sont de plus en plus opposés à la ligne de la direction et la demande de retour à Marx est présente à différents degrés.
La Riposte mène également son activité propre et est libre de critiquer la direction du PCF.
Mais puisque com 71 lance sa citation je me sent obligé de répondre:
1)Trotsky dit: "Le prolétariat allemand se relèvera, le stalinisme jamais." Je pense que c'est une perspective juste historiquement mais les staliniens se sont relevé et comment en RDA et le prolétariat est loin de s'être relevé au niveau où il fut (en terme de conscience de classe).
2)"On ne peut rien attendre de mieux de la IIIe Internationale. Nous, bolcheviks-léninistes, qui nous appelions naguère Opposition de gauche, nous avons tenté, pendant plus de dix ans, de régénérer l'IC, de la remettre sur la voie de Marx et de Lénine."
Ici on voit que le principe de l'action est de redresser l'internationale communiste et que les circonstance empêchant cette action, l'exclusion de l'opposition, les assassinats etc... font que l'on ne peut plus continuer dans cette voie
3)"D'immenses événements, dans toutes les parties du monde, ont confirmé nos avertissements et nos appels. En vain ! Les idées conservatrices et les intérêts mesquins d'une couche bureaucratique privilégiée se sont montrés plus puissants que toutes les leçons de l'histoire. La reconstruction de l'appareil de l'IC au moyen des masses est impossible, car cet appareil ne dépend pas des masses."
Le travail à l'extérieur est une reconnaissance de la défaite face à la bureaucratie du travail à l'intérieur.
a écrit :l'orientation générale est claire : Construction d'une nouvelle Internationale, basée sur de nouveaux partis.
Chacun à le droit de se déclarer en désaccord avec cette perspective. Mais l'ignorer, la cacher, c'est le contraire d'une attitude révolutionnaire.
a écrit :Que les Henderson, les Clynes, les MacDonald, les Snowden soient irrémédiablement réactionnaires, cela est exact. Il n'est pas moins exact qu'ils veulent prendre le pouvoir (préférant d'ailleurs la coalition avec la bourgeoisie); qu'ils veulent "administrer" selon les vieilles règles bourgeoises et se conduiront forcément, une fois au pouvoir, comme les Scheidemann et les Noske. Tout cela est exact. Mais il ne suit point de là que les soutenir, c'est trahir la révolution; il s'ensuit que les révolutionnaires de la classe ouvrière doivent, dans l'intérêt de la révolution, accorder à ces messieurs un certain soutien parlementaire.
Lénine, La maladie infantile du communisme
a écrit :Quand on dit : la Il° Internationale est morte après une faillite honteuse, il faut savoir le comprendre. Cela veut dire : Ce qui a fait faillite, ce qui est mort, c'est l'opportunisme, le réformisme, le socialisme petit-bourgeois. Car la Il° Internationale a un mérite historique, elle a réalisé une conquête είς αεί (pour toujours) à laquelle l'ouvrier conscient ne renoncera jamais, à savoir : la création d'organisations ouvrières de masse, coopératives, syndicales et politiques, l'utilisation du parlementarisme bourgeois, comme, en général, de toutes les institutions de la démocratie bourgeoise, etc.
Lénine, Les tâches de la IIIème internationale
a écrit :Quelle est la position des communistes par rapport à l'ensemble des prolétaires ?
Les communistes ne forment pas un parti distinct opposé aux autres partis ouvriers.
Ils n'ont point d'intérêts qui les séparent de l'ensemble du prolétariat.
Ils n'établissent pas de principes particuliers sur lesquels ils voudraient modeler le mouvement ouvrier.
Les communistes ne se distinguent des autres partis ouvriers que sur deux points : 1. Dans les différentes luttes nationales des prolétaires, ils mettent en avant et font valoir les intérêts indépendants de la nationalité et communs à tout le prolétariat. 2. Dans les différentes phases que traverse la lutte entre prolétaires et bourgeois, ils représentent toujours les intérêts du mouvement dans sa totalité.
Pratiquement, les communistes sont donc la fraction la plus résolue des partis ouvriers de tous les pays, la fraction qui stimule toutes les autres; théoriquement, ils ont sur le reste du prolétariat l'avantage d'une intelligence claire des conditions, de la marche et des fins générales du mouvement prolétarien.
Manifeste du parti communiste
Ci-dessus les fondements de la théorie marxiste concernant la stratégie organisationnelle.
