quelles lectures ? quels lecteurs ?

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par pelon » 06 Nov 2002, 10:05

J'ajouterai qu'il est possible de discuter du communisme de manière vivante et sans commencer par lire les oeuvres complètes de :engels: :lenine: :luxemburg: :marx: :staline: :trotsky: . Ce forum a d'ailleurs pour objectif de discuter des idées socialistes, de nos expériences... Je regrette qu'il devienne trop souvent un combat de catch entre organisations politiques.

Vilenne, tu dis que
a écrit :Question simple à se poser : si je suis révolté par la société et me rend compte (intuitivement) de la nécessité d'un changement radical. Je vais à LO : qu'est-ce que dois lire en premier ? je vous cite la réponse dans l'ordre :
. le journal LO : ce journal est un réponse à chaud à l'actualité avec pour mot d'ordre : "faudra bien que les travailleurs se révoltent un jour/fassent une grève/ ne les laissent pas faire".
. la révolution trahie de LT
. la révolution permanente de LT
. des explications de texte sur le capital de KM


Nous n'avons pas la meme expérience. Lorsque j'ai connu LO, j'ai demandé ce que je pourrais lire pour connaitre les idées de LO. Et on m'a répondu que pour les connaitre réellement, il ne suffirait pas de lire tel ou tel texte, mais de discuter, de fréquenter des militants, de m'intéresser au monde ouvrier, de me lier à des jeunes travailleurs, partager leurs espoirs, leurs conditions de travail...

La formation historique et théorique n'est que la continuation de cela. Elle permet de s'orienter dans le monde actuel, non pas en copiant le passé et en applicant des recette toutes faites, mais en tirant des expériences des erreurs et succès du mouvement ouvrier, en cherchant les causes et en comprenant les lois qui ne sont pas conjoncturelles.

Tout comme dans le syndicat, chaque nouveau conflit, chaque nouvelle négociation est nouvelle. Mais l'expérience du vieux militant syndical est indispensable pour savoir quels pièges éviter, quelle stratégie la direction va employer pour nous diviser, nous affaiblir, comment elle va ruser, nous faire croire qu'on gagné pour nous ligoter et nous avoir ensuite, ou au contraire nous démoraliser en s'affichant sure d'elle...
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Message par pelon » 06 Nov 2002, 10:15

(vilenne @ Wednesday 06 November 2002, 10:54 a écrit :
Discufred, je ne te suis pas. Je ne suis pas assez vieux pour avoir vécu les événements de 17 à 21. De fait, c'est bien suite aux lectures* que je me suis documenté sur cette période. Or, discute sur une bibliographie fournie par LO sur cette période, toute référence autre que dans la ligne trotskiste est gommée. Si tu veux développer un esprit critique, il est nécessaire de se documenter aussi sur les contradictions (thèse, anti-thèse, synthèse). Si tu otes une partie, la dialectique disparaît.

Je ne sais pas pour toi, mais personnelement les camarades m'ont toujours encouragé à lire ce que je voulais, à confronter leur point de vue à celui des autres. Il n'y a pas de livres interdis à LO :D
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Message par pelon » 06 Nov 2002, 10:16

(rojo @ Wednesday 06 November 2002, 11:09 a écrit :
(Eric_bf @ -- a écrit :J'ajouterai qu'il est possible de discuter du communisme de manière vivante et sans commencer par lire les oeuvres complètes de. :x
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Message par pelon » 06 Nov 2002, 10:24

Et pour finir (avant de retourner bosser)

quelqu'un a dit qu'il trouvait les CLT "pesants" et "scolaires". On n'a pas du avoir les mêmes profs à l'école =D>
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Message par pelon » 06 Nov 2002, 10:48

(vilenne @ Wednesday 06 November 2002, 08:52 a écrit :
a écrit :Ils veulent exercer leur métier, mais doivent tout réapprendre, pour pouvoir le réapprendre aux autres. Heureusement il reste quelques traités de biologie et de descriptions des gestes opératoires.

De fait, le risque n'est-il pas dans la citation à tout crin et à tout va. La réflexion n'est plus de mise.
a écrit :qui auraient été coupés (par le stalinisme) de tout lien avec leurs anciens, de toute pratique.

Accuser le stalinisme systématiquement, c'est vouloir s'affranchir de toute critique envers les actes de Lénine et Trotsky. C'est vouloir marquer la dégénerescence de l'état URSS en 22-23. Alors que la bureaucratisation avait commencé bien avant.

