Regionales : les listes LO

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par luc marchauciel » 10 Jan 2010, 14:58

Zappa, d'où te vient ce rejet des profs ? Tu as eu de mauvaises notes à l'école ? :D

Longtemps, à niveau de qualification égale, les gens ont souvent préféré, malgré les deux mois de vacances (non payées) des enseignants, aller bosser dans des boîtes où ils gagnaient beaucoup plus.
Sauf que, avec la crise et la destruction du code du travail, les secteurs offrant la sécurité de l'emploi se sont vus doter d'un pouvoir d'attraction qu'ils n'avaient pas auparavant.
Sur le temps de travail, par contre, Zappa, tu racontes des conneries, les études montrent que les profs travaillent autant que les autres salariés, dans des conditions différentes (possibilité de largement gérer son emploi du temps.. mais temps de travail qui envahit aussi les week ends et les soirées).
Après, c'est infiniment plus facile d'être prof qu'ouvrier, et c'est globalement mieux payé, c'est clair, il est hors de question de prétendre le contraire. Enfin, tant qu'on a pas de problème avec les élèves, sinon, là, ta vie devient une enfer et il vaut mieux faire autre chose.
Mais il est normal par ailleurs de faire une discrimination négative à l'égard des profs pour les responsabilités dans l'orga, sinon, ils les trusteraient presque de fait (cf "la république des instituteurs" en 1981), du fait de leurs compétences spécifiques à l'oral.
Mais comme l'ont dit d'autres intervenants, on fait comme on peut, aussi. Et il faut avoir conscience des problèmes que peut poser un fort volontarisme ouvriériste cf le PCF n'avait présenté lors des ses premières campagnes que des ouvriers, et dans l'ordre alpahbétique pour montrer que les personnes n'avaient aucune imporance et seul comptait le Parti et sa nature de classe (ce qui était gonflé et intéressant). Ils ont dû assumer le fait que des parlementaires communistes faisaient ensuite semblant à l'Assemblée d'avoir une extinction de voix pour ne pas parler en public. Et à l'époque, il n'y avait pas le rôle décisif de la télé....
Bref, c'est pas simple, et les déclarations à l'emporte-pièce n'aideront pas beaucoup à résoudre ces problèmes.
luc marchauciel
 
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Message par tridon » 10 Jan 2010, 16:09

D'abord explication de texte : "p'tit gars" (que conteste Pelon) c'est la réponse du berger à la bergère, en l'occurence Artza qui m'appellait "Bonhomme".
. "cap féministe je m'en fous" : réponse là encore à Artza qui déclarait "arthaud est une femme, sur ce point Lo tient le cap".

En effet, comme l'a dit Zappa je crois, il y a 40 ans présenter une femme travailleuse comme porte-parole pour les élections législatives de 73 puis la présidentielle de 74 c'était fort, efficace, symbolique : le mouvement féministe était influent, la lutte pour la liberté de l'avortement se développait, peu de femmes tenaient le devant de la scène politique, du moins en France.

La situation est très différente aujourd'hui : les rares mouvements féministes n'entraînent personne et ont souvent des objectifs politiques qui dépassent la "cause des femmes" (cf."Ni putes ni soumises").
De nombreuses femmes dirigent les partis politiques de gauche (pc, ps, verts), ou jouent un rôle éminent (S.Royal candidate à la Présidentielle).

La loi sur la parité fait que, pour toute élection importante, on a un homme-une femme, et même si je n'ignore pas que cette parité ne se retrouve pas au niveau des élus, cette question de la discrimination tend à se banaliser.

Donc, je persiste, il n'y a pas de raison de faire preuve d'un féminisme outrancier sur le terrain de la représentation politique.
Poser comme postulat, comme l'a fait LO pour assurer la relève d'Arlette, qu'il fallait choisir entre 7 ou 8 des meilleures femmes militantes de LO me parait une aberration.
En passant, quelqu'un peut-il me dire si, dans le monde, et dans l'histoire du mouvement ouvrier, un autre groupe que LO s'est posé ce type de question...

