A bas Sarkozy, à bas le gouvernement

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par françois marcel » 15 Avr 2010, 19:19

a écrit :luga "un gouvernement ouvrier comme gouvernement issu de la grève générale et de ses comités de grèves centralisées"

c'est exactement le mot d'ordre que me lancait un collègue se roulant une clope ce matin avant de se tirer en pause pestant parce que le 20mn ne trainait pas dans les parages et surement aussi en rêvant d'astiquer un FM pour dézinguer la grande bourgeoisie "sale classe des oppresseurs"... ou pas (comme disent les jeunes)
ok... je sors....
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Message par Sterd » 15 Avr 2010, 19:23

Et aussi, tant qu'on y est. Ce serait bien que les membres ou les sympathisants des différents groupes d'extrême gauche cessent d'agir et de parler comme si ils étaient une direction internationale reconnue, alors qu'ils sont à peine connus dans leur rue.
tre petit, c'est pas une faute, c'est pas une tare, tant qu'on s'en rend compte.
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Message par meichler » 15 Avr 2010, 21:51

La modestie, l'appréciation rationnelle de ce que l'on est, est sans doute une grande qualité, singulièrement pour ceux qui essaient d'être des révolutionnaires.
Cependant, faut-il être déjà une «direction internationale reconnue», pour s'autoriser à avoir une expression POLITIQUE (ce qui concerne le POUVOIR réel, l'Etat tel qu'il est, le gouvernement en place), ou n'en rien dire tant que l'on n'est pas une «direction internationale reconnue», autrement dit ne pas faire de POLITIQUE, et se contenter de prêcher le communisme comme le monde merveilleux qui n'adviendra que dans bien longtemps (c'est-à-dire jamais) ?
Quand les travailleurs ne font pas de politique, les hommes au pouvoir ne peuvent l'interpréter que comme le consentement à ce qu'il demeurent en place et poursuivent LEUR politique (cf. abstention massive). Dans ce cas là tout va bien pour ceux-ci, ils gardent l'essentiel : le pouvoir d'Etat. Mais quand ils font de la politique, les travailleurs n'attendent pas les "lendemains qui chantent", ils ne peuvent attendre, ils le font, tentent de le faire, avec les instruments qu'ils ont (l'impression d'avoir) immédiatement à leur disposition, et pour ce qu'ils croient pouvoir atteindre immédiatement (les illusions sont consubstancielles à toute activité humaine...). Généralement la majeure partie d'entre eux ne se tournent pas vers les révolutionnaires car ceux-ci leur paraissent trop faibles.
Tenter de surmonter cette contradiction, est la tâche essentielle que ces derniers doivent accomplir. C'est en tout cas ce que se proposaient Trotsky et ses partisans avec le "programme de tansition".
Le bavardage commence lorsque l'on détourne le regard de cette dure réalité, de la loi d'airain qui impose aux révolutionnaires sérieux de répondre d'ores et déjà à la question du pouvoir, dans les conditions existant aujourd'hui, "hic et nunc" en quelque sorte. Le bavardage commence quand, à la place, l'on se met à chanter la petite chanson empoisonnée de l'idéologie (par exemple les "revendications" détachées de : QUEL GOUVERNEMENT - pas dans mille ans, mais ici et maintenant - peut les satisfaire ?). L'idéologie console les malheureux et tranquilise les beaux esprits qui se paient de mots, mais elle laisse tranquillement en place ceux qui ont le pouvoir et l'exercent pour le plus grand bébéfice des exploiteurs.
Comme disait l'autre : «Tant qu'ils ne font pas de politique...» (ils peuvent bien se présenter aux élections).
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Message par morise » 15 Avr 2010, 23:02

Merci Sterd d'avoir mis des paroles sur les ricanements...

Pour Meichler : combien d'adhérents, avec quelle histoire, avec quelle preignance d'une idée concrète d'une lutte gréviste résolue, avaient les partis ouvriers quand L T exhorte les militants à défendre la pgme de transition ?
Est-ce comparable ? Les militants de LO ne font pas que parler du communisme. Ils organisent la lutte concrète dans les syndicats là où ils sont. Avec le résultat que l'on constate.
Et les critiques de B Thibaud, elles viennent de militants, ou sympathisants du syndicat, incapable d'entrainer aujourd'hui 50, même 30% de l'effectif de son entreprise à manifester, ou de salariés ordinaires qui voient bien que thibaud les défend mal, qu'il n'est même pas animé de la même colère que lui, donc qu'il n'est pas prêt à arriver à un résultat dans les négociations avec Sarko... mais il ne se voit absolment pas jouer un rôle là-dedans.
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Message par meichler » 16 Avr 2010, 01:35

1°) Les partis issus du mouvement ouvrier sont inifiniment différents de ce qu'ils étaient, par exemple, dans les années trente, ça ne fait aucun doute.

