Le plan Villepin pour l'université

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Message par Puig Antich » 24 Oct 2006, 19:41

Voilà le résultat de la concertation commencée aprés le mouvement C.P.E. entre les entreprises, les universités et la direction de l'UNEF et des corpos étudiantes, sous le haut patronnage de Villepin :

a écrit :Des mesures pour améliorer l'orientation à l'université

PARIS (Reuters) - L'information et l'orientation des élèves seront améliorées afin d'éviter les accidents de parcours à l'université et le diplôme de licence comportera désormais un module obligatoire de recherche d'emploi pour favoriser l'insertion professionnelle des étudiants.

Ces deux mesures figurent dans le rapport de la Commission université-emploi remis par son président, Patrick Hetzel, à Dominique de Villepin.

Le recteur de l'académie de Limoges avait été nommé le 25 avril par le Premier ministre à la tête de cette commission de 15 membres pour formuler une série de propositions à la suite de l'échec du Contrat première embauche (CPE), mesure unilatérale dénoncée par la jeunesse comme une institutionnalisation de la précarité.

"C'est par le dialogue qu'on peut proposer des solutions inventives et fortes aux problèmes les plus importants de notre société", a concédé Dominique de Villepin lors d'un discours à la Sorbonne.

Onze pour cent des bacheliers généraux qui tentent aujourd'hui l'aventure universitaire sortent sans diplôme. Ce taux est porté à 30% pour les titulaires d'un bac technologique et 61% pour les détenteurs d'un bac professionnel.

Chaque année, plus de 80.000 jeunes sont en échec à l'université, soit un étudiant sur cinq.

"A l'origine de cet échec, bien souvent, il y a un mauvais choix, il y a une erreur d'orientation", a souligné Dominique de Villepin.

LA LICENCE REVALORISEE

La Commission Hetzel propose trois mesures, approuvées par le gouvernement, pour y remédier.

Un entretien d'orientation sera rendu obligatoire en troisième, ainsi qu'en première ou à la fin du premier trimestre de terminale.

Un dossier unique d'accès à l'enseignement supérieur sera constitué pour chaque élève de terminale. Au second trimestre, un conseil de classe "élargi" (enseignants, proviseurs...) examinera ce dossier et donnera un avis sur les voeux formulés.

Les élèves disposeront d'une information "complète" sur les taux de réussite à trois ans dans les filières qu'ils convoitent. Le rapport préconise la mise en place de ce service lors de la session d'inscription de juillet 2007.

En outre, un système de pré-inscription universitaire sera mis en place dans les établissements qui le souhaitent.

"L'orientation, ce n'est pas une décision que l'on prend une fois pour toutes. C'est un choix que l'on affine", a expliqué Dominique de Villepin.

Dans cette perspective, un étudiant inscrit à l'université se verra proposer un "contrat" sur son projet de formation et d'insertion. Un bilan sera établi à l'issue du premier semestre. Si nécessaire, l'étudiant pourra être réorienté en cours d'année vers les sections de technicien supérieur (STS) et les IUT.

La Commission recommande la création de 40.000 à 50.000 places en IUT et STS sur cinq ans.

Un service des emplois, stages et carrières sera généralisé dans les universités. Un observatoire des parcours des étudiants et de leur insertion professionnelle sera créé en complément.

Le deuxième axe du rapport concerne la professionnalisation des études.

Un module obligatoire de recherche d'emploi (maîtrise d'une langue étrangère, de l'outil informatique, rédaction d'un CV) sera inclus dans toutes les licences. Un parcours professionnalisé sera proposé aux étudiants en année de licence sous la forme de stages, d'alternance ou d'enseignements.

La Commission recommande un semestre ou une année de césure entre la licence et le master afin de permettre aux étudiants de partir à l'étranger, d'effectuer un stage en entreprise ou de s'engager dans un projet associatif.

Le Premier ministre a souhaité que ces mesures soient mises "très rapidement" en oeuvre, soulignant la nécessité d'une "gouvernance plus efficace" des universités pour avancer dans cette voie.

Sans prononcer le terme "autonomie", il a suggéré une expérimentation pour les universités désireuses de "changer les règles" de gestion. Pas question de "brusquer les universités", d'"imposer un modèle unique", a-t-il prévenu, prudent.


