Le trou de la sécu

[pelon]

16/09/2004 - Le "trou" de la Sécu, une affaire de vases communicants
Dans son rapport annuel, publié ce jour, la Cour des comptes revient sur le déficit de la Sécurité sociale qui serait passé de 3,4 milliards en 2002 à 11,5 milliards en 2003. Il serait uniquement dû à l'assurance maladie. Car les branches famille (allocations familiales) et vieillesse (retraites) restent excédentaires contrairement aux mensonges officiels.
Le déficit de la branche maladie, représente 3 % du budget total de la Sécurité sociale et c'est cinq à six fois moins que le déficit du budget de l'État décidé, cette année encore, par le gouvernement !
Mais les dépenses de l'assurance maladie s'accélèrent, constate la Cour des comptes et le déficit a presque triplé en un an. La Cour des comptes épingle les "hausses exceptionnellement fortes d'honoraires consenties" notamment aux médecins. Certes, mais ce ne serait pas un problème si les recettes, elles, avaient augmenté en proportion. Mais à qui la faute ? Pour ne prendre qu'un exemple : depuis 35 ans, les cotisations des employeurs ont augmenté deux fois moins vite que les cotisations des salariés. Le trou de la Sécu vient de là et uniquement de là.
Seulement, ce gouvernement, comme ses prédécesseurs, se décharge sur la Sécu de dépenses qui relèvent de l'État. Il multiplie les exonérations de cotisations patronales alors que les recettes de la Sécu s'essoufflent quand des millions de travailleurs sont au chômage et que les salaires des autres marquent le pas. Et il peut faire de la publicité pour les médicaments génériques, censés coûter moins cher à la Sécu, cela ne fait pas oublier qu'il a libéré le prix des médicaments récents, dits innovants : bien plus chers, ils n'ont pas, eux, de génériques ! Alors, le "trou" va sans doute encore se creuser, et les profits des industriels de la pharmacie, déjà parmi les plus élevés, péteront encore plus la santé.
Quelle potion miracle nous débarrassera de tels gouvernants ?