Ci-dessous l'application de la théorie à une situation concrète.
a écrit :Nous avons critiqué assez ouvertement la position de la S.F.I.O. pour ne pas répéter ce que nous avons dit plus d'une fois. Mais il est incontestable malgré tout que l'aile gauche, révolutionnaire, de la S.F.I.O. devient peu à peu le laboratoire où se forment les mots d'ordre et les méthodes de la lutte prolétarienne. Si cette aile se fortifie et se trempe, elle pourra devenir le facteur décisif pour agir sur les ouvriers communistes. C'est dans cette seule voie que le salut est possible. Au contraire, la situation se trouverait définitivement perdue, si l'aile révolutionnaire du Parti socialiste tombait dans le système d'engrenages qui a pour nom appareil de l'Internationale communiste et qui sert à hacher les colonnes vertébrales et les caractères, à faire perdre l'habitude de penser et à apprendre à obéir aveuglément; ce système est franchement funeste pour former des révolutionnaires.
-Seriez-vous contre l'unité organique ? nous demanderont, non sans indignation, quelques camarades.
Non, nous ne sommes pas contre l'unité. Mais nous sommes contre le fétichisme, la superstition et l'aveuglement. L'unité en soi ne résout encore rien. La social-démocratie autrichienne rassembla presque tout le prolétariat, mais seulement pour le mener à la perte. Le Parti ouvrier belge a le droit de se dire le seul parti du prolétariat, mais cela ne l'empêche pas d'aller de capitulation en capitulation. Seuls des gens d'une naïveté sans espoir peuvent espérer que le Labour Party, qui domine complètement dans le prolétariat britannique, est capable d'assurer la victoire de celui-ci. Ce qui décide, ce n'est pas l'unité en soi, mais son contenu politique réel.
Si la S.F.I.O. s'unissait aujourd'hui même au Parti communiste, cela n'assurerait pas encore plus la victoire que le Front unique ne l'assure: seule une juste politique révolutionnaire peut donner la victoire. Mais nous sommes prêts à reconnaître que l'unification faciliterait, dans les conditions présentes, le regroupement et le rassemblement des éléments véritablement révolutionnaires, dispersés dans les deux partis. C'est dans ce sens-et dans ce sens seulement-que l'unification pourrait être un pas en avant.
Mais l'unification - disons-le ici même - serait un pas en arrière, pis encore, un pas vers l'abîme, si la lutte contre l'opportunisme dans le parti unifié se dirigeait suivant le lit de l'Internationale communiste. L'appareil stalinien est capable d'exploiter une révolution victorieuse, mais il est organiquement incapable d'assurer la victoire d'une nouvelle révolution. Il est conservateur jusqu'à la moelle. Répétons-le encore une fois : la bureaucratie soviétique a autant à voir avec l'ancien parti bolchevik que la bureaucratie du Directoire et du Consulat avec le jacobinisme.
L'unification des deux partis ne nous conduirait en avant que si elle était affranchie d'illusions, d'aveuglement et de pure tromperie. Pour ne pas tomber victime de la maladie de l'Internationale communiste, il faut aux socialistes de gauche une sérieuse inoculation de léninisme. C'est précisément pourquoi, entre autres, nous suivons avec un esprit si attentif et si critique l'évolution des groupements de gauche. D'aucuns se sentent offensés par nous. Mais nous pensons que dans le domaine révolutionnaire les règles de responsabilité sont incomparablement plus importantes que les règles de courtoisie. La critique dirigée contre nous, nous l'apprécions aussi d'un point de vue révolutionnaire et non sentimental.
Trotsky, Encore une fois, où va la France (mars 35)
C'est dans le contexte du stalinisme (qui est relativement spécifique) que Trotsky opte pour cette stratégie. La création de la IIIème internationale s'est faite dans un contexte de révolution mondiale et de trahison de la direction de la IIème, la IV dans un contexte de trahison de la IIIème. Aujourd'hui les travailleurs ont besoin d'une internationale. Nous développons la TMI. Comme le disait un camarade de LO, "il ne faut pas se payer de mot" "ce n'est pas une vraie internationale", c'est à dire le rapport entre la quantité et la qualité, et il a raison c'est pour cela que le nom est Tendance. Mais ce qui importe c'est comment la développer et nous ne pensons pas que c'est en se coupant systématiquement des organisations de masse (comme est supposé l'avoir dit Trotsky) mais en y militant activement. C'est ce que fait notament LO à la CGT, si je ne m'abuse, qui elle n'est pas "irrécupérable", personnellement je n'ai jamais vu de récupérablomètre.
Aujourd'hui le PCF n'est plus stalinien et les révolutionnaires ont la possibilité d'y militer.
Je ne te traiterai pas de contre-révolutionnaire mais je pense que la stratégie de LO est erronée (moins que d'autres).