évolution du PCF

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par artza » 10 Fév 2009, 08:50

Le NPA est à peine né.

Ca seule "activité" dans sa phase de "construction" qui n'est pas achevée fut de se réunir entre eux sans trop se fâcher, s'émerveiller de se retrouver si nombreux et disponibles et convaincre les médias de leur existence et de leur importance.

De ce point de vue, c'est un franc succès.

Et ensuite, la vraie vie va commencer.

Pour les européennes à venir quels sont les enjeux si on se place une seconde du point de vue possible du NPA.

D'abord il y a une nécessité d'apparaître pour tâter cette réalité qui ne lui est pas forcément défavorable.

Un bon résultat est possible, ce qui veut dire avoir quelques élus. Ca signifie un score double du score de OB qui rappelons-le n'atteignit jamais les 5%.

C'est un challenge, qu'ils peuvent envisager de remporter.

Les risques, ils ont pas d'élus :-P =D>
artza
 
Message(s) : 2552
Inscription : 22 Sep 2003, 08:22

Message par Crockette » 10 Fév 2009, 10:49

le PCFpendant des années a tiré à boulet rouge sur la lCR et LO surtout en 2003, 2002;

il s'est enteté malgré le fait que les socialos devenaient de plus en plus libéral voir ultra libéral comme ROYAL, Kouchner, ou VALLS ou le maire de Paris, à proner une alliance avec eux et les verts...

aujourd'hui la direction du PCF est tjs la meme à peu de chose près...donc pas d'alliance avec eux car au moindre problème ils tourneront leur veste vers le PS !
la direction sera bousculé par sa base ? n'oublions pas que les militanst du PCF ont pour la plupart la soixantaine passée...ils aspirent peut être à autre chose qu'à une révolution...


enfin qu'est que le PCF comme la CGT ou le parti d eMélenchon souhaitent faire ?
au pire, réclamer quelques miettes aux capitalistes, au mieux
une révolution démocratique dans les urnes comme en amérique du Sud...voir aux USA hmmm.... :dry:
Crockette
 

Message par artza » 11 Fév 2009, 08:20

(Crockette @ mardi 10 février 2009 à 10:49 a écrit :le PCFpendant des années a tiré à boulet rouge sur la lCR et LO surtout en 2003, 2002;

il s'est enteté malgré le fait que les socialos devenaient de plus en plus libéral voir ultra libéral comme ROYAL, Kouchner, ou VALLS ou le maire de Paris, à proner une alliance avec eux et les verts...

aujourd'hui la direction du PCF est tjs la meme à peu de chose près...donc pas d'alliance avec eux car au moindre problème ils tourneront leur veste vers le PS !
la direction sera bousculé par sa base ? n'oublions pas que les militanst du PCF ont pour la plupart la soixantaine passée...ils aspirent peut être à autre chose qu'à une révolution...


enfin qu'est que le PCF comme la CGT ou le parti d eMélenchon souhaitent faire ?
au pire, réclamer quelques miettes aux capitalistes, au mieux
une révolution démocratique dans les urnes comme en amérique du Sud...voir aux USA hmmm.... ;)
artza
 
Message(s) : 2552
Inscription : 22 Sep 2003, 08:22

Message par badou » 04 Avr 2009, 18:43

Camarades,

Le PCF n'est pas composé que de membres de 60 ans et plus, parmis eux il y en a qui sont scandalisés par les reculs de la direction, par les termes "dépassement du capitalisme" les alliances avec le modem etc... Il en est de même avec une plus grande partie des jeunes qui sont de plus en plus nombreux. Le texte alternatif - Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme - déposé par La Riposte au dernier congrès était clairement communiste:

