violences en banlieue : quelle politique

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par cored » 08 Nov 2005, 22:29

a écrit :Et bien moi j'ai eu des discussion avec des ouvriers de citroën Aulnay, des grévistes de mars, et eux se sentaient solidaires de cette colère et de leur désespoir, et jamais mais alors jamais, ils n'ont dit que leur problème étaient " comment mettre fin à tout cela". ILs se sentaient d'ailleurs plutôt faire partie de la même catégories sociale. en tout cas ils habitent au même endroit. et leur problème c'étaient : comment imposer que tous ces jeunes, qui un moment ou un autre sont passé sur les chaînesà citroen, soient embaucher par les patrons de seine saint denis et non plus réduits à la précarité ou au chômage.


Tu dois surement avoir raison, mais les voyous utilisent ce pretexte pour pour foutre la merde. L'integration sociale: la Première institution d'integration sociale, c'est l'education nationale, mais il brulent des écoles. Je vous le dis sincerement, ceux qui veulent vraiment s'en sortir ne font pas d'emeutes. Il faut arreter d'avaler betement toute les conneries que peuvent sortir tf1 et les autres chaines.
Les emeutiers sont une petite minorité de jeune racailles agée de 11 à 17ans qui ne savent même pas dialoguer et s'en contrefoutent de l'integrations sociales et de l'emplois (ils n'ont aucun interrets à aller à l'usine pour le smic alors qu'ils vivent de petits traffics qui leur rapportent beaucoup plus).
Alors arreter de voir en ces quelque delinquents le debut d'un soulevement populaire.
cored
 
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Message par Faber » 08 Nov 2005, 22:33

Pour Harpo,

a écrit :Il est probable qu'au départ, suite aux décès de deux jeunes à Clichy-sous-bois, il n'y a pas eu que des voyous qui se sont retrouvés dans la rue pour brûler des voitures (c'est stupide), répondre aux insultes de Sarko, affronter les flics (cela peut être juste). Mais les affrontements avec les "forces de l'ordre" sont devenus semble-t-il plus rares par la suite et les destructions d'écoles, les agressions de pompiers et autres saloperies sont devenues plus nombreuses.
Ceux qui sont réellement révoltés se sont probablement détournés de tout ça et leur révolte, contre le chômage, les contrôles au faciès ou à l'âge, contre les patrons racistes qui refusent de les embaucher, contre les directeurs d'agences qui leur refusent un logement par racisme ou parce que leurs parents n'ont pas assez de fric pour les cautionner... cette révolte légitime, ils ont dû la ravaler, grâce aux petites frappes qui occupent le terrain et font l'actualité du 20 heures sur TF1.


Pour ma part, avec les éléments dont je dispose (mes yeux, puis la presse), cette version ne me semble pas juste. D'autant qu'elle ne discute pas de l'extension du mouvement aux villes puis régions voisines. Le raisonnement peut être juste, je le considère meme comme probable, mais ce scénario se repete à chaque ville qui connait de nouvelles emeutes. Cela étant si tu as des éléments pour étayer, je suis preneur.

a écrit :C'est cette jeunesse là, qui n'est plus dans la rue ces derniers jours, qu'il faut toucher, pas les lumpen machistes et fouteurs de merde qui n'ont pas d'autre but que de brûler plus que ceux de la cité voisine. Ceux là il faudra les mettre hors d'état de nuire quand on le pourra; et ce ne sont pas les flics qui le feront vraiment, car finalement, ils sont leurs auxilliaires d'une certaine façon.


naturellement entièrement d'accord, sauf avec "qui n'est plus dans la rue ces derniers jours" pour les raisons évoquées plus haut.

a écrit :La question qui se pose quand même, c'est celle-ci : les dérapages de la police et les condamanations lapidaires que prononcent les tribunaux (et qui touchent certainement nombre d'innocents raflés au hasard et peu de vrais voyous) ne risquent-t-ils pas de faire qu'un certain nombre de révoltés se retrouvent à nouveau derrière les voyous, faute de mieux, pour exprimer leur colère.


