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Les "Indignés" français veulent prendre le relais
Le mouvement des "Indignados" né en Espagne, place de la Puerta del Sol à Madrid, trouve des échos dans toute l'Europe. En France, la mobilisation est encore faible.
La Bastille à Paris, la place Bellecour à Lyon, du Capitole à Toulouse, Victor Hugo à Grenoble ou celle de la République à Lille vont-elles être assaillies par des campeurs "indignés" dans les prochains jours? C'est en tous cas la volonté des collectifs qui les ont déjà prises d'assaut, surfant sur une vague qui, venue de Tunisie ou d'Egypte, a traversé la Méditerranée pour se développer en Espagne. Des initiatives très hispaniques, soutenues par des étudiants espagnols en Erasmus qui commencent à se franciser.
La "Réelle Démocratie Maintenant" se veut apolitique et prône la fin du système oligarchique. "Les politiques et les élites dans leur ensemble sont déconnectés de la réalité, dénonce Julien Kien, étudiant en Master II à la Sorbonne et fondateur du collectif Pas de Nom. Ce mouvement va au-delà des partis et concerne tout le monde. Les différentes affaires politiques et la crise de 2008 ont montré les limites de ce système. C'est l'occasion pour nous de faire des propositions concernant la justice, l'éducation, l'armée ou la Santé."
Sur les marches de l'Opéra Bastille, ils sont une centaine, surtout des jeunes étudiants pessimistes pour leur avenir, à avoir posé bagage. Loin du "village" de Madrid, dont les habitants se comptent en dizaine de milliers. Mais ils assurent recevoir les encouragements de retraités et de travailleurs de toutes sortes.
"Ce n'est pas très organisé et c'est bon signe, se réjouit Julien Bayou, du collectif Génération Précaire. Cela signifie que le mouvement est libre." Le jeune élu du conseil régional d'Ile-de-France est pourtant assez pessimiste sur les suites de la mobilisation en France: "Le contexte économique est le même qu'en Espagne, pas le contexte politique, analyse-t-il. La perspective d'alternance en 2012 laisse un espoir à bon nombre de Français découragés."
A travers les réseaux sociaux sur Internet, Facebook ou Twitter en particulier, les plus motivés tentent de rameuter des partisans et d'éviter l'instrumentalisation idéologique qui pourrait détourner leur message. "Nous sommes en pleine période de partiels, explique un étudiant de Nanterre, qui préfère s'atteler aux révisions. Je soutiens le mouvement, qui n'est plus seulement espagnol et s'étend y compris au Chili ou aux Etats-Unis. Mais, il ne faut pas que les anarchistes les moins audibles prennent la tête des cortèges!"
Prochain rendez-vous le 29 mai, place de la Bastille à Paris, les "Indignés" pourront juger de leur capacité de mobilisation.
Bon ça se veut spontané et apolitique, mais c'est quand même à un élu écologiste, membre d'un des collectifs du collectif que le journaliste donne la parole.