Il va de soi qu'il faut mener campagne pour empêcher ces mesures de passer.
Puig Antich
 
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Message par Puig Antich » 24 Oct 2006, 20:00

Question si certains ont commencé à étudier le rapport : un «conseil de classe élargi», c'est quoi ? C'est élargi à qui ? (entreprises?)
Puig Antich
 
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Message par Puig Antich » 25 Oct 2006, 23:51

Plus d'infos sur le contenu : http://www.debat-universite-emploi.education.fr


Bon, aucune réaction ? Tpit celà est particulièrement grave. Ca vous dit pas vite fait bien fait on inflige une petite défaite au gouvernement, là ? A chaque fois qu'ils ont voulu instaurer une sélection ouverte à l'université, ils se sont heurtés à la jeunesse. Encore faut-il qu'une campagne nationale d'agitation et de mobilisation soit menée là dessus ; et il me semble qu'il ne faut pas compter sur la majo de l'UNEF ce coup ci. Alors, camarades et camaradettes étudiants, boum boum on y va :-P
Puig Antich
 
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Message par Puig Antich » 25 Oct 2006, 23:54

Le temps est passé où la jeunesse pouvait se borner à un travail bon pour de petits groupes de propagande, composés de peu de membres. Il y a aujourd'hui, à part l'agitation et la propagande, menées avec persévérance et avec de nouvelles méthodes, encore un moyen de conquérir les larges masses de jeunes ouvriers : c'est de provoquer et diriger les combats économiques. -- (III ème congrès de l'Internationale Communiste - Résolution sur l'Internationale Communiste et le mouvement de la Jeunesse Communiste)


:wavey:
Puig Antich
 
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Message par Gaby » 26 Oct 2006, 00:00

[quote=" (Puig Antich @ jeudi 26 octobre 2006 à 00:54"]
Le temps est passé où la jeunesse pouvait se borner à un travail bon pour de petits groupes de propagande, composés de peu de membres. Il y a aujourd'hui, à part l'agitation et la propagande, menées avec persévérance et avec de nouvelles méthodes, encore un moyen de conquérir les larges masses de jeunes ouvriers : c'est de provoquer et diriger les combats économiques. -- (III ème congrès de l'Internationale Communiste - Résolution sur l'Internationale Communiste et le mouvement de la Jeunesse Communiste)


:wavey:
Décidément, ca fait 2 citations que tu copies dans la soirée qui sont complètement hors contexte. Malheureusement on n'est pas en 1921. Nous sommes bien des "petits groupes de propagande", et non pas un grand parti capable de déclencher les luttes économiques dans le contexte d'une révolution ouvrière encore fraiche.
Gaby
 
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Message par Puig Antich » 26 Oct 2006, 00:09

Gaby, je vois bien la différence de contexte, je suis pas un âne. N'empêche, le texte parle de mobiliser les jeunes ouvriers ; moi je parle de la jeunesse scolarisée, notamment universitaire, concentrée dans de grosses structures, facilement accessible à l'agitation et à la discussion. C'est plus facile. Puis, non seulement ça coûte rien d'essayer, mais je pense que vu l'ampleur de l'attaque et les précédents historiques sur la sélection à l'université, ce serait même un peu notre devoir de le faire.
Puig Antich
 
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Message par Puig Antich » 26 Oct 2006, 00:15

Bon j'ai cherché un peu partout, personne a une analyse condensée de la réforme avec un argumentaire ?
Puig Antich
 
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Message par Puig Antich » 26 Oct 2006, 00:21

a écrit :Rapport HETZEL : des propositions au mieux inutiles, au pire dangereuses (25.10.06)

La commission HEZTEL a remis son rapport hier au premier Ministre sur le lien université emploi. Force est de constater qu’aujourd’hui encore, malgré leur forte implication, les attentes des étudiants n’ont pas été entendues, puisque la commission ne propose que des mesures anecdotiques, voire dangereuses.

Des mesures non financées

Le rapport reprend quelques unes des propositions de l’UNEF, comme la généralisation en licence des modules de projet personnel et professionnel, l’accès prioritaire des bacheliers professionnels et technologiques aux IUT et BTS, ou encore les rendez-vous d’orientations systématiques au lycée. Cependant, ces mesures ne sont pas chiffrées, et le Projet de Loi de Finances 2007 ne prévoit rien en ce sens, sauf de supprimer encore des postes de conseillers d’orientation.