Ceci dit mon fil, ce n'était pas par rapport au sexe, mais à la profession, à la condition sociale.
Et j'espère, sans trop d'illusion, n'avoir choqué personne.
tridon
 
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Message par Vérié » 10 Jan 2010, 16:58

a écrit : Quijote

Deuxio :les profs de nos jours , il est de plus en plus évident , qu'ils font partie du monde du travail.

Nous avions déjà un peu discuté de cette question. La "nature de classe" des enseignants a-t-elle véritablement changé depuis les années 70 ? A cette époque, LO considérait en effet les enseignants comme des "petits bourgeois", dont le rôle militant était essentiellement d'épauler les camarades travailleurs des entreprises.
Dans ce sens, l'éducation nationale n'était pas un secteur d'intervention de LO. Si les camarades enseignants de LO pouvaient adhérer à des syndicats, participer
aux luttes du corps enseignant etc, ils n'avaient pas d'intervention politique systématique en dehors du recrutement individuel. LO ne cherchait pas à donner une orientation à ces luttes, comme cela s'est passé voici quelques années dans la grève des enseignants du 93.

On peut rappeler aussi, comme cela a déjà été fait sur ce forum, la différence que LO établissait entre la candidature de Arlette (femme travailleuse) et celle de Krivine (intellectuel), et l'importance symbolique que LO lui attribuait.

Donc, si comme tu le dis, "de nos jours, il est de plus en plus évident etc", il faudrait montrer ce qui a changé dans la situation sociale d'un enseignant. Les salaires sont-ils devenus proportionnellement à ceux des autres catégories sociales plus bas ? La durée et le rythme du travail ont-ils augmenté ? Le travail d'enseignant est-il de nature différente etc ?

Cette évolution de la position de LO, qui semble s'être faite de façon insidieuse (sauf si j'ai raté un bout du film et des textes sur le sujet ,) mériterait pour le moins une analyse et une prise de position.
a écrit : Quijote
Troisio L 'important c'est autant ce que l'on est que ce qu 'ON DIT

Quel rapport avec la situation sociale des enseignants ? :wacko:
Tu voulais peut-être dire que ce qui est important, c'est moins la profession qu'on exerce que les idées que l'on défend, et la fidélité personnelle à ces idées ? Parce que ta phrase semble vouloir dire le contraire.

Si c'est cela que tu voulais dire, alors pourquoi ne pas présenter des cadres supérieurs, des artistes connus, des journalistes, des médecins, des avocats ? Aucune de ces professions n'est méprisable, mais elles ne se rattachent pas à la classe ouvrière dont nous prétendons défendre les intérêts. Et le choix d'une candidature a bien évidemment une forte portée symbolique. Dans la mesure où nous estimons que l'émancipation des travailleurs ne peut être que l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes, c'est tout de même préférable de mettre des travailleurs en avant, ne serait-ce que pour montrer qu'ils sont capables dès maintenant de représenter leur classe sans déléguer cette représentation aux professionnels de la parole et de l'écriture que sont les avocats, les enseignants, les journalistes ?

Ce n'est sans doute pas un principe absolu et on pourra rappeler que ni Marx, ni Engels, ni Lénine, ni Trotsky, ni beaucoup d'autres n'étaient d'origine prolétarienne, mais c'est tout de même un principe que LO a longtemps défendu.

Mais, bien sûr, comme dit Pelon "On fait ce qu'on peut". Mais ce n'est pas touyt à fait la même chose de dire "on fait ce qu'on peut" que de transformer les enseignants en nouveaux prolétaires...
Vérié
 
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Message par Ottokar » 10 Jan 2010, 17:38

A chaque période ses problèmes. Certains sont vraiment restés bloqués il y a 35 ans. Heureusement que LO change...