a écrit :Notre parti a la responsabilité non seulement de lutter contre la propagande trompeuse et mensongère de la droite et des médias capitalistes, mais aussi d’expliquer aux travailleurs l’impuissance du réformisme à notre époque, pour leur faire prendre conscience de la nécessité impérieuse de mettre fin à la domination de la classe capitaliste. D’un point de vue communiste, on ne peut pas accepter l’argument selon lequel « les conditions n’étant pas réunies » ou « le rapport de forces n’étant pas favorable », il ne faut pas parler de socialisme et de révolution. « Il faut procéder par étapes », dit-on. C’est vrai. Une révolution ne se commande pas. Mais compte tenu des perspectives économiques et sociales que nous avons décrites plus haut, il faut tout de même s’y préparer. Dans la lutte pour préparer le renversement du capitalisme, la première « étape » consiste à convaincre les travailleurs et les jeunes – à commencer par la couche la plus militante et politiquement consciente – de la nécessité d’une rupture révolutionnaire avec le système capitaliste.

Concrètement, on ne pourra briser l’emprise des capitalistes sur l’économie que par la nationalisation (ou « socialisation ») de l’industrie, des services et de la grande distribution, ainsi que de toutes les banques, des compagnies d’assurances et des organismes de crédit. Les travailleurs devront contrôler démocratiquement les entreprises nationalisées. Cet objectif doit occuper une place centrale dans la propagande des communistes. Il doit être patiemment expliqué à l’ensemble des travailleurs, non pas sèchement et abstraitement, mais en rapport direct avec leurs préoccupations et luttes immédiates. De manière générale, le PCF devrait connecter l’ensemble de ses revendications et mots d’ordre à cet objectif stratégique global. Même les luttes défensives doivent être liées à l’objectif du socialisme. Face à la démolition systématique de toutes les conquêtes sociales du passé, la lutte pour la défense des acquis et pour de nouvelles concessions est inextricablement liée à la nécessité de renverser l’ordre capitaliste.


C'était la première fois que La Riposte proposait un texte au congrès du PCF. Ce texte a obtenu 15% des votes des adhérents. Cela montre clairement que la base du parti se tourne de plus en plus vers les idées du marxisme. De plus en plus de communistes s'intéresse aux publications et soutiennent La Riposte.
D'autre part les militants du PCF souhaitent maintenir le PCF contre la tendance liquidatrice de droite (Hue, Zarka, Braouzec, Vieu etc...) qui est surreprésentée à la direction et à fortiori dans les médias.

Un parti n'est pas une chose figée, c'est un ensemble complexe de relation entre des individus et l'évolution du PCF est en ce moment particulièrement rapide que ce soit au niveau des militants ou de la direction.

Il faut relativiser l'importance des élections dans la mesure où ce n'est pas la clef de la victoire. L'existence d'organisation en marge des partis de masse ne permet pas grand chose de plus qu'une possibilité de pouvoir présenter une liste au différentes élections. Certain de leurs membres souhaitent même la fin du PCF. Cela est contraire à toute la conception de Marx, Engels, Lénine et Trotsky.

En ce qui concerne le PS, voici la position de La Riposte:

a écrit :D’après La Riposte, le PCF devrait-il accepter de gouverner avec le PS ?

Pas dans n’importe quelles conditions. Selon nous, il devrait être hors de question de participer à un gouvernement de gauche qui, à l’instar du gouvernement Jospin, privatise massivement et, sur toutes les questions fondamentales, aligne sa politique sur les intérêts des capitalistes. Le PCF devrait se dire prêt à gouverner avec les dirigeants du PS à condition que ceux-ci s’engagent sur un programme de mesures décisives pour défendre les intérêts des travailleurs et pour briser le contrôle des capitalistes sur l’économie. Il faudrait non seulement nationaliser – sans indemnité pour les grands actionnaires – tout ce qui a été privatisé au cours de ces dernières années, mais aussi toutes les banques et tous les grands groupes des secteurs industriel, agro-alimentaire et de la distribution, et les placer sous le contrôle démocratique des travailleurs. Si les dirigeants du PS refusent cette orientation, le PCF ne devrait pas accepter de participer au gouvernement, de façon à ne pas s’associer à leur politique pro-capitaliste.


