Des milliers de sans-papiers en danger sanitaire

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Message par magdalene » 09 Juin 2004, 00:20

a écrit :Des milliers de sans-papiers en danger sanitaire


LEMONDE.FR | 08.06.04 | 18h23



Au nom de "l'accès de tous à la santé", le président du Samu social, Xavier Emmanuelli, a demandé "le rétablissement de l'accès immédiat à l'AME (l'aide médicale d'Etat) quand la situation l'exige".
Trois associations ont dénoncé, mardi 8 juin, le durcissement des conditions d'accès à l'aide médicale d'Etat (AME, couverture sociale pour les sans-papiers démunis), affirmant qu'il mettait "tous les jours en danger la santé de milliers de personnes parmi les plus vulnérables". 

Citant, lors d'une conférence de presse, le cas d'un bébé tchétchène de trois mois né avec des malformations, celui d'une jeune maman burkinabé séropositive, et d'une petite diabétique russe de 12 ans.... Médecins du monde (MDM), Médecins sans frontières (MSF) et le Samu social de Paris ont déclaré être en contact quotidien, dans toute la France, avec des patients qui n'ont aucune couverture sociale après la réforme de l'AME, en décembre 2003.

Instituée en 2000 pour les exclus de la couverture maladie universelle (CMU), qui permet aux plus démunis de recevoir des soins gratuitement, l'AME concerne principalement des étrangers qui n'ont pas - ou plus - de titre de séjour et vivent avec moins de 566 euros par mois.

UNE "CATASTROPHE SANITAIRE"

La réforme, adoptée dans une loi de finance rectificative, introduit notamment une condition de séjour (les bénéficiaires doivent résider en France "de manière ininterrompue depuis plus de trois mois") et supprime l'accès direct à l'AME. Le gouvernement entendait alors "éviter les abus".

Au nom de "l'accès de tous à la santé", le président du Samu social, Xavier Emmanuelli, a demandé "le rétablissement de l'accès immédiat à l'AME quand la situation l'exige".

"On demande aussi la suppression des exigences de preuves de résidence en France sur les trois derniers mois. Ce n'est pas la mer à boire", a poursuivi l'ex-secrétaire d'Etat à l'action humanitaire d'urgence de Jacques Chirac en 1995, qui affirme avoir "pris contact" avec le gouvernement, sans avoir été reçu.

Dans une pétition de décembre 2003, MSF et MDM estimaient déjà qu'une "catastrophe sanitaire était en gestation" avec la réforme de l'AME. D'après les associations, le durcissement des conditions d'accès entraîne des "retards dans l'accès aux soins", ce qui "aggrave les pathologies, majore les coûts des traitements et contribue à l'engorgement des hôpitaux".

Les refoulés de l'AME se retournent en effet souvent vers les services d'urgence des hôpitaux. Et quand les malades sans papiers sont hospitalisés, ils n'ont aucune prise en charge : les associations ont ainsi cité le cas d'un Sri-Lankais de 35 ans, débouté du droit d'asile, victime d'une tuméfaction cervicale, qui a reçu une facture de 9 209 euros après un séjour de deux semaines dans un hôpital parisien.

Selon plusieurs évaluations, l'AME concerne quelque 150 000 personnes, pour un coût d'environ 600 millions d'euros. Un coût "phantasmatique", affirme Xavier Emmanuelli, tandis que les associations estiment que "l'on pinaille pour 150 000 personnes".

"On parle quand même d'êtres humains, ne l'oublions pas", s'est exclamé la présidente de la Comede (Comité médical pour les exilés), Gabrielle Buisson Touboul, également présente à cette conférence de presse, de même que l'urgentiste Patrick Pelloux.

Avec AFP et Reuters
magdalene
 
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