Je reprends la discussion plus haut à partir de ta réponse car il me semble que l'on part sur plusieurs discussions, peut-être liées mais qui ont l'inconvénient
d'en oublier une qui est dans le post de com.
La volonté de faire remonter la responsabilité des crimes de Staline à Lénine et Trotsky, bien enclenchée par le "livre noir" a fait des dégâts même chez les communistes et certains trotskystes qui, pour faire intelligent, veulent bien reconnaitre une part de responsabilité. C'est pour moi une capitulation en rase campagne face à une bourgeoisie qui ne concède rien. C'est aussi mettre sur le dos des révolutions les contre-révolutions. En effet, ces dernières n'auraient pu exister sans les premières. C'est mettre sur le dos des sans-culottes de 89 ou 92 la tyrannie future de Napoléon sur l'Europe.
Mais je voulais revenir sur un point : est-ce que oui ou non, le socialisme révolutionnaire n'a pas été maintenu par les trotskystes à partir des années 30 ? Que resterait-il des traditions révolutionnaires sans eux ?
La combativité ouvrière sans traditions ouvrières communistes cela donne Walesa c'est-à-dire la réaction, en l'occurence catholique et les exemples sont nombreux de populations qui se sont battues "à mort" pour finalement des régimes moyennageux : l'Iran par exemple.
Donc cracher sur la formation politique, c'est croire que l'on sait tout spontanément, c'est faire une croix sur toute l'expérience du passé, c'est s'handicaper avant d'avoir commencé la lutte.
J'ai vu des jeunes révolutionnaires sud-américains regretter amèrement de ne pas avoir eu plus d'instruction politique. La répression a fait des morts mais la connerie politique aussi, avec parfois des soit-disant directions internationales comme le SU d'ailleurs.
La connaissance politique, on la tire des événements politiques, du vécu aussi mais à condition de savoir comprendre. Combien d'anciens combattants envoyés au casse-pipe en 14-18 ont-ils crus que c'était la faute des "boches" ?
Il y a des livres que l'on incite à lire, c'est vrai et on en est fier. Rien n'empêche de lire en plus tout ce que l'on veut, la littérature policière, le dernier livre d'ATTAC, des bandes dessinées. On incite aussi à lire la presse quotidienne à suivre les infos en France et dans le monde. Donc, on ne s'occupe pas du passé à la place du présent. On étudie le passé pour comprendre le présent.
La connaissance de l'histoire du mouvement ouvrier, du marxisme mais aussi du darwinisme et de 1000 autres choses, c'est ce qui permet de s'affranchir de la pensée dominante. C'est justement en étant instruit que tu pourras y compris trouver que LO à tort, cette fois peut-être avec des arguments fondés et documentés.
La véritable démocratie ne peut s'exercer qu'avec des connaissances. Le PC qui ne formait pas, ou plus exactement formait à cette bouillie du marxisme qu'est le stalinisme, ses militants, a pu leur faire faire des monstruosités. Il a pu leur faire croire que les trotskystes étaient des alliés des nazis. Il a pu leur dire " à chacun son boche " en août 44 ce qui aurait dû apparaitre un crime à un communiste. Pourquoi, à la même époque, les trotskystes n'ont pas eu les mêmes mots d'ordre à ton avis ? par l'opération du saint esprit ? ou gâce à une boussole ?
Pour notre part, nous n'irons pas dans le sens de la facilité. Bien entendu, il serait plus populaire chez une partie des jeunes de n'avoir aucune containte, le lecture en est une pour certains. Mais pourquoi former des militants au rabais ? Ce serait méprisant de notre part.
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Message par stef » 06 Nov 2002, 12:08

Vilenne,

Si tu relisais, le Programme de Transition ? Tu noteras sans aucun doute que la "3° révolution" dont tu parles, c'est la révolution politique dont parle ce document.

Il est aussi certain; que le révolution permanente est un livre un peu complexe. D'où les thèses l'explicitant à la fin.

Mais je te rappelle quand même que tout une partie du capital théorique du marxisme fonctionne sur la base de polémiques (depuis "Misère de la philo." en opposition au "Philo de la misère" de Proudhon).
stef
 
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Message par faupatronim » 06 Nov 2002, 12:08

a écrit : Mhhh...Ai-je dis qu'il ne fallait pas de formation politique ? Pas de lecture ?
Nop, et je trouve que c'est un mauvais procès que tu fais.


Pourtant tu dis dans un post précédent :

a écrit :Je ne puis qu'être d'accord sur le fond avec LCR. Il est en effet rebutant de devoir se taper des dizaines d'ouvrages historiques avant de pouvoir papoter communisme. C'est non seulement pénible, mais il y a en plus un aspect doctrinaire difficilement admissible.


Je crois que c'est surtout une incompréhension de ce qu'est, pour nous, la formation. Nous ne formons pas tout le monde : nous "papotons" avec des tas de gens et, souvent, cela s'arrête là. Et même ceux que l'on arrive à convaincre, ce n'est pas grâce aux bouquins, mais à la salive, au "bouton de veste" comme disait P. Frank. Convaincre, discuter des idées est une chose, former un militant une autre.

Nous essayons de former des militants communistes professionnels, qui doivent être capables d'avoir une compréhension marxiste du monde qui les entoure. Ceux qui font ce chois d'engagement, nous les formons, les faisons lire un maximum, les classiques du marxisme mais aussi plein d'autres choses, et essayons aussi de leur en donner le goût. Lire n'est pas une corvée pour la plupart d'entre nous, mais, outre le plaisir littéraire, c'est un aliment politique.

La révolution trahie, la révolution permanente, des explications de texte sur le capital, on ne fait rien lire de tout cela à ceux qui viennent pour découvrir nos idées mais à ceux qui se destinent à les défendre.

Tu discute donc à côté de la réalité puisque nous faisons lire, au début, des petits romans, courts et facile à lire, pour ouvrir des horizons à nos contacts et aussi pour leur donner le goût de découvrir d'autres expériences et d'autres périodes.
faupatronim
 
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