Le NPA dit que le PS a ontologiquement trahi et qu'il ne faut jamais faire alliance avec y compris dans les élections locales, c'est une sorte de fond de commerce. Alors que les militants PS ne sont pas les mêmes partout et qu'il est possible de faire alliance avec selon les circonstance, car il est évident que ce n'est pas les maires qui peuvent briser le contrôle des capitalistes sur l'économie. Lorsqu'une alliance est conclue le PCF devrait pouvoir effectuer une propagande propre.

Voici les articles de La Riposte concernant le PCF.
http://www.renforcerlepcf.com/#pagination_sommaire


Certains parlent d'extrême gauche, ma référence est le marxisme.
Emma-Louise du NPA dit:
a écrit :sur nos bases communistes et révolutionnaires
ce qui veut dire au moins un plan d'urgence , chose compréhensible pour des milliers de prolétaires près à en découdre avec le gouvernement ... 


Voici un reproche fait par Trotsky aux "revendications immédiates" du PCF des année 30:

a écrit :Mais même les plus grandes "concessions", dont est capable le capitalisme contemporain, lui-même acculé dans l'impasse, resteront absolument insignifiantes en comparaison avec la misère des masses et la profondeur de la crise sociale. Voilà pourquoi la plus immédiate de toutes les revendications doit être de revendiquer l'expropriation des capitalistes et la nationalisation (socialisation) des moyens de production. Cette revendication est irréalisable sous la domination de la bourgeoisie ? Evidemment. C'est pourquoi il faut conquérir le pouvoir.


a écrit :"En combattant chaque jour pour soulager les masses laborieuses des misères que leur impose le régime capitaliste, les communistes soulignent que la libération définitive ne peut être obtenue que par l'abolition du régime capitaliste et l'instauration de la dictature du prolétariat."

Cette formule ne sonnait pas mal à l'aube de la social-démocratie, il y a un demi-siècle et plus. La social-démocratie dirigeait alors non sans succès la lutte des ouvriers pour des revendications et des réformes isolées, pour ce qu'on appelait le "programme minimum", en "soulignant" bien que l'affranchissement définitif du prolétariat ne serait réalisé que par la révolution. Le "but final" du socialisme était alors tracé dans le lointain nébuleux des années. C'est cette conception, qui déjà à la veille de la guerre s'était complètement survécue, que le Comité central du Parti communiste a transportée inopinément dans notre époque, en la répétant mot pour mot, jusqu'à la dernière virgule. Et ces gens invoquent Marx et Lénine !


A l'intérieur du PCF, La Riposte ne sera pas contaminée par les idées de la direction, et n'aura pas pour principal souci d'être "compréhensibles" (comprendre réformiste), pour obtenir plus de voix.
badou
 
Message(s) : 0
Inscription : 27 Mars 2009, 16:05

Message par com_71 » 04 Avr 2009, 19:24

(badou @ samedi 4 avril 2009 à 18:43 a écrit : La Riposte ... n'aura pas pour principal souci d'être "compréhensibles" (comprendre réformiste), pour obtenir plus de voix.
Avec de telles conceptions, on peut dire qu'un groupe de militants n'est pas très bien parti pour la participation à la construction d'une direction révolutionnaire. Si toutefois c'est bien votre objectif !
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6467
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Message par badou » 04 Avr 2009, 21:10

camarade com 71, Tu remarquera:
1) que le compréhensible est entre guillemets
2) qu'il fait référence à une citation de emma-louise concernant le "programme d'urgence" en justifiant le renoncement du NPA dans sa propagande
3) que j'ai donné une citation dans laquelle on peut lire:
a écrit :Concrètement, on ne pourra briser l’emprise des capitalistes sur l’économie que par la nationalisation (ou « socialisation ») de l’industrie, des services et de la grande distribution, ainsi que de toutes les banques, des compagnies d’assurances et des organismes de crédit. Les travailleurs devront contrôler démocratiquement les entreprises nationalisées. Cet objectif doit occuper une place centrale dans la propagande des communistes. Il doit être patiemment expliqué à l’ensemble des travailleurs, non pas sèchement et abstraitement, mais en rapport direct avec leurs préoccupations et luttes immédiates. De manière générale, le PCF devrait connecter l’ensemble de ses revendications et mots d’ordre à cet objectif stratégique global.

