(Jeffdul @ Tuesday 7 June 2005 à 10:34 a écrit : (canardos @ Tuesday 7 June 2005 à 10:47 a écrit : jeffdul
a écrit :Les collectifs du non doivent tirer les leçons de cette formidable victoire et proposer une rupture avec le social libéralisme
tu veux parler aussi du social liberalisme incarné par fabius emmanuelli melanchon?
tu crois que les collectifs non les dénoceront ceux la?
:hinhin:
Il ne faut pas mélanger Fabius, Emmanuelli et Mélanchon!
Les deux premiers n'ont pas participé aux collectifs et essaient de redresser le PS et se placent dans le cadre du social libéralisme. Ils n'ont pas mené une campagne militante.
En revanche, Mélanchon et le PRS ont été très actifs dans la campagne et nous devons saluer leur évolution positive. Je pense qu'ils se situent dans un cadre de rupture avec le PS et qu'ils doivent avoir leur place dans le futur parti de la gauche antilibérale que nous devons construire avec le PC, et tous les autres.
Ca ne se fera pas du jour au lendemain, et il est possible que nos partenaires actuels n'aillent pas définitivement vers nous comme ils l'ont fait au cours de cette campagne. Si le PC et PRS ont aujourd'hui rejoint la LCR, il n'est pas dit qu'ils ne retournent pas un jour dans le giron social libéral. Mais rien n'est joué encore, à nous d'impulser le débat et de faire valoir notre légitimité: celle des travailleurs et de la véritable gauche!
Moi, c'est ça qui finalement me gène le plus avec la politique actuelle de la ligue. Après tout, faire une campagne "unitaire", même avec des gens qui sont des ennemis des travailleurs, dans la mesure où ils seraient suivis par des militants sincères qui ont des illusions (c'est certainement le cas du PC, le "PRS" j'ai déjà plus de doute, mais bon...), ce n'est pas forcément inconcevable (le diable et sa grand-mère etc.). Le problème c'est que cela voudrais dire utiliser aussi cette campagne pour combattre les illusions, expliquer que la victoire du non sans luttes des travailleurs ne changera rien, qu'il n'y a rien à attendre d'une "recomposition" en vue d'une hypothétique candidature "vraiment à gauche" en 2007 etc. Et là au contraire, il semble que se soient surtout des militants de la ligue (sans doute heureusement pas tous) qui soient gagnés par l'illusion de l'évolution des ex (et peut-être futurs) ministres de la bourgeoisie Mélenchon et Buffet. En tout cas poser une distinction de nature entre un "bon non de gauche" (Mélenchon, Buffet) et un "mauvais non de gauche" (Emmanuelli, Fabius), sur la base de qui a participé aux collectifs, c'est l'inverse d'une clarification politique.
S'il y a une politique à mener dans les collectifs, ce serait de bagarrer pour qu'ils se transforment en comité pour une lutte pour les 300 euros d'augmentation pour tous, pour l'interdiction des licenciements etc. C'est-à-dire très précisément le terrain sur lequel Buffet et Mélenchon (et Sallesse etc.) ne peuvent pas et ne veulent pas aller. Et même au-delà des dirigeants, vu les bases de constitution des collectifs (appel des 200...) je crois que ça apparaîtrait sans doute assez décalé (mais c'est la ligue qui s'est laissé enfermer dans le cadre de ces bases pourries). Du moins, ça aurait peut-être au moins le mérite de faire une démonstration aux militants qui veulent sincèrement défendre les intérêts du monde du travail. Je pense que vu ce que sont les collectifs, la base sur laquelle ils se sont constitués, et surtout ce qu'est le poids de la ligue dedans, ça n'aurait pas grand effet, c'est pour cela que je ne pense pas qu'il y ait réellement une politique à mener dans ces collectifs. Mais s'il y avait une politique à y mener, ce serait d'essayer d'y faire des clarifications, d'entraîner des militants sur un programme de lutte, pas de s'aligner sur des bases floues et sur des fausses perspectives de "recomposition".