(yannalan @ vendredi 14 décembre 2007 à 16:50 a écrit : (Valiere @ vendredi 14 décembre 2007 à 15:16 a écrit : Dreyfus et Colonna! la question n'est pas la même
Colonna et ses amis sont des ennemis patentés de la classe ouvrière
Parce qu'un fils de patron d'usine officier d'état-major d'artillerie, c'était un ami de la classe ouvrière ? Il n'en avait strictement rien à foutre, sa famille était partie d'Alsace par patriotisme pro-français.
Oh, il n'en avait pas rien à foutre.
Le massacre des communards était pour lui oeuvre salutaire.
Les expéditions coloniales autant de missions civilisatrices de la France.
Le capitaine était un triste sire, antipathique en tout point.
Mais, d'accord là n'était pas la question.
Les révolutionnaires ne peuvent être indifférents à la politique menée par le gouvernement en place et aux abus de pouvoir de représentants de l'appareil d'état.
Dreyfus n'était pas un espion allemand, point.
Pour Colonna, l'accusation n'a apporté aucune preuve incontestable de sa culpabilité.
Normalement, le doute doit profité à l'accusé, même si parfois ça peut être dure à avaler pour des victimes, c'est quand même la seule façon de rendre une justice pas trop injuste.
Ceci dit, je n'irais pas jusqu'à colporter la fable du paisible berger vivant d'amour d'eau fraîche, de bruccio et de quelques olives.
Il a pris perpète, pour le dessoudage d'un préfet.
Ben oui, on ne peut s'en prendre impunément à ces gens là.
S'il avait été in PDG d'une usine amiantée ou un responsable du "sang contaminé" sur il s'en tirait mieux.
Quand à la Corse ce n'est pas une colonie même si elle fut conquise par la force.
Ce procès, les conditions de son déroulement et l'ambiance qui l'entourent le prouvent.
En Algérie, dans les années qui suivirent la Toussaint des centaines d'Algériens furent jugés et condamnés, beaucoup furent exécutés plusieurs par mois les premiers mois. C'était une toute autre ambiance.
On parle très peu de ça, respect de la justice et puis ils n'étaient pas innocents.
Alors la Corse, vendue à la France, la population n'avait pas plus que ça envie de devenir française. Il y eut une conquête par la force. Pendant des années parmi les notables de l'Ile un parti corse s'opposa à un parti français.
L'Etat français campait en Corse comme un corps étranger.
Les bergers, les marins-pêcheurs, les charbonniers vivaient leur vie, s'adonnant à leurs sports préférés, ne pas payer d'impôts, échapper au service militaire, venger l'honneur de leur famille en trucidant le fils des voisins.
Pour faire tout ça, ils avaient à se frotter régulièrement aux gendarmes et aux voltigeurs corses (sorte de tirailleurs indigènes), lire Prosper Mérimée.
Il n'y eut pas d'expropriations de terres, d'installations de colons, de travail forcé, d'inégalité des droits (indigénat). Bref, rien de ce qui fait une colonie.
Au final la république est passée par là.
Une école dans chaque village et la possibilité d'aller "coloniser" Paris, Marseille ou l'Indochine.
L'Indochine c'est fini, ce qui n'a pas manqué de créer bien des problèmes de débouchés à la jeunesse corse, mais ça la dispense de devoir parler français.