4) que ce compréhensible n'est donc pas une véritable raison pour ne pas présenter un programme révolutionnaire

Si tu veux connaitre les objectifs que se fixe La Riposte:
http://www.renforcerlepcf.com/La-demarche-...Reponse-10.html

Et le problème est comment parvenir à une direction révolutionnaire conséquente
badou
 
Message(s) : 0
Inscription : 27 Mars 2009, 16:05

Message par Gaby » 04 Avr 2009, 21:49

[quote=" (badou @ samedi 4 avril 2009 à 21:10"]
Si tu veux connaitre les objectifs que se fixe La Riposte:
http://www.renforcerlepcf.com/La-demarche-...Reponse-10.html
Tu ne t'es pas trompé de lien ? Le titre de ce long article correspond peut-être, mais le contenu est absent, c'est plutôt vide... En tout cas, parmi les objectifs qui à défaut d'être exposés sont cités, il y a "renforcer le parti et son assise électorale", une expression pour le moins équivoque, qui contraste avec les critiques que tu fais plus haut sur l'électoralisme du NPA.
Gaby
 
Message(s) : 401
Inscription : 27 Fév 2004, 10:53

Message par com_71 » 04 Avr 2009, 21:58

(Trotsky 14.3.1933 a écrit :
La loi du développement inégal s'exprime aussi dans le destin du stalinisme. Il se trouve dans les différents pays à différents stades de son déclin. Dans quelle mesure l'expérience tragique de l'Allemagne servira d'impulsion pour la renaissance des autres sections de l'Internationale communiste, c'est l'avenir qui le dira. En Allemagne, en tout cas, la sinistre chanson de la bureaucratie stalinienne a fini d'être chantée. Le prolétariat allemand se relèvera, le stalinisme jamais. Les ouvriers d'avant-garde allemands doivent construire un nouveau parti sous les coups terribles de l'ennemi. Les bolcheviks-léninistes consacreront toutes leurs forces à ce travail.


En mars 1934 Trotsky précise sa perspective :

a écrit :
La direction stalinienne de l'IC dit au prolétariat mondial : " Reconnais par avance et sans réplique mon commandement, sinon je romprai l'unité de combat de tes rangs et je saboterai la défense contre le fascisme. " Telle fut, au cours des années 1929 à 1932, la politique de la section la plus puissante de l'I. C., le parti communiste allemand, et cette politique a abouti à la victoire de Hitler. En Autriche, le parti communiste, enchaîné par les crimes et les erreurs de l'I. C., n'a même pas pu, pour ainsi dire, lever la tête. Enfin, actuellement, malgré ces tragiques leçons, les partis communistes de France, d'Angleterre et des autres pays continuent de répéter servilement la criminelle politique des staliniens allemands. Marcel Cachin, avec Léon Blum, donnera inévitablement le même résultat qu'a donné Thaelmann avec Wels. Dans cette voie, c'est une catastrophe, complète et définitive, qui attend les ouvriers.

Le fruit de la grande révolution d'Octobre en Russie fut l'Etat soviétique. Il a montré quelles forces et quelles possibilités recèle le prolétariat. L'Etat soviétique demeure, aujourd'hui encore, chair de notre chair et sang de notre sang. En ces heures difficiles, nous appelons tout ouvrier honnête à la défense de l'Etat soviétique.

Mais, sous la pression de l'impérialisme mondial, des difficultés intérieures et des fautes de sa direction, s'est élevée au-dessus des soviets ouvriers et paysans, une puissante bureaucratie qui a institué la religion de son infaillibilité. L'absolutisme de la bureaucratie incontrôlée constitue actuellement une terrible menace pour le développement futur des peuples frères de l'U. R. S. S. et pour le triomphe du socialisme mondial. L'Internationale communiste créée par Lénine a péri victime de sa servile dépendance à l'égard de la bureaucratie soviétique en pleine dégénérescence.