Il y a 35 ans donc, l'extrême gauche devait faire la preuve de son appartenance au monde du travail, et ne pas mettre QUE des profs et des étudiants en avant c'était important, c'était un moyen de casser l'image du gauchiste 68ard à la Cohn Bendit.

Aujourd'hui, non seulement la situation des profs s'est rapprochée de celle des autres catégories de salariés, leurs grèves ressemblent à celles des autres, mais personne ne conteste à LO son appartenance au monde du travail. Donc constituer des listes à son image et à l'image du salariat, pourquoi pas. Il y a sur les listes des médecins, quelques chercheurs, et s'il v avait quelques artistes, cela ne me choquerait pas.

C'est autre chose que de constituer comme on l'a vu ailleurs ou chez d'autres une liste d'artistes qui ne représentent qu'eux-mêmes, de s'aligner derrière des personnalités plus ou moins incontrôlables. Effectivement, l'important est ce qu'on dit, et nul ne pense que Nathalie parle en tant que prof lorsqu'elle parle. Pas plus Gluksman du PT, par exemple.

Quant aux femmes, au mépris sous-jacent de certaines interventions et à l'ignorance des réalités, je laisse tomber.
Ottokar
 
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Message par tridon » 10 Jan 2010, 17:52

(Ottokar @ dimanche 10 janvier 2010 à 17:38 a écrit : .

nul ne pense que Nathalie parle en tant que prof lorsqu'elle parle. Pas plus Gluksman du PT, par exemple.


Oui, c'est vrai.
N'empêche que, très souvent, les journalistes s'adressent à "la prof. d'économie, qui est donc une spécialiste, etc.".
Je ne l'ai pas entendue jusqu'à présent (elle n'y est évidemment pour rien), mettre en avant les luttes qu'elle mènerait, comme Arlette pouvait le faire, ou Besancenot aujourd'hui.
Enfin, pour ce qui est des femmes, pareil : N.Arthaud, femme, ne parle pas plus, ni mieux, des femmes que O.Besancenot, homme.
tridon
 
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Message par luc marchauciel » 10 Jan 2010, 18:47

(tridon @ dimanche 10 janvier 2010 à 17:52 a écrit :
Enfin, pour ce qui est des femmes, pareil : N.Arthaud, femme, ne parle pas plus, ni mieux, des femmes que O.Besancenot, homme.
ça se défend...
Mais tu te rends compte qu'on pourrait dire exactement la même chose à propos de l'identité de classe du/de la porte-parole ? Krivine le permanent de la LCR parlait-il tellement plus mal de la situation des travailleurs qu'Arlette l'employée de banque?
luc marchauciel
 
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Message par Casimirowski » 10 Jan 2010, 19:14

Personnellement, je suis un instituteur de 53 ans, mon salaire se situe autour de 2000 € et franchement, je n'en ai pas honte. Sur un autre plan, j'apprécie beaucoup les interventions des camarades, quelque soie leur statut de salarié, interviewés sur FR3 car il réussissent tous à présenter, même brièvement, nos perspectives dans cette période de crise profonde du capitalisme.
Casimirowski
 
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Message par tridon » 10 Jan 2010, 19:19

(luc marchauciel @ dimanche 10 janvier 2010 à 18:47 a écrit : Mais tu te rends compte qu'on pourrait dire exactement la même chose à propos de l'identité de classe du/de la porte-parole ? Krivine le permanent de la LCR parlait-il tellement plus mal de la situation des travailleurs qu'Arlette l'employée de banque?
Tu as raison.
Sauf que le problème, me semble-t-il, et aujourd'hui plus qu'hier, c'est que nous vivons une époque marquée par la médiatisation et la personnalisation de la vie politiquel.
L'élection présidentielle (c'est un lieu commun de le relever), y est pour beaucoup, et l'extrême-gauche est concernée comme tout le monde.
Or, de ce point de vue, être femme ça ne compte plus beaucoup, sauf pour le poste suprême, car ce serait une première en France.
Et puis, soyons complet, ça compte aussi pour les partis, de droite notamment, qui ont besoin des femmes au nom de la parité.

