1) Volia dit :
a écrit :
Quand LO se présente seule, elle est sectaire, et quand elle fait liste commune, elle est électoraliste...
Soyons sérieux quand même.
Le problème, cest que sur la dernière séquence, quand LO a fait liste commune, ce n'est pas avec le NPA, qu'elle a dédaigné comme "pas assez clair", c'est avec le PC et même avec le PS (et là, c'est vrai que c'est clair, il n'y a pas d'ambiguité pour savoir si ils sont révolutionnaires ou pas...)
2) Il faudrait voir à pas refaire l'histoire. Je ne dis pas que le NPA désirait farouchement un tête à tête avec LO, mais le NPA n'a jamais eu à se poser la question : le congrès de LO a unilatérlament décidé en décembre de la présentation de listes LO, avant même que tout échange ait commencé. Lors du congrès du NPA, en janvier, nous savions donc clairement que ce n'était pas la peine de chercher un accord avec LO, puisque LO l'avait par avance repoussé. C'est pour cela que j'ai soutenu sans hésitation la présentation de liste NPA autonomes, parce que j'en ai marre des lignes politiques consistant à passer son tour ou suspendre le début de sa campagne à un éventuel accord avec des partenaires qui n'en veulent pas (on a donné , à la LCR par le passé...).
Je signale que le congrès du NPA proposé à tout le monde un accord durable au delà des eurpéennes reposant sur une réponse anticapitaliste à la crise et une indépendance comlète par rapport aux exécutifs socialistes. Si onprend ça à la lettre, il n'y avait qu'une orga (si l'on excepte le POI) à pouvoir répondre sérieusement à ces critères et constituer un partenaire pour le NPA...
3) Il est vrai de dire que LO n'aurait jamais pu assumer des têtes de liste comme Jennar. Moi même, je l'assume pas vraiment... Par contre, ce qui est archi faux, c'est de dire en sens inverse que le NPA n'assumerait pas la présentation de salariés acteurs des luttes comme têtes de liste. La preuve ?
Voici la présentation de ses candidats faite par le NPA :
a écrit :
Christian Nguyen Massif Central - Centre
Christian Nguyen est né le 1er mai 1968 – ça ne s’invente pas – à Courbevoie (Hauts-de-Seine). A la fin des années 1980, il commence à militer dans les Yvelines aux côtés des « sans » (sans-papiers, sans-logement, sans-travail), contre le nucléaire et contre le Front national. Cette dernière lutte lui vaut une comparution au tribunal à la suite d’une plainte de Jean-Marie Le Pen, après les échauffourées à Mantes-la-Jolie lors des législatives de 1997. L’issue du procès entraîne la suppression du DPS (service d’ordre du FN), la scission de Mégret et une peine d’inéligibilité pour Le Pen.
Convaincu qu’il est nécessaire de « prendre parti pour globaliser nos luttes individuelles », Christian rejoint la LCR en 1997. En décembre 2007, il s’engage dans la construction du NPA dans le Limousin, et plus particulièrement en Creuse, où il habite depuis dix ans.
Christian travaille comme enseignant à la mission générale d’insertion à Guéret (élèves de plus de 16 ans, sortis du système scolaire, sans diplôme ou qualification). En 2005, il participe à la création de la Convergence des collectifs de défense et de développement des services publics, œuvrant à l’unité des luttes des services publics et des citoyens, qui regroupe associations, syndicats et partis politiques. « Il est grand temps, au xxie siècle, que les services publics deviennent des outils de répartition des richesses qui protègent du marché les biens communs utiles à l’ensemble de la population, tout en respectant l’environnement. »
Raoul Jennar Sud-Est
Docteur en science politique, diplômé des universités belge et française, Raoul Jennar est à la fois chercheur et militant altermondialiste : en 2001 (Doha), 2003 (Cancun) et 2005 (Hongkong), il est observateur aux conférences de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ; en 2002 (Florence), 2003 (Paris), 2004 (Londres) et 2006 (Athènes), il participe au Forum social européen ; en 2003, il organise, en février, la manifestation de Bruxelles contre l’accord général sur le commerce des services (AGCS) ; en août 2003, il est l’un des principaux intervenants lors du grand rassemblement du Larzac ; . C’est également l’un des animateurs des campagnes contre le brevetage du vivant et pour l’accès aux médicaments essentiels. Ses recherches et son parcours militant lui ont permis d’écrire plusieurs ouvrages, dont Europe, la trahison des élites (Fayard, 19 euros) et Quelle Europe après le « non » ? (Fayard, 14 euros).
En 2005, Raoul Jennar participe pleinement à la campagne pour le « non » au traité constitutionnel européen et il anime plus de 130 réunions publiques. Après avoir été l’un des porte-parole de José Bové pour la campagne présidentielle de 2007, Raoul Jennar, convaincu de la double centralité de la question sociale et de la question écologique, rejoint le processus de création du NPA en février 2008. Fidèle aux idéaux des Lumières et de Mai 68, il se réclame à la fois de Jaurès et de Rosa Luxembourg.
