Le PS rêve de courroie de transmission!

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Valiere » 13 Fév 2005, 14:27

LETTRE OUVERTE AUX DIRIGEANTS DE LA CGT

Vous avez décidé de faire campagne contre le Traité donnant une
Constitution à l'Europe. Vous prolongez ainsi votre opposition à la
construction européenne depuis les années 1950. Mais à qui et à quoi
allez-vous dire non ?

A ceux qui ont rédigé le texte ? Dans la Convention, ils venaient de
tous les horizons politiques dont environ 40% de la gauche, traduisant
la situation politique du moment. Faut-il attendre une nette majorité de
gauche pour avoir une Constitution ? De toute façon, elle sera
sociale-démocrate à l'image des progressistes européens et elle ne vous
plaira donc pas.

Voulez-vous dire non à Chirac et à Raffarin ? Chacun sait que Chirac
restera à l'Elysée jusqu'en 2007. Votre non européen ne changera rien à
sa politique et ne modifiera pas sa majorité parlementaire. En 1992,
pour le Traité de Maastricht, les Français ont dit oui à l'Europe le 20
septembre 1992 et balayé la gauche le 28 mars 1993. Ayez la même
patience en 2005 et ne vous trompez pas de vote en 2007.

Voulez-vous dire non aux politiques européennes ? Nous pouvons mener des
combats communs contre la directive « services » ou celle sur
l'aménagement du temps de travail. Mais si nous voulons mener le même
combat commun pour une directive-cadre sur les services publics, votez «
oui » au moins pour cette seule raison car le traité futur la prévoit à
la différence des traités actuels.

Vous vous apprêtez à dire « non » à la grande majorité des syndicats
européens. C'est vrai qu'ils sont plus habitués au compromis social par
la négociation qu'à l'attente du Grand Soir par la révolution. Vous
aviez commencé à prendre leur chemin depuis que les peuples ont rejeté
le communisme. Gardez ce cap pour éviter l'isolement.

Vous risquez aussi de dire non aux peuples qui ont déjà dit oui. Ils
sont quatre à ce jour : Lituanie, Hongrie, Slovénie, Italie. A chaque
fois, la ratification parlementaire a été très large. Seules les forces
nationalistes et les nostalgiques du régime ancien ont émis un vote
hostile. Cela préjuge mal d'une éventuelle renégociation du traité
allant dans le sens d'une gauche progressiste.

A quoi allez-vous dire « non » ? A un traité européen comme d'habitude,
sauf que celui-ci n'est pas tout à fait comme les autres. Vous allez
dire « non » aux nouveaux objectifs que se fixe l'Union : à côté de la
concurrence (mais la gauche n'a jamais adoré les monopoles), sont
ajoutés le plein emploi, le développement durable, la lutte contre
l'exclusion et les discriminations, etc. Vous allez dire « non » à la
Charte des droits fondamentaux, tant attendue par les peuples qui
sortent du trou noir du totalitarisme : quand on se souvient de la Stasi
et de la Securitate, il n'est pas indifférent de voir l'abolition de la
torture gravée dans le marbre, sans oublier bien sûr les droits sociaux.
Vous allez dire « non » à la clause sociale horizontale, à la rencontre
tripartite annuelle pour l'emploi, au droit d'initiative citoyenne et à
tant d'autres choses encore.

Evidemment vous pouvez dire : nous aurions accepté le préambule et les
deux premières parties mais nous refusons la troisième qui définit les
politiques européennes. Cette partie est la reprise simplifiée des
traités existants sans beaucoup de changement. En disant « non », vous
rejetez ce qui pourrait vous convenir et vous gardez ce qui ne vous
agrée pas. Reconnaissez qu'on ne fait pas mieux dans le paradoxe.

