Si le référendum venait à disparraître pour cause de grève..

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Valiere » 31 Mars 2005, 18:17

Si le non l'emporte c'est la bourgeoisie qui essuie un échec et les cartes qui se redistribuent à gauche...Donc des perspectives.
Valiere
 
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Message par tovarich1917 » 31 Mars 2005, 18:37

a écrit :Tovarich1917 : le "non" que tu vas dire, il va être "capitaliste" ou "commnuniste" ? Que le "non" perde ou gagne, il y aura autant de "non" de gauche ou de droite, et bien plus de "non" de réformistes de gauche (PC et PS) que de "non" d'extrême gauche. Il y aura aussi beaucoup plus de "non" d'extrème droite que d'extrème gauche, beaucoup plus de "non" nationalistes que de "non" internationalistes.

Ce qu'il y a de différent, c'est que voter Chirac ou PS, c'est voter POUR quelqu'un : démarche positive, d'approbation. Voter non au référendum, c'est voter CONTRE : démarche négative. On ne donne raison à personne. On donne juste tort à quelqu'un. Sans soutenir un autre de nos ennemis. Et qu'on ne vienne pas me dire que "l'extrême droite aussi vote non" : on ne vote pas extrême droite, on vote non, c'est tout, c'est ce qui est marqué sur le bulletin, non ?
tovarich1917
 
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Message par interluttant » 04 Avr 2005, 13:23

Lenzo, tu dis que de s'abstenir rendrait les discussions plus difficiles, car les travailleurs révoltés ont envie se servir du "non" pour exprimer quelquechose. Cela est tout à fait vrai, et le dernier (et toujours très bon :smile: ) exemple de Caupo nous le confirme.
Mais dans bien des situations, il ne faut pas choisir la voie la plus facile, et il est préférable de s'affronter un moment aux préjugés des travailleurs pour aider leur conscience à progresser. LO a expliqué cela à ses militants très souvent.

Je repette qu'il ne faut surtout pas tenter de dissuader ne serait-ce qu'un peu les travailleurs qui croient utile d'aller voter "non". Il faut les écouter, mais ne pas aller jusqu'à le faire avec eux.
Cette attitude, l'abstention (qu'LO a utilisé bien des fois par le passé), oblige à avoir une discussion pour combattre les illusions electorales, et oblige à présenter le plan d'urgence avec d'autant plus de vigueur.
Je me souvient qu'à la veille de l'élection de Chirac contre Le Pen, il arrivait qu'on se fasse quasiment insulter pour ne pas vouloir participer au plebiscite. Et que d'agressions de militants du PC pendant les 10 ans qui ont suivi l'adoption du traité de Maastricht !

Dans l'exemple que Caupo nous donne, tout semble bien se passer, la Une de LO semble correspondre aux préoccupations des gens...
Mais la conscience des travailleurs a-t-elle progressé après cette rencontre ? Non, je ne le pense pas.
La tactique de Chirac est-elle efficace ? Oui, hélas, car même LO (qui par le passé a si souvent été la seule à tenir le cap) se retrouve à faire passer en gros titre le referendum, devant le problème des salaires des fonctionnaires et le mouvement lycéen.
Chirac a voulu une diversion qui détourne les travailleurs de leurs problèmes. Je ne dis pas que si il n'y avait pas de referendum, on serait en pleine grève. Mais si il n'y avait pas eu de Referendum, LO aurait mis naturellement à sa Une les problèmes actuels de la lutte de classe. LO se laisse détourner, se laisse prendre au jeu de Chirac, et c'est malheureux.

Caupo, je crois que tu te trompes quand tu dis que les masses sont plus avancées que la direction de LO car elles parlent directement du referendum. Je pense au contraire que si il y a une différence entre les préoccupations des travailleurs qui ne pensent qu'au referendum et les préoccupation des militants de LO, c'est que les militants de LO y voient plus clair dans les débouchés qu'offre la situation actuelle.
Il est 1000 fois plus important de parler de la lutte des lycéens ou des fonctionnaires que de parler des prétendues "difficultés" du gouvernement actuel face à la montée du "non". Le journal La Tribune va jusqu'au bout de la logique de Chirac et annonce ce matin qu'à cause de la menace du "non", Chirac retarderait la privatisation d'EDF ! C'est évidemment une explication allucinante ! Quel marge de manoeuvre pour les patrons, si pendant 2 mois toutes les revendications sont détournées vers le vote !
En d'autres temps, les militants de LO, pour rester une référence dans tout le battage "démocratique" annonçaient qu'il s'abstenaient dans ce genre de scrutin. Une posture qu'il aurait été bien nécessaire de maintenir dans la situation actuelle !
interluttant
 
