("www.arlette%laguiller.org" a écrit :La mort de l’Abbé Pierre suscite, à juste titre, une grande émotion dans l’opinion. Emotion sincère dans les classes populaires et quelque peu hypocrite parmi ceux, députés, ministres, présidents de ceci ou de cela, qui dirigent le pays. En effet, cela fait plus d’un demi-siècle qu’il a, en 1954, hurlé contre le fait que lors d’un hiver terrible, des miséreux mouraient dans la rue, en particulier à Paris, capitale de ce qui est paraît-il un beau pays.
L’Abbé Pierre est mort, mais en cinquante-trois ans rien n’a changé pour les sans-abris. Il y en a toujours qui vivent et meurent dans la rue et les Enfants de Don Quichote, à défaut d’être ceux de l’Abbé Pierre, essaient eux aussi d’attirer l’attention des pouvoirs publics et celle de l’opinion sur ces drames, en espérant faire ainsi pression sur ceux qui gouvernent.
Le combat de l’Abbé Pierre n’était pas dirigé contre le système économique. Nul ne peut le lui reprocher car il s’est dévoué de son mieux pour panser les plaies autant qu’il le pouvait. Mais c’est cette machine économique qui fabrique de la misère qu’il faudra arrêter. Et c’est pourquoi je condamne les politiques et les maîtres de l’économie, qui ont dirigé le pays pendant ce demi-siècle.
L’Abbé Pierre fut l’un de ces prêtres qui s’en prenaient peut-être moins au diable qu’à la misère. Et pour moi c’était un homme digne, même s’il était très loin de partager mes opinions politiques et sociales. Mais ceux qu’on ne peut excuser, ce sont tous les dirigeants qui, aujourd’hui, vont verser des larmes hypocrites sur sa dépouille et sont pourtant responsables, à bien des titres, de la misère et des maux qu’il combattait.
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Mouais ... :ermm: