Yvan Colonna condamné à la perpétuité

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par yannalan » 14 Déc 2007, 14:13

(canardos @ vendredi 14 décembre 2007 à 11:54 a écrit :
(Vérié @ vendredi 14 décembre 2007 à 12:17 a écrit : L'erreur judiciaire ou la volonté du gouvernement de frapper, peut-être, d'accord.

Mais sur le "nationalisme corse", le problème de fond, c'est que les Corses ne constituent pas un peuple opprimée. Il ne s'agit pas d'une lutte de libération nationale. C'est pour cela que je parlais des immigrés : les seuls véritables opprimés, en Corse, ce sont les immigrés...

heu, les opprimés en corse comme ailleurs ce sont les travailleurs...et en corse les immigrés sont les travailleurs les plus opprimés...

formulé comme ça ça me parait plus correct...
Oui, comme partout.
yannalan
 
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Message par yannalan » 14 Déc 2007, 14:28

(manu31 @ vendredi 14 décembre 2007 à 12:22 a écrit :
(Zimer @ jeudi 13 décembre 2007 à 20:08 a écrit : à ce que j'ai compris il n'y avait pas bézef de preuve de sa culpabilité ......Bon d'ici à étre solidaire de ces mafio-nationaliste Corse du genre de Colona ....  :(   :( c'est un post pour ne rien dire ??? Vous croyez ??  :emb:

A ce que j'ai compris aussi. On a vraiment l'impression d'une justice d'Etat qui ne veut pas se dédire. D'autant plus que Sarko était ministre de l'intérieur lors de son arrestation. De quoi aurait-il l'air si Colonna avait été acquitté?

Sinon, une question: cette "Cour spéciale" avait-elle déjà été réunie avant ce procès? A la TV, ils laissaient entendre que c'était le cas pour les affaires de terrorisme, mais je n'en ai pas le souvenir, notamment lors du procès des attentats de 1995 en France. :33:
Bonjour,

Les affaires poolitiauqse étaient jugées jusqu'en 1981 par une "Cour de Sureté de l'Etat", qui regroupait militaires et magistrats.
En 1981, elle a été suppriomée.
Quelques années plus tard, prenant prétexte de menaces sur les jurés d ela part d'Action Directe, par exemple, il fut décidé de mettre en place un "cour d'assises spéciale", formée uniquement de magistrats, sans jury.
Cette cour a siégé souvent, dans le cadre de procés contre les réseaux islamistes les corses, les bretons, les basques, et autres. Elle travaille sur les accusés que lui envoie le Parquet anti-terroriste et les juges de la même équipe.
Les gardes à vue peuvent aller jusqu'à 96 heures au lieu de 48.
yannalan
 
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Message par Valiere » 14 Déc 2007, 16:16

Dreyfus et Colonna! la question n'est pas la même

Colonna et ses amis sont des ennemis patentés de la classe ouvrière
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Message par yannalan » 14 Déc 2007, 16:50

(Valiere @ vendredi 14 décembre 2007 à 15:16 a écrit : Dreyfus et Colonna! la question n'est pas la même

Colonna et ses amis sont des ennemis patentés de la classe ouvrière
Parce qu'un fils de patron d'usine officier d'état-major d'artillerie, c'était un ami de la classe ouvrière ? Il n'en avait strictement rien à foutre, sa famille était partie d'Alsace par patriotisme pro-français.
yannalan
 
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Message par Valiere » 14 Déc 2007, 19:18

On avait un fonctionnaire, un militaire qui servait l'Etat bourgeois, là on a un militant actif de la droite nationaliste...
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Message par gerard_wegan » 15 Déc 2007, 01:31

(Valiere @ vendredi 14 décembre 2007 à 16:16 a écrit :Dreyfus et Colonna! la question n'est pas la même
Colonna et ses amis sont des ennemis patentés de la classe ouvrière

Dans ce genre d'affaire, la question n'est pas de savoir si les personnes visées sont ou non "des ennemis patentés de la classe ouvrière" -- pour ce qui concerne Dreyfus, je suis d'accord avec Yannalan --, mais si une organisation qui défend les intérêts politiques de la classe ouvrière doit ou non être indifférente à une éventuelle manipulation judiciaire perpétrée au nom de la raison d'Etat ou pour couvrir des membres haut placés de son appareil.