2°) Les directions syndicales sont largement discréditées, y compris au sein des organisations et même chez les militants syndicaux, ça aussi c'est certain.

Et la question c'est bien que les travailleurs :
a écrit :ne se voient absolument pas jouer un rôle là-dedans


C'est LA question qui est posée aux révolutionnaires. Comment faire pour parvenir à ce que les travailleurs retrouvent confiance en leur capacité y compris à avancer sur le terrain politique (donc à terme, à prendre le pouvoir) ?

Je n'ai pas de réponse toute faite à ça. Je crois que la réponse ne peut pas consister uniquement en des mots. Ce ne pourra résulter que de vastes luttes d'ensemble dont on ne voit pour le moment aucun signe avant-coureur.

La question des retraites sera peut-être un catalyseur.

En tout cas, toutes différences comprises, ça, ça demeure juste :
a écrit :«Il faut aider les masses, dans le processus de leurs luttes quotidiennes, à trouver le pont entre leurs revendications actuelles et le programme de la révolution socialiste. Ce pont doit consister en un système de revendications transitoires partant des conditions actuelles et de la conscience actuelle de larges couches de la classe ouvrière et conduisant invariablement à une seule et même conclusion : la conquête du pouvoir par le prolétariat.»

(Voir ci-dessous)
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Message par Sterd » 16 Avr 2010, 15:23

(meichler @ vendredi 16 avril 2010 à 02:35 a écrit : En tout cas, toutes différences comprises, ça, ça demeure juste :
a écrit :«Il faut aider les masses, dans le processus de leurs luttes quotidiennes, à trouver le pont entre leurs revendications actuelles et le programme de la révolution socialiste. Ce pont doit consister en un système de revendications transitoires partant des conditions actuelles et de la conscience actuelle de larges couches de la classe ouvrière et conduisant invariablement à une seule et même conclusion : la conquête du pouvoir par le prolétariat.»

(Voir ci-dessous)
Juste, oui. C'est pas faux. Mais tellement général et intemporel que ce n'est d'aucune utilité pratique.
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Message par meichler » 16 Avr 2010, 16:37

@ Sterd :
a écrit :Juste, oui. C'est pas faux. Mais tellement général et intemporel que ce n'est d'aucune utilité pratique.

Si vraiment on pense cela du «Programme de transition», cela ne peut signifier qu'une chose : c'est que ce n'est plus qu'un «texte sacré» poussiéreux et "dépassé", qu'il faut certes garder fermé au tabernacle ou au grenier, comme garant du discours que l'on tient, mais qui n'a plus aucune relation avec lui. Dès lors, ce n'est plus qu'un simple RÉFÉRENT IDÉOLOGIQUE, une étiquette sans conséquences ni signification, comme «trotskyste», une marque commerciale qui peut être négociée sur le marché électoral, mais guère plus.

C'est-à-dire l'exact opposé de ce que se proposait Trotsky avec ce texte.
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Message par Jacquemart » 17 Avr 2010, 10:15

Meichler ne comprend-il pas, ou feint-il de ne pas comprendre ? Je n'ai pas la réponse (et je ne passerai pas ma nuit à la chercher).

Ce que dit Trotsky dans le passage qu'il nous oppose, c'est que les révolutionnaires doivent, sans perdre de vue le but final qui est le leur, savoir faire preuve de pédagogie et formuler des objectifs de lutte intermédiaires ("transitoires", selon le vocabulaire consacré).

Et ce que rappelle Sterd, c'est qu'une fois qu'on est d'accord avec ce principe général (qui différencie la tradition léniniste de celle dite "gauchiste", par exemple) cela ne nous dit pas quels objectifs on doit avancer dans quelle situation. Et que c'est là où il faut se creuser le crâne et avoir acquis une certaine compétence.

A moins, bien sûr, de considérer que la même série de revendications vaut pour toutes les situations, indépendamment des rapports de force entre les classes et les partis, et que pour donner des leçons de stratégie politique à tout le monde, il suffit d'avoir le disque suffisamment rayé.
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Message par meichler » 17 Avr 2010, 13:12

a écrit :pour donner des leçons de stratégie politique à tout le monde, il suffit d'avoir le disque suffisamment rayé


Ce n'est pas mon propos.
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