(Ottokar @ samedi 12 janvier 2008 à 17:55 a écrit : je dois dire que ces histoires d'étiquettes m'ont toujors un peu énervé,
Désolé, Ottokar, mais quand LO écrit dans la LDC - en parlant du PC et du PS - "deux grands partis réformistes", c'est mettre une étiquette sur ces partis. En l'occurence, l'étiquette est fausse : il y a tromperie sur la marchandise.
Quand on se revendique du marxisme, on ne peut pas faire l'économie des analyses, des concepts et des caractérisations. Sinon, pourquoi les trotskystes se seraient-ils empaillés pendant des générations sur la nature de l'URSS ? Et plus récemment sur la nature de la Russie au sein de LO ?
Alors, bien sûr, une caractérisation est nécessaire mais ne suffit pas pour déterminer une politique juste. Si caricatural soit-il, l'exemple que tu donnes est intéressant. La distinction entre le Front Unique ouvrier et le Front populaire, rabachée par certains trotskystes, avait en effet un sens, par exemple en 36. L'alliance avec les des partis bourgeois, Rad soc etc, était en effet un gage donné à la bourgeoisie par des partis ouvriers. Leur dire :"Rompez avec les partis bourgeois" avait une signification compréhensible par les travailleurs.
Aujourd'hui, c'est devenu en effet caricatural et ridicule car, comme tu le dis, Miterrand n'était ni plus ou moins bourgeois en s'alliant avec les radicaux de gauche qui ne représentaient qu'une force d'appoint. Pourquoi ? Tout simplement parce que le PS occupait déjà la place occupée jadis par ces partis bourgeois de gauche. Et aujourd'hui, demander à Royal de rompre avec Bayrou est encore plus ridicule - justement parce que le parti socialiste n'est pas un parti ouvrier et qu'il n'y a pas de différence de nature de classe entre les centristes et le PS.
Donc, à partir d'une caractérisation juste, on peut certes avoir une politique fausse, et la caractérisation ne tient pas lieu d'analyse à elle-seule. Mais on ne peut pas faire l'impasse de cette caractérisation. Et, avec une caractérisation fausse, on a tout de même beaucoup de chance d'avoir une politique fausse !
Quant au vote, c'est encore un autre problème. Ne mélangeons pas tout. Il me semble qu'on peut admettre, dans certaines circonstances, de voter pour des politiciens bourgeois comme LO l'a fait en 1981 pour Mitterrand et en 2007 pour Royal. Du moins ça se discute. Personnellement je n'étais pas pour, mais je n'en ferais pas une trahison comme le fait la LTF.
Modération : hors sujet