Des mesures qui ne répondent pas à la crise

Les sujets clés ne sont que très peu abordés dans le rapport. Ainsi, l’échec dans le premier cycle universitaire est abordé uniquement sous le prisme de l’orientation. Or, pour l’essentiel, cet échec est d’abord lié à un problème d’encadrement et de suivi pédagogique, et à l’absence de transition entre le secondaire et le supérieur. De plus, pas un mot encore sur la nécessaire réglementation des stages, aucune mesure pour répondre aux dysfonctionnements du LMD ou développer la pluridisciplinarité, rien sur la situation sociale des étudiants.

Orienter ne signifie pas sélectionner

Le rapport HETZEL s’inscrit dans une vision malthusienne de l’enseignement supérieur, et propose à plusieurs reprises de renforcer les barrières sélectives. Le rapport reprend à son compte la proposition du Ministre de l’enseignement supérieur – ce qui peut amener à s’interroger sur l’indépendance de la commission – de préinscription des lycéens. Outre qu’elle ne résoudra pas les problèmes d’orientation, cette disposition peut permettre aux universités de réguler leurs flux en décourageant des lycéens. Nous pensons que c’est aux conseillers d’orientation d’aiguiller les lycéens et de piloter la procédure, et pas aux établissements.
Pire, le rapport HETZEL propose de sélectionner les étudiants à l’entrée du Master, alors que la suppression de la sélection entre le M1 et le M2 suffirait à en faire un bloc homogène. Quant à la proposition d’instaurer une année de césure entre le L et le M, elle renforcerait la rupture entre les deux cycles, et rallongerait les études sans offrir aux étudiants qualification ou financement supplémentaire, tout en permettant aux entreprises de bénéficier de stagiaires bon marché pendant un an.

Des mesures dangereuses

Le rapport HETZEL développe une vision de la professionnalisation qui n’est pas la notre, cherchant à mettre en adéquation les formations aux besoins du marché du travail. Non seulement une telle planification est impossible, mais elle est dangereuse car elle oublie que les jeunes diplômés seront amenés à changer plusieurs fois d’emploi au cours de leur vie professionnelle. Nous sommes ainsi opposés à toute révision de la procédure d’habilitation qui viserait à permettre aux professionnels de définir directement le contenu des diplômes. De même, le fait de financer les universités en fonction de leur taux d’insertion professionnelle créerait une profonde inégalité entre les établissements et les disciplines, et ferait de l’université la première responsable du chômage, alors que c’est d’abord la conjoncture économique, le bassin d’emploi et la structure de l’emploi dans la filière qui le détermine.

Nous demandons au gouvernement d’ouvrir d’urgence des négociations sur d’autres bases à partir des propositions que les étudiants formulent depuis 6 mois.

A consulter : la dépêche AFP relative à la réaction de Bruno Julliard

Retrouvez le Mémorandum de l'UNEF sur l'Orientation
Puig Antich
 
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Message par Puig Antich » 26 Oct 2006, 00:23

En gros ils se proposent pour négocier quelques miettes en échange de leur passivité... Il faut noter aussi que les "propositions de l'UNEF" s'inscrivent totalement dans le cadre de la logique d'ensemble du projet.
Puig Antich
 
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Message par Ottokar » 26 Oct 2006, 05:46

Je ne vois pas qu'il y ait de quoi s'inquiéter car ce sont surtout des effets d'annonce. Dire par exemple que les étudiants devront remplir un dossier, faire savoir leurs choix aux universités qui peuvent les conseiller, les décourager éventuellement, leur proposer une orientation dfférente, les encourager parfois à faire mieux, cela fait très bien sur le papier, mais c'est totalement bidon. QUI va le faire ? une fac qui accueille un amphi de 3-400 étudiants de 1ère année reçoit 600 à 1000 voeux "Ravel", les voeux des étudiants. Plus les étrangers. Quel prof va se taper les 600 à 1000 dossiers et -pourquoi pas ?-, rencontrer et conseiller les étudiants ?

"La question des moyens comme disent les syndicats, n'est pas posée. Mais cela rassure les parents et les jeunes. Cela les inquiète s'ils y voient de la sélection. Mais tant que la fac reste ouverte, et elle le reste, heureusement, rien ne change. Et les étudiants vont un peu au hasard dans des facs usines mal adaptées. Et si ils coulent, personne ne les aide... ou si peu ! ce n'est pas pour rien que dans les sections trs encadrées (BTS, IUT, classe prépas) les taux de réussite sont meilleurs.
Ottokar
 
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