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Message par Wapi » 04 Avr 2005, 13:57

Interluttant,

a écrit :Dans d'autres temps, les militants de LO, pour rester une référence dans tout le battage "démocratique" annonçaient qu'il s'abstenaient à tel ou tel scrutin. Une posture qu'il aurait été bien necessaire de maintenir dans la situation actuelle.


Mais depuis la situation a changé... pas seulement la situation politique objective, mais aussi la situation de LO dans le paysage politique du pays.

Lorsqu'on est une organisation microscopique, il est essentiel de bien se démarquer des partis qui font le jeu de la bourgeoisie en entérinant toutes ces farces que sont les référendums et les plebiscites. Mais lorsqu'on est un tout petit peu plus visible, il n'y a pas de raison d'avoir peur d'être soi-disant pris au piège de la participation à ces élections...

Car de quoi aurions nous peur ? D'être confus ? N'avons-nous pas assez confiance en nous et en la clarté de notre politique en direction de la classe ouvrière ?

On peut giffler la joue droite et la joue gauche gouvernementale avec une seule claque ... c'est plutôt une bonne aubaine ! Pourquoi s'en priver ? Si nous nous abstenions, il est très certain ne serions pas bien compris immédiatement, et on passerait un temps fou (et mieux utilisé à autre chose...) à défendre une vague "position de principe" sur les référendums, au lieu de parler encore et toujours des luttes à mener pour se défendre.

Et puis pour ce qui serait de se "démarquer", à la différence de 1992, plus personne "à gauche" dans le camp du "non" n'est anti-européen au nom de la défense de la monnaie nationale, de l'indépendance de la banque de france ou autres calembredaines !

Enfin, à titre personnel, je pensais à l'époque qu'on aurait déjà pu appeler à voter "non" au référendum sur le statut de la corse en juillet 2003 ... d'ailleurs on s'était réjoui de la claque mise à Chirac, Jospin et aux nationalistes unis pour l'occasion...

Mais ceci dit, vu notre faible implantation locale ... l'abstention était une tactique tout aussi justifiée... des fois, ça tient à peu de choses...
Wapi
 
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Message par lenzo » 04 Avr 2005, 14:22

Interluttant :

a écrit :En d'autres temps, les militants de LO, pour rester une référence dans tout le battage "démocratique" annonçaient qu'il s'abstenaient dans ce genre de scrutin. Une posture qu'il aurait été bien nécessaire de maintenir dans la situation actuelle !


Et interluttant, dans le même post :

a écrit :Je repette qu'il ne faut surtout pas tenter de dissuader ne serait-ce qu'un peu les travailleurs qui croient utile d'aller voter "non". Il faut les écouter, mais ne pas aller jusqu'à le faire avec eux.


Quand on prend position politiquement c’est quand même pour être suivi. Quand LO dit que ses militants s’abstiendront, c’est pour donner une indication, justement tenter de dissuader les travailleurs de voter.

Après on est à contre courant ou pas, c’est un autre problème.
lenzo
 
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Message par interluttant » 07 Avr 2005, 13:33

Tovaritch
a écrit :Voter non au référendum, c'est voter CONTRE : démarche négative. On ne donne raison à personne. On donne juste tort à quelqu'un. Sans soutenir un autre de nos ennemis.