J'avais envie de vous écrire quelques mots après la réunion de votre
Comité Confédéral National. Le référendum annoncé concernera certes le
Traité mais plus que cela à travers lui. Il sera la confirmation
démocratique d'un engagement pris par la France au lendemain du second
conflit mondial : faut-il le poursuivre ou non ? L'Allemagne s'apprêtant
à ratifier par voie parlementaire ce Traité, il sera la confirmation ou
non du couple franco-allemand comme moteur de l'Union européenne dans la
paix et la stabilité des frontières. Le « oui » de la France sera aussi
le message d'accueil positif aux peuples qui nous ont rejoint et à ceux
qui s'apprêtent à le faire : on ne leur propose pas d'écrire avec eux
une nouvelle page d'histoire en leur offrant une crise comme cadeau
d'arrivée.

Le monde est dangereux mais il est notre horizon. Le monde est instable
mais il est notre avenir. Nous parlons souvent des Etats-Unis d'Amérique
et de son hyper-puissance excessive. D'autres nations-continents
s'éveillent et seront à la fois des amis et des concurrents : Chine,
Inde, Brésil, Russie. Camarades de la CGT, au nom de l'internationalisme
et dans la tradition du Mouvement de la Paix, ne commencez pas à
détricoter l'Europe.

7 février 2005

Bernard POIGNANT
Député européen
Président de la Délégation Socialiste Française
13 rue Laënnec
29000 Quimper
TEL: 02.98.95.67.38
FAX: 02.98.64.68.75
EMAIL: [url=mailto:bernard.poignant@wanadoo.fr]bernard.poignant@wanadoo.fr[/url]
INTERNET: http://www.europinion.org
Valiere
 
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Message par Valiere » 13 Fév 2005, 14:29

QUAND LE PS REMET EN CAUSE LE PRINCIPE DE L’INDEPENDANCE SYNDICALE !


Les syndiqués et responsables de la CGT apprécieront à sa juste mesure la lettre ouverte adressée par un député européen aux dirigeants de la CGT.

Il s'agit pour ce député socialiste européen, Président de la Délégation Socialiste Française de sermonner une direction syndicale à propos d'une position prise par son instance délibérative.

Du jamais vu de mémoire de militant syndicaliste...

On connaissait les liens historiques politiques, voire quasi organisationnels reliant, il y a encore quelques années la CGT et le PCF? Mais même à cette époque révolue, aucun dirigeant du PCF n'aurait osé sermonner de la sorte la direction confédérale.

Que s'agit -il exactement?

Bernard Poignant reproche à la CGT d'avoir pris position contre le projet de constitution européenne.

C'est ainsi qu'il se transforme en avocat du projet Giscard qui vise à transformer l'Europe en marché dérégulé avec une suppression des services publics et en procureur de la politique de la CGT.

De quoi se mêle t-il?

A t-il déjà entendu parlé de la charte c'Amiens adopté en 1906 Par la CGT et se prononçant pour l'indépendance syndicale?

Rêverait-il de mettre en place une nouvelle courroie de transmission qui partirait rue de Solférino pour aboutir dans les locaux des différents bureaux confédéraux.

Non content de vouloir faire la police politique au sein de son propre parti Monsieur Poignant qui avait il y a peu approuvé la circulaire Bolkenstein souhaite mettre aux pas les syndicats.

La manœuvre échouera, elle indigne tous les militants syndicalistes, attachés aux principes de l'indépendance syndicale.

Si Monsieur Poignant n'hésite pas à commettre cette faute politique c'est parce que lui et toute la direction du Parti socialiste ont compris qu'une grande majorité de la classe ouvrière refusait cette constitution libérale, destructrice des acquis sociaux arrachés par des décennies de combat social.

Toutes ces manœuvres de division et d'immiscions dans la vie démocratique des syndicats seront sanctionnées...De plus en plus de voix s'élèvent pour dire non au libéralisme, non à cette constitution...

