a écrit :"Mais dans les pays coloniaux (souvent féodaux ou "sous-développés"), la classe ouvrière était très faible, donc je ne vois pas comment on pouvait organiser une révolution prolétarienne. Certaines organisations "nationalistes" (pourrais-tu développer ce que tu entends par "nationalistes" ?) ont tout de même mener des guérillas, ont parfois construits des forces politiques importantes et ont lutté pour le renversement du pouvoir oppresseur. Même s'ils ne sont pas communistes, même si le prolétariat est faible dans le pays ou faible dans ces organisations, il faut reconnaitre que cela a quand même changé beaucoup de choses dans la vie des gens et même par rapport à la situation politique mondiale. Je ne parle bien sûr pas de toutes les organisations "nationalistes" mais il est nécessaire, je pense (même si je n'ai hélas que très peu de connaissances sur le sujet), de dire qu'elles ont détruits des systèmes oppressifs, dictatoriales, coloniaux...
Après on peut, bien évidemment, discuter de ce que par quoi ils ont remplacé tout ça.
Salut Coco, je ne sais pas où est passé Pelon, mais je vais essayer de te donner quelques éléments de réponse.
Pour commencer, il n'est pas juste de penser que dans les pays où la classe ouvrière est numériquement faible, une révolution communiste prolétarienne est impossible, et que ces pays seraient en quelque sorte condamnés à attendre le développement capitaliste avant de pouvoir passer au socialisme... un jour lointain.
Tout d'abord, parce que le système capitaliste mondial est ainsi fait que la plupart, sinon la totalité des pays pauvres s'enfoncent dans la pauvreté et sont privés de la possibilité de se développer par l'existence des grandes puissances, qui par tous les moyens, économiques et politiques, les pillent et les maintiennent dans l'oppression. L'industrialisation, tant que ce système dominera le monde, ils peuvent l'attendre longtemps.
Ensuite, parce que même si dans ces pays le prolétariat est numériquement faible, il est néanmoins capable de prendre la tête d'un vaste mouvement populaire, d'entraîner la paysannerie pauvre et les déclassés, et de transformer radicalement la société. D'ailleurs, la seule révolution ouvrière ayant jamais gagné l'a fait dans un pays, la Russie, qui était un pays sous-développé, où les ouvriers étaient très minoritaires.
Quelques mots sur les organisations nationalistes. "Nationalistes", c'est un terme très général, qui recouvre des mouvements parfois progressistes (type Castro, par exemple) parfois réactionnaires (les Talibans, pour ne parler que d'eux). Et nous ne mettons pas un trait d'égalité entre tous ces mouvements. Nous ne nions pas, bien au contraire, le progrès qu'a pu représenter l'arrivée au pouvoir de certains mouvements nationalistes, surtout quand on connaît l'ignominie des régimes qu'ils ont renversé.
Mais il n'empêche que nous nous réclamons d'un autre combat : celui qui veut libérer pas seulement un pays, mais l'humanité, et qui ne veut pas seulement combattre les effets de l'impérialisme dans un pays, mais qui veut établir une autre société à l'échelle du monde. Et pour cela, tout en pouvant soutenir ponctuellement tel ou tel mouvement ou tel ou tel régime nationaliste, nous voulons préparer un autre avenir, reconstruire un parti mondial de la révolution sociale, une Internationale communiste, comme celle qui avait été fondée et dirigée notamment par Lénine et Trotsky.
Une anecdote pour finir : dans le film "Gandhi", au début, celui-ci, alors jeune avocat indien vivant en Afrique du Sud, se fait virer comme un malpropre d'un wagon de première classe par le contrôleur alors qu'il avait payé son billet, du fait qu'il est trop basané. Et le combat de Gandhi, comme celui de tous les nationalistes, ce sera toute sa vie, en quelque sorte, le combat pour que les gens basanés aient le droit de monter en première classe au même titre que les blancs. Eh bien, notre combat de communistes, c'est qu'il n'y ait plus de première et de seconde classe. C'est là toute la différence !