Omar Slaouti Ile de France
Omar Slaouti a commencé à militer au milieu des années 1980, au moment où la « réforme » Devaquet mettait au programme la sélection sociale et la casse de l’université, où la répression des mouvements de contestation des jeunes était une ligne politique et le racisme un réel fait de société. Le meurtre de Malik Oussekine, par les voltigeurs (bataillon de policiers) de Pasqua-Pandraud, en décembre 1986, en reste l’illustration.
Issu des quartiers populaires, Omar Slaouti a vite été confronté aux discriminations racistes et aux injustices sociales. Cela l’a amené à rejoindre la LCR, d’abord parce qu’elle luttait pour la répartition des richesses et contre toute forme de discrimination ; ensuite, parce qu’elle défendait un autre projet de société, qualifié aujourd’hui d’écosocialiste, nécessairement internationaliste. Mais aussi parce que cette organisation s’ancrait dans les luttes, où l’unité était poussée le plus loin possible. Actuellement membre du comité politique national (CPN, direction) du NPA et de sa commission « Quartiers populaires », Omar Slaouti enseigne dans un lycée enclavé dans la dalle d’Argenteuil (Oise) et milite dans les quartiers populaires. Pour lui, ceux-ci, qui concentrent tous les problèmes sociaux, en plus des discriminations racistes, ne sont en rien des déserts politiques.
Son militantisme passe par la participation à des cadres unitaires, en lutte aussi bien pour l’éducation populaire, la défense du cinéma d’art et d’essai dans les quartiers populaires, un service public d’éducation nationale à la hauteur des besoins, que pour la solidarité internationale, avec le peuple palestinien notamment, et le soutien aux « sans », sans-logis et sans-papiers.
Christine Poupin Nord Ouest
Christine Poupin commence à militer à Nantes, au milieu des années 1970, au lycée puis à l’université, dans les grèves générales contre les « réformes » successives. Dans ces années, elle rejoint le mouvement des femmes, pour le droit à l’avortement, puis contre le viol et les violences conjugales. Elle est toujours militante du Collectif national pour les droits des femmes. Elle s’engage aussi contre le nucléaire.
Arrivée à Rouen en 1989, elle est embauchée à l’usine Grande Paroisse trois ans plus tard et devient militante à la CGT. Elle s’investit au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), dont elle devient la secrétaire. Lors de l’explosion de l’usine jumelle, à Toulouse, le 21 septembre 2001, elle se bat pour la solidarité entre les victimes de l’intérieur et celles de l’extérieur, toutes frappées par le capitalisme.
Christine Poupin est particulièrement investie dans les questions de santé au travail, contre les accidents du travail, qui tuent deux salariés par jour, les maladies professionnelles, qui tuent plus lentement mais plus massivement encore, mais aussi l’usure, la souffrance…
Son combat lie intimement le socialisme et l’écologie. Entrée à la LCR en 1980, après avoir milité dans une autre organisation d’extrême gauche, elle est élue conseillère municipale, en mars 2008, à Sotteville-lès-Rouen, sur une liste d’opposition de gauche à la municipalité PS-PCF, « Sotteville à gauche vraiment », regroupant la LCR, Les Alternatifs, les militants syndicaux et associatifs (14,6 %, deux élus).
Laurence de Bouard Ouest
A 40 ans, Laurence de Bouard est cadre de santé aux urgences du centre hospitalier de Carhaix (Finistère). Elle fut l’une des animatrices de la lutte de la ville pour son hôpital, afin d’en préserver le service de chirurgie et la maternité. Même si elle participa, en 1986, aux manifestations contre la loi Devaquet, c’est le combat de Carhaix qui l’a fait s’engager, « à fond », tant dans le syndicalisme qu’au sein du NPA, en septembre 2008.
A rebours de la société capitaliste actuelle et de l’Union européenne telle qu’elle s’est construite depuis l’origine (où « la concurrence libre et non faussée » transforme tout en marchandise, y compris la santé), Laurence de Bouard place l’humain au centre de ses convictions. Elle refuse la langue de bois et participe à inventer de nouvelles formes de contestation et de résistance, alliant la détermination et l’humour, la conviction et la tendresse…
Très attachée à la défense de l’hôpital public, elle s’investit au maximum contre la loi Bachelot (qui consacre l’« hôpital entreprise ») et elle milite ardemment pour le maintien des hôpitaux et des services publics de proximité. Laurence de Bouard veut être le porte-voix des mouvements secouant les secteurs de la santé en France et en Europe. Parce qu’elle a cette conviction ancrée en elle, aux plans politique et professionnel, elle compte défendre, en lien avec les mouvements de lutte, un service public de santé de qualité, accessible à tous et partout en Europe.