Où est donc l'issue ?

Il faut construire un nouveau parti et une nouvelle Internationale.

Cette affirmation est encore aujourd'hui pour beaucoup la voix du " sectarisme " et du " désespoir ". Cependant le mot d'ordre de la nouvelle Internationale est dicté par toute la situation, aussi bien sur l'arène mondiale que dans chaque pays pris isolément. Peut-on en effet redresser et régénérer la social-démocratie rongée de part en part de crimes et de trahisons ? La guerre, comme tous les événements de l'après-guerre, répondent : non !

On ne peut rien attendre de mieux de la IIIe Internationale. Nous, bolcheviks-léninistes, qui nous appelions naguère Opposition de gauche, nous avons tenté, pendant plus de dix ans, de régénérer l'IC, de la remettre sur la voie de Marx et de Lénine. D'immenses événements, dans toutes les parties du monde, ont confirmé nos avertissements et nos appels. En vain ! Les idées conservatrices et les intérêts mesquins d'une couche bureaucratique privilégiée se sont montrés plus puissants que toutes les leçons de l'histoire. La reconstruction de l'appareil de l'IC au moyen des masses est impossible, car cet appareil ne dépend pas des masses.

La IIe et la IIIe Internationales se sont épuisées.

Actuellement, ni la IIè ni la IIIè Internationale n'agissent en tant qu'organismes internationaux. Elles ne sont plus que des obstacles sur la route du prolétariat. Il faut créer une organisation révolutionnaire qui réponde au caractère de la nouvelle époque historique et à ses tâches. Il faut verser du vin nouveau dans des outres nouvelles. Il faut construire un véritable parti révolutionnaire, dans chaque pays, et une nouvelle Internationale,

L'ouvrier qui réfléchit ne peut échapper à la logique de fer de cette conclusion. Mais il est assailli des doutes qu'ont fait naître des déceptions trop fraîches encore. Un nouveau parti ? Cela signifie une nouvelle scission. Pourtant le prolétariat a besoin, avant tout, de l'unité. Tel est l'argument le plus simple, soufflé le plus souvent par la timidité de la pensée face à l'immensité de la tâche.

Il n'est pas vrai, répondons-nous, qu'il faille au prolétariat l'unité pour elle-même. Il lui faut l'unité révolutionnaire de la lutte de classes.
En Autriche, le prolétariat presque entier était uni sous le drapeau de la social-démocratie ; mais ce parti enseignait aux ouvriers à capituler, et non à lutter. Les ouvriers autrichiens ont montré qu'ils savaient se battre. Avec eux se battit aussi, courageusement, une partie des anciens chefs. Mais la responsabilité de la défaite retombe sur le parti dans son ensemble . L' " unité " opportuniste s'est révélée être la voie de la défaite. En Belgique, le parti de Vandervelde, de De Man et Cie, a derrière lui l'écrasante majorité de la classe ouvrière. Mais que vaut cette " unité ", si l'état-major général de l'armée prolétarienne, profondément corrompu, rampe devant le pouvoir royal, devant l'évêque patriote, devant le bourgmestre libéral, devant tous les représentants de l'ennemi de classe ? Dans la petite Norvège, le parti opportuniste dirigé par Tranmael, qui a réuni aux dernières élections 45 % des voix, répète tous les crimes de la social-démocratie autrichienne, paralyse le prolétariat et prépare ainsi la voie au fascisme norvégien. Vouloir une unité de ce genre signifie vouloir passer le nœud autour du cou de la classe ouvrière.

Il nous faut une unité de lutte, véritable, révolutionnaire : pour résister au fascisme, pour défendre notre droit à l'existence, pour lutter implacablement contre la domination de la bourgeoisie, pour la conquête du pouvoir, pour la dictature du prolétariat, pour l'Etat ouvrier, pour les Etats-Unis soviétiques d'Europe, pour la République socialiste mondiale.

