Dépêche AFP

[alex]

LO et la LCR continuent le pari de l'union pour les élections européennes

PARIS (AFP), le 08-06-2004

Lutte ouvrière (LO) et la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) continuent de faire le pari de l'union pour les élections européennes du 13 juin en dépit de leur résultat décevant lors des consultations régionales et cantonales du printemps.Alors qu'un tel accord leur avait permis d'avoir 5 élus aux européennes de 1999, les deux formations trotskistes savent que, cette fois, elles ne réaliseront pas un tel résultat.En faisant référence aux presque 10% de voix totalisées, le 21 avril 2002 au premier tour de la présidentielle, sur les candidatures d'Arlette Laguiller pour LO et d'Olivier Besancenot pour la LCR, les deux partis d'extrême gauche espèrent au moins envoyer le porte-parole de la LCR, tête de liste en Ile-de-France, au Parlement européen et peut-être un deuxième élu, candidat dans la même région et un autre dans la circonscription du Nord-Ouest.De fait, le nouveau mode de scrutin et le découpage de la France en 8 circonscriptions ne favorisent pas les petites formations politiques.Sur l'opportunité de se présenter à des élections dans de telles conditions, Arlette Laguiller a répondu le week-end de Pentecôte, lors de la traditionnelle Fête annuelle de LO: "un courant qui a comme programme de défendre les intérêts politiques de la classe ouvrière, et qui est le seul à le faire, doit être présent".Alain Krivine, député européen sortant et porte-parole de la LCR, a toujours défendu pour sa part "le poids" acquis en tant que député européen pour "aider aux mobilisations" sociale, politique, voire internationale notamment dans le domaine des droits de l'Homme.Pourtant, le programme européen de LO et de la LCR -en particulier le +non+ radical au projet de Constitution- semble séduire une frange de l'électorat d'extrême gauche, ou d'une partie de la gauche, contrarié par le ralliement quasiment acquis des socialistes au projet de Constitution.Les responsables de LO et la LCR se réjouissent de la participation à leurs réunions publiques et à leurs multiples manifestations, avec en point d'orgue quelque 4.000 personnes réunies, selon les organisateurs, dimanche au Zénith à Paris.Au plan national, la campagne a été axée sur un vote pour "dire non à la politique arrogante de la droite", avec toutefois un bémol immédiat: "sans amnistier la gauche gouvernementale". Si les critiques sont vives contre la "politique Chirac/Raffarin" menée par un "gouvernement de combat contre les classes populaires", la gauche n'est en effet pas épargnée pour avoir mené "presque exactement la même politique avec juste un peu moins de cynisme mais beaucoup plus d'hypocrisie".Du résultat de cette élection, dépend également l'avenir de l'union entre les deux formations trotskistes. Si les divergences existent bel et bien, les militants ont, globalement, joué le jeu pour faire campagne ensemble, même si la discipline stricte de LO est parfois bien loin du climat plus convivial et décontracté de la LCR.En cas de succès, c'est-à-dire au-delà de 5 %, LO et la LCR pourraient travailler à la fondation d'un grand "parti des travailleurs", une fois surmontées les nombreuses réticences de part et d'autre.Dans tous les cas, elles chercheront à peser sur les débats nationaux, en appelant comme elles l'ont déjà fait à de multiples reprises à la "grève générale", affirmant ne plus faire confiance aux syndicats pour défendre "les droits des travailleurs".