Le front unique des organisations ouvrières va s'élargir, il regroupe de nombreux militants socialistes qui refusent que l'année du centenaire de la naissance du PS soit celui de sa disparition comme parti de gauche anti capitaliste

Valière
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Message par Valiere » 13 Fév 2005, 18:15

Tu peux te tourner, te retourner, te congratuler... Des militants PS, à FO, à la FSU, à la CGT ou à Attac mènent ce combat contre leur direction.
Valiere
 
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Message par Thomas » 13 Fév 2005, 18:29

de nombreux militants socialistes qui refusent que l'année du centenaire de la naissance du PS soit celui de sa disparition comme parti de gauche anti capitaliste

parti de gauche ?
a la rigueur
anti capitaliste ?
tu parles du PS ? ça fait plus de 20 ans que le PS a non seulement abandonné l'anti capitalisme mais aussi l'anti libéralisme...
à moins que tu admettes qu'un parti anti capitaliste privatise plus que deux gouvernements de droite réunis....

en mm temps , l'abruti du PS ne manque pas de culot , d'autant plus qu'il sait que les "dirigeants de la CGT" (Duigou, Thibault...) voulait au mieux pas de consigne , au pire le OUI....
Thomas
 
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Message par Valiere » 13 Fév 2005, 19:25

Pourriez vous au moins vous exprimer sur l'essentiel, c'est à dire la lettre du député Poignant...
Valiere
 
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Message par Thomas » 13 Fév 2005, 19:44

non avec une telle hargne , c'est le ministère des affaires européennes du gouvernement Bayrou au moins....
Thomas
 
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Message par Ottokar » 13 Fév 2005, 20:24

Il n'y a peut-être pas de quoi en faire un drame ni ouvrir un fil. Ce Poignant, il fait ce qu'il veut. Il était sous-quequ'chose dans la hiérarchie socialo et il cherche effectivement à se placer ou à prendre date.

Les dirigeants de la CGT, ne nous inquiétons pas pour eux, ils sont assez grands pour "résister" aux pressions de ce gugusse. Et quand ils le font, ce n'est d'ailleurs pas spécialement pour de bonnes raisons mais pour de sordides calculs d'appareil, symétriques de ceux de Thibaut : l'un vise l'intégration, la reconnaissance, la CES, les autres parient qu'une attitude anti-Europe les fera mieux voir des milieux populaires. Mais ce serait une erreur de les croire plus "à gauche" ou plus radicaux que Thibault.

Quant à la Charte d'Amiens, c'est encore autre chose. Puisque le fil est sur "l'indépendance syndicale", faut-il rappeler que les communistes que nous sommes sur ce forum n'ont jamais fait un dogme de ce concept ? La Charte d'Amiens a été adoptée en 1906 essentiellement pour protéger la CGT, qui se voulait révolutionnaire, de la mainmise des socialistes, vus comme des réformards (ce qu'il étaient en bonne part, pour certains d'entre eux). Le syndicat ne devait pas être l'appoint de ces gars-là, mais agir indépendemment d'eux, les anars pensant même que le syndicat se passerait des partis pour "la sociale" (la révolution). L'avenir a donné tort aux deux, puisque anars ou réformards, ils ont versé dans l'Union sacrée en 1914 ! Les militants qui ont résisté venaient en France plutôt du courant CGT (Monatte, Rosmer) mais en Allemagne plutôt du parti socialiste (Liebknecht, Luxemburg).

Sur le fond, cette histoire d'indépendance reviendrait pour nous à l'abandon du droit de militer dans le syndicat. On aurait le droit d'être des syndicalistes, pas de militer en tant que parti ! Les communistes militent en parti, se concertent avant d'agir, dans un syndicat, une assemblée, où qu'ils soient. D'ailleurs, c'est normal, tout individu organisé fait pareil. Ne pas confondre syndicat et parti, ne pas obliger les membres du syndicat à reprendre toutes les opinions d'un parti, pouvoir militer au syndicat même avec des gens d'autres partis, sans parti, des croyants ou des athées, respecter les décisions de la majorité, c'est une chose. Mais on respecte surtout les intérêts des travailleurs. Quand la majorité prend une mauvaise décision, en toute "indépendance", je me sens le droit de le dire !

Faut-il rappeler pour terminer que les tenants de cette "indépendance" sont toujours reliés à des partis et défendent toujours dans le syndicat des politiques... et de mauvaises politiques ?
Ottokar
 
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