Voilà, tu l'as dis, faute de mieux, et si c'était nous mieux ?

a écrit :Faute d'une analyse précise de ce que sont les "émeutiers" et de leurs motivations, analyse que les journalistes se gardent bien de faire sérieusement et que l'on ne peut faire (plus ou moins correctement) que là où l'on se trouve, il est difficile de ne pas déraper dans un sens ou dans l'autre. Les optimistes forcenés voient les prémisses d'une révolution, les militants plus prudents voient une société en train de sombrer et un boulevard offert à l'extrême droite. Je me range plutôt parmi les seconds, mais encore une fois, je n'ai pas de réponse absolument sûre et j'attends toujours d'être mieux informé.


encore et encore une fois, les "optimistes forcénés" ne voient pas les prémisses d'une révolution. Ils voient des révoltés, des opprimés, la fraction la plus précarisée de la classe ouvrière et se demande comment s'adresser à elle.

a écrit :Notre boulot, c'est de comprendre, d'analyser, de savoir comment et à qui on doit et on peut s'adresser pour que les dégats matériels et surtout en terme de conscience, ne soient pas irréparables. C'est aussi, tant qu'il reste certains doutes sur la réalité de la "révolte", de ne pas s'emballer et de continuer, ce qui n'est pas rien, à intervenir avec tous nos (petits) moyens dans le même sens et auprès du même milieu que nous le faisons habituellement, aux portes des boîtes, dans les boîtes dans les quartiers, sur les marchés. La situation est au moins telle que le plan d'urgence que nous avons essayé de populariser depuis maintenant 10 ans n'a jamais été autant d'actualité, n'a jamais eu autant de chances d'être approuvé, au moins verbalement par une large partie de la population.


On ne peut être en désaccord avec cela. A ceci près, que sans emballement, on peut quand meme considérer qu'il y a un soubressaut dans l'actualité qui mérite de boulverser nos habitudes.
Faber
 
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Message par Jacquemart » 08 Nov 2005, 22:40

a écrit :Que est ce qu'on est loin de jeremiades bourgeoises contre la révolte des fils d'immigrés!

Certes. Et de beaucoup d'autres choses aussi, hélas.
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Message par Vic_tor » 08 Nov 2005, 22:48

Harpo* :
a écrit :les militants plus prudents voient une société en train de sombrer et un boulevard offert à l'extrême droite
Dans ce cas, il doit y avoir quelque chose à faire pour l'extrême gauche... par exemple :
a écrit :La situation est au moins telle que le plan d'urgence que nous avons essayé de populariser depuis maintenant 10 ans n'a jamais été autant d'actualité, n'a jamais eu autant de chances d'être approuvé, au moins verbalement par une large partie de la population.
=D> Et là, rien à ajouer. En voilà une belle décision à prendre...


*Un habitué pourrait me dire comment insérer la référence du message dans la quote ?
Vic_tor
 
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Message par Matrok » 08 Nov 2005, 22:53

Caupo, d'ou sors-tu ce texte ? Parce que si je devais définir ce qu'est en ce moment une position gauchiste, ça se pose là...

Ce texte n'apporte aucun élément nouveau dans l'argumentation par rapport à ce que toi, Vérié, etc... ont écrit ici même et qui a été discuté longuement. Il contient les mêmes erreurs d'appréciation (assimiler les émeutiers dont on sait qu'ils sont peu nombreux aux "jeunes des banlieues" dans leur ensemble...), les mêmes raccourcis douteux (proclammer que leur révolte "recoupe" celle des grévistes de la SNCM), etc...

Pire, il propose des "solutions" parfaitement ridicules, et en plus en contradiction avec son analyse. Voila deux phrases qui se suivent dans le texte :

a écrit :Ce qu’il faut revendiquer, c’est l’organisation immédiate d’élections législatives, pour se débarrasser au plus vite de ce gouvernement.

Les jeunes n’ont pas besoin de discours moralisateurs, mais d’un programme d’action audacieux, révolutionnaire, aussi implacable contre le capitalisme que le capitalisme l’est contre eux.


C'est plus éclairant encore sur la confusion de l'auteur si on met ces deux phrases dans l'ordre inverse. Pour ce type un "programme d'action audacieux, révolutionnaire", c'est de nouvelles élections législatives ! L'auteur doit probablement ignorer que si on fait ça maintenant la droite et l'extrême droite en sortiront renforcées... Alors si jamais il a eu un tant soi peu raison en voyant un contenu politique dans ces émeutes, je pense que les émeutiers auront vite fait de flanquer par terre les panneaux électoraux et de brûler les bureaux de vote. Ca ne serais d'ailleurs pas beaucoup plus intelligent que ce qui s'est passé jusqu'ici...
Matrok
 
