(Crockette @ mercredi 17 novembre 2004 à 18:38 a écrit :On la retrouvait ds les entreprises où les syndicalistes se faisaient virer comme des chiens, mais aussi ds les familles, où un père alcolo par exemple, pouvait corriger non seulement ses enfants mais aussi dans la foulée sa femme sans risquer la moindre poursuite.
Attention aux clichés !
On ne peut résumer les violences conjugales au cliché de "l'homme alcoolique", un autre cliché est aussi de considérer que la violence masculine se retrouve surtout chez les couches les plus pauvres et dans le sous-prolétariat.
Or, l'enquête menée en 1988-1989 par la Fédération Solidarité Femmes indique "seules 12 % (des femmes victimes de violences) font état de l'alcool comme étant une des circonstances de déclenchement des violences."
Par rapport à la classe sociale, l'association SOS femmes note à propos des coupables de meurtres conjugaux dans un article sur le rapport Henrion (paru en février 2001) : "Le profil de l'agresseur n'est pas toujours celui que l'on s'imagine. "Il s'agit en majorité d'hommes bénéficiant par leur fonction professionnelle d'un certain pouvoir. On remarque une proportion très importante de cadres (67%), de professionnels de la santé (25%) et de membres de la police ou de l'armée", commente Roger Henrion." (et on peut rappeler à ce propos qu'une femme est assassinée par son compagnon tous les 5 jours en France).
Ainsi, les chiffres de l'enquête sur les violences conjugales en France datant de 1999 montrent que toutes les classes sociales sont représentées : 10 % des cadres supérieures, 10,2 % des femmes au foyer, 9 % des employées et 8,7 % des ouvrières subissent des violences conjugales.
Ce que montre par contre très bien l'enquête de Solidarité Femmes, enquête menée auprès de femmes vivant dans des foyers pour fuir les violences de leurs compagnons, c'est qu'il y a un lien évident entre l'oppression traditionnelle des femmes (travail considéré comme "salaire d'appoint", travail domestique, etc.) et les violences conjugales. Ainsi, selon les chiffres de cette enquête :
- 94 % des femmes interrogées ont exercé une activité professionnelle. Au début de leur union, elles ne sont plus que 72 %. Celles qui ont arrêté de travailler l'ont fait dans 61 % des cas à la suite d'une interdiction du conjoint.
- 87 % des femmes interrogées s'occupent seules des soins et de l'éducation des enfants, 90 %du ménage et des courses.
Enfin, on peut rappeler que selon le rapport du professeur Henrion, 10% des femmes interrogées avaient été victimes de violences conjugales au cours des 12 derniers mois. Et un site féministe souligne à juste titre que l'on peut aussi dire que 10% des hommes vivant en couple ont exercé des violences à l'encontre de leur compagne.