(canardos @ vendredi 14 décembre 2007 à 12:54 a écrit :les opprimés en corse comme ailleurs ce sont les travailleurs [...] formulé comme ça ça me parait plus correct...

Pas vraiment car formulé comme ça, cela revient à nier la question nationale en général ! Je n'ai pas d'avis tranché concernant la Corse (mais ça m'intéresserait que des camarades qui connaissent le sujet développent sur l'existence ou non d'une oppression nationale en Corse -- je ne crois pas que LO ait écrit sur la question), mais là où existe une oppression nationale, elle ne touche justement pas que la classe ouvrière, d'où le problème politique spécifique posé aux organisations qui se placent sur le terrain de la lutte du prolérariat.
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Message par artza » 15 Déc 2007, 08:04

(yannalan @ vendredi 14 décembre 2007 à 16:50 a écrit :
(Valiere @ vendredi 14 décembre 2007 à 15:16 a écrit : Dreyfus et Colonna! la question n'est pas la même

Colonna et ses amis sont des ennemis patentés de la classe ouvrière

Parce qu'un fils de patron d'usine officier d'état-major d'artillerie, c'était un ami de la classe ouvrière ? Il n'en avait strictement rien à foutre, sa famille était partie d'Alsace par patriotisme pro-français.

Oh, il n'en avait pas rien à foutre.

Le massacre des communards était pour lui oeuvre salutaire.

Les expéditions coloniales autant de missions civilisatrices de la France.

Le capitaine était un triste sire, antipathique en tout point.

Mais, d'accord là n'était pas la question.

Les révolutionnaires ne peuvent être indifférents à la politique menée par le gouvernement en place et aux abus de pouvoir de représentants de l'appareil d'état.

Dreyfus n'était pas un espion allemand, point.

Pour Colonna, l'accusation n'a apporté aucune preuve incontestable de sa culpabilité.

Normalement, le doute doit profité à l'accusé, même si parfois ça peut être dure à avaler pour des victimes, c'est quand même la seule façon de rendre une justice pas trop injuste.

Ceci dit, je n'irais pas jusqu'à colporter la fable du paisible berger vivant d'amour d'eau fraîche, de bruccio et de quelques olives.

Il a pris perpète, pour le dessoudage d'un préfet.

Ben oui, on ne peut s'en prendre impunément à ces gens là.

S'il avait été in PDG d'une usine amiantée ou un responsable du "sang contaminé" sur il s'en tirait mieux.

Quand à la Corse ce n'est pas une colonie même si elle fut conquise par la force.

Ce procès, les conditions de son déroulement et l'ambiance qui l'entourent le prouvent.

En Algérie, dans les années qui suivirent la Toussaint des centaines d'Algériens furent jugés et condamnés, beaucoup furent exécutés plusieurs par mois les premiers mois. C'était une toute autre ambiance.

On parle très peu de ça, respect de la justice et puis ils n'étaient pas innocents.

Alors la Corse, vendue à la France, la population n'avait pas plus que ça envie de devenir française. Il y eut une conquête par la force. Pendant des années parmi les notables de l'Ile un parti corse s'opposa à un parti français.

L'Etat français campait en Corse comme un corps étranger.
Les bergers, les marins-pêcheurs, les charbonniers vivaient leur vie, s'adonnant à leurs sports préférés, ne pas payer d'impôts, échapper au service militaire, venger l'honneur de leur famille en trucidant le fils des voisins.

Pour faire tout ça, ils avaient à se frotter régulièrement aux gendarmes et aux voltigeurs corses (sorte de tirailleurs indigènes), lire Prosper Mérimée.