La social-démocratie est dévouée corps et âme au régime bourgeois. L'I. C. a montré en fait sa totale incapacité d'unir les masses pour les tâches révolutionnaires. Il reste au prolétariat, soit à baisser pour toujours la nuque sous un joug d'esclave, plus épouvantable que celui du Moyen Age, soit à forger une nouvelle arme pour son affranchissement révolutionnaire.


Il peut y avoir, tactiquement, l'action des révolutionnaires dans des organisations dont les directions ont failli, mais l'orientation générale est claire : Construction d'une nouvelle Internationale, basée sur de nouveaux partis.

Chacun à le droit de se déclarer en désaccord avec cette perspective. Mais l'ignorer, la cacher, c'est le contraire d'une attitude révolutionnaire.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6467
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Message par badou » 05 Avr 2009, 00:25

a écrit :Mais encore, il faut des analyses vivants; il y a trop tendance (partout) au culte des livres, aux citations pour éviter la réflexion concrète sur une réalité complexe à laquelle personne encore a trouvé la clef.


Effectivement convidado, mais La Riposte publie beaucoup d'analyses et fait référence aux oeuvres des théoricien assez souvent mais ce n'est pas un culte, mais ça dépend aussi dans quel contexte: au PCF les livres et citations ça manque. Il n'y a pas de clef, je pense, mais des stratégies et des perspectives. La stratégie est une composante du marxisme c'est pourquoi com 71 était fondé à critiquer mon "compréhensible".

Je ne suis pas d'accord avec toi quant à la lisibilité de nos analyses, elle sont claire assez courtes et accessibles à tous. J'ai lu une brochure du cercle Léon Trotsky, c'était une bonne analyse du colonialisme et elle était 3 fois plus longue que nos brochures, mais tout à fait lisible.

Pour ce qui est de la stratégie tu donne toi-même une réponse à ta question.

a écrit :je ne comprends pas toujours leur tactique.
En tout cas, qui vivra verra et ce n'est pas mal s'il y a des marxistes au sein du PCF et qui se battent (bien) pour une ligne communiste au sein du plus important parti des travailleurs.


Les sections de la TMI militent autant que faire ce peu dans les partis de masse des travailleurs car nous considérons que c'est nécessaire (pas seulement: "pas si mal") car les travailleurs se tournent avec beaucoup plus de facilité vers ces parti que vers de petit partis avec une ligne plus juste. Les travailleurs se tournent vers ces partis pour infliger des défaites à la droite, et enfin il se trouve plus de militants qui veulent en finir avec le capitalisme dans ces partis que dans les petites organisations.
Dans les luttes les militant PCF, et même parmi eux ceux qui ont des illusions dans le réformisme, sont présents.
Dans la pratique les militants sont de plus en plus opposés à la ligne de la direction et la demande de retour à Marx est présente à différents degrés.
La Riposte mène également son activité propre et est libre de critiquer la direction du PCF.

Mais puisque com 71 lance sa citation je me sent obligé de répondre:

1)Trotsky dit: "Le prolétariat allemand se relèvera, le stalinisme jamais." Je pense que c'est une perspective juste historiquement mais les staliniens se sont relevé et comment en RDA et le prolétariat est loin de s'être relevé au niveau où il fut (en terme de conscience de classe).

2)"On ne peut rien attendre de mieux de la IIIe Internationale. Nous, bolcheviks-léninistes, qui nous appelions naguère Opposition de gauche, nous avons tenté, pendant plus de dix ans, de régénérer l'IC, de la remettre sur la voie de Marx et de Lénine."
Ici on voit que le principe de l'action est de redresser l'internationale communiste et que les circonstance empêchant cette action, l'exclusion de l'opposition, les assassinats etc... font que l'on ne peut plus continuer dans cette voie

3)"D'immenses événements, dans toutes les parties du monde, ont confirmé nos avertissements et nos appels. En vain ! Les idées conservatrices et les intérêts mesquins d'une couche bureaucratique privilégiée se sont montrés plus puissants que toutes les leçons de l'histoire. La reconstruction de l'appareil de l'IC au moyen des masses est impossible, car cet appareil ne dépend pas des masses."

