Tiens, je remonte ce fil...
(Mano @ mercredi 8 août 2012 à 11:34 a écrit :Ce que je vois pour ma part, c'est des jeunes qui fassent à un chômage important et sans perspecitive réel de trouver du travail, se lance la dedans et se casse bien souvent la gueule. Mais c'est bien la logique libérale, de faire porter la responsabilité d'un échec aux individus.
Il n'y a pas que toi qui voit ça : les statistiques de l'INSEE disent la même chose. Je cite ci-dessous un
article de Libération du 20 septembre dernier :
(Libération % Economie @ 20 septembre 2012 à 07:31, source AFP a écrit :La plupart des auto-entrepreneurs ont des revenus inférieurs au Smic
L'Insee indique d'ailleurs que seuls un quart des premiers auto-entrepreneurs sont parvenus, à moyen terme, à se dégager un revenu.
A peine un quart des pionniers du régime de l’auto-entreprise sont parvenus, au cours des trois premières années d’existence, à dégager un revenu continu et celui-ci était dans neuf cas sur dix encore en dessous du Smic l’an passé, selon des chiffres publiés jeudi par l’Insee.
Dans le détail, 328 000 créateurs d’une auto-entreprise ont été recensés en 2009, année d’entrée en vigueur du régime, mais seuls 79 000 en ont tiré de façon continue durant les trois premières années un revenu qui, en 2011, était inférieur au Smic pour 90% d’entre eux. La moitié seulement (174 000) de ces pionniers ont pu être considérés comme économiquement actifs la première année car ayant déclaré au moins un euro de chiffre d’affaires dans un délai de quatre trimestres, précise l'étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques.
Les 328 000 premiers auto-entrepreneurs ont représenté en 2009 plus de la moitié des créateurs d’entreprises, deux tiers des non-salariés nouvellement installés et 13% de l’ensemble des non-salariés. Au bout de trois ans, un peu moins d’un tiers (102 000) étaient toujours actifs, c’est-à-dire qu’ils avaient déclaré au moins un euro de chiffre d’affaires pendant l’année 2011, précise l’Insee.
«Mais seuls 79 000 ont pu dégager un revenu positif de façon continue (pendant) les trois ans. En moyenne, le revenu qu’ils tirent de leur activité a progressé, mais pour neuf sur dix, il demeure inférieur au Smic», explique l’Insee. «Peu ont quitté l’auto-entrepreneuriat pour rejoindre le régime non salarié classique», précise l’institut sans donner de chiffre.
A l’inverse, «par les simplifications administratives et fiscales qu’il permet, le statut d’auto-entrepreneur attire certains non-salariés qui exercent déjà une activité indépendante sous un régime classique», fait remarquer l’Insee.
Le revenu moyen annualisé des créateurs d’auto-entreprises économiquement actifs était d’environ 4 300 euros en 2009, alors que celui des créateurs classiques était plus de trois fois supérieur (14 100 euros). Les auto-entrepreneurs actifs exercent souvent en parallèle une activité salariée, note l’Insee. En 2009, ils étaient 38% de femmes et plus de la moitié avaient moins de 40 ans et 60% avaient choisi les services comme secteur d’activité.
Par ailleurs, un autre article
dans le Libé d'aujourd'hui 2 octobre revient sur une campagne de désinformation organisée par des patrons de grosses start-up qui parlent au nom des auto-entrepreneurs... Je ne le cite pas intégralement car c'est moyennement intéressant, mais si vous entendez parler des "geonpi" ou du mouvement "défense des pigeons", il vaut mieux savoir ce qui sa cache vraiment derrière. Je cite juste un extrait :
a écrit :...il est étonnant de voir le[s] revendications [des auto-entrepreneurs] figurer au côté de celles des patrons de start-up, les deux publics ne partageant pas grand-chose de plus que le nom d'«entrepreneurs».
En fait, beaucoup des auto-entrepreneurs croient en effet naïvement qu'ils jouent dans la même cour que le patron de Free ou que celui de Meetic, abusés qu'ils sont par le discours libéral ambiant, que quijote a bien résumé trois messages plus haut.