Arlette, révolutionnaire européenne en campagne

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Arlette, révolutionnaire européenne en campagne


 
Arlette effectue sa tournée sans son facteur préféré. Les deux figures emblématiques de l'extrême gauche, Arlette Laguiller et Olivier Besancenot, têtes de liste LO-LCR pour l'Ile-de-France aux européennes, se répartissent les déplacements.

« A cause de ce découpage un peu idiot, vous ne connaissez pas celle qui mène notre liste dans votre région, alors je viens la présenter. » Arlette est tout sourire à Rouen. Le découpage incriminé, c'est celui qui réunit les Haute et Basse-Normandie avec le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie. Une grande région Nord Ouest dont la liste LO-LCR est conduite par une sage-femme de Lille, Nicole Baudrin. Liste qui comprend cinq Haut-Normands : Gisèle Lapeyre (LO), Christine Poupin (LCR), Gérard Prévost (LCR), Thierry Martin (LCR) et Pascal La Manach (LO).

Pour atteindre sa cible européenne, Arlette Laguiller appuie d'abord sur la « gâchette » nationale. « Normal, les travailleurs sont plus préoccupés par les attaques contre la Sécu ou la privatisation d'EDF. » Mais cette fois, le gouvernement Raffarin n'est plus le seul visé. Les socialistes et leur succès aux régionales font également l'objet d'un feu nourri : « J'espère que les électeurs vont de nouveau sanctionner sévèrement le gouvernement, sans oublier les trahisons et les mesures anti-ouvrières prises par Jospin ! » Fermez le ban.




L'Europe d'en haut.



Arlette Laguiller se dit à l'aise pour mener « ses » deux campagnes. « Car tout se mélange. Qu'est-ce que l'Europe actuelle si ne n'est des gouvernements qui s'entendent sur le dos des travailleurs. L'Union européenne qu'ils prétendent construire n'a rien à voir avec les intérêts des travailleurs et des peuples. Elle est réalisée d'en haut pour servir les intérêts du grand capital européen qui a besoin d'un marché intérieur plus vaste face à ses concurrents américains ou japonais ! »

L'objectif d'Arlette est simple : faire mieux ou conserver les cinq députés européens actuels. Son souhait : « Envoyer des députés révolutionnaires au Parlement européen. » Son espérance : le poids représenté par les 150 millions de travailleurs de l'Union.

L'Europe sociale est au centre des préoccupations de la liste : « Nous sommes pour une Europe où les conditions de travail, les salaires et les protections sociales seraient alignées sur les pays où ils sont les plus favorables. Pour une Europe qui généralise les services publics au lieu de les privatiser. Une Europe unifiée d'un bout à l'autre du continent, débarrassée des frontières comme de la dictature des groupes industriels et financiers : des Etats-Unis socialistes d'Europe ! » Et ne prononcez pas le mot « utopie » devant Arlette Laguiller, ça l'agace.




JEAN-PIERRE BOULAIS

[ianovka]

Sur Infocéane.com

Européennes– Nord-ouest
Arlette Laguiller assure aux électeurs qu’ils peuvent voter LO-LCR sans risquer de faire passer la droite
La porte-parole nationale de Lutte ouvrière et députée européenne sortante, Arlette Laguiller, est venue soutenir ce mardi 25 mai à Rouen lors d’une conférence de presse la liste LO-LCR présentée dans la circonscription Nord-Ouest pour les élections européennes du 13 juin prochain.

Aux côtés de la tête de liste Nicole Baudrin (LO) et de Christine Poupin (LCR) qui figure en 4ème position sur la liste, Arlette Laguiller a commencé par souligner le caractère national des prochaines élections dont le premier enjeu est de « permettre au million d’électeurs que nous avons eu aux régionales de refaire le même geste politique qui était de sanctionner le gouvernement sans amnistier la politique du PS », a indiqué Mme Laguiller, en précisant que « dans le cas des européennes, les électeurs peuvent voter LO-LCR sans risquer de faire passer la droite ». Un nouveau désaveu du gouvernement serait donc une nécessité, à l’heure où, selon LO et la LCR, Philippe Douste Blazy, ministre de la Santé, fait payer aux assurés sociaux un déficit qui n’existerait pas si le grand patronat payait tout ce qu’il doit à l’assurance maladie.

C’est dans le slogan « Pour une Europe unie des travailleurs sans frontière entre les peuples » que les candidats LO-LCR présentent le second enjeu de ces élections. « Nous sommes pour une Europe débarrassée de ses frontières qui ne nous protègent ni des licenciements ni des bas salaires », a indiqué Nicole Baudrin qui souhaite voir les droits sociaux alignés par le haut. « Ils ont su imposer des contraintes budgétaires pour installer l’euro, alors pourquoi ne pas imposer des contraintes sociales ? » a ajouté la porte-parole de Lutte ouvrière en s’adressant à ceux qui qualifient ces propositions d’utopiques. L’élargissement de l’Union européenne constitue en ce sens un facteur d’optimisme : « Les désormais 150 millions de travailleurs de cette nouvelle Europe vont pouvoir s’unir pour lutter contre la dictature des grands trusts. »

« Il y a un réel besoin d’envoyer des députés révolutionnaires au Parlement européen afin qu’on y entende la voix des travailleurs », a ajouté Mme Laguiller, qui, sans vouloir faire de pronostic, estime qu’il y a des régions où l’élection de candidats LO-LCR est davantage possible, comme dans la circonscription Nord-Ouest où 12 députés doivent être élus.

[alex]

Le Parisien section Seine-et-Marne :

Laguiller et Besancenot à la Snecma
Réau :


ILS SONT VENUS donner un peu de baume au coeur aux salariés de la Snecma-Villaroche. Hier midi à Réau, Olivier Besancenot et Arlette Laguiller, respectivement leaders de la LCR et de Lutte ouvrière, ont discuté avec les ouvriers de l'entreprise spécialisée en aéronautique. Ces derniers ont apprécié le déplacement de ces deux candidats d'extrême gauche aux élections européennes de juin prochain, même s'ils n'ont pas caché leur scepticisme face à leur situation.

La privatisation de la Snecma a en effet été annoncée, et l'ouverture du capital est prévue pour le 4 juin prochain, malgré les 87 % de salariés qui se sont prononcés contre. « Vous êtes démotivés et vous pensez que vous ne pouvez plus changer le cours des choses », a lancé Arlette Laguiller aux ouvriers rassemblés autour d'elle et d'Olivier Besancenot. « C'est vrai qu'on ne voit pas très bien ce qui pourrait annuler la privatisation. Ce qu'on attend maintenant, c'est de voir combien d'ouvriers vont trinquer », a répondu Daniel, un employé de la Snecma depuis une vingtaine d'années. Une manifestation est prévue aujourd'hui de 12 heures à 14 heures à Paris devant le siège social de l'entreprise.