de l'intention aux actes

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Valiere » 26 Mai 2004, 14:15

L’EGALITE DES DROITS : DE L’INTENTION AUX ACTES

Aucun commentateur, aucun militant ne peut s’étonner devant l’existence, le renforcement d’un repli communautaire et la recrudescence de comportements dignes d’un autre âge…

La responsabilité d’une telle situation incombe à l’Etat qui n’a pas été capable de mener une politique cohérente et durable.

Depuis vingt ans les dispositifs « politique de la ville » dont la vocation première est de lutter contre les exclusions se sont succédés, voire même superposés sans qu’une réelle évaluation n’ait été effectuée.
L’effet d’annonce a remplacé bien souvent l’analyse diagnostique et la concertation de tous les acteurs.
Il Fallait des premiers résultats tangibles même si les résultats à moyens et long termes pouvaient s’avérer désastreux.

La politique des grands frères est un de ces exemples de mesures démagogiques, sources de toutes les dérives. ;
Les services municipaux de la jeunesse recrutent des jeunes déstructurés, issus du quartier pour leur confier une mission d’animateur.
Ces jeunes sans formation, à la merci de la pression du milieu où ils vivent depuis leur tendre enfance sont démunis ou, au pire se conduisent comme des chefs de bande…
Malgré ce constat établi par tous les professionnels, des municipalités et non des moindres continuent par électoralisme, notamment à la veille d’élections municipales à poursuivre sur cette voie qui mène à l’impasse.

L’Etat a laissé s’installer des zones de non droit dans de nombreuses cités, laissant les caïds régner en maîtres incontestés.
Les opérations fortement médiatisées, appelées ‘coups de poing » n’ont jamais été capables d’éradiquer la violence qui est par ailleurs dirigée essentiellement contre la population qui vit dans ces quartiers laissés en déshérence.

Quant à la politique qui consiste à déléguer à d’autres ce que les institutions ne veulent pas prendre en charge, elle donne des effets désastreux :

Les autorités locales en sont arrivées à négocier une pseudo paix sociale en se reposant sur les responsables religieux de proximité en se rassurant :
« Au moins eux, ils vont donner un cadre, fixer des règles » !
Tant pis si ce sont les enfants, les jeunes, les femmes qui supportent les conséquences d’un tel aveuglement.
Les intégristes s’appuient sur des références moyen âgeuses, réactionnaires pour imposer leur propre loi.
De plus en plus de jeunes filles se voilent, bien souvent contre leur propre gré.
Surveillées par les grands frères, elles vivent une sexualité interdite ou cachée et pratiquée dans les pires conditions.
Les viols collectifs ou l’abstinence avant le mariage forcé, voici l’alternative, à l’aube du troisième millénaire dans le pays des droits de l’homme !

Qu’ils sont loin de la réalité ces grands discours éloquents sur le laisser faire, l’acceptation au nom de la tolérance de filles voilées dans les écoles laïques !

Si demain, au nom de principes abstraits contraire à l’égalité des droits, l’école laïque accepte que des jeunes filles portent le voile, c’est un encouragement lâche apporté aux intégristes et c’est livrer « pieds et poings liés » toute une génération de femmes aux obscurantistes de toutes origines.

La lutte contre les inégalités sociales passe aussi par un accompagnement afin que la citoyenneté ne reste pas un slogan creux que l’on se contente d’inscrire sur les programmes électoraux

L’Etat n’a pas à se préoccuper le l’espace privé des familles sauf si les doits élémentaires des enfants et des adultes ne sont pas respectées :la maltraitance, les mutilations sexuelles ou l’enfermement ne sont pas acceptables.
L’intégration républicaine qui ne vise pas la désintégration culturelle, bien au contraire ne doit pas rester du domaine des proclamations.

Il est inadmissible qu’il y ait encore dans ce pays des citoyens de deuxième zone.

Ces constats sur la situation que vivent de nombreuses familles est partagé par toutes celles qui combattent pour l’égalité des droits et notamment par celles qui vivent l’ oppression dans leur chair…
Combattre le racisme c’est aussi permettre à toutes et à tous, quels que soient leurs origines d’accéder à la citoyenneté pleine et entière, ce qui suppose l’acquisition du français et que le droit au travail, inscrit dans la constitution soit appliqué.
L’intégration qui respecte les origines des personnes et leurs diversités, source de richesse, doit passer par une politique hardie d’alphabétisation et d’éducation en direction de toutes les familles qui ne maîtrisent pas la langue française.

Les valeurs républicaines, l’égalité des droits doivent devenir la loi commune, non imposée abstraitement mais expliquée.

Il existe dans les quartiers des relais associatifs disponibles qui ne demandent qu’à être soutenus et financés …
La vigilance s’impose pour que ce maillage s’inscrive dans les valeurs universelles de la laïcité, ce qui suppose qu’un accompagnement soit assuré.

Nous nous opposons au communautarisme et à l’enfermement identitaire car pour nous il est essentiel que les citoyens de différentes racines apprennent à vivre ensemble et non côte à côte.
Nous n’ignorons pas que, dans la construction d’une société plus humaine et plus égalitaire, nous disposons d’alliés privilégiés qui, dans les quartiers, comme les militantes de « Ni Putes, Ni Soumises » exigent le respect de la légalité républicaine et qu’une politique de l’emploi et de réhabilitation des logements permettre de mettre fin à la ghettoïsation.

Ne désespérons pas ces militantes et toutes les femmes en tergiversant sur une question principielle comme celle liée à la laïcité de l’école.
Valiere
 
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