Si tu n'es pas satisfait de la manière dont ton organisation confronte sa pratique avec celle de Lutte Ouvrière, tu peux toujours (j'espère) en discuter avec tes camarades.
Moi je trouve que les pratiques se confrontent au mieux en ce moment dans le cadre de la campagne que nos deux organisations ont décidée de mener ensemble.
c'est a moi que tu parlait ? Parce que je parlait d'une confrontation (qui ne prend pas obligatoirement la forme d'un débat poli) entre révolutionnaire et réformistes ! Or jusqu'a preuve du contraire, je ne considérait pas LO comme réformiste mais uniquement comme un groupe centriste marqué par un oportunisme certain... Donc avec lesquels on peut avoir un dialogue (comme avec tous les groupes que l'on considére comme centristes) voir meme des accords (comme on l'a vu lors de ces elections !)
pour revenir a nos moutons et en particulier a la discussion qui a débuté; on pourrait prendre connaissance de la réponse de la ligue a nos camarades du pcf
a écrit :Gauche Populaire et Citoyenne
Débattre, chiche !
Une tribune signée par des candidats ou membres du comité de soutien à la liste conduite par Marie-George Buffet et publiée le 19 février dans "Politis" interpelle vertement la LCR.
"Allez-vous nous combattre ? Et comment justifierez-vous votre hostilité ? N'insultez donc pas l'avenir." C'est en ces termes que quelques partisans de la liste conduite en Île-de-France par Marie-George Buffet regrettent - ou font mine de regretter ? - que la LCR n'ait pas fait le même choix qu'eux pour les élections régionales.
Etonnante interpellation : n'ayant aucune intention de se situer par rapport à elle, la LCR s'est gardée de toute attaque contre la liste Buffet. En revanche, la tribune signée par des candidats ou membres du comité de soutien à cette liste et publiée par Politis s'en prend en termes polémiques à Lutte ouvrière, aux listes LCR-LO et, donc, évidemment, à la LCR.
Un des griefs accumulés fait sourire : celui de "ne pas s'être souciés un instant de faire de la polémique autrement". A l'opposé, sans doute, de la "gauche populaire et citoyenne" ? Allons donc ! Cette liste résulte tout autant de négociations acharnées, de discussions de sommet, de tractations entre différentes sensibilités communistes et quelques animateurs du mouvement social. Nombre de ces candidats sont présentés comme syndicalistes, associatifs, acteurs du mouvement social. Ce qu'ils sont effectivement. Mais ce sont surtout des militants... du PCF. Ce qui est tout à fait respectable ; mais ne transforme pas magiquement une liste communiste en liste du mouvement social. Utiliser une notoriété acquise dans le mouvement social, sans même prendre, pour certains, la peine de se défaire au moins momentanément de leurs mandats syndicaux ou associatifs, n'est assurément pas la meilleure façon de réduire la méfiance des mouvements sociaux à l'égard des partis politiques. C'est aussi une très "vieille" manière de faire de la politique...
Les signataires de la tribune "La LCR devrait être avec nous" sont apparemment obsédés par une question : "que ferez-vous de vos voix, entre les tours ?". On sent comme une nostalgie : la Ligue était si sympathique lorsqu'elle pesait peu et appelait à voter à gauche au deuxième tour ! Notre position est connue : en cas de risque de victoire du Front national, nous appellerons à voter à gauche. Dans les autres cas, pas de consigne de vote. Mais, bien sûr, ce n'est pas seulement d'un appel à voter au deuxième tour dont il s'agit...
Alors, " Reconstruire une gauche antilibérale, écologiste, anticapitaliste, féministe, altermondialiste" est bien notre projet. La "gauche populaire et citoyenne" dit le partager et nous n'avons aucune intention d'insulter qui que ce soit et encore moins l'avenir ! Mais l'avenir s'incarne-t-il aujourd'hui en une liste dirigée par la secrétaire nationale du PCF, ouverte pour l'essentiel aux différentes sensibilités communistes et qui, surtout, se propose de rééditer ce qui a déjà échoué dans le passé.
Car le projet de la liste Buffet est bien de fusionner avec la liste PS et, en cas de victoire, de participer demain à une majorité de gestion régionale, "pour obliger le PS, les Verts et autres partis de gauche à tenir les engagements et les rehausser".
Pourtant, l'expérience de la participation de ministres communistes, sous François Mitterrand puis sous Jospin, a déjà été tentée avec les résultats que l'on sait : caution donnée au social-libéralisme, aggravation des inégalités, désespérance des couches populaires, augmentation de l'abstention, montée du Front national. Contrairement à une majorité de régions, en Île-de-France, le PCF a choisi l'autonomie au premier tour. Mais l'objectif demeure la recherche d'un accord avec le PS.
Nous avons, quant à nous, choisi de présenter un programme de mesures d'urgence sur les licenciements, la défense des services publics, la fiscalité, une autre répartition des richesses, etc. Et si nous avons pu réaliser l'accord électoral qui chagrine tant le PCF et ses alliés, c'est parce que nous nous sommes retrouvés avec LO dans les grèves du printemps dernier et que nous étions d'accord sur ces mesures. Mais, la "gauche populaire et citoyenne" est-elle d'accord avec ces mesures ? Pense-t-elle sérieusement obliger le PS à les mettre en oeuvre ? Ou bien pense-t-elle qu'elles ne sont pas "applicables et solidaires, tout de suite" ni "mobilisatrices pour l'avenir", et qu'il s'agit de "grandes déclarations déconnectées de la réalité" ?
Nous sommes naturellement disponibles pour mener cette discussion. Mais, si "nos chemins sont séparés" pour ces élections, c'est sans doute parce qu'existent des divergences sur le contenu d'une politique alternative.
François Duval
Rouge 2054 04/03/2004