Le travail à l'extérieur est une reconnaissance de la défaite face à la bureaucratie du travail à l'intérieur.

a écrit :l'orientation générale est claire : Construction d'une nouvelle Internationale, basée sur de nouveaux partis.
Chacun à le droit de se déclarer en désaccord avec cette perspective. Mais l'ignorer, la cacher, c'est le contraire d'une attitude révolutionnaire.


a écrit :Que les Henderson, les Clynes, les MacDonald, les Snowden soient irrémédiablement réactionnaires, cela est exact. Il n'est pas moins exact qu'ils veulent prendre le pouvoir (préférant d'ailleurs la coalition avec la bourgeoisie); qu'ils veulent "administrer" selon les vieilles règles bourgeoises et se conduiront forcément, une fois au pouvoir, comme les Scheidemann et les Noske. Tout cela est exact. Mais il ne suit point de là que les soutenir, c'est trahir la révolution; il s'ensuit que les révolutionnaires de la classe ouvrière doivent, dans l'intérêt de la révolution, accorder à ces messieurs un certain soutien parlementaire.

Lénine, La maladie infantile du communisme

a écrit :Quand on dit : la Il° Internationale est morte après une faillite honteuse, il faut savoir le comprendre. Cela veut dire : Ce qui a fait faillite, ce qui est mort, c'est l'opportunisme, le réformisme, le socialisme petit-bourgeois. Car la Il° Internationale a un mérite historique, elle a réalisé une conquête είς αεί (pour toujours) à laquelle l'ouvrier conscient ne renoncera jamais, à savoir : la création d'organisations ouvrières de masse, coopératives, syndicales et politiques, l'utilisation du parlementarisme bourgeois, comme, en général, de toutes les institutions de la démocratie bourgeoise, etc.

Lénine, Les tâches de la IIIème internationale

a écrit :Quelle est la position des communistes par rapport à l'ensemble des prolétaires ?

Les communistes ne forment pas un parti distinct opposé aux autres partis ouvriers.
Ils n'ont point d'intérêts qui les séparent de l'ensemble du prolétariat.
Ils n'établissent pas de principes particuliers sur lesquels ils voudraient modeler le mouvement ouvrier.
Les communistes ne se distinguent des autres partis ouvriers que sur deux points : 1. Dans les différentes luttes nationales des prolétaires, ils mettent en avant et font valoir les intérêts indépendants de la nationalité et communs à tout le prolétariat. 2. Dans les différentes phases que traverse la lutte entre prolétaires et bourgeois, ils représentent toujours les intérêts du mouvement dans sa totalité.
Pratiquement, les communistes sont donc la fraction la plus résolue des partis ouvriers de tous les pays, la fraction qui stimule toutes les autres; théoriquement, ils ont sur le reste du prolétariat l'avantage d'une intelligence claire des conditions, de la marche et des fins générales du mouvement prolétarien.

Manifeste du parti communiste

Ci-dessus les fondements de la théorie marxiste concernant la stratégie organisationnelle.
Ci-dessous l'application de la théorie à une situation concrète.

a écrit :Nous avons critiqué assez ouvertement la position de la S.F.I.O. pour ne pas répéter ce que nous avons dit plus d'une fois. Mais il est incontestable malgré tout que l'aile gauche, révolutionnaire, de la S.F.I.O. devient peu à peu le laboratoire où se forment les mots d'ordre et les méthodes de la lutte prolétarienne. Si cette aile se fortifie et se trempe, elle pourra devenir le facteur décisif pour agir sur les ouvriers communistes. C'est dans cette seule voie que le salut est possible. Au contraire, la situation se trouverait définitivement perdue, si l'aile révolutionnaire du Parti socialiste tombait dans le système d'engrenages qui a pour nom appareil de l'Internationale communiste et qui sert à hacher les colonnes vertébrales et les caractères, à faire perdre l'habitude de penser et à apprendre à obéir aveuglément; ce système est franchement funeste pour former des révolutionnaires.

