La société du "care"

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par meichler » 09 Juin 2010, 19:36

Le seul moyen d'éviter que les travailleurs se tournent vers le PS comme «alternative» à Sarkozy, ce serait qu'ils voient en une autre force politique issue du mouvement ouvrier une alternative plus "crédible". Ce n'est manifestement pas demain la veille (sans faire injure à LO, ni au NPA, ni au PG...).
Et en outre ce serait supposer résolue précisément la question qui est devant nous : comment arracher au PS son influence. Je ne dis pas sa capacité d'organisation, car il y a longtemps qu'elle est réduite à sa plus simple expression. Je ne dis même pas que les travailleurs aient tant d'illusions que ça sur la réalité de la politique du PS au pouvoir, surtout depuis 1981, et ce qui a suivi... Je dis son influence, essentiellement électorale, sur la masse des travailleurs, des ouvriers, des prolétaires, des salariés. Ou, à tout le moins, une part importante de cette influence. Les travailleurs qui votent PS ne lui font généralement confiance que sur une seule chose : être capable d'aligner un (des) candidat(s) au second tour des élections pour tenter de battre dans les urnes la "droite".
C'est presque rien, mais pour la plupart des travailleurs, "la politique" ça se résume à ça (et encore...).
Que cette question soit encore posée par eux à travers un parti issu du mouvement ouvrier (et non pas un parti comme le Parti démocrate US, même si c'est le rêve de nombre de hiérarques du PS), quelque ténus que soient les liens et effacées que soient les traces de ce passé renié, n'est pas indifférent. Non pas pas par rapport à la réalité actuelle du PS et de sa politique, mais par rapport au fait qu'il garde encore le nom et le passé du vieux parti qui fut il y a bien, bien, bien longtemps le parti de Guesde, Lafargue et Jaurès. Cela n'est pas indifférent pour ce qui reste de conscience de classe parmi les travailleurs.
Et cela ne fait que mieux éclater la trahison constante et permanente de ce qu'est devenu, à travers maintes mutations ce parti qui n'est plus qu'un "syndicat d'élus". Cela ne peut simplement que donner aux révolutionnaires, l'opportunité d'expliquer qu'il faut en revenir aux principes qui étaient ceux des fondateurs : la lutte des classes, du travail contre le capital, la lutte pour renverser cette société pourrie et son Etat, le combat pour le socialisme. Pourquoi s'appellent-ils encore "socialistes" ? Et pas "démocrates" comme Bayrou, ou "humanistes" ou "écologistes" ? La réponse c'est bien sûr qu'ils n'ont pas encore pu tout larguer de l'héritage (même trahi, même purement formel, même seulement nominal) du mouvement ouvrier. Ils trahissent cet héritage sans vergogne et le jettent aux ordures. Cela laisse une opportunité pour tenter de le relever, à travers un autre parti, ouvrier, révolutionnaire. S'ils n'étaient que des "démocrates" comme en Italie, on devrait repartir d'encore plus bas, dans la conscience des masses.
Pour ce qui est de «ne parlons pas trop de la gauche», je ne crois pas avoir dit (ni fait !) cela. Sérieusement, relisez, par exemple, mes contributions sur le baratin de Aubry et consorts, au début de ce fil.
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

(Baruch SPINOZA)
Avatar de l’utilisateur
meichler
 
Message(s) : 0
Inscription : 28 Oct 2006, 18:36

Message par meichler » 09 Juin 2010, 19:43

(Zappa @ mardi 8 juin 2010 à 19:02 a écrit : Tout le problème c'est précisément que quand tu dis aujourd'hui qu'il faut combattre Sarkozy, beaucoup de gens comprennent " votez pour la gauche au second tour ".

Combattre Sarkozy, ce n'est pas attendre 2012 d'aller mettre un bulletin de papier dans l'urne, c'est combattre dans les syndicats, dans les boîtes, pour un vaste mouvement en défense des retraites, et pour le retrait du projet de loi pourri, combattre aussi AU SEIN DES SYNDICATS, pour que les dirigeants de ceux-ci rompent avec le "dialogue social" pourri qui aide ce gouvernement à liquider les acquis sociaux, en co-élaborant avec lui toutes ses saloperies. Pour qu'ils arrêtent de nous épuiser avec leurs journées d'action de m... saute-moutons.
Combattre Sarkozy, c'est ici et maintenant, dans la grève et dans la rue et avec nos camarades de travail et de syndicat.
Combattre Sarkozy, c'est d'abord dire que c'est notre ennemi (celui qui est en place aujourd'hui, mais, hélas, on n'en a pas qu'un...), et que pour sauver nos retraites, il faudra lui faire toucher les épaules à terre, comme on avait fait, par exemple, avec Chirac-Villepin et leur CPE.
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