Il n'y eut pas d'expropriations de terres, d'installations de colons, de travail forcé, d'inégalité des droits (indigénat). Bref, rien de ce qui fait une colonie.

Au final la république est passée par là.

Une école dans chaque village et la possibilité d'aller "coloniser" Paris, Marseille ou l'Indochine.

L'Indochine c'est fini, ce qui n'a pas manqué de créer bien des problèmes de débouchés à la jeunesse corse, mais ça la dispense de devoir parler français.
artza
 
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Message par gerard_wegan » 15 Déc 2007, 13:05

(artza @ samedi 15 décembre 2007 à 08:04 a écrit :Quand à la Corse ce n'est pas une colonie même si elle fut conquise par la force.
Ce procès, les conditions de son déroulement et l'ambiance qui l'entourent le prouvent.
[...]
Alors la Corse, vendue à la France, la population n'avait pas plus que ça envie de devenir française. Il y eut une conquête par la force. Pendant des années parmi les notables de l'Ile un parti corse s'opposa à un parti français.

Je ne saisis pas ce que tu veux dire à propos du déroulement et de l'ambiance du procès Colonna.

Pour le reste, et d'une façon générale (je le répète, je n'ai pas d'avis tranché concernant la Corse), on ne peut confondre les questions nationale et coloniale. Qu'une population n'ait pas envie d'être rattachée à un Etat et le soit malgré cela, qu'elle subisse des discriminations économiques voire culturelles au sein de cet Etat, qu'en conséquence des notables locaux s'opposent à des prérogatives accordées à ceux de l'Etat central, etc. : tout cela peut être la manifestation d'une oppression nationale, que le territoire concerné soit une colonie ou pas.

Ce sont ces aspects, et sans doute d'autres, qu'il serait intéressant (pour moi du moins...) d'examiner concernant la Corse...

PS. De Prosper Mérimée, je ne connais que la nouvelle dont est tiré le livret de l'opéra de Bizet, Carmen. :whistling_notes: A quel texte de lui faisais-tu référence ?
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Message par yannalan » 15 Déc 2007, 13:34

Pour GW : Artza parle de "Colomba".

a écrit :L'Etat français campait en Corse comme un corps étranger.
Les bergers, les marins-pêcheurs, les charbonniers vivaient leur vie, s'adonnant à leurs sports préférés, ne pas payer d'impôts, échapper au service militaire, venger l'honneur de leur famille en trucidant le fils des voisins.

Pour faire tout ça, ils avaient à se frotter régulièrement aux gendarmes et aux voltigeurs corses (sorte de tirailleurs indigènes), lire Prosper Mérimée.

Il n'y eut pas d'expropriations de terres, d'installations de colons, de travail forcé, d'inégalité des droits (indigénat). Bref, rien de ce qui fait une colonie.

Au final la république est passée par là.

Une école dans chaque village et la possibilité d'aller "coloniser" Paris, Marseille ou l'Indochine.

L'Indochine c'est fini, ce qui n'a pas manqué de créer bien des problèmes de débouchés à la jeunesse corse, mais ça la dispense de devoir parler français.

(Artza)

Eh oui ,e le les basques contrebandaient, les catalans aussi, les alsaciens parlaient leur patois boche , les cretons se bouuraient a gueule entre deux messes et une chouannerie, les antillais tirent au falnc en buvant des ti-ponch...
Tu en as beaucoup des clichés du style ?
La vie en Corse n'a jamais été spécialement facile, et c'est vrai que les habitants ont pris l'habitude de régler leurs problèmes à la base, dans la mesure ou les coutume slocales ont peu à voir avec les lois françaises...
Comme dans toutes les régions pauvres, la fonction publique et l'armée ont été des exutoires, ainsi que l'émigration. Le problème est que le système de subventions empêche un réel développement.
Mais c'est un autre sujet et il faudrait un autre fil.
Là on est sur un procès devant une cour spéciale, à 1500 km de la Corse et un verdict pour le moins douteux. Comme beaucoup de verdicts de ladite Cour
yannalan
 
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