-Seriez-vous contre l'unité organique ? nous demanderont, non sans indignation, quelques camarades.

Non, nous ne sommes pas contre l'unité. Mais nous sommes contre le fétichisme, la superstition et l'aveuglement. L'unité en soi ne résout encore rien. La social-démocratie autrichienne rassembla presque tout le prolétariat, mais seulement pour le mener à la perte. Le Parti ouvrier belge a le droit de se dire le seul parti du prolétariat, mais cela ne l'empêche pas d'aller de capitulation en capitulation. Seuls des gens d'une naïveté sans espoir peuvent espérer que le Labour Party, qui domine complètement dans le prolétariat britannique, est capable d'assurer la victoire de celui-ci. Ce qui décide, ce n'est pas l'unité en soi, mais son contenu politique réel.

Si la S.F.I.O. s'unissait aujourd'hui même au Parti communiste, cela n'assurerait pas encore plus la victoire que le Front unique ne l'assure: seule une juste politique révolutionnaire peut donner la victoire. Mais nous sommes prêts à reconnaître que l'unification faciliterait, dans les conditions présentes, le regroupement et le rassemblement des éléments véritablement révolutionnaires, dispersés dans les deux partis. C'est dans ce sens-et dans ce sens seulement-que l'unification pourrait être un pas en avant.

Mais l'unification - disons-le ici même - serait un pas en arrière, pis encore, un pas vers l'abîme, si la lutte contre l'opportunisme dans le parti unifié se dirigeait suivant le lit de l'Internationale communiste. L'appareil stalinien est capable d'exploiter une révolution victorieuse, mais il est organiquement incapable d'assurer la victoire d'une nouvelle révolution. Il est conservateur jusqu'à la moelle. Répétons-le encore une fois : la bureaucratie soviétique a autant à voir avec l'ancien parti bolchevik que la bureaucratie du Directoire et du Consulat avec le jacobinisme.

L'unification des deux partis ne nous conduirait en avant que si elle était affranchie d'illusions, d'aveuglement et de pure tromperie. Pour ne pas tomber victime de la maladie de l'Internationale communiste, il faut aux socialistes de gauche une sérieuse inoculation de léninisme. C'est précisément pourquoi, entre autres, nous suivons avec un esprit si attentif et si critique l'évolution des groupements de gauche. D'aucuns se sentent offensés par nous. Mais nous pensons que dans le domaine révolutionnaire les règles de responsabilité sont incomparablement plus importantes que les règles de courtoisie. La critique dirigée contre nous, nous l'apprécions aussi d'un point de vue révolutionnaire et non sentimental.

Trotsky, Encore une fois, où va la France (mars 35)

C'est dans le contexte du stalinisme (qui est relativement spécifique) que Trotsky opte pour cette stratégie. La création de la IIIème internationale s'est faite dans un contexte de révolution mondiale et de trahison de la direction de la IIème, la IV dans un contexte de trahison de la IIIème. Aujourd'hui les travailleurs ont besoin d'une internationale. Nous développons la TMI. Comme le disait un camarade de LO, "il ne faut pas se payer de mot" "ce n'est pas une vraie internationale", c'est à dire le rapport entre la quantité et la qualité, et il a raison c'est pour cela que le nom est Tendance. Mais ce qui importe c'est comment la développer et nous ne pensons pas que c'est en se coupant systématiquement des organisations de masse (comme est supposé l'avoir dit Trotsky) mais en y militant activement. C'est ce que fait notament LO à la CGT, si je ne m'abuse, qui elle n'est pas "irrécupérable", personnellement je n'ai jamais vu de récupérablomètre.
Aujourd'hui le PCF n'est plus stalinien et les révolutionnaires ont la possibilité d'y militer.
Je ne te traiterai pas de contre-révolutionnaire mais je pense que la stratégie de LO est erronée (moins que d'autres).
badou
 
Message(s) : 0
Inscription : 27 Mars 2009, 16:05

PrécédentSuivant

Retour vers Politique française

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 19 invité(s)

cron