Sommes-nous bien d'accord, es-tu d'accord avec LO pour dire que le résultat du referendum (même un large "non") ne peut changer quoique se soit dans la politique du patronat et du gouvernement et dans la vie des travailleurs ? Dire le contraire serait avoir des illusions électorales.
Si nous sommes sûr de cela, il faut considérer que les communistes révolutionnaires qui voteront "non" le font pour le geste politique, pour le dire autour d'eux, pour l'effet indirect que leur geste peut avoir sur la conscience des travailleurs qu'ils cherchent à convaincre.
Contrairement à ce que tu dis, ce résultat attendu dépend en partie du contexte. Pour prendre un exemple très éloigné, si il y avait une manif contre le voile islamique dans une banlieue où vient de se produire le meurtre d'un algérien, nous ne participerions pas à la manif pour ne pas nous retrouver avec l'extrême droite qui viendrait pour protester contre l'"invasion islamique". Tu ne pourrais pas y participer en disant doctement >.
Pour en revenir à la situation bien moins dramatique qui nous occupe, il n'est pas indifférent de voter "non" avec Le Pen et De Villier. Tout se pèse, il n'y a pas de réponse systématique, mais ta réponse "qu'on ne vienne pas me dire que Le Pen vote comme moi" n'est pas suffisante, il faut tenir compte du contexte.
Le mélange des votes "non" dans les urnes, voilà une des raisons pour lesquelles la manoeuvre envelopante de Chirac est adroite. Si le "non" sort majoritairement des urnes, Chirac jouera sur les divisions de l'electorat, dira "je vous ai compris, la France est inquiète, je respecterai sa décision", et on aura pas avancé d'un pouce. Tovaritch, tu pourras t'égosiller et dire que Chirac est malhonnête, qu'il se fout de notre gueule. Mais tu ne pourras pas dire "nous avons été majoritaires à lui dire "non"", car cela voudrait dire que tu te comptes avec De Viller et Le Pen. Tu ne pourras pas dire "la victoire du "non" est une victoire pour ceux qui s'opposent à Chirac". En fait, on ne pourra pas dire grand chose, il y aura tout à faire pour expliquer ce que l'on veut. Il y a un moyen de déjouer dès maintenant son stratagème : ne pas participer au scrutin.
interluttant
 
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Message par interluttant » 19 Avr 2005, 14:50

Wapi, ton argument est original, mais as-tu regardé les résultats d'LO aux dernières élections ? Crois-tu vraiment que LO puisse écraser la gauche du PS (qui appelle au non), le PC, la LCR, et surtout Le Pen (vainqueur du premier tour des présidentielles) ? Je n'ai pas "peur d'être pris au piège", mais je pense que les travailleurs le sont lorsque qu'ils s'imaginent que leur vote "non" peut changer quelquechose à leur situation.
Le système électoral est un piège plus dangeureux que tu ne crois. Lors du plépiscite en faveur de Chirac contre Le Pen, les militants de gauche expliquaient avec la même logique qu'il ne fallait pas avoir peur, que le nombre de voix de gauche pour Chirac l'obligerait à tenir compte de la situation... on a vu le résultat.
Pour le référendum, on aura un résultat semblable, hélas. Et hélas, LO aura participé à la campagne.

Lenzo, il y a des nuances dans l'attitude qu'on prend par rapport à un scrutin. Dire que l'on s'abstient (ce que l'on dit généralement au second tour quand il y a droite contre gauche) n'est pas faire campagne pour l'abstention. Par contre, lors du plebiscite de Chirac contre Le Pen, nous avons fait campagne pour l'abstention, c'est à dire qu'il y avait un slogan ("surtout pas Le Pen , mais pas Chirac non plus !").
Dans le cas présent du référendum, je ne dirais pas que la solution est de s'abstenir plutot que de voter "oui" ou "non". Je dis qu'il n'y a pas de débouché possible à ce scrutin, et que donc, pour ma part, je m'abstiendrait. Et quand aux slogans, je reprend ceux d'LO, j'ai quelques autocollants : "non aux licenciements; il faut prendre sur les profits pour maintenir les emplois", et quelques autres très bien sentis, sur les salaires et sur Seillière...

Touriste, je suis tout à fait d'accord pur dire que la population "cherche les moyens de s'opposer", le problème c'est qu'avec le bulletin de vote "non", elle n'a pas trouvé le bon moyen. Et attendre 2007 pour virer Chirac ne donnera rien non plus. Les marxistes le savent :rtfm: , c'est les luttes qui changent les choses, il n'y a rien de mieux à expliquer à la population !
interluttant
 
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