(joakool @ dimanche 20 juin 2004 à 00:18 a écrit : Beaucoup de personnes ne se sentent pas concernés quand on s'adresse à eux en tant qu'"ouvrier",de là vient peut-être la distance que prennent les électeurs par rapport à LO. D'ailleurs, une des questions dans l'air du temps est "existe-il encore une classe ouvrière de nos jours ?". La LCR touche peut-être plus à tous les secteurs (éducation, santé...), et par conséquent certains (anciens) électeurs LCR n'ont pas voulu voter LO LCR car ils se sentaient seulement proche de la LCR (par exemple des profs). D'autre part, certains electeurs de LO ont dû aussi se distancer pour de quelconques raisons en rapport avec la LCR. mais il est certain, que ceci est loin d'expliquer l'echec electoral, il y a plein d'autres raisons que nous connaisons tous (vote "utile", second tour des élections de 2002...).
PS : que les membres LO ne s'enervent pas... 8)
a écrit : D'ailleurs, une des questions dans l'air du temps est "existe-il encore une classe ouvrière de nos jours ?".
:wavey:
Cette question est peut-être dans l'air du temps mais depuis une bonne vingtaine d'années au moins!
Je ne sais pas pourquoi tu te la poses mais quand un politicien, un journaliste ou un "tellectuel" devise gravement sur la disparition de la classe ouvrière, ces gens mentent car ils savent plus ou moins que la catégorie "ouvrier" (avec 5,8 millions en 1999 et une répartition moins importante en Ile-de France) est la deuxième catégorie socioprofessionnelle en France derrière celle des "employés" (avec 6,6 millions ) qui peut elle aussi se considérer comme faisant partie de la classe ouvrière.
S'ils ne savent pas cela, ils pourraient d'abstenir de parler mais ce ne doit pas être dans leurs habitudes!
Cela dit ce n'est pas seulement un problème de nombre mais de conscience, de choix politique pour nous et les intellectuels de la bourgeoisie .
Ces gens là répètent à l'envi ces inepties car c'est une manière "moderne" pour eux de nier la réalité de la lutte de classe.
Alors ne tombons pas dans le panneau!
Si les ouvriers "disparaissent", ce n'est pas en tant que classe mais en tant que force sociale.
Je crois qu'il y a en gros deux raisons:
La première c'est que le capitalisme dans un pays impérialiste comme la France peut encore sécréter des illusions au sein des masses (même en les exploitant).
Tout simplement en achetant la paix sociale (de moins en moins cher quand même).D'une part en jouant sur les formidables gains de productivité(c'est à dire la baisse continuelle de la quantité de travail social pour produire une marchandise donnée) mais aussi en faisant payer la Crise (qui n'est pas une crise du profit loin s'en faut) aux populations des pays pauvres dont le niveau de vie semble avoir reculer proportionnellement beucoup plus qu'ici.
La deuxième raison c'est que les travaileurs, globalement, ont mis leur confiance dans des organisations politiques ou syndicales qui se sont de plus en plus intégrées dans les institutions, c'est-à-dire dans l'appareil d'Etat. (plus tardivement pour le PC)
Ces organisations sont devenues des partenaires, dirigées par des gens responsables, des hommes (et parfois des femmes) d'Etat (c'est-à-dire de l'Etat bourgeois).
Cela signifie forcément des desillusions, et des trahisons pendant les périodes de crises politiques.(les Partis socialistes en 1914, les mêmes avec les partis communistes en 1944 ou pendant les guerres coloniales) (les syndicats pendant les périodes de mobilisation ouvrière, ou aujourd'hui qui tiennent tant à s'assoir autour d'une table persuadés de leurs talents de "négociateurs")
Avec le recul, on peut même dire que le cycle (pour parler le langage de la LCR!) ouvert par la révolution d'Octobre s'est refermé à la fin de la deuxième guerre mondiale.
Et la classe ouvrière n'apparait donc plus en tant que force sociale.
Bref tout ça produit un apolitisme qui touche l'ensemble de la société mais proportionnellement beaucoup plus les gens issus de la classe ouvrière.
Et c'est cet apolitisme qui nous plombe toute l'année.
Sa traduction en abstention électorale(à distinguer en partie du vote blanc ou nul) explique nos scores de dimanche dernier pour l'essentiel.
Je pense que les raisons que tu donnes viennent seulement après.
Voilà! :wavey:
PS:Je crois que si on veut garder des références au Communisme, à la lutte de classe et à la Révolution, il faut d'abord comprendre le rôle des classes sociales dans les processus historiques et donc garder aussi les références à la classe ouvrière!