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Message par Vic_tor » 08 Nov 2005, 22:56

Je suis en train de lire le texte posté par Caupo et ce passage, j'y souscris entièrement (non Gaby ?) :
a écrit :Du point de vue des militants communistes et syndicaux que nous sommes, il y aurait beaucoup à dire sur les méthodes employées par ces jeunes révoltés. Ce ne sont pas les méthodes du mouvement ouvrier. Ils se trompent de cible. On ne peut pas cautionner la destruction d’écoles, de crèches, d’entreprises ou même de véhicules. Mais de tels agissements sont dans la nature de ce genre de mobilisation. Avant l’émergence des premières organisations syndicales, au XIXe siècle, il arrivait souvent que des ouvriers désespérés détruisent des usines et des machines, ou s’en prennent à la propriété tous azimuts. Or, les jeunes dont nous parlons ne connaissent pas le monde du travail - et beaucoup de leurs parents en sont eux-mêmes exclus. Dans beaucoup de cités, le taux de chômage frôle les 40%. Parmi les jeunes eux-mêmes, beaucoup désapprouvent de telles actions - mais, à la différence de grévistes, qui disposent d’organisations et d’instances de décision collective, ils n’ont aucun moyen de les empêcher.

Matrok, d'accord sur ce que tu cites, c'est du n'importe quoi.
Zelda, merci !!
Vic_tor
 
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Message par Puig Antich » 08 Nov 2005, 23:04

Des nouvelles.

a écrit :Incidents sporadiques en province au treizième jour des violence

INCIDENTS À TOULOUSE
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PARIS (Reuters) - Des incidents ont à nouveau éclaté dans plusieurs banlieues de France mardi soir pour le treizième jour consécutif mais les autorités insistent sur leur caractère sporadique et isolé.

Selon un bilan effectué par la Direction générale de la police nationale, on dénombrait à 21h30 locales (20h30 GMT) 76 véhicules incendiés sur l'ensemble du territoire. A cette heure, la police avait procédé à 57 interpellations, a précisé un porte-parole.

"Pour l'instant, le début de soirée est un peu plus calme que la nuit dernière", a-t-il ajouté. "C'est un véhicule par-ci, un véhicule par-là. Il y assez peu pas de lieux où on se trouve face à une flambée" de violence.

Aucun incident notoire n'a été signalé en banlieue parisienne, a-t-il précisé.

Plusieurs communes ont décidé d'instaurer un couvre-feu en vertu du décret adopté mardi matin en conseil des ministres.

Le préfet de la Somme a interdit par décret la circulation des mineurs entre 22h00 et 06h00 du matin dans les rues d'Amiens et d'une trentaines de communes environnantes.

A Orléans, Savigny-sur-Orge (Essonne) et Elancourt (Yvelines), ce sont les maires qui ont imposé un couvre-feu en vertu de leur pouvoir de police municipale.

INCIDENTS DANS LA BANLIEUE DE TOULOUSE

A Bassens, dans la banlieue de Bordeaux, un autobus qui fonctionnait au GPL a été incendié et a explosé.

A Nice, un homme qui marchait dans le quartier des Moulins, a reçu sur la tête un haltère jeté du quinzième étage d'un immeuble. Il a été hospitalisé dans un état critique.

Dans la banlieue de Toulouse, où Nicolas Sarkozy effectuait un déplacement dans la soirée, plusieurs dizaines de jeunes ont lancé des pierres et des cocktails Molotov en direction des forces de l'ordre dans le quartier de la Reynerie, proche du quartier du Mirail placé sous haute surveillance depuis plusieurs jours.

Une douzaine de voitures auraient été incendiées.

Par ailleurs, 17 personnes, dont plusieurs mineurs, ont été interpellées et placées en garde à vue après des incidents dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de source policière.

Des vigiles d'un centre commercial ont interpellé un mineur soupçonné de vol à l'étalage. Ils ont aussitôt été pris à partie par un groupe d'une cinquantaine de jeunes.

A l'arrivée de la police sur place, le groupe s'est replié vers une cité voisine en "caillassant" au passage un bus de la ville et en incendiant une voiture.

La nuit de lundi à mercredi avait été marquée par un reflux des violences par rapport à la veille: 1.173 véhicules ont été brûlés (240 en Ile-de-France, 933 en province) contre 1.408 dimanche soir.
Puig Antich
 
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