En revanche, ne pas être un politicien professionnel, ce n'est pas si courant...
Et si, en plus, on a un boulot qui "parle aux gens" (et surtout aux travailleurs), c'est le top.

C'est pourquoi je pense qu'Olivier et Arlette, comme portes-parole médiatiques valent mieux que Krivine, que j'aime beaucoup par ailleurs.
tridon
 
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Message par quijote » 10 Jan 2010, 19:50

(Vérié @ dimanche 10 janvier 2010 à 16:58 a écrit : [QUOTE] Quijote

Nous avions déjà un peu discuté de cette question. La "nature de classe" des enseignants a-t-elle véritablement changé depuis les années 70 ? A cette époque, LO considérait en effet les enseignants comme des "petits bourgeois", dont le rôle militant était essentiellement d'épauler les camarades travailleurs des entreprises.
Dans ce sens, l'éducation nationale n'était pas un secteur d'intervention de LO. Si les camarades enseignants de LO pouvaient adhérer à des syndicats, participe
" être objectivement un "petit bourgeois" ( tu en es un et j 'en suis un ) et ce n 'est pas infâmant à condition de se détacher de la mentalité de ce milieu .. l 'époque que tu cites , les enseignant ,les étudiants étaient plus nombreux que les camarades bossant en boîte.Et il fallait mettre le paquet el les camarades ""extérieurs (c'est ainsi qu'on les nommait)avaient plus de disponibilité .. il n ' y avait aucun mépris de la part de LO vis à vis des "'profs , ( ou" petits bourgeois") comme tu sembles le laisser croire ..
quijote
 
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Message par pelon » 10 Jan 2010, 20:37

(Vérié @ dimanche 10 janvier 2010 à 17:58 a écrit :

Si c'est cela que tu voulais dire, alors pourquoi ne pas présenter des cadres supérieurs, des artistes connus, des journalistes, des médecins, des avocats ?

Pourquoi pas. LO n'a jamais prétendu qu'elle n'en présenterait jamais. Par contre ces catégories sociales sont plus hétérogènes que les profs. On préfèrerait un médecin salarié du SAMU par exemple à un médecin "machine à fric"; un avocat dévoué défendant les travailleurs pour souvent pas grand chose à un avocat d'affaire à la Strauss khan; un journaliste pourquoi pas mais sûrement pas un éditorialiste du Monde ou du Figaro. Il est vrai que l'on ne voit pas n'importe qui militer à Lo mais certains journalistes, avocats ou médecins (il y en a à LO).
Alors, c'est Ottokar qui t'a répondu, tout dépend de la période. Nous n'avons pas les mêmes priorités suivant les périodes et nous n'avons plus à démontrer, par exemple, que nous sommes présents dans le monde du travail. Alors, les listes nous les faisons évidemment en tenant compte de l'appartenance des candidats à la classe ouvrière ou pas mais aussi de bien d'autres critères. Des questions qui ne regardent que l'organisation. Le choix de Tridon c'est de ne pas voter pour une organisation qui n'a pas assez d'ouvriers sur sa liste. Cela le regarde. Dernière remarque : qui aura 2 têtes de listes régionales ayant récemment mené des grèves offensives dans l'industrie automobile, remarquables par rapport à la période ?
Sur la question des femmes, oui, c'est surement moins important d'en avoir une comme porte-parole nationale aujourd'hui qu'en 1974. Pourtant, contrairement à ce que j'ai lu, la question de la parité ne règle absolument pas l'inégalité en politique. Comme Nathalie l'a fait remarquer, il y a bien des moyens, pour les partis, de faire semblant. Nous serons probablement les seuls à présenter autant de femmes que d'hommes en têtes de listes (précisément 10 contre 11 hommes).
pelon
 
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