(Baruch SPINOZA)
Avatar de l’utilisateur
meichler
 
Message(s) : 0
Inscription : 28 Oct 2006, 18:36

Message par Zorglub » 09 Juin 2010, 22:50

Encore des soi-disant raccourcis. Les dirigeants syndicaux emboucheront les trompettes de la LDC pour mieux tromper les travailleurs, quand ils y seront obligés par les travailleurs justement. Pas par quelques demandes de rompre le dialogue social. La gauche fera de même et c'est pour cela qu'elle est d'accord pour "combattre Sarkozy".
Plutôt que larbin 1er, pourquoi pas le maître, le patronat, dans tout ça ?
Le CPE, c'était une belle victoire, mais faut arrêter de se la raconter.
Zorglub
 
Message(s) : 1226
Inscription : 27 Fév 2009, 01:26

Message par Remi » 10 Juin 2010, 01:15

De toute façon, on en est pas là ! Peu importe ce qu'est "la société du care" effectivement, le tout est pour le ps, de trouver quelque chose d'un tant soi peu crédible sans parler de "lutte de classe" (et quoi encore ! ) La ""société du care" répond totalement à cette problématique. Évidemment, si on cherche "au fond", on va vite s'apercevoir que c'est complétement inconsistant. Mais ce n'est pas ce qui risque de faire peur au "ps"..
Remi
 
Message(s) : 0
Inscription : 17 Mars 2010, 22:08

Message par meichler » 10 Juin 2010, 18:42

Rémi, tu as, hélas, raison. Et encore... «crédible»... ? Tout juste une nouvelle «marque», pour vendre du vent.
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

(Baruch SPINOZA)
Avatar de l’utilisateur
meichler
 
Message(s) : 0
Inscription : 28 Oct 2006, 18:36

Message par rougeole » 10 Juin 2010, 18:51

En analysant à peine ce document, on se demande déjà quelle est la différence avec Royale: aucune c'est elle qui le dit. De plus, le rapport à l'État est dans la plus pure tradition réformiste, qui pourrit rapidement, puisque chacun va aider l'autre les patrons seront gentils et les ouvriers bien "cédétisés" pour avoir un excellent dialogue social.
rougeole
 
Message(s) : 0
Inscription : 14 Déc 2008, 20:53

Message par meichler » 11 Juin 2010, 07:03

(rougeole @ jeudi 10 juin 2010 à 18:51 a écrit : (...) le rapport à l'État est dans la plus pure tradition réformiste, qui pourrit rapidement (...)

Ce que tu appelles la «tradition réformiste» est d'autant plus pourrie, voire totalement morte (depuis bien longtemps, en fait), du fait que de nos jours les «réformes» ne sont en réalité que des contre-réformes (cf. retraites). C'est-à-dire non pas des améliorations des conditions d'existence des prolétaires, mais une remise en cause permanente des améliorations conquises dans les périodes précédentes, arrachées de haute lutte à la classe possédante. Et il avait fallu pour cela, non pas s'en tenir à un «dialogue», mais la menace révolutionnaire, la menace (la menace VIOLENTE, la menace par la VIOLENCE DES MASSES en lutte) du renversement de son Etat et de son système économique (cf. après 1ère guerre mondiale, 1936, 1943-47, 1968...). Ce n'est que par la lutte révolutionnaire, par les méthodes de la lutte des classes, que de vraies réformes, améliorant vraiment et substanciellement le sort des prolétaires, ont pu être arrachées par le passé. La bourgeoisie ne les a tolérées (sans jamais cesser de tenter de les reprendre, dès le début) que parce qu'elle sentait le vent du boulet de la révolution communiste. À présent, il n'y a plus de réformistes (sinon au compte des contre-réformes capitalistes), il n'y a plus de réformes importantes possibles pour les travailleurs (sinon à la marge, et sur des points tout à fait secondaires pour les masses), parce que la menace RÉVOLUTIONNAIRE s'est éloignée du regard autrefois apeuré de la classe possédante. Seul le combat politique, révolutionnaire, pour défaire et renverser les gouvernements bourgeois (de "droite" ou de "gauche") peut aider à empêcher le recul général des droits ouvriers, peut sauver les acquis sociaux.
«Réformistes» sans réformes, sinon celles des patrons ! Les vraies réformes d'hier ne peuvent être défendues que par la lutte révolutionnaire d'aujourd'hui.
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

(Baruch SPINOZA)
Avatar de l’utilisateur
meichler
 
Message(s) : 0
Inscription : 28 Oct 2006, 18:36

Précédent

Retour vers Politique française

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 7 invité(s)

cron