Myriam Martin Sud-Ouest
Ayant grandi au sein d’une famille communiste marquée par la guerre d’Espagne et la Résistance, Myriam Martin rejoint les JCR en 1987, peu après la grande lutte étudiante contre le projet Devaquet. Elle est alors de tous les combats au sein de la fac : mobilisations pour les moyens, contre les attaques libérales, pour la solidarité avec les peuples opprimés (Kanaky, Palestine), pour les sans-papiers, contre le FN… En 1989, à l’occasion du dixième anniversaire de la révolution sandiniste, elle participe à une brigade de solidarité au Nicaragua. Elle découvre les avancées d’une révolution en marche et les difficultés posées par l’impérialisme américain.
Entre-temps, elle a rejoint la LCR. Mais son militantisme ne s’arrête pas là. Devenue professeur de lycée professionnel en 1995, année de la grande grève victorieuse contre le plan Juppé, elle rejoint la CGT-Education, dont elle est toujours membre. Elle y occupera des responsabilités, tant au niveau académique que national.
Dans son lycée, elle représente la CGT et lutte sur tous les fronts : contre la casse du service public d’éducation, contre la loi Fillon et le CPE… Ces dernières années, elle mène, avec ses collègues, la lutte pour la régularisation de plusieurs élèves sans papiers. Marraine d’une famille, Myriam vient d’être sanctionnée par la préfecture pour s’être opposée à l’expulsion d’un père de famille. Membre de la direction nationale de la LCR depuis 2003, Myriam a activement participé au processus de création du NPA.
Yvan Zimmermann Est
Après avoir été ouvrier sur les chaînes de l’usine Peugeot-Mulhouse (atelier peinture) à plein temps pendant douze ans, Yvan Zimmermann est à mi-temps depuis un an, l’autre moitié de son temps de travail étant consacrée au métier d’artisan élagueur. Militant syndical et révolutionnaire, sur un terrain lutte de classe depuis un certain nombre d’années, il a choisi de participer à la construction du NPA, parce que l’appel d’Olivier Besancenot répondait à l’attente de beaucoup d’ouvriers et de militants venus d’horizons politiques et syndicaux différents. Il a donc rejoint le NPA avec un certain nombre d’entre eux.
Les ouvriers trouvent leur légitimité dans le combat contre les humiliations du quotidien, dans le cadre syndical le plus souvent, mais surtout en allant jusqu’au bout, c’est-à-dire la fin à l’exploitation capitaliste. Yvan Zimmermann a accepté d’être candidat pour tous ses camarades qui, à l’usine ou partout ailleurs, luttent au quotidien, mais aussi pour ceux qui souffrent jusqu’au suicide. Il souhaite faire de ces élections la tribune de ceux dont on brise les vies en silence dans les usines, les quartiers populaires ou les pays pauvres. Il souhaite porter à la face des puissants toute la colère, l’intelligence et la dignité de ceux qu’ils jettent aujourd’hui à la rue, contribuer ainsi à l’unification de tous les combats actuels qui restent trop dispersés et aider le monde du travail à l’emporter sur celui de l’argent, pour débarrasser enfin ce monde du capitalisme.
Bon, très clairement, là dedans, cherchez l'intrus...
Faudrait voir à fonder son jugement politique sur ce qui est la règle, pas sur ce qui est l'exception.
4) Sur la nature politique du NPA (vu de l'intérieur)
Lorsque la Ligue a décidé de s'autodépasser, elle a mis des garde-fous politiques (stricte indépendance par rapport au PS, parti de luttes, anticapitalisme, roit de tendance), mais qui laissaient encore un espace suffisament large pour être comblé de différentes manières possibles. En gros, le NPA allait être plutôt ceci ou plutôt cela en fonction de qui répondrait à l'appel (puisque, par défintion, pour que ce soit un nouveau parti, la Ligue ne pouvait pas tout boucler à l'avance). Or, aujourd'hui encore, le NPA peut être deux choses différentes, ce n'est pas joué : ou bien un parti rouge et vert façon PSU (et ce sera sans moi), ou bien un petit parti d'extrême gauche centré sur la référence marxiste mais allant au delà des clivages et des références anciennes (d'où l'abandon de la référence au trotskysme). A l'heure actuelle, ces deux possibles cohabitent dans le NPA, et ça ne me semble pas tenable sur la longue durée.
Ce que le NPA deviendra dépendra aussi en partie de l'attitude de LO à son égard (mais je conçois que LO ne se donne pas pour mission de redresser" le NPA, c'est normal). Ce qui me semble clair, c'est que la dynamique est aujourd'hui de ce côté-là, et ce que les uns ou les autres feront pour utiliser cette dynamique déterminera son avenir poitique.
Une dernière chose : ceux et celles qui ont entendu les interventions de Besnacenot à la télé lors du seul vrai débat préélectoral auront conscience que le vrai centre de gravité de tout ça c'est l'anticapitalisme appuyé sur la lutte des classes.